et celles qu’ils lèvent lorsqu’on leur fait parvenir un ordre
du roi.
Les armées se composent aussi des différentes tribus répandues
dans l’Empire, telles que Curdes, Turcomans, Ouzbeqs, Afghans ;
Lezguis, et ces tribus ou races se subdivisent en d’antres tribus qui
toutes ont leurs chefs particuliers. Elles forment presque toujours la
majeure partie de la cavalerie. Pour ce qui est de l ’infanterie, troupe
moins estimée que l’antre, et qu’on forme toujours au moment du
besoin, elle est composée de gens de la campagne, pris indistinctement
dans toutes les tribus.
Le commandant-général de l’armée prend le nom de sardar. Les
khans, sultans, gouverneurs de provinces où chefs de tribus en
sont les généraux divisionnaires lorsqu’ils sont nommes à cet effet
par le roi. Les antres officiers sont : les mim-baschi, qui ont mille
hommes sous leurs ordres; lés pansab-baschi, qui en commandent
cinq cents ; les yous-baschi, qui en commandent cent ; les panscha-
baschi, qui en commandent cinquante ; enfin les dag-baschi, qui en
conduisent dix.
Les principales armes des Persans sont les fléchies, la lance, la
massue, le sabre et le cangear. Ils connaissent lès armes à féii, mai®
ils les emploient en général moins que lés Turcs.
Sous Nadir-Chah ils se servaient, avec assez de succès, de la grosse
artillerie. Nous avons vu quelques canons de divers calibresassez
bien faits, qui avaient été fondus sons son règne. Il est rare qu on
s’en serve aujourd'hui, et je croisqu’Aga-Méhèmet-Khan n’en avait'
point dans les deux expéditions qu’il a faites, l ’une à T iflis , l’autre
à Mesched. Les fusils sont des fusils à mèche , plus longs que les
nôtres, qn’on appuie sut une fourche pour les 'tirer : élle s’applique
contre le canon au moyen d’une charnière. Cette arme est réservée
aux fantassins.
: Quelques cavaliers portent une carabine, dont ils ne se servent
ordinairement'qu’imé fois.:Le pins grand n o m h r e est armé d une
lance, d’un sabre long et courbe, ayant le tranchant en dedans;
d’une massue ou masse d’armes attachée à là selle , et de deux pistolets
à la ceinture.
Ceux qui habitent’ lapartie orientale de la Caspienne, Turcomans
et Onzbeqs, n’ont .point d’armes à fen.jols ont un sabre long.et
courbe , une lance , des flèches,-et pdrtent un cangear à la ceinr
ture t-on leur voit très-rarekient des pistolets. Leur lacsee est légère
comme celle des Arabes i ic.'est un bambou garni d’un acier- très-
acéré. Ils la manient avec beaucoup d’adresse ; ils lancent aussi
une flèche avec la plus grande dextérité, soit qu’ils attaquent,
soit qu’ils fuient. Dans le dernier cas ils se couchent à dos sur
le cheval, comme faisaient les Parthes ; laissent pendre leur tête
sur la croupe, et tirent leur flèche sans s’arrêter, sur l ’ennemi qui
les poursuit. ïf " fyÊfÇffîg
Presque tous les cavaliers persans portent encore des côtes de
maille, des brassards, des espèces de casque?; quelques-uns ont
de petits boucliers. Cette arme pourtant est plus généralement en
usage parmi les piétons.
Marine.
Les Persans n’ont plus de marine. Ils avaient autrefois quelques
navires dans le golfe pour contenir les Arabes, et faire quelque
commerce avec Mascate , Surate et les côtes de l ’Indoustan; ils
avaient aussi une petite flottille sur la Caspienne, qui leur servait
à contenir les Turcomans et les Ouzbeqs de la côte orientale , et
les Lezguis de la côte occidentale. Ils n’ont plus rien aujourd’hui ;
les troubles civils ont tout détruit.
Cependant il leur serait bien avantageux d’avoir, sur cette mer,
une flotte propre à contenir les Russes, et menaëèr même, en cas
de guerre, leurs étàblisisemens d’Astracan et dé Terki. Les Persans
ne peuvent espérer de Reprendre Derbent et B akou, que les Russes
viennent de lehr enlever, sans avoir quelques chaloupes bien armées,
sans attaquer ces deux villes et par mer et par terre, sans
pouvoir du moins les empêcher d’ê tre ravitaillées parmer lorsqu’ils
les assiégeront par terre.
Comme la partie méridionale de cet Empire n’à pas de bois, il
serait difficile de former üné marine sur le golfe , 4 moins qu’on
n’employât à grands frais les bois de l’Îndoustaû.1 Mais il n’en est
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