entreprit. Mais craignant ensuite qüe ces étrangers n’excitassent
des troubles après sa mort s’il s-restaient réunis, il les divisa en plusieurs
corps; ihen envoya un grand.nombre dans le Mazanderan
pour faire tête aux Turcomans et aux Tartares ouzbeqs ; il en fit
passer dans ; le, Kermesir , situé le long du golfe Persique, pour
contenir lès Arabes ; il porta les autres aux environs de.Candjea
et d’Urmia, Ces étrangers furent nommés Kadchiars, d’un mot
turc qui signifie fu gitif. La prononciation s’étant ensuite altérée,
on les a nommés Kaggiars on Kagiars. Comme ils étaient très-
nombreux dans>le Mazanderan, ils purent y former une tribu qui
devint bientôt fort nombreuse. Sous Chah-Hussein et sous Chah-
Tahmas, Fetali-Ali, dont nous ayons p a r lé, se trouva en être un
des chefs.
x Les Kagiars,, moins nombreux moins puissions dans les autres
provinces, se'fondirermavec le reste de la population, et n’eurent
bientôt pins d'existence propre, . ;
Après la mort d’Adel et d’Ibrahim, Mohammed-Hassan s’était
rendu à son gouvernement d’A ster-Abad, e ty avait leve des troupes
dans l ’intention d’attaquer le gouverneur du Mazanderan, nommé
Mahum, qu’il avait à coeur de détruire ou de mettre ep fuite ; ce
qui devait lui fournir, les moyens d’essayer si -la fortune lui serait
favorable pour arriyer au suprême pouvoir, ou se forme» au moins
un État indépendant autour de la Caspienne.
S Dès qu’il se vit à la tête de cinq ou six mille hommes, il marcha
vers Sarou, livra bataille auprès de cette ville à Mahuin-Khan, le
battit et dissipa; son armée. Mahum fut pris en fuyant, et livré à spn
ennemi, qui eut la cruauté de le faire périr.
- Maître,-par cette victoire; de. tout le Mazanderan, Mohammed-
Hassan s’empressa de se procurer de l’argent et de lever de nouvelles
troupes; il fit mettre en bon état toutes les places fortes, et
garder soigneusement les défilés qui y aboutissent à l’orient et au
midi. . - ;
Lorsque les troupes d’Achmed vinrent l’attaquer, il avait déjà à
ses ordres plus de-quinze mille cavaliers. La victoire qu’il remporta
sur les Afghans, qui passaient alors pour les meilleures troupes de,
la
la Perse, attira sous ses drapeaux un grand nombre de Turcomans,
de Curdes et de Kagiars ; ce qui le mit en état d’étendre ses conquêtes
, comme nous le dirons bientôt.
Pendant que divers partis cherchaient à se détruire dans le Kho-:
ràssan, et que Mohammed-Hassan se fortifiait dans le Mazanderan,
toutes les provinces à l’occident de la,Caspienne étaient dans la.
plus vive agitation. LesLezguis, maîtres du Daghestan et du Ta-
besseran, s’étaient plusieurs fois avancés jusqu’à Chamaki et Cand-
jea , ét en étaient venus aux mains avec les divers gouverneurs de
ces contrées.
Teymouras, prince de Géorgie, jaloux d’agrandir ses États et
de se soustraire pour toujours au tribut et à l ’hommage qu’il doit
au roi de Perse, s’était emparé d’une partie du Chyrvan, et avait
pris ensuite à son service un corps de dix mille Afghans , avec
lequel il avait soumis la province d’Érivan.
Ce corps, avant la mort de N ad ir , avait été envoyé vers les
frontières de l’Arménie pour y observer les Turcs. Révolté, comme
tous ceux de sa nation, de la conduite d’Adel-Chah, il s’était soumis
en apparence à ce nouveau ro i, mais il l’avait abandonné bientôt
après pour se ranger sous les drapeaux d’Ibrahim, Mécontent
d’Ibrahim, qui ne paya pas ses services autant qu’il l ’avait espéré„
il s’était uni contre lui avec Émir-Aslan. Lorsque celui-ci fut tu é ,
ces Afghans se dirigèrent vers Urmia , s’y emparèrent de cette
place et de quelques villages, et se rendirent redoutables à la contrée.
C’est là que Teymouras les avait pris à sa soldé.
Ils n’étaient pas restés long-tems au service du prince de Géorgie :
soit amour du pillage, -soit désir de conquérir la Perse pour leur
propre compte, ils avaient quitté les drapeaux sous lesquels ils
venaient de combattre, et s’étaient emparés de Tauris. Héraclius,
fils de Teymouras, avait marché contre e u x , et les avait obligés
d’abandonner la ville dans laquelle il était entré à son tour.
- En îy ô x , les Afghans s étant unis avec les Lezguis, péux-ci attaquèrent
le prince de Géorgie par- le Chyrvan, tandis que les premiers
¿.ayant alprs Azad-Khan à leur tê te, -obligèrent Héraclius
d’évacuer Tauris et -toute la province d’Érivan, Azad , après ce
Tome III, ]Sf n