pas de même de la Caspienne : le Guilan et le Mazanderan sont
couverts de chênes, de pins, de sapins et d’autres bois propres aux
constructions navales ; et le transport jusqu à la mer serait peu
coûteux, attendu que ces bois sont très-voisins des côtés, et que
ce pays a un grand nombre de petites rivières flottables pendant
six mois de l’année.
C H A P I T R E XI .
É ta t de la Perse avant e t sous le règne de Chah-Hussein :
i l est détrôné p a r les Afghans. Conduite de Chah-Tah-
nias, de Mahmoud e t d ’E ch e r e f Tahmas-Kouli-Khan
p a ra it sur la scène, obtient des succès, replace Chah-
Tahmas sur le trôné , le déposé, y met son f i s , se f a i t
proclamer roi sdus le nom de Nadir.
Q uoiqu e la Perse, sous le règne des Sophis, n’eût pas une population
proportionnée à son étendue ; quoiqu’elle renfermât dans, son
sein tous les germes de rébellion ; quoiqu’elle ne fût qu’un composé
de parties hétérogènes et discordantes., néanmoins cet Empire, si
nous nous en rapportons aux relations des voyageurs, jouissait au
dehors d’un certain é c la t, et dans l’intérieur d’une sorte de prosr
périté. Il imprimait le respect à ses voisins; il commandait l’obéissance
aux gouverneurs de provinces et à tous les chefs de tribus : ses
bornes avaient été reculées. Depuis l’Indus jusqu’au Tigre, depuis
la mer Caspienne jusqu’au golfe Persique, tout était soumis au pouvoir
absolu de. ses rois.
Les villes de la Perse ne lé cédaient p o in t, par leur beauté, leur
population et leur étendue, aux villes de l’Europe. L ’agriculture ,
cette première source de prospérité publique, était florissante , et
ses produits très-variés. A force de travaux et de dépenses, les Persans
étaient venus à bout de se procurer partout des sources artificielles,
et d’àrroserj presque toutes les plaines. La plupart des art*
de première nécessité avaient atteint un grand degré de perfection ;
quelques autres, jusqu’alors ignorés> ou'pen connus-, avaient fait
des" progrès étonnans par les soins,de-Chah-Abbas l'v.- et; de, quelques
uns de ses successeurs. Le Commerce avait pris un grand
accroissement par la protection-que ce roi lui accordait, par les
avances qu'il avait faites à des familles arméniennes - qu’il avait