lés faire jouir sans trouble,, le jour , de la vue de la rivière et de
ées !eîmr&rts; et le soir,: de la fraîcheur de! l ’air.
' Le Tchar-Bâg, ou cette belle avenue de platanes qui sè trouve
-à Poëcideût dé lâ ÿ ille, èt qtfî sè prolongé au midi au-delà dti Zeri-
derout, est bien supérieure à nos pins belles avenues, et même à
nos plus-beaux jardins : elle a trois mille deux cents pas de long,
fet ëérit dix de large ; elle est formée par quatre rangées d’ârbres
extrêmement g ro s , très-touffus; et d’un vert' très-agréablë. JLès
dé'uX’aÎÎéés de côté, un peu plus hautes que celle du milieu, ressemblent
à celles dé fioS boulevards ; mais celle du milieu, beaucoup
plus largé que les nôtres, est couverte dé verdure et- de fleurs de
toute espèce : on a pratiqué, dans toute sa longueur, des canaux
è‘t des bassins de formé et de grandeur différentes, destinés à rece-
voir sans eésse les eaux du Zeiiderout, et à les répandre, au besoin,
sur lé gazon et les parterrëS , afin d’y entretenir la vie et la fraî-
chetfK' 1 1 - * ttnoi;
Cette avenue abOutit, du côté de la ville, à un pavillon très-
vaste ÿ très-élégant, que Chah-Abbas avait d’abord fait construire
pour sei féthhièS; dans l ’inteiitiôn de les faire jouir de tous les spectacles
q id ;sfe: dôiihaieïM journellement sur le Tchar-Bag ; mais les
moeurs et les usages du pays ii’àyânt pas permis, sous les règiles suivons
j'qûh lëà fbmmeè assistassent à ces spectacles,‘ le pavillon fut
alors destiné à y logéfr les ambassadeurs étrangers.
! ' Dti Côté oppôsé j cëtte avenue allait se perdre dans le beau jardin
rb ÿ â l, cOnriü sous le nom &'A z t ,.r<-Gérib ou mille arpeiis, dont
•¡bWbs dirons Un mot plus bas. Cetté partie de l’allée estJ détruité1;
mais la ;prémièée existé dans toute sa beauté.
A u milieu de celle-ci, à gauche en allant de la ville vers fe pont,
noûâ vîntes l ’intérieur d’une belle mosquée. Nous en parcourûmes
tous les, bâtimens; .ils‘sont très-considérables, et distribués avec
-bfeüüdOiijJ ide-goût. L ’architecture dé la mosquée estidîuné bellë Sim-
pheité; îe dôme est vaste; et terminé extérieurement par des orne-
ihens d!or pur. Lesjiortes sont grandes et à deux bàttans; elles sont
garnies, tant au dedans qu’au dehors, de plaques d’argent ciselées
avec beaucoup d’art.
A cette mosquée, bâtie sous le règne de Chah-Hussein , est
attaché un collège où l ’on compte trente professeurs qui y sont
log és, et qui enseignent non-seulement à lire et à écrire à des en-
fans, mais.encore l ’arithmétique, la géométrie, l’astrologie., l ’astronomie,
la théologie, la grammaire, les langues persane, turque et
arabe; les belles-lettres., la poésie, la philosophie., etc. Ce collège
jouit d’un revenu imposé dans l ’origine ¡sur quarante villages de la
province. On nous dit qu’il y avait eu jusqu’à quatre ou cinq mille
élèves, et qu’il n’y eh avait plus à présent que trois ou quatre
cents.
Le May dan, dont toits les voyageurs ont parlé, et dont on
trouve une description fort détailléedans les relations publiées par
Pietro délia Valle , Tavernier, Chardin et quelques autres, est une
place d ’environ sept cents pas ordinaires de long du nord au sud, et
de deux cent trente de large de l ’est à l ’ouest, c’est-à-dire, qu’il est
à peu près une fois plus large que le Jardin du Palais du Tribunat
à Paris, et presque ¡une fois et demi plus long. Le palais-royal se
trouve à la face occidentale , et en occupe toute l ’étendue. On remarque
à celle du nord divers bâtimens assez beaux, et entr’autees
celui où est placée une très-grande ¡horloge que Chah-Abbasfit venir
d’Ortnus lorsqu’il eut enlevé eette île aux Portugais. Les deux
autres faces sont ornées d’édifices moins beaux que le palais-royal,
mais très-réguliers et fort élégans.
Il y avait autrefois sur cette place un canal de six pieds de large,
qui en faisait le tour ; il était à vingt-cinq pas des bâtimens. Il y
avait aussi entre ceux-ci et le canal une fort belle rangée de platanes
, sous lesquels on pouvait se mettre à l ’ombre. Les arbres et
le canal ont disparu au point qu’on n’en voit pas la moindre trace.
Quant au palais-royal, il me semble qu’il n’y a r ien en Europe
qu’on puisse lui comparer pour la forme et l ’étendue des bâtimens,
le nombre et la beauté des pavillons , qui sont disséminés sur de
vastes jardins, et même pour le travail intérieur de quelques salies.»
Les jardins vont aboutir à l’avenue de Tchar-Bag, qui se trouve
à plus d’un mille de distance.
Nous ne ferons point la description de ce palais, que nous avons