Ali-Murad était le filtedhu* Curde, cousin-germain da:£éki, de
Sadek et de Kérim', et sa mère > veuve de bonne1 heure),, était dé*
venue l ,épônse'ide'Sadejk. :-!ii:avait 'long;temS>;combattu;>8Qu,s les
yeux de ses ondles ; il s’était distingué dans plusieurs affaires impor*
tantes ;• il était actif, entreprenant, quelquefois téméraire. Doué
d ’un esprit juste , d’une sagacité profonde); personne n’était plus
ptompt à sé décider que lui. Généreux;, magnifique et enclin ,aux
feiâisirs)4e soldat-l’aimait, et la nation entière ne pouvait lui refuser
soh'estime. t -- - i
Indigné sans doute de. la conduite dé son oncle envers Aboul-
Fetahj qui se trouvait toujours renfermé; révolté du massacre des
officiers et des principaux habitons de Chiras, Ali-Murad ne fut
j^àsi^luîôf àFrtvé àJsùUegbuverneiBent -, q u e , bien loin, de, disposer
fes Cesprits en Jfâv’eim d e - Z é k i i l Songea à lui faire la guerre et à
phICer Su t le trônei-le fiks de Kériiri.
cf II trouva les; Kabitânside Téhéran , deiGasbin, de Kom et de
Càohan , très-portés 4 1 e seconder ; car dès|qu’ils connurent ses
rntèhtiohs ils prirent? les; armes', et jurèrent:de ne pas les quitter
qu'Aboul-Fétah rie: ¡fût)4- la üête du gouyernement* Ils partageaient
son indignation contre l ’homme qui avait osé charger ; de chaînes-
le fils dé Kérîm-; ils étaient, comme lui!,. outrés de F attentat cjommis
envers ces vingt-deux;officiers qui,, par zèle pour leur souverain
légitime , s’étaient emparés en son nom de la citadelle , et ne l’avaient
cédée ensuite que-sur la promesse dé;Zéki j qu’il ne .serait
poin;t attenté àileurr vie. Le massacre des principaux habitans de
Chiras; les révoltait j ils craignaient de vo ir renouveler lès jseèneV
sanglantes 'des dernières; années! du règne de Nadir. D ’aillèurs-,:
tous’ lès. Persans devaient à la îhémoire de K érim, à la mémoire de
celui qui avait consacré tous les instans de son.règne àleur bonheur,
de ne pas permettre que son fils;fût dépouillé de son héritage. -
Ali-MuraQ S év it, en-peu. de'jours.j en état de tenir têtç à Z é k i ,
et mêméi de le : combattre avec : avantage! j Douze i mille : hommes de
bonnès troupes, bien aguerries ^vinrent..joindre celles qu’il avaitÿ?
et il reçut en abondance de Voûtes parts l ’argent èt les provisions ;
nécessaires à leûr-eutretien;; ; '; : , . ; .
" Informé
Informé qu’il y avait, à Ispahan, un parti très-nombreux en
faveur d’Aboul-Fétah, il vint s’y présenter an commencement de
mai 1779. Barstan-Khan en était sorti avec sa troupe quelques jour s
auparavant, et avait pris le chemin de Chipas.
Sadek-Khan était, comme nous l’avons d it, àBassora. Dès qu’il
eut appris la mort de Kérim, l’emprisonnement d’A boul-Fétah,
et les prétentions que Zéki-Khan son frère manifestait pour le pouvoir
suprême, il se disposa à évacuer la ville et à revenir à Chiras
avec toute son armée I il abandonnait par-là sa conquête ; il rendait
aux Turcs une ville q u i, livrée à elle-même , avait résisté
treize mois à des forces très-considérables, et ne s’était rendue
qu’après avoir épuisé ses provisions : Bassora d’ailleurs ouvrait à
là Perse le chemin de la Babylonie.
Ces considérations n’arrêtèrent pas Sadek : les événemens qui se
passaient à Chiras, l ’intéressaient trop fortement pour qu’il ne songeât
pas à tirer parti des troupes qu’il avait à ses ordres. La perte
de Bassora n’était rien pour lui -si par elle il parvenait à supplanter
Son frère.
Sadek aurait peut-être vu d’un oeil tranquille Aboul-Fétah succéder
à Kérim ; il n’aurait pas osé se révolter si le peuple et l’armée,
les chefs de tribus et tous les gouverneurs de provinces s’étaient
soumis au souverain légitime ; mais la conduite de Zéki semblait
autoriser la sienne ; elle lui fournissait un prétexte plausible de faire
là guerre ; elle lui donnait des espérances qu’il n’aurait pu avoir
sans cela. Les droits de Sadek au trône de la Perse n’étaient pas
mieux fondés que ceux de Z é k i, puisque les lo is , les usages et la
volonté de Kérim y appelaient Aboul-Fétah ; mais celui-ci était prisonnier
; il pouvait d’un moment à l ’autre avoir les yeux crevés ,
et être par-là exclus de tout gouvernement. Sadek s’étant armé en
sa faveur , il avait l ’espoir de le remplacer si les circonstances devenaient
favorables. -
Sadek s’avançait lentement et avec précaution : il sondait pour
ainsi dire le terrain; il avait des amis, des partisans à Chiras, qui
l’informaient de ce qui se passait. La haine que le peuple et l’armée
avaient pour Zéki, lui donnait les plus grandes espérances : la
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