» leur comment tu as quililié Astrac'a® pour te rendre à Bagdad. »
Gomme le Persan gardait le silence,- nous lui adressâmes la parole
en français; id> nous regarda- alors» avec un» air de» mépris ,<ét se-tour r
nant ensuite vers le janissaire-aga, il lui dit : « Peux-tu penser
>v quJùn' Musulman apprenmé .la langue des infidèles ? Sans doute
*' j*ai resté* lon'g-tems avec eu s pour soustraire ma tête au fer d’un
» ennemi, mais mon coeur était en Perse, et mon ame avec A li et
» Mahomet. Dis à-ces infidèles# que lors mêïne que je' saturais leur
» langue, je ne leur adresserais pas la parole", ni ne daignerais
»» répondre à leurs questions ■ c’est assez que je td abaisse à te parler
» à toi. *>» Sur ce le prétendu Mdrteia fa t renvoyé dans sa prisori #
d’où il n’est sorti qu’au retour des couriers expédiés à Méhémet.
Suleyman né voulut pas punir un homme qu’il avait un moment
traité avec honneur ; il1 se contenta» de lui ordonner de sortir promptement
de Bagdad, et de prendre le chemin de l'a Perse.
Ces sortes d’aventures sont devenues» très-fréquentes depuis que
la Perse a perdu ses souverains légitimes, et qu’elle est de tems en
tems livrée à l’anarchie et à-tous lesdésordres;quien sont la'suite.
C H A P I T R E ¡XXI-I.
JDépart de Bagdad par la Mésopotamie et la rive gauche
de l1'Mvp.hrQte. Séjour près d?un puiis. Infectes in.com-
Wiodes. glrçj&s cpmpfyf Dxe$çr,ip£ion de Hit. Peuplier
singulier. Passage d,u Jfeypè spus Anah ¡f description ,çlp
cette ville. Manière de ruoy:ager des Arabes .de P&s contrées.
Tortue de P&uplvrate.
;L a caravane destinée -pour Damas n e fut ..pas .plutôt p^ t je , ,qu’il
fut question d’en former une seconde beaucoup plus considérable
pour Alëp. Dès que nous-en fûmes »instruits, nqus traitânjes par
écrit avec un des chefs, -pour qu’il nous ¡fournît quinze .chaineau^
dont nous avjons besoin pour six personnes que ,nons .étions- Bm-
gu iè rè , trop dàible epeore pour monter à» cheval, ¡préféra 4e, s’ep-
fermer dans un maphé , espèce de cage que 1,’on met de chaque
côté d ’un chameau o u d ’unifor-t m u le t,e t où üon.-est dans une ¿attitude
fort gênée , car on ne.peut .y être autrement,qu’accroupi. ,-Up
religieux napolitain, -qui devait nous servir d’interprète , pççppa
l ’autre côté du maphé. ¿Le cheval de?Brug,uièr.e;fjut monté, tantôt
par un domestique arménien-pris à Bagdad, et tantôt par pp..cuisinier
vénitien qui retournait dans-sa.patrie. Un, jeune Français , pé
à Bagdad, que nous amenions à Paris pour fa ire ,ses ¡étuded.en
médecine et en chirurgie, était comme moi achevai- Tous les chameaux,
hors celui de -Bruguière , devajent.porter nos, caisses , nos
effets, notre tente ,-nos provisions debouche, nos outres,d e l’avoine
pour nos chevaux, et un des deux domestiques.,
» Une caravane comme la n ô tre , composée de deux mijle chameaux,
de cent cinquante Arabes, de cinquante fusiliers ..et d’une
vingtaine de marchands, ou voyageurs, est lente à se» former , encore
plus lente à se mouvoir.-Elle devait être prête A la fin de mars ; à
peine put-elle ¡se .mettre-en marche au commencement de mai.