beaucoup ; il eut un mal de tête violent qui ne lui permit pas de
quitter la tente avant le coucher du soleil. Les jotqé suivans il eut
un peu de fièvre, et des douleurs d’entrailles que le mouvement du
cheval rendait encore plus sensibles.'
Nous avions à gauche une chaîne de montagnes qui paraissait
faire suite à celle de l’E lvind et se dirigër au nord-est. Nous la
jugeâmes être à sept ou huit lieues de nous. La plaine s’étendait
à perte de vue à notre droite.
Le 24 > nous fîmes cinq lieues et demie , et nous campâmes au-
delà d’un village de Turcomans, bâti sur un monticule factice et
entouré d’un mur en terre en assez bon état.
Nous avions traversé des plaines peu cultivées, probablement
inondées en partie durant l’hiver , à en juger par une efflorescence
saline qui se trouvait à la superficie. Nous vîmes, comme les jours
précédons, plusieurs villages abandonnés et presqu’entiérement
détruits.
L à se termine la belle plaine d’Amadan, l ’une des plus fertiles
et des plus arrosées de la Perse.
L e 2,5 , nous traversâmes un pays montagneux, inculte,, et nous
campâmes, après huit heures de marche, dans une vallée près d’un
village presque tout détruit ; nous en vîmes au loin quelques autres
qu’on nous dit être en aussi mauvais état. Cette journée nous
valut un grand nombre de plantes. Le rosier à fleurs jaunes, dont
nous avons déjà parlé , couvrait presque tous les champs ; nous
prîmes aussi plusieurs astragales et plusieurs sauges.
Le 26 , nous n’eûmes que trois heures de marche. Le pays était
niontagneux, inculte. Nous vîmes à droite quelques villages détruits.
: .
Le 27, nous marchâmes pendant neuf heures: et demie. Le terrain >
fut d’abord inégal, inculte. Nous traversâmes ensuite quelques val-.
Ions arrosés , où se trouvaient plusieurs villages abandonnés. Les
trois dernières heures, nous» nous trouvâmes sur des. montagnes
volcaniques.
Le so ir , on nous apporta un marcassin qu’on avait blessé d’un
coup de bâton x en menant paître nos chevaux dans une prairie
naturelle qui se trouvait au pied de quelques rochers à demi-lieue
de la caravane. Le sanglier est très-commun dans toute la Perse ;
il est bien plus féroce que celui que nous avons souvent eu
occasion de voir et de chasser sur les bords du Tigre et de
l’Euphrate.
On nous dit aussi avoir Vu un ânon sauvage qu’on ne put atteindre.
L ’onagre ou âne sauvage habite les montagnes et les endroits
inhabités de la Perse. On le dit assez commun dans le Shùsistan, le
Farsistan, le Kerman, le Ségestan et toute la partie méridionale de
cet Empire. Nous.en uvons-vu plusieurs dans le palais du roi à Téhéran,
qu’on avait pris jeunes sur les montagnes qui se trouvent à
l’occident de Cachân, et qu’on avait élevés avec assez de (facilité.
Us avaient un air plus farouche , plus sauvage ; un caractère plus
dur, plus rétif; une taille plus élevée, et probablement plus de forcé
que l ’âne domestique. Leur poil était d’un beau gris-argenté; ils
avaient pne bande noire sur l’épine du dos, et une autre qui descendait
sur les épaules. Ils nous parurent du reste peu différer dé
l ’âne commun;»et devoir»se rapporter à Fonagré dès Anciens et au
koulan ou choulah. des Kirquis et des Kalmouks, que* l’o u dit habiter
, dans la belle saison ,» la Sibérie méridionale pie» bords du Jaïk,
du Y em b a , du lac A ra l, et les contrées situées au nord-mord-est delà
Caspienne; > ' 1 ‘
Le 28, nous-noPs trouvâmes encore quelque fems sur les montagnes
» volcaniques» de la veille. Nous y vîmes la michauxie’ lisse';1
michauxia levigata, belle plante de la famille des campanules ; :
elle était en fleur, et produisait le plus bel effet. Sa tige avait cinq
ou'six pieds de hàut. Nous la trouvâmes peu de teffiS après sur le
mont Albours , et nous en prîmes dès graines qui-ont bien levé au’
Jardin national des Plantes et à »-Celui -de M. Cels. M.» Ventehàt
vient d’en donner une bonne description et une belle figure (1).
Après trois heures de marche nous quittâmes ces montagnes vo l-'
caniques, et nous vînmes »passer sous ■ les murs d’un village nommé
(1') Description des plantes nouvelles ou peu connues, cultivées dans le jardin de
M. Cels, pàg.'8i, pl.’t b ; ’