-que l’ignorance des juges de ce tribunal. Zieglèr
•mourut en 1549, âgé de 56 ans.
LANDSKROON, ( Géogr. ) Corona, petite mais
forte ville de Suede dans la province de Schon. Elle .
fut cédée à la Suede par le roi de Danemark en 16 58,
-en conféquence du traité de Rolchild. Elle eft lur le
détroit du Sund, à 5 lieues N. O. de Lunden , 5
N. E. de Copenhague. Long. 30. 4.5. lat. 55. 5o.
LANDSTEIN, (Géog.) ville & château de Bohême
dans le cercle de Bechin, fur les frontières de
la Moravie 8c de l’Autriche.
LANDSTUL, ( Géogr. ) bourg d’Allemagne avec
un fort château fiir un rocher dans le Wafgow, entre
Deux-Ponts 8c Keyfers-Lautern. Long. z6 . z o .
■ lut. 4 c). z 5.
LANEBOURG, (Géog.) petite ville de Savoie
dans le comté de Maurienne, fur la riviere d’A re ,
près du mont Cenis. (D . J.)
LANERET, ( Ornith. ) Voye^ L anier.
LANERK, ( Géog.) ville de l’Ecofl'e méridionale,
•capitale de la province de Clydsdale, avec titre de
vicomté. Elle eft près de la C lyd , à 3 lieues S. O.
d ’Hamilton , 7 de Glafgow, 9 d’Edimbourg, 116 N.
•O. de Londres. Long. 44. 4. lat. 5 6 . 10. ( D . J.')
LANGAGE, f. ni. (Arts.RaiJonn. Pkiloj'.Mttaphyf.)
modus & ufus loquendi, maniéré dont les hommes fe
.communiquent leurs penlées, par une luite de paroles
, de geftes 8c d’expreffions adaptées à leur génie,
leurs moeurs & leurs climats.
Dès que l’homme fe fentit entraîné par goût, par
Jbefoin 8c par plaifir à l’union de les femblables, il
lui étoit néceftaire de développer fon ame à un autre
, -8c lui eii communiquer les lituaiions. Après
avoir effayéplufieurs fortes d’expreffions, il s’en tint
à la plus naturelle, la plus utile 8c la plus étendue,
celle de l’organe de la voix. Il étoit aifé d’en faire
ufage en toute occafion , à chaque inftant, 8c fans
autre peine que celle de fe donner des mouvemens
de refpiration , fi doux à l ’exiftence.
A juger des chofes par leur nature, dit M. War-
burthon, on n’héfiteroit pas d’adopter l’opinion de
T)iodore de Sicile, 8c autres anciens philofophes,
qui penfoient que les premiers hommes ont vécu
•pendant un tems dans les bois & les cavernes
à la maniéré des bêtes , n’articulant comme elles que
des fons confus 8c indéterminés, jufqu’à ce que s’étant
reunis pour leurs befoins réciproques , il foient
arrivés par degrés & à la longue , à former des fons
plus diftin&s 8c plus variés par le moyen de lignes ou
de marques arbitraires, dont ils convinrent, afin que
-celui qui parloit pût exprimer les idées qu’il defiroit
communiquer aux autres.
Cette origine du langage eft fi naturelle , qu’un
,.pere de l’Eglife, Grégoire de Nicée, 8c Richard Simon
, prêtre de l’Oratoire , ont travaillé tous les
■ deux à la confirmer ; mais la révélation devoit les
inftruire que Dieu lui-même enfeigna le langage aux
■ hommes, & ce n’eftqu’en qualité de.phiiofo.phe que
l ’auteur des Connoijfances humaines a ingénieulement
expofé comment le langage a pu fe former par des
..moyens naturels.
D ’ailleursquoique Dieu ait enfeigné le langage,
il neferoit pas raifonnable de fuppofer que ce langage
fe foit -étendu au - delà des néceflités aûuelles de
l’homme, 8c que cet homme n’ait pas eu par lui-même
la capacité de l’étendre , de l’enrichir, 8c de le
perfectionner. L’expérience journalière nous apprend
le contraire. Ainfi le premier langage des peuples,
comme le prouvent les monumens de l'antiquité
, étoit nécefl'airement fort ftérile & fort borné :
en-forte que les hommes fe trouvoient perpétuellement
dans l ’embarras., à chaque nouvelle idée 8c à
chaque cas un peu' extraordinaire, de fe faire entendre
les uns aux autres.
La nature les porta donc à prévenir ces fortes d’in-
convéniens, en ajoûtant aux paroles des fignificatifs.
En conféquence la converfation dans les premiers
fiecles du monde fut foutenue par un difeours entremêlé
de geftes , d’images 8c d’attions. L’ufage 5c la
coutume , ainfi qu’il eft arrivé dans la plupart des
autres chofes de la vie , changèrent enfuite en or-
nemens ce qui étoit dû à la néceffité ; mais la panique
fubfifta encore long-tems après que la néceffité
eut celle.
C ’eft ce qui arriva fingulierement parmi les Orientaux
, dont le cara&ere s’accommodoit naturellement
d’une forme de converfation qui exerçoit fi bien
leur vivacité par le mouvement, & la contentoient
fi fo r t , par une repréfentation perpétuelle d’images
fenfibles.
L’Ecriture-fainte nous fournit des exemples fans
nombre de cette forte de converfation. Quand le faux
prophète agite fes cornes de feu pour marquer la
déroute entière des Syriens , ch. iij. des Rois, z z .
11 : quand Jérémie cache fa céinture de lin dans le
trou d’une pierre , près l ’Euphrate, ch. xiij : quand
il brife un vaiffeau de terre à la vûe du peuple, cA.
x jx : quand il met à fon col des liens 8c des joncs ,
ch. xxviij : quand Ezéchiel deffine le fiége de Jéru-
falem fur de la brique, ch. jv : quand il pefe dans
une balance les cheveux de fa tête 8c le poil de fa
barbe, ch. v : quand il emporte les meubles de fa
maifon, ch. x ij : quand il joint enfemble deux bâtons
pour Juda 8c pour Ilraël, ch. x x xviij; par toutes ces
aflions les prophètes converfoient en lignes avec le
peuple , qui les entendoit à merveille.
Il ne faut pas traiter d’abfurde & de fanatique ce
langage d’aâion des prophètes, car ils parloient à
un peuple groffier qui n’en connoiffoit point d’autre.
Chez torites les nations du monde le langage des fons
articulés n’a prévalu qu’autant qu’il eft devenu plus
intelligible pour elles.
Les commencemens de ce langage de fons articulés
ont toûjours été informes ; & quand le tems les a
polis 8c qu’ils ont reçu leur perfe&ion, on n’entend
plus les bégaiemens de leur premier âge. Sous le
régné de Numa , 8c pendant plus de 500 ans après
lu i, on ne parloit à Rome ni grec ni latin ; c’étoit
un jargon compofé de mots grecs 8c de mots barbares
: par exemple , ils difoient pa pour parte., 8c pro
pour populo. Auffi Polybe remarque en quelqu’en-
droit que dans le tems qu’il travailloit à l’hiftoire, il
eut beaucoup de peine à trouver dans Rome un ou
deux citoyens q u i, quoiquè très favans dans les annales
de leur pays , fuffent en état de lui expliquer
quelques traités que les Romains avoient fait avec
les Carthaginois ; 8c qu’ils avoient écrits par confé-
quent en la langue qu’on parloit alors. Ce furent les
fciences 8c les beaux arts qui enrichirent 8c perfectionnèrent
la langue romaine. Elle devint, par l’étendue
de leur empire , la langue dominante, quoique
fort inférieure à celle des Grecs.
Mais fi les hommes nés pour vivre en fociétd
trouvèrent à la fin l’art de fe communiquer leurs pen-
fées avec précifion , avec fineffe, avec énergie, ils
ne furent pas moins les cacher ou les déguil'er par
de fauffes expreffions, ils abuferent du langage.
L’expreffion vocale peut être encore confédérée
dans la variété 8c dans la fucceffion de fes mouve*
mens : voilà l’art mufical. Cette expreffion peut recevoir
une nouvelle force par la convention générale
des idées : voilà le difeours , la poéfie 8c l’art
oratoire.
La voix n’étant qu’une expreffion fenfible 8c étendue
, doit avoir, pour principe eflèntielLimitation des
-mouvemens, des agitations 8c des tranfports de ce
qu’elle veut exprimer. Ainfi, lorfqu’on fixoit certaines
inflexions de la voix à certains objets, on de voit
LAN
fe ïèhdrê attentifs aux fohs qui a Voient ié jfliis de ran.
port à ce qu’on voulait peindre. S’il y avait uu idio
tué,dans lequel ce rapport fût rigortreiifenient oh*
ierye , ce leçon une langue uniyeffelle1-
Mais la différence des climats ydes moeurs & des
temperamens fait que tous les habitans de la terré
me fontpoint egalement fenfibles ni également affectes.
L efpnt pénétrant & affif des Orientaux , leur
naturel bouillant, crui fe o t\r,nc ri,,« * I ^ pilaaiifiooiitf rdlaannes rdtea vi• vesf élmoî
« fl* ? i et P° ‘ tef à mvente" d« B H dont
W y i H H H B Q fuffent de vives images
■ H « s quds e x p r im a n t. De-là cë'grand uffge
i a 1” “ & da H Hardies H peinturas
anmieesdela nature, ces fortes invérfiBhs, ces comt
. & « fnblime des grands écri-
vains, de l’antiquité. v A
Les.peuples du nord vïvani fouSUil ciéi tïès-froid,
durent mettre beaucoup moins de feu dans leur lan-
WÊËËÊÈËMÊiïmM le pHU d’émotions de
leur fenfibilite ; la duréte de leurs affeôionï & de
leurs fentimens dut paffer néceffaifement dans l’ex*
preffipn omis en rendoient. Un habitant du nord
ciimatPandre dam & B B n D H B S fon
Un françois placé ail centre des deiix exfrémitds,
.dut s interdire les expreffions trop figurées,' les mon’
vemens.trop rapides, les images trop vives, Comme
llneluiappartenoupasdefuivre la véhémence & le
tublime des langues orientales, il a dû fe fixer à une
clarté, élégante à une politeffe étudiée,& à des
mouvemens froids & délicats , qui font l 'expreffion
§ 9 9 Ce n’eft pas que la langue fram
çqife ne foit capable d’une certaine harmonie & de
Vives peintures, mais ces qualités n’établiffent point
de caractère general; r
Nqn-feulement le langage de chaque natiort , mais
celu de chaque province ,, fe reffent de l’influence
i ' 1 ? & desmoeurs. Dans les contrées méridio-
parle UIlidfomd auprès du*
quel le françois cfl fans mouvement, fans aflion.
Dans ces climats échauffés par un foleil ardent ,
fouvent un même mot exprime l’objet & l’affion
point de ces froides gradations, qui lentement examinent
, jugent & condamnent : l’efprit y parcourt
nvecrapidite des nuances fncceflives, & par un feul
& meme regard, il voit le principe & la fin qu’il exprime
parla détermination néceffaire
Des hommes qui neferoient capables que d’une
froide exafhtude de raifonnemens & d’adtions v
paronroient des êtres engourdis , tandis qu’à ces
mêmes hommes ilparoitroit que les influences du fo-
lei brillant ont dérangé les cerveaux de leurs cofti-'
patriotes. Ce dont ces hommes tranfplantésne pourraient
fnivre la rapidité , ils le jugeraient des in-
confeqpepces & des écarts. Entre ces deux extré-
S y A' T nces Sraduées d= force, de clar-
té & d exadlmide dans le langage, tout de même que
M h H H E D fe fo'venr il y a des fucceffions
de chaud au froid.
Les moeurs introduifent encore ici de grandes va*
H f B g H E hab«ent campagne connoiffent
f 0 7 f x & *eS p a i f e cHaarpfltres : les figures de
leurs,difeours font des images de la nature : voilà le
genre paftoral. La politeffe de la cour & de la ville
mlpire des ■ comparaifons & des métaphores prifes
^ans la deheate & voluptueufe métaphyfique des
ientimens ; voilà le langage;des hommes polis,
Ces variétés obferv'ées dans un même fiecle, fe
ouvent auffi dans la comparaifon dés divers tems.
mÊËmm > « « « H | bras q«i m B W H
H H H B des rois , euhivoient laborieufemènt
féroce leurs Pyres- Parmi cette nation
honneur te",S m;eux ««<»“ « , l’agriculture fut en
• Leur langage prit l’empreinte de deurs:
LAN 145
I 1 B M B ach?va PH projet qui reroit
ri es - difficile aux François. Ce fage poète exDrh.
I ma en vers: nobles & héroïques les inftrnmensV
I a t ï l f f en 3- Plantatio“ de ia « g o i Scies vendan-
« H H H P 0“ 'que la politeffediifiecled’An.
gutte put nepas applaudir à l image d’une villaaeoifé
qui avecun rameau écume le moû,qu’elle fah boufl!
lir pour vaner les prodnffions de la nature! '
,. du different génie des pèupleè naiffeht les
differens idiomes, on peut d’abord décider qn’ilnV
un aura jamais B H Pourrait-on donner l
toutes les nations les mêmes moeurs , les mêmes fen-
timens, les memes idées de vertu 8c de vice & le
meme plaifif dans les mêmes images , Snd ls une
cette différence procédé de celle defdïihàts que ces
& d°eTa f o t T s T reçoivent
K üè la forme de leur gouvernement?
À, eP.endanf,la fôhnoiffance des diverfes Ianmies I
du-môins celle des peuples fa vans, eft le véhicule
des fciences , parce qn’elle ffert à . démêler l ’inn!m!
M bes n°Hons différentes que lès hora-
mes fe font formées : tant qu’on les ignore i on refi-
femble à ces chevaux aveugles dontle fort eft de ne
cOEelle lra oroquuUee “d/u Cmee*mdee fm° rotu fli“n“. (' D> . Jt.o\urnant fan!
LANGE, f m. (Gremm.) onlcSmÉilùièfteaice
nom tout ce qui U à envelopper les enfans en ma“
w b a rges flnrtoncbent immédiatement à l’en-
A ! i B I i i M à la P r o p r e , font de'toile ; ceux
ffantr« éroff S 3 parUre ’ font de fatin ou
M Ê È Ê Ê Ë t {î 'V ieS B l d’entre deux, qui
de W à ” lr k Cha e“ r & q" font d’utilité > font
Langes , à l’nfage des imprimeurs en taille-douce,
D B Q H 9 Imprimerie taille-douce.
m Langiacum, petite ville de
| H g H | baffe Au':ersne, diocèfe de Clermont,
“ ,0 de,R,om p ro ch e l’Ailier, entre des monta-
gnes, à 8 heues N. E. de Saint-Flour, i 7 S. E. de
Clermont, Lang, x t . .10. lat. <
LANGELAND , I Géog. ) Langdaniia , petite île
de Danemark dans la mer Baltique. Elle produit du
Me, a des pâturages & du poiffon en abondance. Le B de c eft-à-dire longyays , marque
la figu e de Pile , qui a S à MB dans fa longueur!
& 1 mille dans fa largeur. 11 n’y a dans cette île^u’nâ
bourg nomme Rutcoping , un château & fix villages.
Long. a.g. 4i , lat. S4. i a . i i .
j A f NGENSALJ ,ZA.> ( H M | ) ville 8t château
V e i f f S ! “ Thunn^ . dans les états de Saxe-
AT’ petit P*ys Se la Hollande
mendionale qui fe trouve entre les villes de
Heufden & la Mayerie de Bois-le-dùc.
, i rAN<?E T S > I plutôt LANGEAT," LAN G tY
( Geog. ) en latin Alingavia , Lingia , Làngïacum.
ancienne petite ville de France en Touraine fur la
Loire, à 4 lieues O. de Tours. Long, i-ti \fS. lat.
1-|L a NS ? 1AR? B f l ttat.Bot.) arbriffeau de
1 lie de Mâdagafcar, dont les feuilles,font déchique-
tees comme celles du châteignief, mais plus dures
oc plus piquantes. Ses fleurs naiffent fur lecorce du
tronc fans avoir de queue ; ce tronc qui eft droit en
eft tout couvert : elles font rouges comme du fang
d un goût acre qui excite la falive : elles purgent vio*
lemment au point que les habitans les regardent
.comme un poifon.
1 ANGIONE, ( Géogr.) ville d'Afie, capitale dn
royaume de Lar , avec un grand palais où le roi fait
la reliclence. Les Talapoins feuls ont le droit de bâtir
leurs couvons & leurs maifonsde pierres & de bria
ques ; cette ville eft fur une petite riviere à î4 lieues
W|E, dAva . Long. lat. ig .^ g , . ,