donné à Jupiter, fignifie le conduûeur des parques,
parce qu’on croyoit que ces divinités ne faifoient
rien que par l’ordre du fouverain des Dieux. (-£>./.)
MAESECK , {Géog.) Mafacum, ville de l’évêché
de Liège , fur la Meule , à 5 lieues de Maftricht, 3
S. O. de Ruremonde, 12 N. E. de Liège ; long.z$.
a.5 . lat. 5 i. 5 . {D . J .)
MAESTRAL, adj. (Mar.) on donne ce nom dans
la mer Méditerranée au vent qui fouffle, entre l’occident
6c le feptentrion , qu’on appelle dans les autres
mers nord-ouefi. (Q) ; - -
MAESTRALISER, v . n. ( Mar. ) c’eft quand le
bout de l’aiguille aimantée, au lieu de fe porter directement
au nord , fe dirige un peu vers le nord-
oueft , ce qu’on appelle variation nordouefi ; mais •
dans la Méditerranée on dit mabouflolle matftralife,
â caufe que le rumb de vent qui eft entre le feptentrion
6c l’occident, eft nommé maeßral, 6c par les
Italiens maejîro. (Q)
MAELSTRAND , ( Gêog. ) place forte de Norv
èg e , avec un château au gouvernement de Bahus;
Elle eft fur un rocher à l’embouchure de "Wener.
Elle appartenoit autrefois aux Danois qui l’avoient
bâtie, 6c qui la cédèrent aux Suédois en 1658 ; long.
o8. 5 S. lat. 5j . 58. { D .J . )
MÆTONIUM , ( Géog. anc. ) ancienne ville de
la Sarmatie en Europe, félon Ptolomée, l. I I I . c. v.
( D . / . )
MAFORTE, f. f. {Hiß. eccl.) efpece de manteau
autrefois à l’ufage des moines d’Egypte ; il femet-
toit fur la tunique, 6c couvroit le col 6c les épaulés
; ilètoit de lin comme la tunique, il y avoit par-
deffus une milote ou peau de mouton.
M A FO R T IUM , MAFORIUM , M A FO R T E ,
M A FO R T 1UM , { Hiß. anc. ) habillement de tête
des mariées chez les Romains ; il s’appella dans des
tems plus reculésricinum. Les moines le prirent en-
fuite , il leur couvroit les épaules 6c le col.
MAFOUTRA, ( Hifi.nat.Bot.) arbre de l’île de
Madagafcar, qui jette une réfine femblable au fang
de dragon ; fon fruit a la forme d’une petite poire
renverfée , c’eft-à-dire, dont la partie la plus grof-
fe eft du côté de la queue. Ce fruit renferme un
noyau , qui contient une amande de la couleur 6c
de l’odeur d’une noix de mufcade. Les habitans en
tirent une huile, que l’on dit être un remede fouverain
contre les maladies de la peau.
M AFRACH, f. m. (Hiß. mod.) grolfe valife à l’ufage
des Perfans opulens ; ils s’en fervent en vo ya ge
, elle contient leurs habits , leur linge & leur lit
de campagne. Le dedans eft de feutre, 6c le dehors
d’un gros canevas de laine de diverfes couleurs,
deux mafrachs avec le valet font la charge d’un
cheval.
M A G A D A , (Mythol'.) nom fous lequel Vénus
étoit connue 6c adorée dans la bafîe-Saxe, oîi cette
déeffe avoit un temple fameux, qui fut refpeâé par
les Huns 6c les "Wendes ou Vandales, lorsqu’ils ravagèrent
le pays. On dit que ce temple fubfifta même
jufqu’au tems de Charlemagne, qui le renverfa.
{ D . J . )
MAGADEjf.f. (Mufiq. anc.)magadis ; inftrument
de mufique à 20 cordes, qui étant mifes deux à deux,
6c accordées à l’uniffon ou à l’oâa ve , ne faifoient
que dix fons, lorsqu’elles étoient pincées enfemble.
De-là vint le mot /xa.ya.S'i^uv, qui fignifioit chanter ou
jouer à funijfon ou à Coctave ; c’eft la plus grande
étendue de modulation , que les anciens Grecs 6c
& Romains ayent connue jufqu’au fiecle d’Augufte,
comme on le voit par Vitruve , qui renferme tout
le fyftême de la mufique dans l’étendue de cinq té-
tracordes, lefquels ne contiennerit que vingt cordes.
M AGADOXO , (Géog.") royaume d’Afrique, fur
la côte orientale ; il eft borné au nord, par le royaume
d’Adel ; à l’orient, par là côte déferte ; au midi,
par les terres de Brava; & à l’occident, par le royaume
des Machidas. ( D . J. )
Mag ad o x o , ( Géog.) ville d’Afrique, capitale
du royaume de même nom à l’embouchure de la rivière
de Magadoxo ; elle eft habitée par des Maho-
métans : long. Ca.5 o . lat. y . 08. { D . J . )
MAGALAISE , ( Hift. na.t. ) fubftance miqérale.
Foye^M ANG ANE SE .
MAGARAVA, ( Géog.) montagne d’Afrique dans
le royaume de Trémeçen ; elle eft habitée par des
Béréberes de la tribu des Zénetes. ( D . J. ) .
MAGARSOS, {Géog.anc.') ville d’Afie dans la
Cilicie , félon Pline, /. V. c. xxvij. qui la place auprès
de Mallos 6c de Tharfe. ( D . J. )
MAGASIN, f. m. ( Comm. ) lieu oùl’onfèrre des
marchandifes, foit pour les vendre par pièces , ou
comme on dit balles fous cordes, ainfi que font les Marchands
en gros, foit pour les y conferver jufqu’à ce
qu’il fe préfente occalion de les porter à la boutique
comme font les détailleurs ; ces derniers nomment
aufli magajîn, une arriete-boutique où l’on met les
meilleures marchandifes, 6c celles dont on ne veut
pas faire de montre. Diction, de Comm.
On appelle marchands en magafin ,' celui qui ne
tient point de boutique ouverte fur la ru e , & qui
vend en gros fes étoffes 6c marchandifes.
Garçon de magafin, eft la même chofe qu’un garçon
de boutique. Foye{ Garçon.
Garde-magafin, eft celui qui a foin des marchandifes
enfermées dans un magafin, foit pour les délivrer
fur les ordres du m aître, foit pour recevoir lés
nouvelles qui arrivent.
Garde-magafin, fe dit aufli des marchandifes qui
font hors de mode, 6c qui n’ont plus de débit. C ’eft
dans le commerce en gros ce qu’on appelle dans le
commerce en détail, un garde-boutique. Foye[ Bout
iq u e . Dict. de Comm.
Magafin fe dit encore de certains grands paniers
d’ofier, que l’on met ordinairement au-devant 6c ail
derrière des carofles, coches , carrioles 6c autres
voitures publiques, pour y mettre des caifles, malles,
ballots, & c . foit des perfonnes qui voyagent par
ces voitures, foit d’autres qui envoyent des paquets
d’un lieu à un autre, en faifant charger le regiftre
ou la feuille du commis, defdites hardes, caifles, &c.
Diction, du Comm.
Magafin d’entrepôt, c’eft un magafin établi dans
certains bureaux des cinqgrofles fermes, pour y recevoir
les marchandifes deftinées pour les pays
étrangers, & oit celles qui ont été entrepofées ne
doivent 6c ne payent aucun droit d’entrée & de for-
t ie , pourvu qu’elles foient tranfportées hors du
royaume par les mêmes lieux par où elles y font
entrées dans les fix mois , après quoi elles fontfu-
jettesaux droits d’entrée. Foyeç En t r é e . Dict. de
Comm.
Mag a s in , en terme de Guerre, eft un lieu dans une
place fortifiée, où font toutes les munitions, 6c où
travaillent pour l’ordinaire les charpentiers, les charrons
, les forgerons, pour les befoins de la place &
le fervice de l’Artillerie. Foyeç Arsenal & G arde-
Mag a s in . Chambers. Ce font aufli des différensamas
de vivres 6c de fourrages que l’on fait pour la fiib-
fiftance des armées en campagne.
Une armée ne fauroit s’avancer fort au-delà des
frontières de l’état fans magafins. Il faut qu’elle en
ait à portée des lieux qu’elle occupe. On les place
fur les derrières de l’armée, 6c non avant, afin qu’ils
foient moins expofés à être pris ou brûlés par l’ennemi.
Les magafins doivent être diftrihués en plufieurs
lieux, les plus à portée del’armée qu’il eft pôflible,
pour en voiturer fûrement& commodément les provifions
au camp. Il eft très-important, dans les lieux
où l’on a de grands magafins, de veiller foigneufe-
ment à leur confervation, 6>C d’empêcher les efpions
ou gens mal intentionnés d’y mettre le feu. 11 feroit
bien à fouhaiter que le général eût toujours des états
bien exa&s de ce qui fe trouve dans chacun des magafins
de l’armée , on éviteroit par-là, dans des cir-
conftances malheureufesoùl’ou fe trouve obligé de
les difliper & de les abandonner, l’inconvénient de
s’en rapporter pour leur eftimation à la bonne foi
de ceux qui en font chargés. D ’ailleurs le général feroit
par-là en état de juger fi les entrepreneurs des
vivres rempliflent exactement les conditions de leurs
marchés pour la quantité des munitions qu’ils doivent
fournir. M. de Santacrux prétend qu’il eft à propos
que le général ait des gens affidés qui vifitent les magafins,
6c qui lui rendent un compte exaét de l’état
des provifions pour s’afîiirer fi elles font conformes
aux mémoires que les entrepreneurs en donnent.
» Parce que c,es, fortes de gens, dit cet auteur, font
» dans l’habitude de différer l ’exécution des engage-
» mens auxquels ils font obligés , dans l’efpérance
» de trouver quelque conjoncture favorable d’ache-
>> ter à bon marché , 6c de pouvoir faire palier pour
» bon ce qui eft gâté, ou de manquer à leur traité
» par malice ou par nonchalance, en difant toujours
» que tout eft prêt ;c e qui peut, continue toujours
» le même auteur , être caufe de la perte d’une ar-
» mée, qui, fur cette croyance fe fera mife en cam-
» pagne ». Réfi.milit. de M. le marquis de Santacrux.
Mag a s in s a Po u d r e , ( Art milit. ) font dans
l’Art militaire des édifices conftruits pour ferrer la
poudre, 6c la mettre à l’abri de tous accidens.
. On ne faifoit point autrefois de magafins à poudre,
comme on le pratique a&uellement dans notre Fortification
moderne. On la ferroit dans des tours attachées
au corps de la p lace, ce qui étoit fujet à de
grands accidens ; car quand le feu venoit à y prendre
,.foit par hafard ou par trahifon, il feformoit une
breche dont l’ennemi pouvoit fe prévaloir , pour fe
procurer la prife de la place.
Les magafins à poudre, fuivant le modèle de M. le
Maréchal de Vauban, ont ordinairement dix toifes
de longueur dans oeuvre fur 2 5 piés de largeur. Les
fondemens des lôngs côtés ont neuf ou dix piésd’é-
paifleur* Sur.cesfondemens on éleve des piés-droits
de neuf piés d’épaifleur, lorfque la maçonnerie n’eft
pas des meilleures, 6c de huit piés feulement lorf-
qu’elle fe trouve compofée de bons matériaux. On
leur donne huit piés de hauteur au-deflus de la retraite
, de forte que quand le plancher du magafin
eft élevé au-deffus du rez-de-chauflee , autant qu’il
eft néceflaire pour le mettre à l’abri de l’humidité ,
il refte à-peu-près fix piés depuis l’aire du plancher
jufqu’à la naiflance de la voûte. Cette voûte qui
eft à plein .cintre, a trois piés d’épaifleur au milieu
dès reins ; elle eft compofée de quatre voûtes de
briques répétées l’une fur l’autre; l’extrados de la
derniere eft terminée en pente, dont la direéiion fe
détermine en donnant huit piés d’épaifleur au-deflus
de la c lef, ce qui rend l’angle du faîte un peu plus
ouvert qu’un droit.
Les pignons fe font chacun de quatre piés d’épaif-
feur, élevés jufqu’aux pentes du toit, 6c même un
peu au-deflus. Les piés droits ou longs côtés fe fou-
tiennent par quatre contreforts de fix piés d’épaifleur
6c de quatre de longueur , efpâcés de douze piés
.les uns des autres.
Dans le milieu de l’intervalle d’un contrefort à
l’autre , on pratique des évents pour donner de l’air
aux magafins:,lesdez de ces évents ont ordinairement
un pié & demi en toutfens, 6c l’efpace vuide pratiqué
autour, fe fait de trois pouces de largeur-, contourné
de maniéré qu’ils aboutiffent au parement
extérieur & intérieur en forme de créneaux. Ces dés
fervent à empêcher que des gens mal intentionnés ne
puiflent jetterquelque feu d’artifice pour faire fauter
le magafin. Pour prévenir ce malheur, il eft encore
^ propos de fermer les fentes des évents par'plufieurs
plaques de fer percées , parce qu’autrement
on pôun oit attacher à la queue de quelque petit animal
une meche ou quelqu’autre artifice, pour lui
faire porter le feu dans les magafins ; ce qui ne feroit
pas difficile, puifqu’on a trouvé plufieurs fois dans
les magafins à poudre des coquilles d’oeufs 6c des volailles
que les fouines y avoient portées. Science des
Ingénieurs par M. Belidor.
Les magafins à poudre ainfi conftruits, font voûtés
à l’épreuve de la bombe. Il ne leur eft arrivé aucun
accident à cet égard dans les villes qui ont le plus
fouffert des bombes ; il en eft tombé plus de 80 fur
un des magafins de Landau, fans qu’il en ait été endommagé.
La même chofe eft arrivé dans les fieges
de plufieurs autres villes, notamment au fiege de
Tournay de 1709 ; les alliés jetterent plus de 45000
' bombes dans la citadelle, dont le plus grand nombre
tomba fur deux magafins qui n’en furent point ébranlés.
Les magafins à poudre fe placent ordinairement
dans le miiieu des baftions vuides : ils font les plus
ifolés de la place en cas d ’accidens, 6c ils font entièrement
cachés à l’ennemi par la hauteur du rempart.
I ly a cependant des ingénieurs qui les font aufli
conftruirelelong des courtines, afin defe conferver
tout l’efpace du baftion, pour y former différens re-,
tranchemens en cas de befoin.
Pour .empêcher qu’on n’approche des magafins ,
on leur fait .un mur de clôture à douze piés de dif-
tance tout autour. On lui donne un pié 6c demi d’é-
paiffeur , & neuf ou dix de hauteur.
La poudre, qui eft en barril, s’arrange dans le magafin
fur des efpeces de chantiers , à-peu prés comme
on arrange des pièces de vin dans une cave.
Magasin gén éral d’un arsenal de m a r ine
, {Marine.) eft en France celui où fe mettent 6c
fediftribuent les chofes néceflaires pour les arméniens
des vaifleaux du roi.
Magafin particulier, c’eft celui qui renferme les
agrès & apparaux d’un vaifleau particulier. Foyeç
PI. F II. {.Marine.) le plan d ’un arfenal de Marine,
avec lès parties de détail, où font les magafins généraux
& particuliers. .
MAGASINER, v. a£I. {Commerce.) mettre des
marchandifes en magafin. Foye{ Mag as in .
MAGASINIER, iubft. m. {Commerce.) garçon ou
commis qui eft chargé du détail d’un magafin. C ’eft
la même chofe que garde - magafin. Ce terme eft
moins ufité dans le commerce que parmi les muni-
tionnaires 6c entrepreneurs des vivres pour les armées
6c dans les arcenaux du roi. Diction, de comm.
tome I I I . pag.
MAGDALA, ( Géograp. ) Magdala, magdalum ,
magdolum ou migdole, font autant de termes qui
fignifient une tour. Il fe trouve quelquefois feul, 6c
quelquefois joint à un autre nom propre. Ainfi Mag-
dalcl fignifie la tour de Dieu ; Magdal-gad, la tour
de Gad. {D . J.)
Ma g d a l a , ( Géog. facrée.) ville de laPaleftine,
proche de Tibériade 6c de Chammatha, à une journée
deGadara. Il eft dit dans S. Matthieu, ch. xiij.
v. je), que Jelus fe rendit aux confins de Magdala,
& quelques manuferits portent Magédan. {D. J .j *
MAGDALENA, ( Géoyj) c’eft-à-dire en françois
baie de la Magdeleine , baie de l’Amérique fepten-
trionale au midi de la Californie , à l ’orient de la
baie de S. Martin, vers les 263 degrés de longitude
, & les 25 degrés de latitude nord. { D . j . )
MAGDALEON, f, m, {Pharmacie.) petit rom?