774 L Y C
LYCOMIDES, l e s , ( Littér. ) famille facérdo*
taie d’Athènes, confacrée,au culte deCérès éleufi-
nienne ; c’étoit dans cette famille que. réfidoit l’in-,
tendance des myfteres de'la déefle, pour laquelle
divinité le poète Mufée c.ompofa l’hymne qu’on y
chantoit. Il étoit heureux d’être de Ja famille des
lycomides; ainfi Paufanias en parle plus d’une fois
dans les Ouvrages. {D .
LY C O P H TA L M U S , ( Hiß.. nat. ) Les anciens
donnoie.nt ce nom a une efpeç.ed’onyx dans laquelle
ils croyoiènt trouver de la reffemblance avec l’oeil
d’un loup.- ;
L Y C O P Ö L I S , ( Géog.. anc.) c’eft-à-dire., ville
des loups; Strabon nomme deux Lycopolis , toutes
deux en Egypte, l’une fur les bords du N il, 8c l’autre
dans les terres, à une afl'ez grande diftance de
ce fleuve ; cette fécondé donnoit le nom au nome
ou territoire lycopolite, dont elle étoit la métropole.
La première Lycopolis pourroit bien être la
Munia ou Minio moderne. Voyeç Mu n ia . {D . J .) .
• LYCOPODION , {.Chimie & Mat. méd.) Voye^
P lÉ DE LOUP.
LY COPUS, {Hiß. nat. Bot.') genre de plante à
fleur monopétale ; mais elle eft labiée, & prefque
çampaniforme ; on diftingue à peine la levre fupé-
rieure de l’inférieure ; de forte qu’au premier afpeft
cette fleur femble être divifée en quatre parties ;
il fort du calice un piftil attaché comme un clou
à la partie poftérieure de la fleur, & entouré de
quatre embryons qui deviennent dans la fuite autant
de femences arrondies & enveloppées dans une
capfule qui a été le calice de la fleur. Tournefort,
Infl. rei herb. Voyeç. Pl a n t e .
L Y CO R Ê E , ( Géog. anc. ) Lycorea, quartier de
la ville de Delphes en Grece, dans la Phocide, oh
Apollon étoit particulièrement honoré. C ’étoit le
relie d’une ville antérieure à Delphes même, dont
elle devint une partie. .Etienne le géographe dit
que c’étoit un village du territoire de Delphes; Lucien
prétend que Lycorèe étoit une montagne fur
laquelle Deucalion tut à.couvert du déluge.
LŸCORMAS., ( Géog..anc. ) riviere de G rece,
dans l’Etolie ; on Tappélla dans la fuite Evenus , 8c
puis Chriforrhoas. C ’ell leCalydonius amnis d’Ovide ,
&C le Centaureus de Stace : fon nom eft la Fidari.
( WÊÊBBÊËÊBÊÈ
LYCURGEES, f. f. pl. ( Antiq. grequts. ) Av/.cp-
yilà. , fêtes des Lacédémoniens en l’honneur de Lycurgue
, auquel ils éleverent un temple après fon
décès, & ordonnèrent qu’on luifit des facrifices an-
niverfaires, comme on en feroit à un dieu , dit Paufanias
; iis fubfiftoient encore, ces facrifices, du
tems de Plutarque. On prétendoit que lorfque les
cendres de Lycurgue eurent été apportées à Sparte,
ia foudre confacra fon tombeau. II ne laifta qu’un
fils qui fut le dernier de fa race ; mais fes parens 8c
fes amis formèrent une fociété qui dura des fiecles ;
& ,les. jours qu’elle s’affembloit, s’appellerent/ycw-
gides. Lycurgue fort fupérieur au légiflateur de
Rome, fonda par fon puiffant génie une république
inimitable , & la G rece entière ne connut point de
plus grand homme que lui. Les Romains prospérèrent
en renonçant aux inftitntions de Numa, & les
Spartiates n’eurent pas plutôt violé les ordonnances
de Lycurgue, qu’ils perdirent l’empire de la Grece,
de virent leur état en danger d’être entièrement détruit.
( D . J. )
L Y CU S , ( Géog. anc. ) ce mot eft grec, & veut
dire un loup : on l’a donné à quantité de rivières,
par allufion aux rayages -qu’elles caufoient lorf-
qu’elles fortoient de leur lit. Aufli compte-t7on en
particulier dans l’ Afie mineure, plufieurs rivières de
ce nom ; comme i?. Lycus, riviere dans la Phrygie,
fur laquelle étoit Athée la Laodicée, qui prit le nom
L Y D de 'Laodicée fur le Lycus. 2^. Lycus, riviere dans la
Ca rie, qui tiroit fa fource du mont Cadmus: 30.
Lycus, riviere dans la Myfie y air canton de Perga-
me, quiavoit fa fource au mont D.racon;, & fe jet-
toit dans la Caïque. 40. Lycus, riviere dans le Pont,
oh elle mêloit fé&eàux avec celles de l?Iris: fon nom
moderne eft Tofanlus., 8c autrement là riviere de
Tocat. 50. Lycus, riviere dans la Cappadoce , ou
plutôt dans le Pont cappadocien. 6°: Lycus , riviere
dans l’Affyrie, qui fe jette dans le Tigre - Ninive
n’en étoit pas éloignée. 70. Lycus, riviere dans la
Syrie, près du golfe d’Iffus. 8°. Lycus, riviere dans
Pîle de Chypre. 90. Lycus, riviere dans la Phénicie,
entre.l’ancienne Biblos.&Bérythe. ( D .J . Y
L Y D D E , ( Géog. anc.) en hébreu Lud ou Lod, en
grec Lydda ou Diofpolis, 8c aujourd-’hui Loudde ,
félon, le P . Nau , dans fon voyage de la Terre f aime
liv. I. chap. vj. Ancienne ville de la Paleftine, fur
le chemin de Jérufalem à Céfarée de Philippe. Elle
étoit à 4 ou 5 lieues E; de Joppé, appartenoit à la
tribu d’Ephraïm ; 8c tenoit le cinquième rang entre
les onze toparchies ou feigneuries de la Judée. Saint
Pierre étant venu à Lydde, difentles a&es des apôtres
, c. ix. v. 3 3 . y guérit un homme paralytique,
nommé Enée.
Cette v ille eft actuellement bien pauvre. Le revenu
qu’pn en tiré:, ainfi que de fes environs , eft aflx-
gné en partie pour l’entretien de l’hôpital de Jérufa-'
îem , en partie pour quelques frais de la caravane
de la Meque. C ’eft le metouallo, ou intendant du fé-
pulchre, qui recueille avec grande peine ces revenus.,
car il a affaire à des payfans 8c à des arabes qui
ne: donnent pas volontiers. (D . J.) .
LYD IE, {Géog. anc. ) Lydia, province de l’A-
lie mineure, qui a été aufli nommée Méonie. Elle
s’étendoit .lé long du Caiftre , aujourd’hui le petit
Madré, 8c confinoit avec la Phrygie, la Carie, l’Ionie
& l’Eolide. On trouvoit en Lydielemont Tmo-
lus , 8c le Pa&ole y prenôit fa fource. Les notices de
Léon le Sage & d’Hiéroclès different entre elles,
fur le nombre des villes épifcopales ; le premier en
compte 27 , 8c le fécond 23.
M. S.évin a donné dans le recueil de C académie des
Infcriptions, l’hiftoire des rois de Lydie ; 8c M. Fré-
ret y a joint de favantes recherches fur la chronologie
de; cette hiftoire. J’y renvoie le lefteur, & je
me contenterai de remarquer que le royaume de Lydie
9 fut détruit par Cyrus roi de Perfe , 545 ans
avant J. C. après une guerre de quelques années.,
terminée par la prifede Sardes, capitale des Lydiens,
& par la captivité de Créfus, qui fut le dernier roi
de ce pays-là. { D . J . )
J.YDIEN, en Mufique, étoit le nom d’un des anciens
modes des Grecs, lequel occupoitle milieu entre
l’éolien & l’hyperdorien.
Euclide diftingue deux modes lydiens ; celui-ci,1
& un autre qu’il appelle grave, & qui eft le même
que le mode éolien. Voye{ Mode.
L ydiens , je u x , (: Lit ter. ) nom qu’on donnoit ‘
aux exercices & amulemens que les Lydiens inventèrent.
Ces peuples afiatiques, après laprife deleur
capitale, fe réfugièrent la plupart en Etrurie, oh ils
apportèrent avec eux leurs cérémonies 8c leurs
jeux.
Quelques romains ayant pris goût pour les jeux
de ces étrangers, en introduilirent l’ufage dans leur
pays, oh on les nomma lydi, 8c par corruption lu-
di. Il paroît que ces ludi étoient des jeux d’adreffe
comme le palet, dont on attribue la première invention
aux Lydiens, 8c des jeux de hafar.d, comme les
dés. Ces derniers devinrent fi communs fous les empereurs
, que Juvénal déclame vivement dans fes
fatyres, contre le nombre de ceux qui s’y ruinoient*
( " • j -) ,
L Y M.
L YD IU S L A P IS , {Hiß. nat. Miner.) nom don-^
hé par les anciens à une pierre noire, fort dure,
dont ils fe fervoient pour s’affurer de la pureté de
l’or ; fon nom lui avoit été donné parce que eette
pierre fe trouvoit dans la riviere de Tmolus en L y die.
On nommoit aufli cette pierre lapis heraclius ,
8c fouvent les auteurs fe font fervis de ces deux dénominations
pour défigner l’aimant,aufli-bien que la
pierre de touche ; ce qui a produit beaucoup d’obf-
curité 8c de confufion dans quelques paffages des anciens.
Au refte il pourroit fe faire que les anciens
euffent fait ufage de l’aimant pour effayer l ’o r , du-
moins eft-il confiant que toutes les pierres noires,
pourvu qu’elles aient affez de confiftence 8c de dureté,
peuvent fervir de pierre de touche. Voye[
T o u c h e , pierre de. (H )
LYGD IN UM M A RM O R , ou L YGD U S L A P
IS , ( Hiß. nat. ) Les anciens nommoient ainfi une
efpece de marbre ou d’albâtre, d’une blancheur admirable
, 8c quifurpaffoit en beauté le marbre même
de Paros, 8c tous les autres marbres les plus efti-
més. Il eft compofé de particules fpathiques , ou de
feuillets luifans, que l’on apperçoit fur-tout lorf-
qu’on vient à le caner, dans l’endroit de la fraâure ;
ce qui fait que le tiffu de cette pierre ne paroît point
compacte comme celui des marbres ordinaires ; &
même il n’a point leur folidité, il s’égraine facilement
, 8c fe divife en petites maffes. On en trouvoit
des couches immenfes en Egypte 8c en Arabie ;
il y en a aufli en Italie. Les blocs que l’on tire de
cette pierre ne font point confidérables , parce que
fon tiffu fait qu’elle fe fend 8c fe gerfe facilement :
les anciens enfaifoient des vafes 8c des ornemens.
Il y a lieu de croire que cette pierre étoit formée
de la même maniéré que les ftalaûiques, & qu’elle
ne doit pas être regardée comme un vrai marbre,
mais plutôt comme un vrai fpathe. Pline dit qu’on
le tiroit du mont Taurus en Afie ; 8c Chardin dans
fon voyage de Perfe, dit qu’on trouvoit encore une
efpece de marbre blanc & tranfparent dans une chaîne
de montagnes. Voye^ Hill 8c Eman. Mendez d’A-
cofta, Hiß. nat. des fofßles. .( — )
LYG 1ENS, ( Géog. anc. ) Lygii, Ligii, Lugii, Lo-
giones, ancien peuple de la grande Germanie. Tacite,
demorib. German, dit, qu’au-de-là d’une chaîne de
montagnes qui coupe le pays des Sueves, il y a plufieurs
nations, entre lefquelles les Lygiens compo-
fent un peuple fort étendu, partagé en plufieurs cantons.
Leur pays fait préfentement partie de la Pologne
,, en deçà de la Viftule, partie de la Siléfie, 8c
partie dé la Bohème. {D . J .)
LYGODESMIENNE, adj.{Litter. ) furnom donné
à Diane Orthienne, parce que fa ftatue étoit venue
de.laTauride à Sparte, empaquetée dans des
liens d’ofier : c’eft ce que défigne ce nom, compofé
de hvyoc, pfier, & S'ir/j.oc , lien. ( D . J. )
L YM A X , ( Géog. anc. ) riviere du Péloponnèfe ,
dans l’Arcadie; elle baignoit la ville de Phigalé,
8c fe dégorgeoir dans le Néda. Les Poètes ont feint
que les Nymphes qui afîxfterent aux couches de Rhée,
lorfqu’elle eut mis au monde Jupiter, lavèrent la
déefle dans cette riviere pour la purifier. Le mot grec
Avjjm fignifxe purification. {D . J .)
LYMBES, {.m.{Théolog.)ttrme confacré aujourd’hui
dans le langage des Théologiens, pour figni-
fier le lieu oh les âmes des SS. patriarches étoient détenues,
avant que J. C. y fût defeendu après fa
mort, 8c avant fa réfurreftion, pour les délivrer 8c
pour les faire jouir de la béatitude. Le nom de lym-
bes ne fe l i t , ni dans l’Ecriture, ni dans les anciens
peres -, mais feulement celui d’enfers, inferi, ainfi
qu’on le voit dans le fymbole, defetndit ad inferos.
Les bons 8c les méchans vont dans l’enfer, pris en ce
fens ; mais toutefois il y a un grand cahos ,.un grand
Tome IX .
L Y M' 775
abîme entre les uns 8c les autres. J. C. defeendant
aux enfers ou aux lym b e s , n’en a délivré que les
faints & les patriarches. V oy e ç ci-devant Enfer, 8c
Suicer dans fon di&ionnaire des PP. grecs, fous le
nom AAH2, tom. I . p a g . g z . $ 3 , 3 4 . Sc Martinius
dans fon le x ico n p h ilo lo g icum , fous le nom Lym b u s ;
&M . D ucange, dans fon di&ionnairede la moyenne
8c baffe latinité, fous le même mot Lym b u s ; 8c enfin
les Scholaftiques fur le quatrième livre du maître
des fentences, diftincl. z f & z S . On ne connoît pas
qui eft le premier qui a employé le mot lym b u s ,
pour défigner le lieu oh les âmes des faints patriarches
, & félon quelques-uns, celles des enfans morts
fans baptême font détenues : on ne le trouve pas
en ce fens dans le maître des fentences ; mais fes commentateurs
v s’en font fervis. Voye^ Durand, i n 3 .
f e n t .d if i. z z . qu. 4, art. 1. & in . 4. difi. z i . qu. 1. art.
1 .& alibi fapiùs. D. Bonavent. in. 4. difi. 43. art.
1. qu. 1. ufponfi ad argument, limbus. Car c’eft ainfi
qu’il eft écrit, Sinon pas lymbus ; c’eft comme le
bord 8t l’appendice de l’enter. Calmet, diction, de
la Bibl. tom. II. pag. 674.
LYM E , ( Géog.) petite ville à marché en Angleterre
, en Dorfetshire, fur une petite riviere de
même nom, avec un havre peu fréquenté , & q u i
n’eft connu dans l’hiftoire que parce que le duc de
Montmouthy prit terre, lorfqu’il arriva de Hollande
, pour fe mettre à la tête du parti, qui vouloit lui
donner la couronne de Jacques II. Lyme envoie
deux députés au Parlement, & eft à 120 milles S.
O. de Londres. Long. 14. 48. lai. 5 o. 4.6!._{D. J .)
LYMPHATIQUES , {Anatom. ) vaiffeaux lymphatiques
, font des petits vaiffeaux tranlparens qui
viennent ordinairement des glandes, Sc reportent
dans le fang une liqueur claire Sc limpide appellée
lymphe’. Voye{ L YM PH E .
Quoique ces vaiffeaux ne foient pas aufli vifibles
que les autres, à caufe de leur petiteffe Sc de leur
tranfparence , ils ne laiffent pas d’exifter dans toutes
les parties du corps; mais la difficulté de les re-
connoître a empêché de les décrii’e dans plufieurs
parties.
Les vaiffeaux lymphatiques ont à des diftances
inégales, mais peu confidérables , deux valvules fe-
mi-lunaires , l’une vis-à-vis de l’autre, qui permettent
à la lymphe de couler vers le coeur, mais l’empêchent
de rétrograder.
Ils fe trouvent dans toutes les parties du corps ,
8c leur origine ne peut guère être un fujet de dif-
pute ; car il eft certain que toutes les liqueurs du
corps, à l’exception du ch y le , fe féparent du fang
dans les vaiffeaux capillaires, par un conduit qui eft
différent du conduit commun oh coule le refte du
fang. Mais foit que ces conduits foient longs ou
courts, vifibles ou invifibles, ils donnent néanmoins
paffage à une certaine partie du fang, tandis qu’ils
larefufent aux autres. Voyt{ Sang.
O r , les glandes par lefquelles la lymphe paffe,
doivent être de la plus petite efpece, puifqu’elles
font invifibles , même avec les meilleurs microfco-
pes. Mais les vaiffeaux lymphatiques, à la fortie de
ces glandes, s’unifient les uns aux autres, 8c deviennent
plus gros à mefure qu’ils approchent du
coeur. Cependant ils ne fe déchargent pas dans un
canal commun, comme font les veines; car on
trouve quelquefois deux ou trois vaiffeaux lympkar-
tiques, 8c même davantage, qui font placés* l’un à
côté de l’autre , qui ne commuiquent entre eux que
par de petits vaiffeaux intermédiaires & très-courts ,
qui fe réunifient, 8c aufli-tôt après fe féparent de
nouveau. Dans leur chemin, ils touchent toujours
une ou deux glandes eonglobées, dans lefquelles ils
fe déchargent de leur lymphe. Quelquefois un vaif-
feau lymphatique fe décharge tout entier dans une