pourtant s’y emboîtait avec beaucoup de justesse ; elles n’avaient
ni l’une ni l’autre point de lèvres, mais elles étaient armées d’une
crête osseuse, très-solide, arquée en 1er de cheval.
Les yeux saillaient un peu à leur partie supérieure ; ils avaient
un pouce d’écarteinent, et cinq lignes d’ouverture;
Le cou se ridait lorsqu’il était contracté, et il était un peu plus
étroit que la tête lorsque celle-ci sortait entièrement.
Les pieds rentraient avec peine sous le test j les antérieurs avaient
sept pouces et demi de longueur du bord de la carapace , jusqu’à
la naissance des ongles ■; on y voyait en dessus trois ou quatre
grosses rides transversales, écailleuses, et à leur bord extérieur un
prolongement de la membrane des doigts, qui allait se terminer aux
trois quarts de leur longueur. Iæs doigts , au nombre de cinq ,
étaient engagés dans une forte membrane : les trois antérieurs seulement
avaient des ongles ; les deux autres n’en avaient aucune
apparence.
Les pieds de derrière étaient un peu plus courts que ceux de
devant; ils n’avaient pas de rides écailleuses, mais, comme eux,,
ils avaient cinq doigts engagés dans une forte membrane, et il n’y
avait de même que les trois antérieurs qui eussent des ongles.
Tous les ongles étaient blancs, forts, convexes en dessus, aplatis
en dessous, et saillans hors de la membrane d’environ un pouce.
La queue avait sept pouces depuis son adhérence à la carapace,
jusqu’à son extrémité : elle était très-grosse proportionnellement au
volume de l’animal, et terminée en cône ; elle partait en dessous,
vers son extrémité, une ouverture longitudinale : c’était l ’orifice de
l ’anus et celui des parties de la génération (i).
(¡iyFïstucfo ' lorlcit dorsail v ir id i, obscurâ, coriacea, loer i; stemo minori,
albo. P i. <fi ,7 % - » et a .
Daudiii, dans son Histoire des reptiles, tome I I , page 3o5 , a fait mention de
cette tortue d’après les notes que je lui ai communiquées.
CHAP I TRE XXI I I.
Marche et ordre d ’ une caravane. Conduite des chefs.
Arabes du désert. Départ d’Anah. Route p a r la rive
droite de l ’Euphrate , ju sq u ’ à Rahabed. Description
de Taïb. Arrivée à Latakie. Dommages qu’ un tremble-
ment de terre venait d?occasionner à cette v ille .
U n e caravane destinée à traverser le désert de 1 Arabie est composée
d’un certain nombre de chefs ou de propriétaires de chameaux
, qui se réunissent et qui se chargent, moyennant un prix
convenu, de transporter d’une ville à l ’autre, à leur risque, les
marchandises qu’on leur confie.
Lorsque la caravane est à peu près formée, les chefs s'assemblent,
et élisent entr’eux un scheik, espèce de général d armée, qui dirigé
les marches, ordonne les eampemens, maintient le bon ordre, veillé
à la sûreté de tous, commande en maître , et marche, quand il lé
fau t, le premier à l’ennemi.
Le prix que les marchandises et les voyageurs paient pour chaque
chameau varie un peu suivant les saisons, et est surtout pro-.
portionné aux présens qu’on juge devoir être faits aux Arabes sur
lu route , et an nombre de fusiliers qu’on est obligé de prendre
pour leur en imposer.
Les chefs sont à cheval ; ils marchent en avant de la caravane,
la devancent quelquefois de deux ou trois milles, vont à la découverte,
montent sur toutes les buttes pour observer s’il n’y a point
d’Arabes aux environs, et dès qu’ils en apperçoivent ils vont ât
eux si ceux-ci ne sont pas nombreux, ou se replient sur la caravane
s’il y a quelque danger.
Les fusiliers vont ordinairement à pied, et ne s'écartent point de
la caravane tant qu’elle est en marche.