le sol eSt payé èn dales pu grandes pierres calcaires, de meme nature
que la roche.
Suivant lès recherches que M. Silvestre de Sacy a faites sur Ker-
manchah et ses antiquités (1 ), il paraît que cette Ville a ete fondée
par Bahràm, fils de Sapor I I , c’est-à-dire, par Varahran ou Vava-
rane IV. Cobad, fils de Fifou z , la fit réparer, et y fit construire
pour lui-même un palais très-élevé. Nouschirvan, fils de Cobacf,
et Khosrbu P a rv iz ,'fils de Nouschirvan, honorèrent, aussi cette
ville de leur présence, et firent faire, dans les environs, des canaux,
des bassins et des maisons de plaisance, ■ ;
A u x environs dé Kermanchah, ajoute l ’auteur persan dont M- de
Sacy rapporte les paroles) se trouve le sofa de Schirin, o u , suivant
un autre manuscrit, le s o f a de Schebdis, fait par Khosrou Parviz.
Ce prince avait aussi fait faire, dans la campagne près de Kermanchah),
un jardin de deux parasanges de long , sur autant dé large,
Il en avait planté une.partie en verger, en sorte qu’on y trouvait
des fruits des pays chauds et des pays froids; le reste ne,formait
qu’une vaste prairie, et il y avait fait mettre des animaux de toutes
sortes, afin qu’ils s’y reproduisissent et s’y multipliassent ( p . a35 ). •
: -Il faut observer que Schirin est lé nom' de l ’epouse ou dé la maîtresse
de Khosrou, et Schebdis le nom du cheval de ce prince:.
Ainsi Kermanchah fut ¡bâti par un prince Sassandde, et lés mes
numehs, dont, nous venons de parler , doivent leur existence à, des
princes de la même dynastie. M. de Sacy le -prouve, non-seulemenfc
par les passages qu’il cite de divers auteurs persans,, mai8 Par 1®®
inscriptions qui lui furent communiquées par M., de Beaucbnmp.
: (1) Mémoires sur diverses antiquités de la Perse , et sur tes médailles des rois
de la dynastie des Sàssanides. Paris , 17^3, i iw f .
C H A P I T R E II.
D é p a r t d e K e rm a n ch a h . C ara vansera i d e S h eh e r -N ou ,
D e s c r ip t io n d u m onument d e B i s s o u to u n .'K e n g a v e r .
R u in e d ’ un a n c ien temple. A r r iv é e à A m a d a n . D e s c
r ip t io n d e cette v i l le . Course a u m ont E lv in d .
jL r 6 juin 1796, à sept heures du matin, nous partîmes de Kermanchah,
accompagnés del’officiqr qui'devait nous conduire à Téhéran,
Nous avions avec nous ledrogman et deux domestiques arméniens
que nous avions pris à Bagdad ; de sorte que notre caravane, y
compris le maître dés chevaux et son v a le t,' n’était composée que
de huit personnes : mais on pouvait alors voyager dans toute la
Perse sans craindre les voleurs. Méhémet , depuis qu’i f était investi
du suprême pouvoir, faisait observer, sur les routes et dans lus
earayanserais, une police très-sévère. Il avait partout augmenté le
nombre des gardes préposés à la sûreté des chemins, et leur avait
fait dire que la moindre négligence de leur part serait punie de
mort : on savait qu’il n’aurait pas fait grade non plus aux habitans
des villes, bourgs ou villages les plus voisins, de l ’endroit où un
simple voyageur aurait été dépouillé. Ils l ’auraiènt indemnisé de ses
pertes, indépendamment dé l’amende qu’ils auraient ¿té obligés de
verser dans les trésors du roi.
En sortant de la v ille , nous nous sommes dirigés à l ’est-sud-est y
mais nous, avons bientôt repris notre route à l’est , et nous nous:
sommes approchés du Tak-Bostan, où se trouveie monument dont
nous venons de parler. Cette montagne, que nous ayons dit circonscrire
la plaine de Kermanchah au nord et à l’est de la ville ,
forme ici un demi-cercle, et se dirige, à l ’est. La partie qui fait face
au sud présente un fait géologique extrêmement curieux ; les Persans
l’ont désignée sous le nom de Si-Soutoun, qpr veut dire sans
appui, En effet, toute la montagne, dans toute sa hauteur, et cette
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