Euxin , jusqu’à l’Indus et les sources de i’Oxus ; lorsque la Grèce
é t a i t m e n a c é e d e p a s s e r s o u s le joug de s e s r o i s . 1 qm
Nous avons dit que les terres basses qui étaient abandonnées
pendant'quelque teins, et sur lesquelles on avait établi les plus riches
cultures, étaient peu à peu tellemenümprégnéesde sel marin, quelles
devenaient stériles : on n’y voit bientôt plus que des soudés , des sa 1*
çornes, dés anabàses.
Le sel de cuisine est si abondant dans toute la Perse, qu il est charrié
par les eaux de pluie clans les bas-ibnds ; ce qui lait que partout
où les eaux séjournent l’hiver, le terrain devient; salé. Tous les lacs
de ce pays sont salés ; tous les grands amas d’eau le deviennent de
même au bout de quelques années. Les étangs qu’on a fotmes en
divers endroits, dans les valions ou dans les gorges des montagnes,
deviendraient également salés si le besoin d’eau pour Farrosement
des terres ne les faisait vider chaque année.
Toute la Perse offre de grandes plaines dont les eaux se sont
emparées l’hiver, et dont le sol nu et salé devient brûlant l’ete. Tel
est le désert qui se trouve à l’orient de K om , et qui a plus de
soixante lieues d’étendue : tels sont ceux du Kerman, du Ségestan,
du Khorassan. . , .
Ces déserts, bien dittérens de ceux de la L ib y e , qui sont en général
sabloneux et condamnés à une éternelle stérilité, seraient rendus
à la culture si les terres, ordinairement argileuses et fortement imprégnées
de sel marin, pouvaient être lavées par l’eau de la pluie ;
si on pouvait ensuite les arroser ; car i l faut noter que dans presque
toute la Perse il n’y a aucune sorte de culture sans arrosement : le
blé est arrosé, la vigne elle-même est arrosée; les arbres fruitiers
sont plantés dans des jardins soigneusement arrosés. ■ ' /
Les provinces situées entre le Pont-Euxin et la Caspienne ne ressemblent
point au reste de la Perse. Le voisinage de ces deux mers,
une latitude un peu plus boréale, et des montagnes qui se perdent
dans les nues, rendent ces contrées plus humides et bien plus tempérées.
Ici la terre est partout couverte de végétaux : les montagnes;
sont presque toutes couronnées de chênes, de hêtres, de pins, de
sapins, de frênes, de charmes, de sahioiers. Les lieux moins élevés
offrent des tilleuls, des ormes, des érables, des noyers, des châtaigniers,
des bouleaux, des peupliers , dés trembles, des saules,
des coudriers,,des azeroliers. Plus bas on voit le platane, l ’olivier
de Bohême ( elaeagnus), le plaqueminier ( diospyras lotus), le sorbier
, le mûrier, et tous les arbres fruitiers d’Europe. Vers les bords
de la Caspienne, on trouve le jujubier, l’olivier, l’oranger, le citro-
nier : le mûrier devient plus abondant, et le platane couvre de son
ombre tous les bords des rivières. La vigne croît sans culture dans
tous les lieux peu élevés ; elle s’attache à tous les arbres, et les enveloppe
de ses rameaux.
Ici Je sol a toute la pente nécessaire à l’écoulemeïit des eaux ; ici
les pluies du printems se prolongent jusqu’à la fin de juin, et celles
d’automne se montrent dès le mois de septembre. Ces pluies et les
eaux qui résultent de la fonte des neiges, forment un grand nombre
de rivières et de ruisseaux qui se rendent au Pont-Euxin ou à la
Caspienne.
Du côté du nord , 1e Caucase verse ses eaux dans la Caspienne par
le Terek , et dans le Pains méotide et le Pont-Euxin par le Kou-
ban; du côté du midi, il grossit le Phase et le Kur y et-fournit en
outre aux deux mers un grand nombre de ruisseaux ou de petites-
rivières. La Haute-Arménie donne naissance au K u r , à l ’A raxe et
à I’Euphrate. Le Kur a ses sources principales au nord-ouest de
K a r s , et l’Araxe au sud-ouest. Le premier traverse toute la Géorgie
: son cours est sinueux et rapide; il reçoit un grand nombre
de rivières, et va se jeter dans la Caspienne, entre le Chyrvan et le
Mogan.
L ’Araxe passe à quelques lieues d’Érivan , é sépare la province de
ce nom de celle de l ’Aderbidjan, et se jette dans le Kur à quinze
lieues de la mer:
L ’Euphrafe n’est point un fleuve de la Perse ; il a ses sources
aux environs d’Erseroum, ville qui a toujours appartenu à la T u r quie
asiatique. Le Tigre a les siennes vingt-cinq ou trente lieues
plus bas. Ce fleuve a servi quelquefois de limite aux deux Empires ;
ses deux rives appartiennent aujourd’hui à la Turquie.
Les eaux de la provinee d’Lrivan vont se jeter dans le Kur , dans
Q a