plantes de toute espèce. Nous voyons pour la première fois une
rose à fleur jaun e, d’une odeur très-suave. L ’arbuste qui la produit,
est très-épineux et n’a pas un pied de hauteur ; il est rameux,
et porte des feuilles simples, ovales, à bords dentés. Chaque rameau
est terminé par une seule fleur. Les graines que nous cueillîmes
dans le mois d’août, à Téhéran, ont très-bien levé à Paris. Si on
parvenait à avoir cette rose double, elle ne le céderait en beauté
à aucune autre de nos jardins (1). ( P L 43- )
Le même jou r , vers,les onze heures du so ir , nousmontons à chev
a l, et nous escaladons l’Elvind pendant l’obscurité de la nuit : le
chemin nous parut moins rude et mieux entretenu que celui du
mont Zagros. Nous nous trouvons au sommet à la pointe du jour :
il y avait encore un peu de neige. Il nous fàllutprès de trois heures
pour descendre la montagne, après quoi nous la côtoyâmes en
nous dirigeant au sud. Nous avions à notre gauche une plaine très-
étendue et de la plus grande fertilité : nous y apperçûmes, des troupeaux
et plusieurs villages. Nous nous arrêtâmes deux heures pour
laisser paître nos chevaux, et nous arrivâmes à Amadan le 10, à
une heure après midi, excédés de fatigue et de sommeil, accables
de la chaleur et très-pressés par la faim.
Résolus d’aller descendre à l’hospice des Arméniens, plutôt que
dans un caravanserai, Abord-Hassan notre conducteur nous quitta
en entrant dans la v ille , afin d’aller prévenir le gouverneur de notre,
arrivée, et empêcher la visite de nos effets; car en Perse comme en
Turquie, chaque gouverneur perçoit un léger droit sur les marchandises
qui doivent prendre entrée ; il prélève aussi une légère
taxe sur les non-Musulmans qui entrent dans la ville. Cette taxe ne
diffère en rien du péage que les Juifs payaient en France et dans la
plupart des villes d’Europe , lorsque nous étions encore soumis à
tous les préjugés de l’ignorance et du fanatisme.
( 1) Rosa berberlfolia, spinis recuryatis , foliis simplicihus , sessilibus , spmat
gemince interjectis. Pall. Nov. Act. Pètrop. tom, X , pag. '^79 ) 10> ^ y '
Jussieu, G en. Plhnt. pag. 452-
Rosier à feuilles simples. Ency.clop. mélhod. Botc.n. tom. V I , ptfgp 276-.
Le daroga ou lieutenant du gouverneur nous envoya complimenter
sur notre heureuse arrivée-, et nous fit offrir ses- bons offices
en tout ce dont nous aurions besoin. Il nous apprit que le khan
avait été joindre depuis trois mois l’armée de Méhémet, et qu’on
ne l’attendait dans la. ville qu’à la fin de l’été.
Amadan, Hamadan ou Hémédan est bâtie en plaine, à une lieue
à l’orient du mont E lv ind , au 35«. degré présumé de latitude boréale,
et au 46e. de longitude dit méridien de Paris (1).
Cette ville , Fume: des plus-considérables de-la Perse sous le règne
des Sophis, a tant souffert pendant les troubles qui suivirent le
détrônement de Cbab-Hussein, qu’elle n’est plus aujourd’hui qu’une
grande bourgade. Son enceinte pourtant est encore assez considérable
: on y voit encore des besesteins assez b eau x ,, construits en
briques ; il y reste quelques belles mosquées, mais sa population
a disparu ; plus de la moitié des maisons sont détruites.; les remparts
sont en partie écroulés ; la forteresse même,située à côté: de la ville,
sur une petite éminence , a été presqu’entiérement rasée.
Nous avons dit dans le chapitre précédent, que Hassan , pacha de
Bagdad, s’était emparé de Kermanchah en 17 ad: il y était mort dans
un âge avancé, pendant qu’il cherchait les moyens de s?assurer de
sa conquête.. L ’année suivante Achmet son fils sîempara d.’Amadair
après trois mois de siège, la livra au pillage, et fit massacrer une
partie des habitans, parce que, trahis ou abandonnés par leur gouverneur,
ils s’étaient défendus avec courage, et n’avaient ouvert les
portes de la ville que lorsque la citadelle eut été' prise d ’assaut.
Les Turcs, restèrent maîtres, de: Kermanchah , d’Amadan , de
Néhaveud et de: toute la contrée: jusqu’en 1729 , qu’ils e& furent
chassés par Tailunas-Kouli-Khan.
On fabriquait autref ois à Amadan beaucoup d’étofîès de soie à
. (î.)Ptolomée place Ecbataue à, 37deg, ;45 min.de latitude; et à*88 de longitude
des îles.Canaries. Nassir Eddin et Ulug-Beg,mett,ent Hapiadan à.35, 10, et,à 8=3,
Dans Bakoui, Hamadan est à 35, 1 a , ef à 88 , 5. Dans là Canoun elle est à 34 »
4o ; et à 75, ho', et darts les Etwals, k 3ï et’ à 76. La Table persane, selon Taver.
nier, place-Hkmadan à '34 de latitude f et à'7 5 ; i'o‘de longitude. Enfin , le géographe
turc met Hamadan à^ô de latitude,- et 83; 3o de longitude. •