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1 A G
Meaux, fur la Marne. La fondation de fon-abbaye
de Bénédi&ins par S. Fourcy, eft du vije. fiecle.
iLong. zo\ 2.0. lat. 48. ào. -{ D . J. )
LAGNIEU, {Géog.) petite ville de France dans
le Bugey, au diocèfe de Lyon ,'fur le bord du Rhône,
avec une cglile collégiale érigée en 1476. Long-.
•2J. 2 o . lat. 46. 44. { D . J. )
Là GNUS-SINUS , ( Géog. anc. ) golfe de la mer
Baltique, qui , lelon Pline, touche au pays des Cim-
•bres. Le P. Hardouin prétend que c’eft cette efpece
vde mer qui baigne le Jutland, le Holftèin & le Me-
cklembourg. \D.J-,)
LAGO-NEGRO, ( Géog. ) petite ville d’Italie au
Royaume de Naples , dans la Bafilicate , au pié de
TApennin. Long. 34 . 5 J.'lat. 41. 12. { D.J.*)
LAGOPHTHALMIE ou OEIL D E 1.IEVRÈ ,
fubft. fém. ( Chirurgie. ) maladie de la paupière fii-
'périeure retirée en haut, en forte que l’oeil n’èn
peut être couvert. C e nom eft compofé de deux
mots grecs Xcty&ç, lièvre, & cpüctX/xoi , ceil, parce
qu’on dit que les lievres dorment les paupières où-
'vertes.
Les auteurs ont confondu îa lagophthalmit avec
ï ’éraillement , dé même que l’e&ropium qui eft à
la paupiefe inférieure, la même maladie qüe la là-
gophthaltn.it à la fupérièure. Les defcriptions qu’on
a données de ces maux, de leurs caufes, de leurs
Symptômes & de leurs indications curatives , m’ont
paru défe&ueufes à plufieurs égards. Voyt{Ectro-
jpium.
Quand la peau qui forme extérieurement la pair-
piere eft retirée par quelque caufe que ce fo i t , la
membrane intérieure rebrouffée , fort faillante , &
dans une inverfion véritable , fe gonfle communément
au point de couvrir entièrement la cornée tranf-
parente. On ne doit pas confondre l’éraillement,
qui eft la fuite d’une plaie Ample à la commifliire
ou au bord des paupières & qui n’a pas été réunie $
avec le bourfouflement de la membrane interne ,
produit par d’autres caufes.
Ce bourfouflement idiopathique qui feroit càufé
par une fluxion habituelle d’humeurs féreufes , ou
par l’ufage indifcret des remedes émolliens , pref-
criroit les remedes aftringens & fortifians, comme
on l’a dit au mot Ec t r o pium ; mais ces médica-
mens pourroient être fans effet fi l’on ne donnoit aucune
attention à la caufe. Il faut détourner l’humeur
par les purgatifs ; faire ufage de la ptifane d’ef-
quine ; appliquer des véficatoires ou faire un cautère
, fuivant le befoin : fouvent même, avec toutes
ces précautions , le vice local exige qiqpn faffe
dégorger la partie tuméfiée au moyen des fcarifica-
tions ; & le tiffu de la partie dans les tuméfaâions
invétérées , peut s’être relâché au point qu’il en faut
Faire l’amputation.
L ’ufage des remedes ophthalmiques fort aftringens
ne paroît pas pouvoir être mis au nombre des cailles
de la lagophthalmit ni de l’e&ropium , comme on
l’a dit ailleurs. Mais pour ne parler ici que de la
paupière fupërieure, les auteurs ont admis quatre
caufes principales duraccourciffementde cette partie
, qui font ; i° . un vice de conformation ; 20. la
convulfion du mufcle rcleveur de cette paupière ,
& la paralyfie fimultanée du mufcle orbiculaire
qui fert à i ’abaiflër ; 30. le deffechement de la paupière
; & 40. des cicatrices qui fuivent les plaies,
les ulcérés & les brûlures de cette partie.
Maître Jean ne difpute point l’exiftence des trois
premières caufes , quoiqu’il ne les ait jamais ren-
contréesdans la pratique ; mais il foutient avec raifon
que l’opération que quelques praticiens ont pro-
pofée contre cette maladie n’eft point admilïible.
Cette-opération confifte à faire fur la paupière m:
périeure une incifion en forme de croiffant, dont
les extrémités feroient vers le bord de la paupière?
On remplir'oit la plaie de charpie, & l’on auroit foin
d’en entretenir les lèvres écartées jufqu’à ce que la
cicatrice fut formée. Maître Jean prouve très-folf*
dément que toute cicatrice cànfant un rétréciffement
de la peau , & étant toujours beaucoup plus courre
que -la plaie qui y a donné lieu , l’opération pro-
.pofée doit rendre la difformité plus grande , parce
que la paupière en fera néceffairement un péu raccourcie.
L’expérience m’a montré la vérité de cette
affertion-. Cette opération a été pratiquée fur un
homme qui, à la fuite d’un abfcès , avoit la peau de
la paupière fupérieure raccourcie ; la membrane
interne étôit un peu fàillante & rebrôuflée. Depuis
l’opératipn elle devint fort faillante -, & couvrit
tout le globe de l’oeil : je fus obligé d’en faire
l’extirpation ; le malade fentit qu’i l . avoit la paü-
.piere beaucoup plus courte qu’avant l’opération
qü’onlui avoit faite pour l’allonger. J’ai traité quel-
que-tems après un nomme d’un phlegmon gangreneux
à la paupière fupérièure-. Pendant le tems de
la fuppuration , & affez longtems après la chûte dé
l’efcarre , on auroit- pu craindre que la paupière ne
demeurât de beaucoup trop longue ; le dégorgement
permit aux parties tuméfiées de fe refferrer au point ,
que malgré toutes mes précautions, le malade né
guérit qu’avec une lagophthalmit ; preuve bien certaine
de l’inutilité de l’opération propofée, & grand
argument contre la régénération des fubltances perdues
dans les ulcères. Voyt^ Incarnation. La
membrane interne forma un bourrelet fort lâche fur
le globe de l’oeil au-deffus de la cornée tranfparente-
Le feul ufage de lotions avec l’èau de plantain a
donné à cette membrane le reffort néceffaife pour,
ne pas s’éloigner de la peau de la paupière; .
Cet état ne doit pas être confondu avec l’éraillement
caufé , comme nous l’avons dit, par la Ample
folution de continuité qui s’étend julqu’au car-*
tilage qui les borde, comme la fente de la levre
dans le bec de lievre. Pourquoi donner le nom de
mutilation à uhe fimple fente ? Le renverfement dé
la paupière , ou l’éraillement qui réfulte de ce qu’on
a entamé la commiffüre des paupières dans l’opération
de la fiftule lacrymale étant fans déperdition
de fubftance , peut être affez facilement corrigé*
On a dit à l'art. Ec t rOPIUM que la paupière a trop
peu d’épaiffeur pour pouvoir être retaillée , unie ,
confolidée & remife dans l’état qu’elle doit avoir
naturellement. La raifon montre la poffibilité de
cette opération, & l’expérience en a prouvé le fuc-
çès. Le premier tome des mémoires de Vacad. royale
de Chirurgie contient une obfervation de M. Ledran
fur un oeil éraillé, dans laquelle il décrit les procédés
qu’il a fuivis pour corriger efficacement cetté
difformité. ( JT)
LAGOS , ( Géog. ) Lacobrica , ancienne ville de
Portugal, au royaume d’Algarve, dans la province
de Beyra, & dans l’évêché de Coimbfe , à 10 lieues
de la ville de Guarda , fur une hauteur, entre deux
rivières & quelques lacs , d’où lui vient fon nom
de Lagos. Long. 8 .40 . lat. 3y* { D . J . )
LAGOW , ( Géog. ) ville de la petite Pologne ,
dans le palatinat de Sendomir.
LAGUE , f. f. ( Marine. ) lague d’un vaiffeaü ,’
c’eft l’endroit par où il pafle. Venir dans la lague
d’un vaiffeau, c’eft quand on approche d’un vaif-
feau , & qu’on s’eft mis côté à-travers de lui, ou
proue à fon cô té, on revire & on fe met à fon ar- .
riere , c’eft-à-dire dans fes eaux ôc dans fon fillage,
LAGUNA San C hristoval de la , ( Géog. )
ville des Canaries, capitale de l’île de Téneriffe,
fituée en partie fur une montagne, & en partie fur
un terrein uni, près d’un lac ou étang d’eau douce,
qu’on appelle en efpagnol laguna.; d’où cette ville
a pris fon nom. ‘Wafor l’a décrite amplement dans
fes voyages : il dit qu’à regarder la fituation de cette
v ille , fa vûe du côté de l’eft, qui s’étend jufqu’à la
grande Canarie, fes jardins , la fraîcheur de leurs
berceaux, fa belle plaine de trois ou quatre lieues
de long, & de deux milles de large, la campagne
verdoyante, fon la c , fon aqueduc, & la douceur
de fes brifes, elle eft un féjour enchanté pour refter
chez fo i; mais qu’il eft très-pénible de voyager
dans l’île même, parce qu’elle eft toute remplie de
montagnes efcarpées & raboteufes ,qui obligent fans
ceffe à monter & àdefcendre. Long. 18. gg*. 30
dont Laguna eft plus occidentale que Paris. Lat. z8.
2.8'. 5j " . (D . J . )
LAGUNES de Venise ( l e s ) , Géog.' marais
ou étangs d’Italie, dans lefquels la ville de Venife
eft fituée. Ces marais font d’une grande étendue,
formés par la nature, & entretenus par l’art, moyennant
de prodigieufes dépenfes, qui contribuent à
la sûreté de cette métropole.
Les lagunes du côté de Terre-ferme, font bornées depuis
le Midi jufqu’au Nord par le Dogado, proprement
ait ; la mer a fon entrée & fon iffue dans les lagunes
par fix bouches, dont il y en a deux nommées
malomocco & lido > où les vaiueaux peuvent mouiller
.L
’on compte une foixantaine d’îles dans toute l’étendue
des lagunes ; plus de la moitié font bâties &
bien peuplées. D e toutes ces îles qui bordent la
mer , la Poleftrine eft la plus peuplée ; & de toute s
celles qui compofent le corps de îa ville çle Venife,
Murano eft la plus grande & la plus agréable ; elle
fait les délices des Vénitiens. Voyer M u r a n o . g LAGYRA , ( Geog. anc. ) ville de la Querfon-
nèfe taurique, félon Ptolomée, ou ce qui revient
au même, ancienne ville de la Crimée ; Niger croit
que c’eft préfentement Soldaia. (Z ) . J .')
LA HELA , ( Géog. facrée. ) pays de la Paleftine
au delà du Jourdain, où Teglatphalafar roi d’Afly-
rie , tranfporta les tribus de Ruben, de Gad, & le
demi-tribu de Manaffé. Lahela eft-il le même pays
que Stade, ou que Hévila ? Les curieux peuvent
lire fur cet article la differtation de dom Calmet,
fur le pays où les dix tribus furent tranfportées. GHHHi LAHEM , ou LEHEM , ( Géog. facrée. ) ville de
la Terre-Sainte, dont il eft parlé au livre des Parai,
ch. jv . verf. 2.2. C ’eft la même ville que Béthléem ,
comme l’ont prouvé Sandius, Cornélius à Lapide,
Tirin, & autres critiques, parce que fouvent les
Hébreux ôtent par aphérèfe une partie des noms
propres. ( D . J.')
LAHÉRIC , f. m .(Hijî. nat. Bot an J) arbre de l’île
de Madagafcar , dont la fouche eft droite & creufe ;
fes feuilles croiffent à l’entour en forme de fpira-
le , ce qui en rend le coup-d’oeil très agréable.
LAHIJON, ( Géog. ) ville de Perfe, félon Ta-
vernier, qui la met à 74. 25. de long. & à 37.15.
de latitude. ( D . J. )
LAHOLM , Laholmia , ( Géog. ) ville forte de
Suede, dans la province de Halland, proche la mer
Baltique, avec un château & un port fur le bord
feptentrional de la riviere de Laga, à 20 lieues N.
E. de Helfingborg , 4 S. E. d’Helmftadt. Long. 30.
18. lat. 5G j 3. ( D . J . )
LAHORPro v in ce d e , (Géog.') autrefoisroyau-
me , à préfent province de l’empire du grand mo-
g o l, dans l’Indouftan. Pline nomme quatre fleuves
qui l’arrofent ; favoir l’Acéfinès , le Cophès, l’Hy-
dafpe , & l’Hypafie : les voyageurs modernes leur
ont donné tant de noms particuliers , qu’on ne peut
plus les difcerner les uns des autres. C’eft donc affez
de dire, que ces quatre fleuves ont leurs fources
Tome IX ,
dans les montagnes du Nord, & compofent l’Indus,
où ils fe vont rendre , après avoir pris le nom de
\Tnde dans un long elpace de pays.
Les quatre fleuves dont on vient de parler, ferti-
Iifent merveilleufement la provincee de Lakor. Le
ris y croit en abondance, auffi-bien que le blé &
les fruits ; le fucre y elî en particulier le meilleur
de 1 Indouftan. C ’eft auffi de cette province que I?on
tire lefel d éroché, qu’on tranfporre dans tout l’empire.
On y fait des toiles fines, des pièces de foie
de toutes les couleurs, des ouvrages de broderie
des tapis pleins, des tapis à fleurs, & de eroffes
étoffts de laine.
Enfin, quoique le pays de Lahor foit plutôt une
province qu un royaume, c’eft une province de
l’Indouftan fi confidérable, qu’on la divife en cinq
farcats ou provinces, dans lefqüelles on compte trois
cens quatorze gouvernemens, qui rendent en total
au grand mogol deux carols, 33 lacks , & cinq mille
roupies d’argent. La roupie d’argent ( car il y en a
d’o r ) vaut 38 fols de France. Le 1 ack vaut 100
mille roupies , & lecarol vaut cent lacks, c’eft-à-
dire dix-neuf millions. Il réfulte de-Ià, que l’empereur
du Mogol retire de la province de Lahor 44
millions 279 mille 500 livres de notre monnoie.
{ D . J . )
Lahor , ( Geog. ) grande ville d’Afie dans l’In-
douftan , capitale de la province du même nom.
D ’Herbelot écrit Lahawar, & Lahaver ; Thevenot
écrit Lahors. C ’étoit une très-belle v ille , quand les
rois du Mogol y faifoient leur réfidence, & qu’ils
ne lui avoient pas encore préféré Dehly & Agra.
Elle a été ornée dans ces tems-là de mofquées, de
bains publics, de karavanferas, de places, de tan-
quies, de palais, de jardins, & de pagodes. Les
voyageurs nous parlent avec admiration d’un grand
chemin bordé d’arbres, qui s’étendoit depuis Lahor
jufqu’à la ville d’Agra, c ’eft-à-dire l’efpace de 150
lieues, fuivant Thevenot. Ce cours étoit d’autant
plus magnifique, qu’il étoit planté d’arbres, dont les
branches auffi grandes qu’épaiffes, s’élevoient en
berceaux, & couvroient toute la route. C ’étoit un
ouvrage d’Akabar , embelli encore par fon fils Gé-
hanguir : Lahor eft dans un pays abondant en tout,
près du fleuve R a v y , qui fe jette dans l’Indus , à
75 lieues O. de Multàn, 100 S. de D eh ly , & 1 ?o
N. O. d’Agra. Long, fuivant le P. Ric cioli, 102
30. lat. 32. 40. { D . J . )
LA I , adj. ( Théologie. ) qui n’eft point engagé
dans les ordres eccléfiaftiques : ce mot paroît être
une corruption ou une abbréviation du mot laïque ,
& eft principalement en ufage parmi les moines,
qui par le nom de frere la i, entendent un homme
pieux & non lettré, qui fe donne à quelque mona-
ftere pour fervir les religieux. Foye^ Frere.
Le frere lai porte un habit un peu différent de
celui des religieux ; il n’a point de place au choeur ,
n’a point voix en chapitre ; il n’eft ni dans les ordres
, ni même fouvent tonfüré, & ne fait voeu que
de fiabilité & d’obéiffance.
Frere lai fe prend auffi pour un religieux non lettré
, qui a foin du temporel & de l’extérieur du couvent
, de la cuifine, du jardin, de là porte, &c. Ces
freres lais font les trois voeux de religion.
Dans les monafteres de religieufes, outre les dames
de choeur, il y a des filles reçues pour le fer-
vice du couvent, & qu’on nomme fæurs convèrfes.
L’inftitution des freres lais commença dans l’on-
zieme fiecle : ceux à qui l’on donnoit ce titre, étoient
des religieux trop peu lettrés pour pouvoir devenir
clercs, & qui par cette raifon fe deftinoient entièrement
au travail des mains , ou au foin du temporel
des monafteres ; la plûpart des laïques dans ce
tems-là ii’ayant aucune teinture des Lettres. De-là
Z ij