3*6 l à v
lè même fens, & avec des vîteffes égales, c’eft-à-
dire , parcourant des efpaces égaux dans des tems
égaux contre l’opinion de quelques méchaniciens
qui ne font pas géomètres ; mais de l’avis de M. de
Parcieux qui a démontré cette vérité par le fécours
de la Géométrie.
On conçoit que ce chaflïs n’étant retenu fur les
37 manivelles que par fon propre poids, il pourront
arriver que dans l’aôion , quelqu’effort tendit à l’élev
er, ce qui occafionneroit le démanchernent de
quelques manches de manivelles : mais on prévient
cet inconvénient en oppofant à ce chaflïs 3 ou 6
ponts qui ne lui laiffent què la liberté de fe mouvoir
horifontalement, & qui lui ôtent celle de s’élever.
Il nous refte deux niôts à dire fur la diftribution
des eaux, iinéceflaire à l’opération deslavures: nous
avons parlé plus haut de la pompe & du réfervôir :
ce réfervôir eft élevé au-dèffus des moulins, étant
appliqué fous le plancher fupérieur de la machine ;
celui-là même qui fert dè platine à tous les arbres :
la pompe l’entretient continuellement plein d’eau,
& ce s eaux font diftribüées parle moyen de 6 tuyaux
de métal , dont chacun répond au milieu des fix
côtés de l’exagone.
Ges fix tuyaux font garnis à leur extrémité d’un
fécond tuyau, pofé dans la clirè&iôn des côtés du
polygone, ce qui forme un T. A ce fécond tuyau,
on y en applique 3 de cuir, armés à leur extrémité
d’un robinet qu’on lâche quand la néceflité le requiert
, dans les moulins à broyer & à mercure, au
moyen de leur mobilité , comme on le fait dans l’u-
fage des pompes à feu.
Nous croyons qu’il manquefôit quelque chofe à
la defcription de cette machine utile & ingénieufe,
fi nous gardions le filence fur fon afpe£l, relativement
à la partie qui rentre dans l ’art de l’Architeâure.
Le modelé en p etit, préfenté & expliqué au Roi
par l’auteur , & fournis au jugement de l’académie
royale des'Sciences, par l’ordre de Monfeigneur lè
comte de Saint-Florentin, eft d’une figure trés-agréa-
b le , & d’une exécution fupérieure : il y a trois planchers
de même grandeur & de même forme, ayant
chacun 6 côtés égaux. Sa hauteur eft de 18 pouces,
& fon diamètre de 14.
Le premier de ces planchers eft foutenu par 6 piés
tournes, en forme de boule, d’environ z pouces &
demi de diamètre. C ’eft fous ce premier plancher
que l’on a pratiqué le cylindre à bafcule, ou cylindre
de renvoi. Sur le deflus, c’eft-à-dire, entre lé
premier & le fécond plancher, qui eft foutenu pair
6 colonnes à 5 pouces d’élévation, on y voit les 1 z
mortiers, la batterie dés i z marteaux, le cylindre
qui les fait agir, le bras de levier qui communiqué
le mouvement au cylindre de renvoi, la moitié de
la pompe , l’effet de fon mouvement, la moitié de
la roue plane qui fait tourner le cylindre à marteau,
la moitié de la roue de champ qui lui eft jointe, le
foufflet & le fourneau deftiné à fondre le produit
d’une lavure, &c.
Sur lè fécond plancher, c’eft-à-dire, entre le fécond
& lè troifieme plancher, qui eft également foutenu
par 6 colonnes, tournées avec propreté , à 6
pouces d’élévation ; on y voit dans chacun des intervalles
de 6 colonnes, 5 baflines, fixées fur ce
plancher , & dans lefquelles tourne une croifée,
dont l ’arbre porte fur une efpece de crapaudine attachée
au centre des baflines , s’élève &c paffe au-tra-
vers du plancher fupérieur pour recevoir la manivelle
dont nous avons parlé.
Ce font ces baflines réunies avec leurs croifées en
mouvement, que j ’ai jufqu’ici nommées moulin à
mercurey à caule que c’eft là proprement que fe fait,
par le moyen du mercure , du mouvement de la
croifée & de l’eau, la féparation des métaux d’avec
L A V
les cendres qui les contiennent; on y voit les 6 baf-
fins deftinés à broyer la matière des lavures avant
d’être apportée dans les moulins à mercure dont on
vient de parler. Elles font d’un volume un peu plus
confidérable que les premières, & le broyement fe
fait par le moyen d’un cylindre qui tourne fur lui—
mêm'e dans le fond de chacune de ces baflines, indépendamment
de fon mouvement horifontal; on y
voit l’arbre de la roue, qui porte la grande manivelle,
qui repréfente la roue à eau : cet arbre, qui eft horizontal
, eft placé dans l’épaiffeur même de ce fécond
plancher, dans lequel on a pratiqué une entaille. On
y voit pàr conféquent l’autre moitié des deux roues
jointes enfemble, & portées par cet arbre ; on y
voit l’arbre du centre, portant la lanterne, qui eft
menée pàr la roue de champ, & c’eft aufli dans
cét intervalle que fe laiffe voir l’autre moitié de la
pompe, qui fournit le réfervôir, qui eft attachée fous
le troifieme plancher, & qui paroît dans la même
cage, ainfi que tous fes tuyaux.
Sur le troifieme plancher eft logé ce que l’auteur
appelle la cadrature, qui eft compofé, comme nous
l’avons d it , de 37 eflïeux limés par leurs bouts fail—
lans en quarrés ; des 37 manivelles appliquées fur
les 37 eflieux du chaflis, & de fix pans, à fes fix angles,
pour l’empêcher dé s’élever. Cette partie eft
fans contredit la plus curieufe, &C celle qui a le
plus coûté à l’imagination de l’inventeur; le deflus
eft recouvert d’un couvercle de menuiferie, orné
de fix pommelles, & d’une feptieme à fon centre
qui domine fur les 6 des 6 angles : toutes les parties
tant de métal que bois, font ornées dè moulures polies,
& d’une exécution qui fait autant d’honneur à la
main-d’oeuvre de l’auteur, que la compofition en fait
à fon génie.
Lavure. Les Fondeurs appellent ainfi le métal
qu’ils retirent des cendrures , allézures & feieures
qui font tombées dans la poufliere des fonderies ÔC
ateliers où ils travaillent, en les lavant.
LAW EN B O U R G , Leoburgum, ( Géog.) ville
d’Allemagne, dans le cercle de baffe Saxe, capitale
d’un duché de même nom, qui appartient à l’éle&eur
d’Hanover ; elle tire fon nom de fon fondateur Hein-
rîckder-Lauwz, & ce nom veut dire la ville du lion;
le prince furnommé de même, enleva ce canton
aux Vendes. Lawenbourg eft fur la rive droite de
l ’Elbe, à 4 lieues nord-eft de Lunebourg, 10 fud-?
eft de Hambourg, 6 fud de Lubeck. Long. 28. 26,
lat. 5$ • $6' (D . J. )
LAWERS, en latin Lavica, (Geog.') petite rivie*
re des provinces - unies des pays-bas. Elle fépare
la province de Frife de celle de Groningue, traverfe
le canal de Groningue à Dokum, & fe va perdre
dans un petit golfe, à l’extrémité de ces deux provinces.
Cette riviere a été aufli nommée Labeke ,
en latin Labica. ( D . J.')
LAWIN G E N , Lavinga, ( Géog. ) ville d’Allemagne
en Souabe , autrefois impériale, mais enfuite
fujette au duc de Neubourg. Elle eft fur le D anube,
à 3 lieues nord-oueft de Burgaw, 5 riord-eft d’Ulm,
6 dè Donavert, & i z nord-eft d’Augsbourg. Long.
28. 4. lat. 48. 32.
Albert-le-grand, Albertus-magnus, qui a fait tant
de bruit dans le treizième fiecle, & qui en feroit fi
peu dans le dix-huitieme , étoit de Lawingen. Ses prétendus
ouvrages parurent à Lyon en 16 5 1 , en z vol.
in-fol. mais les fept huitièmes de cette édition ne
font pas de lui. Dans fon Commentaire du maître
des fentences, l’on trouve au fujet du devoir conjugal
, les queftions qui révoltent la pudeur la moins
délicate; il faut peut-être en attribuer la caufe à la
grofliereté des tems auxquels il a vécu ; mais c’eft
mai le juftifier, que de dire qu’il avoit appris tant
de chofes monftrueufes au confeflionnal, qu’il ne
L A X
pouvoit fe difpenfer d’en traiter quelques-unes.
( D . / . }
LAW K S , {Com. de Ruffie.) ce mot eft ruffe, & lignifie
les boutiques. C ’eft ainfi que l’on nomme le marché
public établi par le czar Pierre Alexiowitz à Pe>-
tersbourg , pour y débiter toutes les marchandifes
qui y arrivent du dehors, ou qui s’y fabriquent, en
forte qu’il n’eft permis à perfonne de garder des marchandifes
dans fa maifon, ni d’en vendre dans aucun
autre endroit qu’aux lawks.
Ce marché public eft compofé d’une grande cour,
avec un bâtiment de .bois à deux étages, couvert
de tuiles, & partagé en deux portions, par une muraille
qui le coupe d’un bout à l’autre, dans fa longueur.
Il y a un double rang de boutiques, tant en
bas qu’en haut, dont l’un donne fur la rue, & l’autre
fur la cour. Le long des boutiques-régnent des
galeries , où ceux qui viennent acheter font à couvert.
Cette maifon appartient au fouverain qui en loue
chèrement les boutiques aux marchands auxquels
pourtant il eft défendu d’y loger. Il y a des fenti-
nelles& des corps-de-garde aux quatre coins & aux
quatre portes de ce marché.
Les inconvéniens d’un établiffement de cette nature
, fans aucun avantage , fautent aux yeux de
tout le monde ; c’eft le fruit de l ’efprit d’un prince
encore barbare, & bien mal éclairé dans la fcience
du commerce. Le czar devoit fonger à faire une
douane de fon bâtiment, & non pas un marché ex-
clufifqui gênât les négocians à y porter leurs effets,
& à ne pouvoir les vendre chez eux. Il auroit tiré
beaucoup plus d’argent par des droits modérés d’en -
trée & de fortie fur les marchandifes, que par la
cherté du loyer de fes boutiques. D ’ailleurs rien de
li fou que d’expofer les biens de fes fujets à être
confumés fans reffource par un incendie. Ce malheur
arriva en 17 10 , & peut fans doute arriver encore
, malgré toutes les précautions humaines.
( D . J. )
LAXATIF, aà].(Med.Thér.') ce mot eft à-peu-près
fynonyme avec le mot purgatif. On l’emploie feulement
dans un fens moins général que le dernier :
on ne s’en fert point pour défigner les purgatifs vio-
lens. f^oyei Purgatif. ( B j
LA X ITÉ , f. f. (Med.y ce n’eft autre chofe que
la cohéfion des parties de la fibre qui eft fufeeptibié
d’un changement capable de l’allonger. C ’eft donc
un degré de foibleffe, & le principe d’où dépend
la flexibilité. La débilité des fibres eft exceflive, lorf-
qu’elles rte peuvent, fans que leur cohéfion ceffe,
loutenir l’effort qui réfülte des aftions d’un corps en
fanté, ou q ui, quoique capable de fuffire à celles
qui ont coutume d’arriver dans un état ordinaire,
fe rompent fi le mouvement eft plus impétueux que
d,e coutume. Or l’on connoît que la laxité eft trop
grande, quand les fibres foutenant fimplement l’ef-
fort du mouvement v ita l, fans que leur cohéfion
foit interrompue, s’allongent au moindre effort.
Les caufes antécédentes de cette laxité fönt i°.
le défaut de nutrition, qui provient ou d’une trop
grande diffiparion des bons liquidés, & du peu
d’aôion des folides fur les fluides, ou' de ce qu’on
prend des alimens tr6p tenaces, pour qu’ils puiffent
fe convertir en bonnes humeurs. z°. La cohéfioU
trop fojble d’une molécule avec une autre molécule,
qu’il faut attribuer à la trop grande foibleffe
de la circulation, laquelle vient elle-même ordinairement
du défaut du mouvement mufculaire-. 30. La
diftenfion de la fibre, fi exceflive, qu’elle eft prête
à céder.
Les petits vaiffeaux compofés de ces fibres, n’a-
giffant que bien foiblement fur leurs liquidés, fe dilatent
& fe rompent facilement. Voilà l’origine des
Tome IX .
L A Y 3*7
tumeurs, dit croupiffement, de l’extravafation des
fluides, de la putréfaction, & d’une infinité d’autres
effets qui en réfultent.
Les caufes particulières de la laxité font un air
chaud & humide, l’habitation dans des fonds marécageux,
le manque de forces ,1e repos , les maladies
chroniques , la trop grande extenfion des fibres, les
émanations métalliques de mercure, d’antimoine ;
l’abus des favonneux, des aqueux ; la colliquation -9
la ténuité des humeurs, 8c l’évacuation abondante
de celles qui détruifent la circulation.
De-là procédé la foibleffe dans les allions générales,
la lenteur du mouvement, la circulation moindre
, la débilité du pouls, la laflitude, la pareffe y la
prompte fatigue, l’engourdiffement , le penchant
au fommeil, les évacuations abondantes ou arrêtées,
la pefanteur, le froid, le rhachitis.
De-là naiffent dans les humeurs la crudité, le
feorbut, l’acrimonie nitreufe & acide, l’hydropifie,
la leucophlegmatie, les tumeurs molles , froides
des bras ou des jambes, les maladies catarrheufes,
les urines blanches, épaiffes, crues, claires.
Il faut rapprocher, foutenir modérément les parties
lâches, les animer par des friâions, les reffer-
rer, les renforcer, les réchauffer par les aromatiques,
ainfi que par l’exercice.
La guérifon générale confifte i°. à fe nourrir d’a-
limens fubftantiels, & qui foient déjà aufli bien préparés
qu’ils le font dans un corps fa in & robufte.
Il faut mettre au nombre de ces alimens le lait, les
oeufs, les bouillons de viande, le pain bien fermenté
, bien cuit, les vins aufteres, dont on ufera fou-
vent & en petite quantité. z°. Il faut augmenter le
mouvement des folides & des fluides, par lès exercices
du corps , la promenade à pié, à cheval, en
voiture. 30. Il faut prefler légèrement les vaiffeaux
par des fri&ions, & repouffer doucement les fluides.
40. Faire un ufage prudent & modéré de médica-
mens acides, aufteres, & de fpiritueux qui aient
fermenté. 50. Enfin, mettre en oeuvre tous les
moyens propres à remédier au tiraillement des fibres.
(D . J .)
L A Y , ( Géog. ) riviere fle France ; on en diftingue
deux de ce même nom, le grand Lay 8c le petit Lay\
la première, prend fa fource au Poitou au vieux
Poufanges, & après un cours de 15 lieues, va tomber
dans la mer, à côté de l’abbayè de Jar. Le petit
Lay vient de Saint-Paul en Pareda, 8c tombe dans le
grand Lay ; mais l’un 8c l’autre Lay font plutôt
.des ruiffeaux que des rivières.(D. ƒ .)
LA YD E , LAIDE, ou LEIDE, ( Jurïfprud. ) eft
la même chofe que lande; on dit plus communément
iayde. Voye{ LANDE. (A )
L A Y E ,f . f. (Architecl.') c’eft une petite route
qu’on fait dans un bois pour former une allée, où
pour arpenter ; c’eft en lever le plan quand on en
-veut faire la vente.
L a y e , ( Jeu d'orgue.') dans l’orgue eft la boëte
E E y fig. 4. G .y .ÿ . 10, qui renferme les foupapes ÔC
le vent qui vient des fouflîets par le gros porte-vent
de bois qui s’abouche à une des extrémités de la laye\
l’autre bout eft bouché par une planche. Cette boëte
qui n’a que trois côtés, la partie du fommier où font
les foupapes faifant le quatrième, eft cômpofée d’une
planche de bois dé chêne, ainfi que tout le refte, de
trois ou quatre pouces de largeur, un pouce ou trois
quarts de pOûcè d’épàiffeur , & aufli longue que le
fommier ; cette barré eft appliquée fur une partie
des pièces X X , fig. 2. Orgue. Le côté jFoppofé à
cette barre s’appelle le devant de la laye ; il eft compofé
de deux planches entaillées à mi-bois dans tout
leur circuit : cette entaille ou drageoir eft fait avec
un guîllaume, aufli-bien que celui du chaflis qui reçoit
les deux devans de la laye ; voye^ la fig. G. qui