3*o L A V
Elle a titre d’cvêché, & appartient à l’archevêque
de Saltzbourg, dont elle eft fuffragante ; fa pofitiori
eft à 16 lieues N. O. de Pèttaw. Long. 32. 45. latit.
4 6 .4 4 . { D . J . )
L A V A R E T , f. m. (Hiff. nat. lclhyoï.) efpeee de
faumon ou de truite qui fe trouve dans les lacs du
Bourget & d’Algubellelle en Savoié. Le lavant a le
dernier aileron du dos gras & rond comme le fau-
mon & la truite ; il eft de la longueur d’un pié ; fon
corps eft poli, applati comme au hareng & à l’alofe ;
couvert d’écailles claires & argentées, & traverfé
d’une ligne depuis les ouïes jufqu’à la queue. Il a
près des ouïes deux ailes ; deux au ventre près de
l’anus, une autre fur le dos affez grande, & une fi-
xieme graffe comme aux truites ; fa queue faite en
deux pointes noires par le bout ; il a de chaque côté
quatre ouies doubles ; le coeur fait à angles ; le foie
fans fiel; point de dents; la chair blanche, molle,
de bon goût , point gluante , d’un fuc falubre &
moyennement nourriffant. Il fait fes oeufs en automne.
Rondelet.
» LA V A TER A , f .f .(H i f f. nat. Botan.} genre de
»> plante dont la fleur eft tout-à-fait femblable à celle
» de la mauve ; mais le piftil devient un fruit d’une
» ftrudure toute différente. C ’eft une efpeee debou-
»clier membraneux, enfoncé fur le devant, garni en
>> deffous d’un rang de femences,difpofées en maniéré
» de cordon,de la forme d’un petit rein fans envelop-
» pe , attachées par leur échancrure à un petit filet.
Tournefort, Mem. de l'acad. Roy . des Scienc. année
ryo€. Foyei Plante.
LA V A TR A , lavatra , gen, orum. ( Géog. anc.}
ancien lieu de la grande Bretagne, félon l’itinéraire
d’Antonin, entre Caracloni & Verteris. Comme on
place Caracloni à Cattarie, & Verteris à Brongh, on
croit que Lavatra étoit à Botv ; mais il femble, dit
M. Gale, qu’il refte encore des veftiges du nom de
Lavatra dans celui de Lartingten, bourgade voifine,
fi tuée fur le ruiffeau de Laver. ( D . J . }
LAVATI’ON, f. f. (Lïttérat.} fête des Romains, en
l’honneur de la mere des dieux. On portoit ce jour-
là , fur un char, la ftatue de la déeffe , & on alloit
enfuite la laver dans le ruiffeau Almont, à l’endroit
où il fe jette dans le Tibre ; cette folemnité qu’on
célébroit le 25 de Mars, fut inftituée en mémoire
du jour que le culte de Cybele fut apporté de Phry-
gie à Rome. ( D . J. }
LA V AU R , (Géog. } Ce mot eft compofé du nom
même, & de l’article, de forte qu’il devroit s’écrire
La-Vaur; car le nom latin eft Vatirum, Vaurium, ou
Caflrum vauri, ville de France dans le haut-Languedoc
, avec un évêché érigé par Jean XXII en 1316,
fuffragant de Touloufe. Il s’y tint, vers l’an 1212 ,
un concile contre les Albigeois, dont elle embraffoit
la doûrine. Cette ville eft fur l’A gout, à 8 lieues
S. O. dA lb y , 8 N. E. de Touloufe, 160S. O. de
Paris. Long. ic). 3 2. lat. 43 .4%.
LAUBACH, Laubacum, ( Géog.} ville d’Allemagne
, capitale de la Carniole, avec un évêché fuffragant
d’Aquilée, mais exempt de là jurifdi&ion.
Les Italiens nomment cette ville Lubiana : elle eft
fur la petite riviere de Laubach, à 12 lieues S. E.
de Clagenfurt, 20 N. E. d’Aquilée, 62 S. O. de
.Vienne. Long. 3 z. z z . lat. 46'. zo . ( D . J . }
LAUBINGUÉ, f. m .(Hifl. nat. Bot.}plante de ï’ifle
de Madagafcar, qui prife en décoction ou appliquée
extérieurement, eft un remede fouverain contre les
diarrhées.
LAUDA, (G éo g .} place d’Allemagne en Fran-
conie, fur le Tauber, dans l’évêché de Wurtzbourg,
à 5 milles de cette v ille , & à 2 de Mariendal. Long,
z y . z o . lat. 4$. 2,6. ( D . J .}
Lauda, ( Géog. anc.} fleuve navigable de la Mauritanie
Tangitane, félon Pline, lïv. V, I I . Le P. Har-
LAV
douin croit que le nom moderne eft Gomera. (Z). J.}
LAUDANUM, f. m. (Pharm.} le laudanum qui eft
encore appellé extrait cCopium, n’eft autre choie que
ce fuc épaifli, auquel on a fait fubir une purification
au moins fort inutile. Cette purification ou prétendue
extra&ion confifte à faire fondre l’opium dans
de l’eau fur un petit feu, à le paffer à travers un
linge pour en féparer quelques ordures, & à le rapprocher
de nouveau fur un feu doux. La dofe St les
vertus du laudanum font les mêmes que celles de
l’opium. Voye^ OPIUM, (b }
Laudanum liquide de Sydenham (Pharmacie.}
Prenez opium choifi coupé par tranches, deux onces;
fafran une once, canelle & gérofle en poudre,
de chacun un gros ; mettez-les dans un vaiffeau convenable
; verfez par-deffus vin d’Efpagne une livre;
digérez pendant quelques jours au bain - marie, remuant
le vaiffeau de tems en tems; paffez & gardez
pour I’ufage.
Dix grains de laudanum liquide répondent à-peu-
près à un grain d’opium : les vertus réelles de cette
teinture font les mêmes que celles de l’opium, voyeç
Opium , malgré la prétendue correâion opérée ici
par les aromates. Voye^ Correctif. (b }
LAU D E ,f. im (Jurifp.}dans la baffe latinité lauda.
ou leuda, leda, leida, eft un droit qui fe paye en
certains lieux pour la vente des marchandées dans
les foires & marchés : quaß propter laudandam ven-
ditionem, c’eft-à-direpourle p lacage& permiffion de
vendre ; ce droit eft aufli appellé laide ou layde, lede
ou leude, félon l’idiome de chaque pays. On donne
aufli quelquefois ce nom à diverfes autres fortes de
preftations, comme à des droits de péage, &c. (A )
LAUDERDALE, (Géog. } vallée d’Ecoffe, oit
coule la riviere de Lauder ; cette contrée qui fait partie
de la province de Mers, donne le titre de duc à la
principale branche de la famille de Maitland.(Z)./.)
L A U D E S , f. f. (Lithurgie.} du latin laudes,
louanges, terme de bréviaire, qui fignifie la fécondé
partie de P office qui fuit immédiatement les matines
& précédé les heures canoniales.
Les laudes font compofées de cinq pfeaumes, dont
le quatrième eft un cantique, & le cinquième toujours
un de ces pfeaumes intitulés dans l’hébreu ,
alléluia, ce que quelques-uns rendent par pjalmus
laudum, fous une ou plufieurs antiennes , félon le
tems; d’un capitule, d’une hymne, d’un verfet, du
cantique Benedictus fuivi de fon antienne , & d’une
oraifon. C ’eft par les laudes que finit l’office de la
nuit. Voye^ Matines , Bréviaire, Office.
L A U D Ï C Æ N I , ( Littér. ) en grec 'Zctpdy.teir,
c’étoient, parmi les Grecs &c les Romains, des gens
gagés pour applaudir aux pièces de théâtre, ou aux
harangues publiques. Ces fortes de gens étoient inf-
truits à donner leurs applaudiffemens de concert,
avec art, avec harmonie, Si même il y avoit des
maîtres exprès pour leur en enfeigner les réglés Si
la pratique. On plaçoit les laudicénes fur le théâtre,
oppofés les uns aux autres, comme nous faifons nos
choeurs; & à la fin du fpeûacle, ils formoient leur
chorus d’applaudiffemens, qui fuccédoit aux autres
acclamations générales. Ils venoient toujours offrir
leurs fervices aux orateurs, aux afteurs & aux poë-^
res curieux de la fumée d’une vaine gloire qu’on
achetoit pour fon argent. (D . J .}
LAUDICK , ( Géog. ) petite ville de la grande
Pologne, fur la riviere de Warte, flans le palatinat
de Kalish, à 12 lieues N. de Kalish. Long 3 5 . 58.
lat. 5 >. 5 o. (D . J.}
LAVE, f. f. (Htfi. nat.} en italien lava, nom générique
que l’on donne aux matières liquides Si vi-;
trifiées que le Véfuve, i’Ëtna Si les autres volcans
vomiffent dans le tems de leurs éruptions. Ce font
des torrens embrafés qui fortent alors, foit par le
LAV
jfommet ', foit par des ouvertures latérales qui fe forment
dans les flancs de ces montagnes. Ces matières
devenues liquides par la violence du feu , coulent
' comme dés ruifléaux le long de la pente du volcan ;
elles confument & entraînent les arbres, les roches,
le fable Ôi tout ce qui fe' trouve fur leur paffage, &
vont quelquefois, s’étendre jufqulà la diftance de plus
d’une lieue de l’endroit d’où elles-font fort-ies; elles
couvrent des campagnes fertiles d’une croûte fou-
vent fort épaiffe, & produifent les ravages les plus
grands.
Ces madères fond,ues font très,-long-tems à fe
refroidir; & quelquefois plufieurs mois après leur
éruption, on voit encore qu’il en part de la fumée,
ce qui vient de la chaleur exceflïve dont les laves
ont été pénétrées, & de la grandeur énorme de leur
malle, qui fait que la chaleur s’y eft confervée. Plus
d ’un mois après la grande éruption du Véfuve, arrivée
en 1737, on- voulut dégager le grand chemin
que la lave fortie de ce volcan avoit embarraffé ;
mais les ouvriers furent bientôt forcés d’abandonner
leur entreprife, parce qu’ils trouvèrent l’intérieur de
la lave encore fi embrafée, qu’elle rougiffoii & amo-
liffoit les outils de fer dont, ils fe 1er voient pour ce
travail.
Quant à la maffe des laves, elle eft quelquefois
d’une grandeur énorme. Dans l’éruption du mont
Etna, de 1660, qui détruifit entièrement la ville de
Catane en Sicile, le torrent liquide alla fi avant dans
la mer, qu’il y forma un mole ou une jettee affez
grande pour fervir d’abri à un grand nombre de vaif-
fieaux. Voye£ l ’hifioire du mont Véfuve. Suivant ce même
ouvrage, qui eft dû aux académiciens de Naples,
la longueur du torrent principal de lave qui fortit du
Véfuve en 1737, étoit de 3 5 50 cannes napolitaines,
dont chacune porte 8 palmes, c’eft-à-dire 80 pouces
•de Paris. Ce même torrent dans l’efpace occupé par
les 750 premières cannes, à compter depuisTa four-
c e , avoit aufli 750 cannes de largeur, & 8 palmes
ou 80 pouces d’épaiffeur. A l’égard des 2800 cannes
Teftanîes, elles avoient valeur commune 188 cannes
de largeur, & environ 30 palmes d’épaiffeiir. D e ce
torrent énorme, il en partoit des rameaux, ou Comme
des ruiffeaux plus petits, qui fe répandirent dans
la campagne. On calcula alors toutes les laves que
le Véfuve vomit dans cette ôccafion, & l’on trouva
que là fomme totale de la matière fondue alloit à
59594^000 palmes cubiques, fans compter les cendres
& les pierres détachées, vomies par ce volcan
dans la même éruption. Cet exemple peut fuffire
pour donner une idée de la grandeur & de l’étendue
des laves. Voyez P hiß. du Véfuve, pag. 13$ & fuiv.
La lave ne peut être regardée que comme un mélange
de pierres, de fable, de terres, de fubftances
métalliques, de fels , &c. que l ’aêlion du feu des
.volcans a calcinées, mifes en fufion & changées en
verre: mais comme toiites les matières qui éprouvent
l’aâion du feu ne font point également propres
â fe vitrifier, les combinaifons qui réfultent de cette
aûion du feu ne font point les mêmes ; voilà pourquoi
la lave, après avoir été refroidie, fe montre
fous tant de formes différentes, & préfente une infinité
de nuances de couleurs & de variétés. La lave
la plus pure reffemble parfaitement à du verre noir,
iel que celui, des bouteâlles; de cette efpeee eft la
pierre que l’on trouve en plufieurs endroits du Pérou
, & que les Efpagnols nommentpedradi Gallina-
go. C ’eft un verre dur, noir, homogène & compaû ;
pn ne peut être embarraffé de deviner l’origine de
pette pierre, quand on fait que le Pérou eft expofé
à de fréquentes éruptions des volcans, dont il n’eft
4P°jnt furprenant de rencontrer par-tout des traces.
Une autre efpeee de lave eft dure, pefante, comp
a re comme du marbre, & fufçéptible comme lui
Tarnt IX , ' 1
LAV 311
| de prendre un très-beau poli. Telle eft la lave dé-
I critë par M. de la Condamine , dans la relation cu-
rieufe de fon voyage d’Italie, que cet illuftre académicien
a lûe en 1757 à l’académie des Sciences de
Paris. Cette lave eft d’un gris fale, parfemée de taches
noires comme quelques efpeces de ferpentinej
on y remarque quelques particules talqueufes &
brillantes. On en fait à Naples des tables , des cham*
branles, & même des tabatières, &c. Ce curieux
voyageur dit en avoir vû des tables d’un pouce d’épaiffeur
, qui s’étoient voilées & déjettées comme
fèroit une planche ; ce qui vient, fuivant les apparences
, des fels contenus dans cette lave, fur lef-
quels l’air eft venu à agir.
Il y a de la lave qui, fans être aufli compare que
la précédente, & fans être fufceptible de prendre le
poli comme elle, ne laiff<§*point d’avoir beaucoup
de confiftence & de folidité ; celle - là reffemble à
une pierre grofliere, elle eft communément d’un
gris de cendre, quelquefois'elle eft .rougeâtre.Elle
eft très-bonne pour bâtir ; c’eft d’une lave de cette
efpeee que la ville de Naples eft paVée. ■
Enfin, il y a une efpeee de lave encore plus grofi*'
fiere, qui fe trouve ordinairement à la furface des
torrens liquides d’une lave plus denfe ; elle eft inégale
, raboteufe , fpongieufe, & femblable aux feo-
ries qui fe forment à la furface des métaux qu’on
traite dans les fourneaux des! fonderies. Cette ef-
pece de lave prend, toutes fortes de formes bifarres
& de couleurs différentes ; les inégalités qu’elle forme
font que les endroits couverts de cette lave pré-
fentent le coup-d’oeil d’une mer agitée, ou d’un
champ profondément fiilonné. Souvent cette lava
contient dufoufre, de l’alun, du fel ammoniac, 6*c,
Entre les différentes efpeces de laves qui viennent
d’être décrites,, il y a encore lin grand nombre de
nuances & d’états fous lefquels cette matière fe préfente
; & l’on y remarque des différences prefque
infinies pour la couleur, la confiftence, la forme ÔC
les accidens qui les accompagnent.
La ville Hcrçulaneum, enfevelie depuis environ
dix-fept fiecles fous les cendres & les laves du Véfuve
, èft un-monument éffrayant des ravages que peuvent
caufer ces inondations embrafées. Mais une
obfervation remarquable eft celle qu’a fait M. de la
Condamine, qui aflurent que les fondemens de plufieurs
maifons de cette ville infortunée ont eux-mêmes
été bâtis avec de la lave, ce qui prouve l’antiquité
des éruptions du Véfu ve. A ce fait on en peut
. joindre un autre, c’eft que M. le marquis de Curtis„
feigneur napolitain, qui avoit une maifon de cam-,
pagne à quelque diftance du Vé lu v e , voulant faire
creufer un puits, fut plufieurs années avant que de
réuflir, & on rencontra jufqu’à trois couches très-,
épaiffes de lave , féparées par des lits de terre & de
fable intermédiaires qu’il fallut percer avant que de
trouver de reaii-. .
Il n’eft point furprenant que les endroits voifins
du Véfuve foient remplis de laves ; mais l’Italie prefque
entière , fuivant la remarque de M. de laCon-'
damine, en renferme dans fon fein, dans les endroits
même les plus éloignés de ce volcan; ce qui femble
prouver que dans des tems de l’antiquité la plus reculée
, l’Apennin a été une chaîne de volcans dont
les éruptions ont ceffé. Suivant ce favant voyageur,
la pierre qu’on tire des carrières du voifinage de
Rome eft une véritable lave, que l’on prend communément
pour une pierre ordinaire. La fameufe
voie appienne, à en juger par ce qui en refte, paroît
avoir été faite de lave. La prifon tullienne, que l’on
regarde comme le plus ancien édifice de Rome, eft:
bâtie d’une pierre qui, ainfi que le tevertino ou la
pierre de T iv o li, femble être une vraie lave ou
pierre formée par les volcans. De toutes ces obfer-
R r ij