43S LEU
vapporte, qu’on tira de la mer dans un filet, une
iaflette pleine d’or, avec un jeune homme nommé
Mirée, dont on fauva la vie. .('.Z?. / .)
LEUCATE, ( Géog. ) -petite ville de France dans
le bas Languedoc. Elle n’eft remarquable que par le
•fiege qu’elle foutint en 1637 contre l’armée efpa-
gnole qui y fût défaite. Les fortifications ont été
'démolies"fous Louis XIV. Elle eft auprès de l’etang
'de même nom, à 7 lieues S. de Narbonne,tSN. E.
de Perpignan, 168 S. E. de Paris. Long, zo . 44.
-Lit. 43. -40. ( D . J .)
L E U C É , ou ACHILLÊE , e'n latin Achillea ,
-AcIùlLis injïtla, ( Géog. anc.) île du Pont-Euxin,
'allez près de l ’embouchure du Boryfthène. Pline
allure qu’elle étoit fanieufe, à cauie du tombeau
d’Achille. Il nous apprend qu’on l’appelloit auffi
•Vile ries Bienheureux, ÔZ Vile ■ •des Héros. Ce dernier
nom lui fut donné , félon Euftathe, parce qu’on
croyoirque l’ame d’Achille ôc celles des autres héros
, y erroieiit dans le creux des montagnes. Scy-
lax en parle comme d’une île déferte. Son nom moderne
cil Ficonïfi,. fuivant la plupart des géogra-
'.phes ; cependant ils ne font pas plus d’accord que
les anciens, fur fa pofitiofi; car les uns la placent
avec Pline & Pomponius Mêla, à l’oppofite du Bo-
rifthène, & les autres avec Paufanias , vers l’embouchure
du Danube. (Z?. Z.)
Leu c i , f. f. ( Chirurg.) efpece de pullule, fymp-
tome de la iepre ; c’eft une tache blanche 'qui pénètre
jufqu’à Ja chair ; il en découle de lafanie
lorfqu’on la pique. Ce mot eft grec, AsJk», alpa ,
blanche. (JT)
L E U C H T E N B E R G , LandgraV ïat dê ,
(Géog.') petit canton d’Allemagne, dans le Nordgow,
•au palatinat de Bavière, dans lequel il eft enclavé.
Il n’a qu’une feule v ille , favoir Pfreimt, ÔC prend
fon nom du bourg ôc château fitué fur une montagne,
à un mille de la riviere de Nab, 15 N. E. de
Ratisbone, 20 N. E. de Nuremberg. Long. 30. lù .
dut. 49.36'. ( D. J .)
LEUC I, ( Géog. anc. ) ancien peuple de la Gaule
dont Céfar , Strabon , Lucain , Tacite', Pline'ôc
Ptolomêe font mention. La notice des provinces,
des cités de la Gaule , met les Leuciens dans la première
Belgique, ôc cette notice, ainlique Ptolomêe,
nomme leur ville capitale Tullum. Il fuit de là que
le diocèfe de T o u l, l ’un des plus grands qu’il y ait
en France , répond au peuple Leuci des anciens.
( D . J . ) ;
LEUCO , f. m.(H îjl. nat. Bot. ) efpece de graine
d’Afrique femblable au millet, q u i, moulue , donne
une farine dont leshabitans des royaumes de Congo
ôc d’Angola font du pain qu’ils préfèrent à celui du
froment. Cette graine croît auffi en Egypte fur les
bords du Nil.
LEUCOCRYSOS , f. m. (Hifl. nat.) nom d’une
pierre dont Pline Ôc les anciens lemblent s’être fervi
pour défigner par ce nom l’hyacinthe d’un jaune clair.
LEUCOGÊE , f. f. ( Hiji. nat.) nom employéjpar
quelques naturaliftes pour défigner une craie ou la
terre blanche qu’on nomme moroclitus. -
LEUCO IUM ou PERCENEIGE, (Jardinage. )
Voye{ Perceneige.
LEUÇOLITHE, (Hifl. nat. ) nom donné par les
auteurs grecs à une efpece de pyrite blanche qu’ils
calcinoient & regardoiènt comme un grand remede
contre les maladies des yeux.
LEU COM A , f. m. (Antiq. grec?)Muy-ofla, regiftre
public de la ville d’Athènes, dans lequel on écrivoit
le nom de tous les citoyens, d’abord qu’ils avoient
atteint l’âge preferit , pouf être admis à l’héritage
paternel ; cet âge étoit celui de vingt ans. Pottcr,
-archatol gr&c. lib. I. cap. xiij.tom. I. p. yjf : (D . J.)
LeuçOM A, f, m, en Chirurgie une petite tache
LEU
blanche fur la cornée de l’oeil , 3ppelîée en latin ah
bugo, ÔC en françois taye. Le mot grec Muxapia vient
de XtuKoç, blanc.
r II ne faut pas confondre le leucoma qui eft cauie
par une humeur amaffée dans la cornée, avec les
cicatrices qui font la fuite d’une plaie ou d’un ulcéré
dans cette membrane, comme il arrive quelquefois
dans la petite vérole. On trouVeta les câraéteres diï-
tinélifs de ces deux affe&ions, Ôc les rômedes qui
conviennent pour la guérifon du leùcomà, ait mot
Albugo> ( T)
LEUCQNOTUS , f. m. ( Littèr..)Muy.ovcToi ; nom
d’un vent chez les ancjüns; nous pouvons le nommer
enfrançois le vent du midi, carVégece le place au point
que nous appelions \efud-fud efl, à^ingt-deux degrés
ôc demi du fud. Les Grecs l’ont nommé Mux.cs,
Ôc les Latins albus , parce'qu’il eft ordinairement fe-
rein en Italie comme en Grecè. ( D . J. )
LEUCOPETRA , ( Géog. anc.) promontoire d’Italie
au pays des Bruliens , dans le territoire do
Rhégio , félon Strabon , Ptolomêe ôc Cicéron , liv.
X V I . ép. y. Ce cap eft prélèntement nommé Capo
del armi. ( D . J . )
LEUCOPHLEGMATIE, f. f. ( Médecine. ) mukc-
çMyftctnct ; efpece d’hydropifie qui a fon fiége dans
le tiflù Cellulaire qui meut toutes les parties du
corps. La blancheur extraordinaire qil’ôn obfervé
dans les parties infiltrées , a fait foupçonner à Hippocrate
qu’elle étoit produite par une humeur blanchâtre
, ôc lui a fait donner le nom de leucophleginà-
tie , qui chez les Grecs vient de mukov tpMy/**, qui lignifie
phlegme blanc : elle eft générale ou particulière.
' Dans le premier cas, tout le corps eft bouffi,oedémateux;
dans quelque partie que l’on enfonce le doigt ,
Timpreflion refte gravée pendant quelque tems , ÔC
ne s’efface qu’avec peine : le plus fouvent cette humeur
ne s’obferve que dans les jambes ÔC les cuifles.'
Lorfque la leucophlegmatie commence, les parties les
plus lâches, ôc celles dans lefquelleS la circulation
eft la plus lente, font les premières attaquées. Ainft
d’abord le défions des yeux ôc les environs des che-;
villes fe gonflent, peu-à-peu l’enflure gagne les jambes
, les cuifles , fe répand dans les bourfes, dans la
verge , qui groffit ôc fe contourne finguliérement =
bientôt après tout le refte du corps fe trouve infilt
ré ,o u les eaux s’accumulent dans quelque cavité,
comme le ventre , la poitrine , &c. Alors l’afcite ou
l ’hydropifie de poitrine fe complique avec la leuco-.
phlegmàtie : la refpiration devient plus difficile , le
pouls fe concentre , devient petit, ferré, inégal : de
tems en tems il fe développé, fe dilate, devient fu-
périeur, nafal. J’ai obfervé que les hémorrhagies de
nez étoient fréquentes dans cette maladie , l’excrétion
des urines diminuée ; elles font en petites quantité,
rougeâtres, ôc dépofent un fédiment briqueté:;
la foif & la toux furviennent.
Les caufes qui produifent la leucophlegmatie font
les mêmes que celles de l’hydropifie ( voye{ ce mot)
les obftriittions dans les vifeeres, les fievres inter^
mittentesmal traitées, trop tôt arrêtées, lafuppref-
fion du flux menftruel, hémorrhoïdal, &c; celles quï
occafionnent le plus fouvent l’efpece d’hydropifio
dont il eft ici’queftion, font les cachéxies , les éruptions
galeufes , dartreüfes , repercutéeS l’arrêt dé
la tranfpiration, la lenteur de la circulation, la rapidité
, l’atonie , la langueur du mouvement putré-
faèlif du fang y difpofent beaucoup. Les obférvations
anatomiques nous font v o ir , dans prefque fous ceux
qui font morts à la fuite de cette maladie, des cbn-;
crétions polypeufes dans le coeur, l’aorte : des vicés
dans le foie , la rate , ôc autres vifeeres du bas>ven-
tre , la pâleur du foie , l’inertie de la bile , font ceux
qu’on obferve le plus fouvent. Pour fe former une
idée de la façon dont çette extrayafation de fërofité
peut
LEU
peut avoir lieu , il n’y a qu’à faire attention à une
expérience ingénieufe faite parLouwer. Ce célébré
anatomifte lia dans un chien vivant la veine cave
inférieure , il recoufut après cela les tégumens ;
quelques heures après tout le bas-ventre, toutes les
parties inférieures étoient vuides de férofité qui
avoit tranfudé à-travers des pores des vaiffeaux par
ce vice , que les Pathologiftes appellent diapedefe. Il
tenta la même expérience fur la fouclaviere, qui fut
fuivie d un effet femblable dans les parties fupérieu-
res. La communication qui eft entre le tiflu cellulaire
de toutes les différentes parties , explique fort
Amplement la facilité avec laquelle la leucophlegmatie
fe répand d’une partie à l ’autre.
On trouve dans bien des auteurs la leucophlegmatie
confondue avec^l’anafarque : ces deux maladies ont
effeftivement les mêmes fymptômes, elles font ca-
raélérifées l’une & l’autre par une bouffiflure générale
ou particulière.Les écrivains plus exafts penfent
que dans l’anafargue l’épanchement des eaux eft plus
profond , que fon fiege eft dans l’enveloppe même
des mufcles, arairapxct, autour des chairs , comme le
porte fon nom. Aretée prétend en outre que la férofité
infiltrée dans l’analàrque eft putride, fanieufe ,
& qu’elle fuppofe une altération confidérable dans
les vifeeres qui fervent à la fanguification, ce qui
fait qu’alors la couleur de la peau eft plus changée ,
qu’elle eft d’un vert noirâtre ; au lieu que dans la
leucophlegmatie la peau eft luifailte ôc très-blanche.
Cælius Aurelianus établit la même différence.
De toutes les hydropifies, celle-ci, qui eft la moins
dangereufe, eft la plus facile à guérir ; elle eft très-
rebelle Iorfqu’elle fuccede à quelque maladie chronique
, ôc qu’elle eft entretenue par un vice dans les
' vifeeres du bas-ventre, fur-tout dans un vieillard ;
mais lorfqu’elle eft le produit d’une maladie aiguë ,
d’une fievre intermittente, de la fuppreflion de quel-
qu’écoulement, &c. elle fe diffipe allez furement ;
celle qui furvient aux jambes , aux cuifles dans les
femmes enceintes, fe guérit d’elle-même par l’accouchement.
II arrive auffi quelquefois , à la fuite des
maladies aiguës pendant la convalefcence , une leucophlegmatie
particulière aux jambes : j’ai toujours
obfervé que ce fymptorne étoit d’un très-bon augïf-
r e , ôc que le rétabliflement , dès qu’il paroiffoit,
étoit plus folide ôc plus prompt. Tout ce qu’on a à
craindre dans cette maladie, c’eft qu’elle ne fe termine
en afeite. A la leucophlegmatie, dit Hippocrate,
furvient ordinairement l’hydropifie afeite, Apli. y ,
lib. VU . On peut enfin regler le prognoftic fur l’abondance
des urines , l’état du pouls , la fréquence
de la tou x, la gêne de la refpiration , la diminution
des forces, &c. On doit très-bien augurer d’un cours
de ventre ; il procure, dit Hippocrate , Aphor. 29 ,
lib. VII. la folution de la leucophlegmatie.
Je confultois , il y a quelque tems, pour une jeune
Ôc aimable dame qui avoit les jambes ôc les cuifles
prodigieufement bouffies , à caufe d’un cancer à la
matrice ; lorfque l’enflure étoit parvenue à un certain
point, il iurvenoit une petite fievre ôc un'dé-
voiement qui diffipoit la bouffiflure ; mais la diarrhée
arrêtée , les jambes s’infiltroient de nouveau ,
ôc peu de tems après la fievre ôc le cours de ventre
revenoient Ôc produifoient le même effet. Elle a vécu
pendant plus d’un an dans cette alternative de leuedk
phlegmàtie , de fievre ôc de dévoiement; enfin elle a
luccombé à la violence de fa maladie.
L’on a dans cette maladie les mêmes indications
à remplir ôc les mêmes remedespouren venir à bout,
que dans l’hydropifie ( Voye^ ce mot. ). Si nous en
croyons Hippocrate , Alexandre de T ra lle , Paul
d ’Egine , ôc quelqu’autrespratiçiens fameux , la fai-
gnee eft quelquefois néceffaire dans la guérifon de
la leucophlegmatie, quoique cependant elle paroifle
L E U 4î7
au premier coup d’oeil déplacée. Les violens purgatifs
, hydragogues , draftiques , peuvent être employés
avec moins de rifque ôc d’inconvénient ici
que dans l’afcite : on doit terminer leur ufage par
les ftomachiques amers, ôc fur-tout par les martiaux;
les fudqrifiques peuvent avoir lieu dans certains cas
oii la répereuflion des éruptions entamées a caufé la
maladie. Lorfqu’on doit en accufer la gale rentrée
il n’y a point de fecours plus afluré que de faire reprendre
la gale. Si l’enflure étoit trop confidérable
fi les- tégumens étoient trop diftendus , on pourroit
évacuer les eaux par des fcarifications ou les véfica-
toires ; mais il faut ufer de circonfpeétion dans l’u-
fage de ce remede, parce qu’on rilque d’amener la
gangrené. On doit éviter avec plus d’attention les
aftringens répereuffifs, trop forts pour diffiper l’enflure
des pies. L’afcite ou l’hydropifie de poitrine
fuit d’ordinaire une pratique fi peu judicieufe ; il eft
plus à-propos alors d’appliquer des cendres chaudes,
du fon ou autres chofes femblables. (M)
LEUCOPHRINE, ( Mytholog.) furnom que les
Magnéfiens donnoient à Diane , & qui eft pris, foit
de Leucophrys, ville d’Afie en Phrygie, fur les bords
du Méandre , félon Xénophon, foit de Leucophois ,
ancien nom de l’île de Ténédos , où Diane avoit un
temple célébré. Ce fut fur le modele de ce dernier
temple que les Magnéfiens confacrerent à cette divinité
celui qu’ils éleverent en fon honneur , avec
une ftatue qui la repréfentoit à plufieurs mamelles ,
ôc couronnée par deux viétoires. (D . J. )
LEUCOPHTALMUS, f. m .(H iß . nat. ) efpece
d’onyx dans laquelle on trouvoit la reflemblance
d’un oeil humain entouré d’un cercle blanc.
LEUCOPHYLE, f. m. (Botan.fabgl.) en grec
MuicoipiMç , plante fabuleufe quivenoit danslePhafe,
riviere de la Colchide. Plutarque en parlé dans fon
traité des fleuves. Les anciens lui atfribuoient une vertu
admirable , celle d’empêcher les femmes de tomber
däns l’adultere ; mais on ne trouvoit cette plante
qu’au pointdu jour, vers le commencement du prin-
tems , lorfqu’on célébroit les myfteres d’Hécate, ÔC
alors il la falloit cueillir avec de certaines précautions.
Les maris jaloux , après l’avoir cueillie, la
jettoient autour de leur l i t , afin dé le conferver à
l’abri de‘ toute tache. C ’eft ce que Plutarque dit élégamment
e'n grec , & que Pontus de Tyard traduit
ainfi dans fon vieux gaulois. ,
Car quiconque au printems en fon lit cachera
Cette plante cueillie en Phafls, treuvera
Que jamais fa Vénus ne fera dérobée.
Un ufàge pareil fe pratiquoit chez lés Athéniens
durant la fête des thefmophories ; mais l’herbe du
Phafis avoit des propriétés bien autrement confidé-
rables que Vagnus caßus des Athéniens , puifque fa-
vertu ne fe bornoit pas à la durée d’une f ê té , Ôc
qu’elle calmoit pour toujours l’inquiétude des maris
jaloux. (D . J . )
LEUCOSIE, Leucofla , ( Géogr. anc. ) petite île
de là merTyrrhène , fur la côte occidentale d’Italie.
On a quelque lieu de croire que c’eft la même île
nommée par Mêla Leucothoè, ôc Leucafie par les autres
géographes : ce n’eft aujourd’hui qu’un écueil
au continent, nommé le cap de la Licofa. ( D . J. )
LEUCOSTICTOS ,f. m. (Hifl. nat.) Pline donne
ce nom à une efpece de porphyre, parce qu’il eftrem-
pli de taches blanches.
LEUCO-SYRIE , LA, Leuco-furia, ( Géogr. anc.)
contrée d’Afie dans la Cappadocc , ‘dont elle faifoit
partie , vers l’embouchure du Thermodon , qu’on
appelle aujourd’hui Pormon , ôr qui fe jette dans la
mer Noire; Les Cappadociens furent nommés Leuco-
fyriens, ou Syriens-blancs, parce qu’ils étoient plus
K k k