guerent à toutes leurs créatures & à quantité de
chevaliers.
Enfin, les dames à leur tour ne furent point privées
de cette décoration, qui parta même jufqu’aux
étrangères; Flavius Vopifcus nous rapporte qu’Au-
rélien fit époufer à Bonofus , l’un de fes capitaines,
Humila, belle & aimable princefle. Elle étoit pri-
fonniere , & d’une des plus illuftres familles des
Goths ; les frais de la noce furent pris fur l’épargne
publique. Le prince voulut avoir le loin d’en regler
les habits, & parmi des tuniques de toute efpece, il
ordonna pour cette dame celle du laticlave, tunicatn
auro clavatam. '
Rubens ( Albert ) en latin Rubenius, fils du célébré
Rubens, a écrit un traité plein d’érudition fur
le laticlave & Vangujliclave, de latoclavo & angufli-
clavo traclatus. On foupçonne que M. Grævius qui
a mis ce petit ouvrage au net & au jour, n’en partage
pas le moindre honneur. ( D . J. )
LA T IC ZOW , ( Géog.) ville de Pologne dans la
Podolie, furlariviere de Bug, avec une châtellenie
.L
ATINS., empire d e s , (ZZï/?. mod.') on nomme
ainfi l’efpece d’empire que les Croifés fondèrent en
1 104, fous le régné d’Alexis Comnène, en s’emparant
de Conftantinople, où depuis long-tems régnoit
un malheureux fchifme qui avoit mis une haine implacable
entre les nations des deux rites. L ’ambition,
l’avarice, un faux zele déterminèrent les François
& les Italiens à fe croifer contre les Grecs au
commencement du xiij. fiecle.
L ’objet des C roifés, dit M. Hainaut, étoit la délivrance
de la Terre-fainte ; mais comme en effet ils
ne cherehoient que des aventures, ils fondèrent,
chemin faifant, Vempire des Latins ; & les François
étant maîtres de Conftantinople, éleverent, pour
empereur des Grecs, Baudouin comte de Flandres,
dont les états éloignés ne pouvoient donner aucune
jaloufie aux Italiens. Alors, laiffant l’expédition de
laTerre-fainte, ils tentèrent de maintenir dansl’o-
béiffance l’empire qu’ils venoient de conquérir, &
qu’on appella l'empire des Latins; empire qui ne dura
que 58 ans.
Au bout de ce tems-là, les Grecs fe révoltèrent,
chafferent les François, & élurent pour empereur,
Michel Paléologue. Ainfi fut rétabli l ’empire grec,
qui fubfifta près de 200 ans jufqu’au régné de Mahomet
II. Ce foudre de guerre prit Conftantinople le
29 Mai 1455» conquit Trébizonde, fe rendit maître
de douze royaumes, emporta plus de deux cens
villes, & mourut à 51 ans, au moment qu’il fe pro-
pofoit de s’emparer de l’Egypte, de Rhodes & de
l ’Italie. ( Z ? ./ . )
L a t i n , ( Maréch. ) piquer en latin. Voyez Pi quer.
Latine, ( Eglifit') eft la même chofe que l’églife
romaine ou l’églife d’occident, par oppofition à l’églife
grecque ou églife d’orient. Voyez E g l i s e
g r e c q u E.
L a t in s dans l ’hiftoire eccléfiaftique, fur-tout
depuis le ix. fiecle & le fchifme des Grecs, fignifie
les Catholiques romains répandus en occident. On
travailla à la réunion des Latins 8c des Grecs dans
les conciles de Lyon & de Florence. Du tems des
croifades, les Latins s’emparèrent de Conftantinople
& y dominèrent, plus de foixante ans fous des
empereurs de leur communion. On nommoit ainfi
les Catholiques d’occident, parce qu’ils ont retenu
dans l’office divin l’ufage de la langue latine.
Latine, langue. Voyez l'article Langue.
Latine, ( Marine.) voile latine, voile à oreille
de lie v re , voile à tiers point. Cette forte de voiles
eft fort en ufage fur la Méditerranée ; elles font en
triangle ; les galeres n’en portent point d ’autres.
Voyet au mot VOILES.
LA T 1T E R , ( Jurifprud. ) en termes de pratique »
fignifie cacher & receler une perfonne ou quelques
effets ; on dit d’un débiteur, qu’ils fe latite, lorfqu’it
fe cache de crainte d’être arrêté; on dit auffi d’une
veuve ou d’un héritier , qu’il ont caché & latite
quelques effets de la communauté ou fucceffion du
défunt, lorfqu’ils ont commis quelque recelé. Voyez
D iv e rtissem ent & R e c e lé . (-<4)
LA T ITU D E , f. f. ( Géogr. ) la latitude marque
la diftance d’un lieu à l’équateur , ou l’arc du méridien
, compris entre le zénith de ce lieu & 1 équateur.
La latitude peut donc être ou feptentrionale
ou méridionale , félon que le lien, dont il eft quef-
tion , eft fitué en-deçà ou au-delà de l’équateur ;
favoir en-deçà, dans la partie feptentrionale que
nous habitons , & au-delà , dans la partie meridionale.
On dit , par exemple, que Paris eft fitué à
48 degrés 50 minutes de latitude feptentrionale.
Les cercles parallèles à l ’équateur font nommes
parallèles de latitude , parce qu’ils font connoître les
latitudes des lieux au moyen de leur interfe&ion
avec le méridien. Voyez Parallèle.
Si l’on conçoit un nombre infini de grands cercles
qui partent tous par les pôles du monde , ces cercles
feront autant de méridiens ; & par leur moyen on
pourra déterminer , foit fur la terre , foit dans le
c ie l, la pofition de chaque point par rapport au
cercle équinoxial, c’eft-à-dire la latitude de ce
point.
Celui de ces cercles qui paffe par un lieu marqué
de la terre, eft nommé le méridien de ce lieu , & c’eft
fur lui qu’on mefure la latitude du lieu. Voyez Mérid
ien .
La latitude d’un lieu & l’élévation du pôle fur
l’horifon de ce lieu font des termes dont on fe fert
indifféremment l’un pour l’autre , parce que les deux
arcs qu’ils défignent , font toujours égaux. Voyez
Pôle 6* .Él é v a t io n .
Ceci paroîtra facilement par la PI. d'AJlron. fig.
6. oit le cercle H Z Q reprélente le méridien , H O
l’horifon , A Q l’équateur, Z le zénith, & P le
pôle.
La latitude du lieu , ou fa diftance de l’équateur,
eft ici l’arc Z A , & l’élévation du pôle ou la diftance
du pôle à l’horifon eft l’arc P O ; mais l ’arc
P A , compris entre le pôle & l’équateur, eft un
quart de cercle , & l’arc Z O , compris entre le zénith
& l’horifon , en eft auffi un. Ce deux arcs
P A f Z O , font donc égaux , & ainfi ôtant d©
chacun d’eux la partie Z P qui leur eft commune ,
il reftera l’arc Z A , égale l’arc P O , c’eft-à-dire
la latitude du lieu égaie à l ’élévation du pôle fur
l’horifon de ce lieu.
On tire de-là une méthode pour mefurer la circonférence
de la terre , ou pour déterminer au-
moins la quantité d’un degré fur fa furface en la
fuppofant fphérique. En effet, il n’y qu’à aller directement
du fud au nord , ou du nord au fud, juf-
qu’ à c e que le pôle fe foit élevé ou abaiffé d’un
degré , & mefurant alors l’intervalle compris entre
le terme d’où on fera parti, & celui où on fera arriv
é , on aura le nombre de milles , de toifes &c.
que contient un degré du grand cercle de la terre.
C ’eft ainfi que Fernel, médecin de Henri I I , me-
fura un degré de la terre ; il alla de Paris vers le
nord en voiture , en mefurant le chemin par le
nombre des tours de roue , & retranchant de la
quantité de ce chemin une certaine portion , à caufe
des détours de la voiture & des chemins ; il détermina
par cette opération le degré à environ 57000
toifes, & ce calcul groffier eft celui qui s’approche
le plus du calcul exaft fait par l’Académie. Au
refte comme la terre n’eft pas fphérique, il eft bon
de remarquer que tous les degrés de latitude ne font
pas égaux , & la comparaifon exaCle de quelques-
uns de ces degrés peut fervir à déterminer la figure
de la terre. Voyez Degré & Figure de la T erre.
Il s’agit maintenant de favoir comment on détermine
la latitude , ou , ce qui revient au même,
la hauteur ou l’élévation du pôle.
Cette connoiffance eft de la plus grande confé-
quence en Géographie , en Navigation & en Aftro-
nomie ; voici les moyens de la déterminer tant
fur terre que fur mer.
Comme le pôle eft un point mathématique , &
qui ne peut être obfervé par les fens, fa hauteur ne
fauroit non plus être déterminée de la même maniéré
que celle du foleil & des étoiles, & c’eft pourquoi
on a imaginé un autre moyen pour en venir à
bout.
On commence par tirer une. méridienne. Voyez
au mot Méridienne , la méthode qu’il faut fuivre
.pour cela,
Ôn place un quart de cercle fur cette ligne , de
façon que fon plan foit exactement dans celui du
méridien ; -on prend alors quelque étoile voifine
du pôle, & qui ne fe couche point, par exemple,
l ’étoile polaire , & on en obferve la plus grande &
la plus petite hauteur. Voyez Quart de C ercle.
Suppofons , par exemple, que la plus grande
hauteur fût défignée par-S1 O, & que la plus petite
tut s O ; la moitié P S ou P s de la différence de
ces deux arcs étant ôtée de la plus grande hauteur
S O , ou ajoutée à la plus petite s O , donnerait
P O la hauteur du pôle fur l’horifon , qui eft,
comme- on l’a d i t , égalé à la latitude du lieu. On
peut auffi trouver la latitude en prenant avec un
quart de cercle , ou un aftrolabe , ou une arba-
leftrille, &c. voyez ces mots, la hauteur méridienne
du foleil ou d’une étoile. En voici la méthode.
II faut d’abor’i obferver la diftance méridienne
du foleil au zénit>\, laquelle eft toujours le complément
de la hauteur méridienne du foleil : & cela
f a i t , il pourra arriver deux c a s , ou bien que le
foleil & le zénith du lieu fe trouvent placés de dif-
férens côtés de l’équateur ; en ce cas , pour avoir
la latitude , il faudra toujours fouftraire la décli-
naifon connue du foleil de fa diftance au zénith : ou
bien le foleil & le zénith fe trouveront placés du
même côté de l ’équateur, & alors il pourrait arriver
encore que la déclinaifon du foleil doive être ou
plus grande 011-plus petite que la latitude, ce qu’on
rcconnoîtra en remarquant fi le foleil à midi fe trouve
plus près oir plus loin que le zénith du pote qui
eft élevé fur l’horifon, Si la déclinaifon eft plus
grande, comme il arrive fou-vent dans la zone-torride
, alors il faudra pour avoir, la latitude fouftraire
de la déclinaifon du foleil la diftance de cet aftre au
zénith du lieu ; mais fi la déclinaifon du foleil doit
être plus petite que la latitude le foleil & le zénith
étant toujours fuppofés d’un même côté de l’équar
teur ) dans ce dernier ca s , pour avoir la latitude, il
faudra ajouter la déclinaifon du foleil à la diftance
de cet aftre au zénith.
Si le foleil ou l’étoile n’opt point de déclinaifon,
o u , s’agiflànt du foleil, fi l’obfervation fe fait un
jour où cet aftre fe meuve dans l’équateur, c’eft-à-
dire le jour de l’équinoxe, alors l’élévation de l’é-
quateur deviendra égale à la hauteur méridienne de
Tartre, & par conféquent cette hauteur fera nécef-
làirement le complément de la latitude.
Cette derniere méthode eft plus propre aux ufa-
ges de la navigation, parce qu’elle eft plus praticable
en mer ; mais la première eft préférable fur
terre.
La connoiffance de la latitude donne le moyen de
monter le globe horifontalement pour un lieu, c ’eft-
à-dire de terminer l’horifon de ce lieu , pour répon-
Tome IX*
dre aux queftions qu’on peut faire fur l’heure a&uelie,
fur le lever ou le coucher du foleil dans cet hori-r
fon un tel jour deTannée ; fur la durée des jours,
des nuits » des erépufcules. On demande, par exemple,
quelle heure il eft à Tornéo de Laponie, lorf-
qu’il eft midi à Paris le 10 Mai. Après avoir attaché
fur le méridien le petit cercle horaire avec fon aiguille,
j’amene Tornéo fous le méridien , le trouvant
à 66 t d. de latitude , je donne au pôle autant
d’élévation : je cherche dans le calendrier de l ’hori-
fon le ï o Mai, & j’apperçois qu’il répond au 19
degré du lion. J’amene fous le méridien ce point du
ciel, que je remarque avec foin, & fous lequel eft
actuellement le foleil. Si après avoir appliqué l’aiguille
horaire fur midi, c’eft-à-dire fur la plus élevée
des deux figures marquées XII. je fais remonter
le globe à l ’orient ; au moment que le 19 degré
de l’écliptique joindra l’horifon , raiguille horaire
montrera deux £ heures pour le lever du foleil fur
cet horifon. Le même point conduit d-edà au méridien
, & du méridien au bord occidental de l’horifon,
exprimera la trace ou l’arc diurne du foleil fur
l’horifon deTornéo : l’aiguille horaire marquera 9 ~
heures au moment que le 19 degré du taureau def-
cendra fous l’horifon. J’apprens ainfi fur le champ ,
que la durée du jour le 10 Mai, eft de 19 heures à
Tornéo , & la nuit de cinq. La connoiffance de la
latitude d’un lieu donne encore celle de l’élévation
de l’équateur pour l’horifon de ce lieu. Le globe
monté horifontalement pour Paris, vous avez 49
degrés de diftance entre le pôle & l’horifon, comme
vous les avez en latitude entre l’équateur & le zénith
; or du zénith à l’horifon, il n’y a que 90 degrés
de part & d’autre. Si de ces 90 vous retranchez les
49 de latitude, il refte 4 1 , nombre qui exprime la
hauteur de l’équateur fur l’horifon de Paris. Lahau?
teur de l’équateur fur l’horifon eft donc ce qui refte
depuis l'a hauteur du pôle jufqu’à 90. Spectacle de la
Nature, tome I V , page 400. Voyez GJLOBE.
Latitude, en Aflrànomie, eft la diftance d’une
étoile ou d’une planete à l’écliptique ; ou c’eft un
arc d’un grand cercle perpendiculaire à l’écliptique,
paflant par le centre de l’étoile.
Pour mieux entendre cette notion, il faut imaginer
une infinité de grands cercles qui coupent l’écliptique
à angles droits, & qui partent par fespo«-
les. Ces cercles s’appellent cercles de latitude,, ou cercles
fecondaires de l'écliptique ; 8>C par leur moyen , on
peut rapporter à l’écliptique telle étoile ou tel point
du ciel qu’on voudra , c’eft-à-dire déterminer le lieu
de cette étoile ou de ce point par rapport à l’écliptique
; c’eft en quoi la latitude diffère de la déclinaifon
qui eft la diftance de l’étoile à l’équateur, laquelle
fe mefure fur un grand cercle qui parte par
les pôles du monde & par l’étoile, c’eft-à-dire qui
eft perpendiculaire non pas, à l’écliptique, mais à l’é?
quateur. Voyez D éclinaison.
Ainfi la latitude géographique eft la même chofe
que la déclinaifon aftronomique, & elle eft fort difr
férente de la latitude aftronomique.
La latitude géocentrique d’une planete , PI. ajlrl
fig. zG. eft un angle connu P , T , R , fous lequel la
diftance de la planete à l’écliptique P , R , eft vue
de la terre T.
Le foleil n’a donc jamais de latitude, mais les planètes
en ont, & c’eft pour cela que dans la fphere
on donne quelque largeur au zodiaque ; les anciens
ne donnOient à cette largeur que fix degrés de chaque
côté de l ’écliptique ou 12 degrés en tout; mais
les modernes l’ont pouflee jufques à neuf degrés de
chaque côté , ce qui fait dix-huit degrés en total. ;
La latitude héliocentrique d’une planete eft l’angle
P S R f fous lequel elle eft vue du foleil S , la
ligne R S , étantfuppofée dans le plan de Téclipti-
Q q ÿ