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 du  khan de Kermanchah  la permission de  faire ouvrir ce-tembeau,  
 et  se  procurerait  les  moyens  d’y   atteindre,  trouverait  l’intérieur  
 encore intact. 
 En  quittant  ce  bas-relief  et  suivant  la  montagne  à  gauche,  on  
 parvient, après avoir  fait  environ trois cents p a s ,  à une grande terrasse  
 au  dessous  de  laquelle  se  trouvent  les  restes  d’un  vieux mur  
 très-épais. On voit aux environs quelques gros blocs de pierre, tailles  
 en carré, et présentànt, sur une de leurs faces, une lettre assez semblable  
 à notre  chiffre  5. 
 Tout le rocher paraît avoir été taillé à plus de cent pieds  de hauteur. 
   On  y   apperçoit  très-bien  la  trace  des instrumens  qui  furent  
 employés  à  cet effet.  Cette  coupure  n’est  pourtant  pas  régulière  :  
 elle  présente  au  Contraire  de  grandes  inégalités ;  ce  qui  nous  fît  
 présumer  que  c ’était  là une  carrière  d’où  on  avait  extrait  pendant  
 long-tems de  la  pierre. 
 A   la partie  orientale  de  la  source,  on voit  encore quelques massifs  
 de  maçonnerie,  et  les restes  d’nn  chemin pavé  qui  se  prolongeait  
 au loin. 
 Toutes  ces  circonstances  indiquent  à  cet  endroit  la, place  d’une  
 ancienne v ille ,  ou  peut-être  seulement un  lieu  de plaisance;  semblable  
 à  celui  de Kermanchah,  dont  il  n’appartient  qu’aux  antiquaires  
 de nous  faire connaître les  détails historiques. 
 Le  7  juin  ,  avant  le  lever  du  so le il,  nous  montons  à  cheval  et  
 côtoyons  encore quelque  tems  le mont Bissoutoun,  ayant  toujours  
 à  notre  droite  la  plaine  de  Shehe r-Nou.  Lorsque  nous  eûmes  
 dépassé le mont, nous  traversâmes  sur  un pont une  petite  rivière ;  
 nous  continuâmes  à marcher  en  plaine,  et  nous vînmes  camper,  
 six heures  après  notre  départ,  à l’orient  de  Sahanéh  où  Sahnéh  ,  
 village  assez  considérable,  dont  le  douanier  de Kermanchah était  
 seigneur. 
 Nous laissons  le mont Bissoutoun à quatre ou cinq lieues derrière  
 nous  il  a  encore  un  peu  de  neige  à  sa  cime. 
 Le 8 ,  nous marchons  quélque  tems  dans  la plaine  de  Sahanéh  ,  
 puis  nous  traversons  un. terrain  inégal  entre  des  montagnes  peu 
 élevées  ;  nous  nous  trouvons  ensuite  en  plaine ,  et  nous  allons  
 camper, après sept heures de marche, au-delà de Kengaver, village  
 assez  peuplé,  bâti au  bas  d’un  vallon,  d’où  sort une  assez  grande  
 quantité d’eau.  La plaine qui  se  trouve au  sud  du village,  est très-  
 étendue  et  de  la  plus grande  fertilité. 
 Kengaver,  que l’on  regarde comme l’ancienne Konkobar, paraît  
 avoir  été  autrefois  une ville  assez considérable.  On y voit les restes  
 d’un  temple,  dont  aucun voyageur,  je  crois,  n’a donne la description, 
   et dont  il  est  peut-être  très-intéressant  de  dire un mot. 
 An  bas du  village  s’élève un monticule  de décombres, sur lequel  
 on a bâti  quelques maisons en terre, mais où l’on  apperçoit encore  
 très-bien  le  carré  de  l’édifice.  La  face  méridionale  qui  domine  la  
 plaine,  et  qui  est  dégagée  de  décombres  et  de maisons  ,  a  deux  
 cent vingt pieds  de long; c’est un mur de très-gros quartiers de marbre  
 sans ciment,  sur lequel  posaient  neuf colonnes de marbre  gris-  
 blanc ,  dont  on  voit  encore  la  base  et une partie du  fût.  Celui-ci,  
 formé de plusieurs pièces, avait  environ  cinq  pieds  et demi de  diamètre  
 vers  la  base.  Les  faces  orientale  et  occidentale  paraissent  
 avoir  été  en  tout semblables  à celle-ci  : on n’y  voit pas le mur, mais  
 on, y   compte  bien  les  neuf colonnes.  La  face  septentrionale  seule  
 diffère  des autres ;  elle  ne présente que des demi-colonnes adossées  
 contre  un mur.  Comme  cette  partie,  qui  est  contiguë  au  village,  
 est plus  détruite  ou plus encombrée, nous n’avons pu nous assurer  
 s’il y avait un  péristile,  et  conséquemment une  rangée de  colonnes  
 entières  posées  au  devant  de  celles  adossées  au mur.  Il  n’a pas  ete  
 non plus  possible de vérifier  si  à cette face,  où nous avons supposé  
 qu’était  la  porte  de l ’édifice,  le  nombre  de  colonnes n’était pas  de  
 dix  au  lieu  de  neuf ; mais nous  l’avons jugé  tel par  la moindre dimension  
 et par la moindre distance que nous avons cru appercevoir  
 dans  ce qui reste  de  ces demi-colonnes. 
 Le 9, nous partons  au lever  du  soleil en nous dirigeant au nord-  
 est;  nous traversons ,  après  deux  ou  trois  heures  de  marche,  vne  
 petite  rivière  qui  va  arroser  une  partie  de  la  plaine  de Kengaver.  
 Après cinq heures, nous campons dans une autre plaine fort étendue  
 et  assez  peuplée  :  elle  est  très-fertile  ,  très-arrosée,  et  abonde  en 
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