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roarkande \ qui fut depuis le fiége de l’empire de
Tamerland ; bâtit des villes jufques dans les Indes,
établit des colonies grecques au-delà de l’Oxus ,
envoya en Grece les obfervations de Babylone ,
& changea le commerce de l ’Afie, de l’Europe &
de l’Afrique , dont Alexandrie devint le magafin
univerfel.
Nous avons en françois une hiftoire de Tamerland
par Vattier, & la vie de ce prince traduite
du perfan par M. Petit de la Croix , en 4 tomes
in-12. Mais ce qu’en dit M. de Voltaire dans fon
hift. univerfelle doitfuffire auxgens de goût.(D. J.)
KHOVAREZM , ( Géog. ) grand pays d’Afie,
qui tient lieu de la Chorafmiedes anciens. Ce pays ,
dans l’état oîi il eft préfenteraent, confine, du côté
du. nord, au Turqueftan & aux états du grand khan
des Calmoucks ; à l’orient, à la grande Boukarie ;
au midi, aux provinces d’Aftarabat & de Korafan,
dont il eft féparé par la riviere d’Amn, fi fameufe
dans l’antiquité fous le nom d’Oxus , & par des
déferts fablonneux d’une grande étendue ; enfin
il fe termine à l’occident par la mer de Ma-
zandéran, autrement la mer Cafpienne. Il peut
avoir environ 80 milles d’Allemagne en longueur,
& à-peu-près autant en largeur; & comme il eft fi-
tué entre le 3 8 ôc le 43 deg. de lat. il eft extrêmement
fertile par-tout où il peut être arrofé. Ce pays eft
habité par les Sartes, les Turcomans & les Usbecks.
Naflir-Eddin a donné une table géographique des
villes de cette région, qu’il nomme ChoJParèfm dans
l ’édition d’Oxford. La capitale, appellée Korcang,
eft à 94. 30. de long. & à 4 1 .1 7 . de lat. (Z ? ,/ .)
K I
K l , /. m. (Hift. mod.) en perfan & en turc lignifie
roi ou empereur. Les anciens fophis de Perfe, avant
leur nom propre mettoient fouvent le nom de ki. On
voit dans leur hiftoire & dans la fuite de leurs monarques
, ki Kobad, ki Bahman , &c. c’eft-à-dire le
roi Kobad, le roi Bahman , &c. Figuerroa allure
que le roi de Perfe voulant donner un titre magnifique
au roi d’Efpagne , le nomme ki, Ifpania , pour
lignifier l’empereur d’Efpagne. Ricaut de l'emp. Ou.
K i , ( Hijl. moder. ) chez les Tartares Mongules,
lignifie un itendart qui fert à diftinguer chaque
horde ou famille dont leur nation eft compofée.
Ils nomment encore cet étendart kitdïka , c’eft-à-
dire , chofe faite exprès pour marquer , ou plutôt
parce que cet étendart déligne les Kitaski ou habi-
tans du Kitay.
Ceux d’entre ces Tartares qui font mahométans,
ont fur cet étendart une fentence ou paffage de
l’alcoran ; & ceux qui font idolâtres , y mettent diverfes
figures d’animaux , dont les unes fervent à
marquer qu’ils font de telle dynaftie ou tribu , &
les aufres à défigner la famille particulière à laquelle
appartient le nombre de guerriers qui la
compofent. Voye^ Enseignes MILITAIRES.
K i , f. m. {Hift. mod.') nom de la lixieme partie
du fécond cycle des Khataïens & des Iguriens ;
ce cycle joint au premier cycle , qui eft duodénai-
r e , fert à compter leurs jours qui font au nombre
de foixante, & qui, comme les nôtres , qui ne font
qu’au nombre de fept, forment leur femaine.
Le mot ki lignifie poule ; il marque auffi le dixième
mois de l’année dans les mêmes contrées.
Chez les Chinois , le ki eft le nom de plufieurs
mois lunaires des foixante de leur cycle de cinq ans.
Le ki-fu eft le lixieme ; le ki-muo, le feizieme ; le
ki-cheu, le vingt-fixieme ; le ki-ha, le trente-fixie-
me ; le ki-yeu, le quarante-lixieme ; le k i-v i, le
cinquante-fixieme.
Au refte , ki eft toujours le lixieme de chaque
«dizaine. Voye^ le dictionn, de Trévoux.
K I A
K i , ( G log, ) nom de diverfes villes de la Chine?
Il paroît par l’atlas finenfis, qu’il y a au moins fix
villes de la Chine, en diverfes provinces , qui s’appellent
ainfi. ( D .J .)
* K IA , f. m. ( Hift. mod. ) nom de plufieurs mois
du eycle de cinq ans des Chinois. Le kia-çu eft le
premier; le kiajio, l’onzieme ; le kia-fhen, le vingt-
unieme; le kia-u, le trente-unieme ; le kia-shin, le
quarante-uniemé ; le kia-yin \ le cinquante-unieme.
D ’où l’on voit que le kia eft le premier de tou s,
& le premier de chaque dixaine.
KIAK KIAK , f. m. ( Hiß. mod. Mythol. ) c’eft le
nom d’une divinité adoree aux Indes orientales,
dans le royaume de Pégu. Ce mot lignifie le dieu des
dieux. Le dieu Kiakkiak eft repréfenté fous une figure
humaine, qui a vingt aulnes de longueur, couchée
dans l’attitude d’un homme qui dort. Suivant
la tradition du pa ys, ce dieu dort depuis 6 mille ans,
& fon réveil fera luivi de la fin du monde. Cette idole
eft placé dans un temple fomptueux , dont les portes
& les fenêtres font toujours ouvertes , & dont
l’entrée eft permife à tout le monde.
KIAM , ( Géogr. ) ou JAMCE, grand fleuve de la
Chine , qui prend fa fource dans la province de Jun-
nan , traverfe celles de Poutchueu, de Hunquam ,
baigne la capitale, qui eft Nanquin;& après avoir
arrofé près de quatre cens lieues de pays , fe jette
dans la mer orientale, vis-à-vis d e l’île de Tçoum-,
min, formée à fon embouchure par les fables qu’il y
charrie. Cette riviere dans fon cours, qui eft un des
plus rapides, fait naître un grand nombre d’îles ,
utiles aux provinces , par la multitude de joncs de
dix à douze piés de haut qu’elles produifent, & qui
fervent au chauffage des lieux voifihs ; car à peine
a-t-on allez de gros bois pour les bâtimens & les
vaiffeaux. Voye1 fur ce fleuve M. de Lille, dans fa
Carte de la Chine , & les Mémoires du P. le Comte. HH KIANGNAN, ( Géographie.) ouNANQUIN 8t
NANKIN ; province maritime de la Chine, qui te-
noit autrefois le premier rang lorfqu’elle étoit la ré-
fidence de l’empereur ; mais depuis que le Pekeli,
où eft Pékin, a pris fa place, elle n’a plus que le
neuvième. Elle eft très-grande, très-fertile, & d’un
commerce prefque inconcevable. Tout ce qui s’y
fait, fur-tout les ouvrages de coton & de foie, y eft
plus eftimé qu’ailleurs. Il y a quatorze métropoles,
cent dix cités, & près de dix millons d’ames au rapport
des Jéfuites. Le Kiangnan eft borné à l ’eft &
au fud eft par la mer ; au fud par le Chekian ; au
fud-oueft par le Kianfi ; à l’oueft par le Huquang ; au
nord-oueft par le Haunan ; & au nord par le Quan-
tong. Le fleuve Kiam la coupe en deux parties, &
s’y jette dans la mer : la capitale eft Nankin. {D .J .)
KIANSI, ( Géogr. ) ou K IAMSI, ou KIANGSI.
vafte province de la Chine, où elle tient le huitième
rang, bornée au nord-eft par celle de Kiangnang ;
au nord & au couchant par celle de Huquang ; à
l ’orient par celle de Chékiand ; au fud-eft par celle
de Fokien ; & au midi par celle de Quantung ou
Canton. Elle eft très-peuplée, & produit adondam-
ment tout ce qui eft néceffaire à la vie ; elle a des
montagnes pour boulevards, & des rivières & des
lacs qui font remplis d’excellens poiffons. On y fair,
dans un feul endroit, la plus belle porcelaine dont
l’Afie /oit fournie. Cette province a treize métropoles,
foixante - fept cités, & plus de fix millions
d’ames, au rapport de nos millionnaires. Nanchang
en eft la capitale. { D .J . )
KIBLATH, f. m. {Hift. mod.) les Mahométans
nomment ainfi l’endroit vers lequel ils tournent la
face à la Meque pour faire leurs prières. Danstoutes
les mofquéestles Mahométans, il y a une ouverture
du côté de la Meque, afin que l’on fache de quel côté
on doit fe tourner pour que fa priere fort agréable
Dieu & à Mahomet fon envoyé.
KIBOURG, ( Géogr. ) ou KYBONRG ; en Iatiu
moderne Kiburgium, ville de Sùiffe au canton de
Zurich, fur la riviere de Thoefi ; avec un château ;
c’eft un des plus beaux bailliages du canton. Elle eft
à cinq lieues N. E. de Zurich , fept S. E. de Schaf
foufe. Long. zG. zS. lat. 47. zo.
Cette petite ville a donné le jour à Louis Lavater
& à Rodolphe Hofpinien.
Le premier, mort en 1586, âgé de 59 ans, eft
connu par fon hiftoire facramentaire & fon traité des
Ipe&res, traduit du latin en plufieurs langues. '
Hofpinien eft un des plus laborieux auteurs que
la Suiffe ait produit. Il mourut en 1626 dans fa 79
annee. Le recueil de fes.oeuvres, dont la plus grande
partie roule fur les dogmes & les pratiques de l’Eglife
romaine, forme fept volumes in-folio, qui parurent
à Genève en 1681. Son dernier ouvrage, qu’il publia
contre les Jefuites en particulier,, porte un titre
par lequel il fe déclare nettement leur plus grand
ennemi : Hiftoria Jefuitica • hoc eft, de origine, regu-
lis , propagatione ordinis Jefuitarum, item de eorum
dolis, fraudibus , impofturis , nefariis facinoribus ,
cruentis conJilUs , faljd quoque.fedidofâ & fanguino-
lentâ doctrinâ. { D . J. )
KIDDERMINSTER, {Géogr.) ville d’Angleterre
dans la province de Worcefter. Elle fe diftingue par
tes étoffés de fil & laine, dont on fait des tapifferies,
& qu’on emploie à d ’autres ufages. Long. iS. oq
lat. S i, 54. ( D . J . ) 6 5 J
K ID G , ( Géographie. ) ville d’A fie, capitale du
royaume de Mécran. Long,-a*, lat. z-r. Go. (D . J .)
KIDWELLI, ( Géogr. ) petite ville d’Angleterre,
au pays de Galles, dans la province de Carmarten,
à 1 embouchure du Fowiey, riviere qui y forme un
havre. Long. 13. Ut. S u 4Z. { D . J . )
KIECHANG, ( Géogr. ) ville de la Chine, fi-
xieme métropole de la province de Kianfi , avec un
beau palais, & deux temples confacrés à la mémoire
des hommes illuftres. On y fait avec le riz un exceli
l . ,feuvaSe > appelle macu. On y fabrique aufli
de belles étoffes. Long. 13Z.30. lat. z 8 . 12. (D . J .)
KIELDER, f. m. ( Hift. nat. ) oifeau de Norwege
connu fous le nom de pie de mer, & que Linnæus & la
plupart des Naturaliftes nomment hcematopus. Il eft
de la groffeur d’un g ea i, fon bec eft jaune, long &
obtus : il eft ennemi juré du corbeau , qu’il attaque
à coups de b ec , & qu’il force à fe retirer. Les habitons
de Norvège en font très-grand cas, à caufequ’il
tait la guerre a cet oifeau, qui leur eft nuifible. Koy.
Acta hafinienfia, année iGyi & y z.
K îE L L , {Geogr.) en latin Chilonium par Bertius ;
1e a y par Herinanides ; ÔC Kilo , onis, par d’autres
•auteurs; ville forte & confidérable d’Allemagne,
dans la baffe-Saxe, capitale du duché de Holftein-
Gottorp, avec un château & une univerfité fondée
en 1665.
•u6 S°?tinuafeur chronique d’HermoId, at-
I H i l « & du château au comte
Adolphe IV. qui fut enfuite religieux. Il lui accorda |gi j dce Luj>ec, y bâtit un monaftere, où il prit
Jtiabit, & y fut enterré en 1261. Il s’y tient tous
les ans une foire célébré après la fête des rois.
Kiell eft fuuée au fond du gôlphe de Killer-wick,
d ou elle a peut-être pris fon nom , à l’embouchure
du ochventin ,dans la mer Baltique. Cafpard Danc-
Kwerth a donné une defeription complette de Kiell,
dans fon livre intitulé : New Lands Befchrcibung der
W£y **erc-Zogs-Humer Sclefwich , uni Holftein. Il
croit que le golphe eft le ftnus ChaluJ'us, & que le
M M ^ftuvius Chalufus de Ptolomée. Quoi
qiu len fou , Kielleük c, milles N. O. de Lubeck,
ô ■ , de * S c le fv ig IP ! N. E. de Hambourg, &
à 2 de Prête. Long. 3ÉB44, 3,0. lat.Sa. a i (D n
KIEN-TEHCOU, f. « 4 Omatrct. ) étoffe de
foie; de vers fauvages. Cette foie cil grife, fans luf-
tre, de qui fait reffembler l’étoffe à une toile rouffe
ou aux droguets un peu greffiers ; elle eft cependant
précieule, & fe vend plus cher que les plus beaux
latins. r
K IE R N O V , {Géogr■ ) ville de Lithuanie fur la
, *, f ,es ducsr de Llthuame y faffoient autrefois
leur relidence. Long. 4z . lat. S 4. S o .{D . J.)
KIFT, £ Géogr. ) ville d ’Egypte dans dans le Said-
Aala , qui eft la haute Thébai'de. Elle n’eft éloignée
du Nil que fept parafanges ; cette v ille eft l’anciinne
Coptos, nui a donné fon nom au Nil & à toute 1 Egypte. ( D . J.)
r K ü rAi A ou ^ EHAIA» ou k e t c h u d a b e r g •
i. m.{Hift mod.) nomquedonnentlesTurcsàun officier
qui eft le lieutenant général du grand-vifir, C ’eft
1 emploi le plus confidérable de l’empire Ottoman -
en effet, il faut que toutes les affaires Daffent parles
mains, & que toutes les ordonnances^ de l’empereur
aient fon attache, fans quoi les bachas ne fe
croient point obligés d’en tenir compte. On dit de lui
communément , le kihaia eft pour moi le vifîr • le
viftr eft mon fultan , & le fultan défi pas plus que le
refte des Mufulmans. Tant il eft vrai que les defpotes
font les premiers efclaves de leur pou voir fans bornes
, quand ils ne peuvent l’exercer par eux-mêmes.
Le grand-vifir ne peut point faire un kihaia fans’
1 agrément du fultan. Voye^ Cantemir , Hiftoire
ottomane. J
KIJOVN, Hift. anc. { nos diâionnaires rendent
mal-à-propos ce mot par chion) eft un ancienne idole
que les Ifraelites avoient honorée dans le defert
comme le leur reproche le prophète Amos, au ch!
V. f 26. Au contraire vous ave{ porté le tabernacle de
votre Moloch & Kijovn , vos images , & l'étoile de. vos
dieux que vous vous êtes faits.
Dom Calmet, tom I I , p. 84. tom. I I I .p. S. rend
le mot kijun par la bafe ou le piédeftal de vos figures
, &c. dérivant le mot hébreu de la racine koun
firmare , ftabilire ; fans doute qu’il v eu t, par une an!
tiquité des plus reculée, autorifer ce que 1’E<dife
pratique aujourd’hui dans nos proceffions, où l ’on
porte en pompe les reliques & les images des faints -
mais ne devroit-il pas craindre de nuire à fa caufe ’
en rapprochant trop de l’antiquité idolâtre ce que 1 Eglile a juge propre à 1 édification du peuple, pour
exciter & nourrir l'a dévotion. L ’allufion lèroit d’autant
plus défavorable à nos proceffions, que les plus
fages d’entrelespayens blâmoient cet ufage&Ie tournoient
en ridicule.Extremumpompes agmen claudebant
deorumfimulacra, quee humeris bajulabantur à viris eam-
queproeferebantformamy quxfingunturapudGroecos,&c.
Tacite , annal, iij. Et le même auteur nous apprend
qu’après la mort de Germanicus, entr’autres honneurs
qu on lui ordonna , on voulut que fa ftatne
allât devant celle de tous les dieux dans les jeux cir-
cenfes. Honores ut quis amore Germanicum , aut in-
genio validus reperd, decretique , &c . . . . Judos cir-
cenfes éburnea effigies preziret. Macrob. Uv. I . Z 4 3 .
Vihitur enimfimulacrum dei Hehopolitani ftreulo ve-
lut in pompa circenfium vehuntur deorum fimulacra.
Macrob. lib. I. Z 4 3 . Suetone nous apprend que T itus
fit le même honneur à Britannicus, avec lequel
il avoir eu une grande liaifon dans fon enfance. Sta-
tuarn ei auream in paladopofuit , & alter am ex ebore
equeftrem , qute circenß pompa hddieque prafertur dedi-
cavit. Suet. in Tit.
Il paroît, par divers paffages d’Hérodote, que
cette coutume venoit des Egyptiens, qui Ta voient
tirée des Phéniciens.
On peut donc oppofer à ceux qui voudroient blâmer
ce qui fe fait dansi’Eglife catholique, les exern