Après avoir organisé les diversés: administrations et envoyé des
'gouverneurs dans les différentes provirices, Nadir partit pour Clii—
ra s , où l’ennemi avait eu le tems de se fortifier. Les Afghans y
forent encore battus, et obligés de prendre la route deKandahar.
Echéref fut tué en se sauvant, par un parti d’Afghans, que Hussein,
khan deKandahar et frère de Mahmoud, envoya contre lui,
tant pour venger la mort dé son frère ;; que pour se défaire d’un
r i val dah ger eux qi> j •
X C’est ainsi que la Perse rentra sous la domination des, Sopliis,
après avoir été six ans et quelques jours sous> celle des;Afghans.
Une révolution- aussi subite, dans l ’état déplorable où ¡cet Empire
était réduit, est bien faite, pour aurprendré ; cependant si on, fait
attention à la conduite de ces étrangers ,.dont la|l*elîgion était différente
de Celle des Persans, dont les mmurs étaient plus férooes,
dont Punique but semblait être de dépouiller pt ; de. détruire, on
verra bientôt pourquoi Nadir eut tant de facilité à SQulever en un
instant touté lanation.contre ses oppresseurs; à, recruter une armée
èt ¿.réparés promptement les pertes que lespremierasomibaîs àv,aient
occasionnées. . ■ ' , . ' A» ■. en Sfâù ' ' r- r
- Ni Mahmoud ni Echeref ne surent gouvérner :: ni l’un ni l’autre
n’eurent lé talent de se concilier; l ’esprit du peuple qu’ils venaient
de conquérir, et qui était bien disposé à recevoir des maîtres nouveaux;
ni l’un ni l'autre ne connurent l ’art bien difficile de faire
prospérer un État. Au lieu de rétablir l ’ordre et de faire renaître
la confiance, ils laissaient leurs troupes se, livrer à ! fous les excès ;
ils irritaient le peuple bien plus que ne les avait indisposés le règne
calamiteux de Chah-Hussein. Avaient-ils besoin d’un surcroît de
subsides ? ils croyaient parvenir à leur hut en exigeant des contributions;
en ruinant une province, en détruisant des Ailles. Voulaient
ils des soldats, des ouvriers ? ils envoyaient des émissaires
dans les'champs , dans les ateliers , et ils enlevaient indistinctement
tous les individu^. Attaquaient-ils une ville? à la moindre résiST
tance ils faisaient passer (es habitans au fil de l ’épée. Ouvrait-on
promptement les portes f ils pillaient, ils enlevaient tout ce qui était
à leur convenance; ils détruisaient, ils brûlaient tout ce qu’ils me
pouvaient emporter. Les femrues même n’étaient pas respectées ;
et l’on sait à quel point les'Orientaux sont révoltés du moindre
outrage qü’un vàinqtieùr se permet à d’égard; de ce sexe.
Mais la Perse füt-èlle plus heureuse après l ’expulsion des A f ghans?
Tahmas, -placé sur le trône, travailla-t-il à cicatriser les
plaies deTÉtàfc, à’ réparer les maux que, là faiblesse de son’ père
àvait'oceasiîônnés? Prit-il d’une main- ferme et vigoureuse les rênes
dû gdüvérnëment ?. r
1 Malheureùsëment fcè prince n’eut pas les grandes qualités qu’exigeaient
les grands événemens qui venaient d’avoir lieu ; il n’eut ni
assez de force ni âssëz: de courage pour s’élever au dessus du géné-*
ral à qui il devait1 le trône; il ne put se montrer plus grand; plus
généreux que lui; il ne put s’attirer la vénération des peuples, l’és-1
time des grands ; il ne put avoir à ses ordrès les fdrcës de l’É fàt;
il.pe pu t, èn un mot, agir en roi et commander en maître.
Nadir, maître de l ’opinion et à la tête d’une armée qui lüi devait
ses succès, nommait aux emplois, percevait les impôts, levait dès
troupes, et veillait surtout à ce que son armée fût bien pàyée etine
manquât de rien. - , ' : ; i
Tahmas aurait bien voulu mettre des bornes au pouvoir HeNadir;
mais comment s’y prendre? Comment ne pars souscrire à’ tout
ce que proposait" celui qui venait de le placer sur le trône , celui
qui pouvait à l ’instant même le déposer?
Lés premières tentatives que fit Tahmas pour recouvrer le pouvoir
et- déjouer les projets ambitieux qu’on soupçonnait à Nadir ;
furent de lui offrir la souveraineté du Khorassan et duKandahar ,
depuis Aster-Abad et Hérat, jusqu’aux confins de1 ces deux provinces
: il voulut ajouter à ce bienfait la main dé la princesse
Eatime Sa soeur pour Riza-Kouli-Mirza, fils aîné de Nadir, âgé
alors de douze ansq màis le vainqueur d’Écheréf, dont lés vues’se
portaient déjà beauçoup plus lo in , en acceptant "les offres dù ro i,
en protestant toujours dé sa fidélité et.de son entier dévoûment,
représenta à Tahmas que , l’ayant placé sur le trône , il ne devait
pas laisser son ouvrage imparfait; Il avait chassé les Afghans de la
capitale et du midi de la Perse ; mais les plus belles provinces à