aujourd’hui , que l’on puisera des renseignemens aussi
nombreux qu’authentiques sur la suite des révolutions de
la Perse après la mort de ce conquérant.
Cependant, pour ne rien laisser à desirer, M. Olivier
remonte au règne de Chah-Hussein , .qui succéda paisiblement
à son père en 16^4- 11 avait des qualités estimables 5
mais la faiblesse de son caractère le perdit, et amena la
première révolution , qui le précipita du trône. Elle fut due
à l’invasion des féroces Afghans en 172a, et depuis cette
époque jusqu’en 1798, que Fétah-Ali-Chah, actuellement
régnant, a pris les rênes du gouvernement, on ne voit, à
quelques intervalles près, qu’une suite de catastrophes sanglantes
qui désolèrent une des plus belles contrées de
l’Asie. Nous n’entrerons ici dans aucun détail sur ces scènes
d’extermination ; elles sont consignées dans l’ouvrage même,
auquel nous renvoyons.
Le tahleau énergique que l’auteur retrace de ces tems
désastreux ne lui fait point perdre de vue tout ce qui peut
intéresser le lecteur sur les moeurs, les coutumes , l’agriculture
le commerce, les finances, l’état militaire et maritime
, les sciences et les arts, l ’histoire naturelle , etc. ainsi
que sur l’administration de la Perse. Il fait un parallèle entre
les Turcs et les Persans, qui, malgré leur voisinage et leurs
fréquentes relations , offrent un contraste frappant dans leur
çostume , leurs habitudes , leurs usages, etc.
Dans cette même partie que nous publions, on lira des
détails curieux sur les Arabes du Kermesir, ceux du désert
de l’Arabie, etc., sur lesGurdes, les Turcomans, les Tar-
tares Ouzbeqs et Lezguis, et d’autres peuples qui ont joué
un rôle plus ou moins actif dans les troubles de la Perse.
M. Olivier aurait pu donner quelques particularités sur
Fétah-Ali-Chah ; mais les renseignemens qu’il s’est procurés
sur ce prince ne lui ont pas paru assez authentiques pour
être insérés dans un ouvrage où il a pris constamment la
vérité pour guide. Il s’est contenté de nous donner exactement
son origine , et de nous mettre sur la voie des espérances
que les Persans ont dû concevoir en voyant Fétah-
Ali-Chah sur le trône des Sophis. « Il paraît, dit M. Olivier,
» avoir gouverné jusqu’à présent la Perse avec justice, et
» avoir déployé, tant au dedans qu’au dehors, toute l’énergie
» qui convient à sa position. »
Les papiers publics nous ont entretenus de plusieurs succès
que les armes de Fétah-Ali-Chah ont obtenus depuis
quelques années. Tout récemment ils ont annoncé l’arrivée
d’un ambassadeur persan près de sa majesté I’Empereur et
R oi. Quand cette démarche du Sophi de Perse ne serait
qu’un juste hommage au génie transcendant qui nous gouverne
, elle ne pourrait que faire bien augurer de la sagacité
du monarque asiatique.
Au surplus , les réflexions de M. Olivier ne sont point
démenties par les détails qui viennent d’être consignés dans
plusieurs journaux.
Dans une note' extraite des papiers allemands, et insérée
dans le Journal de l ’Empire, on lit ce qui suit :
« Fétah-Ali-Chah est âgé de trente-six à trente-sept ans (1) :
» il est d’une belle taille , et sa figure inspire le respect 5 il a
» l ’esprit droit, un jugement très-sain et beaucoup de péné-
» tration. Ses manières sont affables et gracieuses : il aime
» beaucoup les femmes , les chevaux, la guerre et la chasse ;
» il a plusieurs enfans. Son fils aîné, Abbas-Mirza , est son
(1) M. Olivier estime que ce prince a quelques années de plus.
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