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U , ( Gèogr. ) nom de deux v illes
& de deux rivières de la Chine
, marquées dans l ’Atlas chinois,
auquel je renvoie les curieux
, fi ce nom vient à fe pré-
fenter dans leurs leéhires.fD. J.)
J U A N d e P U E R T O -
R I C C O , S A N j ( Gèogr.') ou
Amplement Porto-Ricco, île de l’Amérique méridionale,
entre les Antilles , de 40 lieues de long fur 10
de large. Elle fut découverte par Chriftophe Colomb
enOûobre 1493 ; elle eft remplie de montagnes
fort hautes , de rivières & de vallées ; abondantes
en fucre, en cafle & en boeufs. On y trouve
plufieurs arbres finguliers. Ses mines d’or font ou
épuifées ou négligées, faute d ’ouvriers.
La principale ville , commencée en 15 14 , eft
Puerto - Ricco, que les François nomment Portoric.
Son port eft fpacieux, à l’abri des vents, & commandé
par une forterefle ; mais D rak prit Puerto-
Ricco en 1Ç95 , & fit dans cette v ille un riche butin ;
Baudonin, général de la flote hollandoife, eut le même
fuccès en 161<. Portoric eft fituée fur la pointe
Septentrionale de l’île , à 80 lieues de S.Domingue.
Long. 3 i z . latit. 18. 3 0, (D . J . )
JÜAN de l a FRONTERA,san, (Gèogr.) ville
de l ’Amérique au C h ili, au pié des Andes, dans la
province de Chicuito, près du lac de Guanacacho.
Le terroir de cette ville eft habité par des Indiens
■ tributaires du roi d’Efpagne. Elle eft à 120 lieues
de Lima, 3 5 N. E. de Saint-Iago. Long. 311. latit.
mérid. 3 3 . 26. (D . J.)
JUBARTE, f. i.f.H ifl. nat.) efpece de baleines
qui n’ont point de dents ; on en trouve près des Bermudes
, elles font plus longues que celles du Groenland,
mais elles ne font point de la même grofleur.
Elles fe nourriffent communément des herbes qui fe
trouvent au fond de la mer, comme on a pu en juger
par l’ouverture de la grande poche du ventricule
de ces animaux, qüi étoit remplie d’une fubftance
verdâtre & femblable à de l’herbe. Voye{ les Tran-
factions philofophiquts, année 16GS. n°. /.*
JUBÉ, f. m. (Théolog.) tribunes élevées dans les
églifes, & fur-tout dans les anciennes , entre la nef
& le choeur, & dans laquelle on monte pour chanter
l’épître, l’évangile, lire des leçons, prophéties,
&c.
■ Ce nom lui a , dit-on,. été donné, parce que le
diacre, foudiacre ou leéteur, avant que de commencer
ce qu’il doit chanter ou réciter, demande au
célébrant fa bénédiôion, en lui adreftant ces paroles
: jubé , Domine, benedicere.
On le nomme en latin ambo, qui vient du grec
avafictuua, parce qu’en effet on monte au jubé par
des degrés pratiqués des deux côtés. D ’autres veulent
que pour cette raifon on le dérive dé ambo, am-
borum, deux. Etymologie qui paroît bien froide &
bien forcée.
C’eft à caufe de ces degrés qu’on a nommé graduel
la partie de la meffe qui fe chante entre i’épitre &
l’évangile. L’évangile fe chantoit tout au haut du
ju b é , & l’épître fur le pénultième degré.
On voit peu de jubés dans les églifes modernes,
il y en a même plufieurs anciennes oii on les a
fupprimés. M. Thiers, dans un traité particulier fur
les jubés y a regardé cette fuppreffion prefque comme
nn facrilege, & donne le nom finguiier déambono-
Tome IXy
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clafl.es , ou brifeurs de jubés, à ceux qui les démolif-
foient, ou qui en permettoient la deftru&ion que la
vivacité de fon zèle n’a pourtant point empêchée.
Voyeç AMBON. Voye[ aujfl nos PI. dé Archit.
JUBETA, f. m. (Hifl. nat. Bot. ) c’eft un arbre du
Japon,de la grofleur cfu prunier, dont les fleurs & les
baies reffemblent à celles du troefne. Son écorce eft
verdâtre. Ses feuilles font en grand nombre, difpo-
fées l’une vis-à-vis de l’autre, de figure o vale, tendres
& fujettes à fe flétrir bien-tôt. Le noyau eft
blanc , d’un goût aftringcnt & cauftique. Ses baies
paflent pour venimeufes.
JUBILÉ, f. m. ( Théolog.) fe difoit chez les Juifs
de la cinquantième année qui fuivoit la révolution
de fept femaines d’années, lors de laquelle tous les
efclaves étoient libres, & tous les héritages retournoient
en la poffeflion de leurs premiers maîtres.
Voye{ Année & Sa b a th .
Ce mot, fuivant quelques auteurs , vient dè l’hébreu
jobel, qui lignifie cinquante ; mais c’eft une mé-
prife, car le mot hébreu jobel ne fignifîe point ein-
quante, ni fes lettres prifes pour dès chiffres, ou,
félon leur puiflfance numérale , ne font point 50,
mais 10, 6 ,2 & 30, c’eft-à-dire 48. D ’autres di-
fent que jobel fignifioit un bélier , & qu’on annonçoit
le jubilé avec un cor fair d’une corne de bélier, en
mémoire de celui qui apparut à Abraham dans le
buiflbn. Mafios croit que ce nom vient de Jubal3 qui
fut le premier inventeur des inftrumens de Mufique,
auxquels pour cette raifon on donna fon nom. Delà
enfuite les noms de jobel & de jubilé pour lignifier
Pannée de la délivrance & de rénjiflîon, parce qu’on
l’annonçoit, avec un des inftrumens qui ne furent
d’abord que des cornes de bélier & fort imparfaits.
Diction, de Trévoux.
Il eft parlé affez au long du jubile dans le xxvc
chapitre du Lévitique, oit il eft commandé aux Juifs
de compter fept femaines d’années, c’eft-à-dire fept
fois fept, qui font quarante-neuf ans, & dé fan&i-
fier la cinquantième année. Les Chronologiftes ne
conviennent pas fi cette année jubilaire étoit la qua-
rante-neuvieme ou la cinquantième.Les achats qu’on
faifoit chez les Juifs des biens & des terres n’étoient
pas à perpétuité, mais feulement jufqu’à l’année du
jubilé. La terre fe repofoit aufli cette année-là, & il
étoit défendu de la ferner & de la cultiver. Les Juifs
ont pratiqué ces ufages fort exaftement .jufqu’à' la
captivité de Babylone. Mais ils ne les obferverenf
plus après le retour, comme il eft marqué dans le
tàlmud par leurs doéleurs, qui afîurent qu’il n’y eut
plus de jubilés fous le fécond temple. Cependant R ,
Moife, fils de Maimon, dans fon abrégé du talmud,
dit que les Juifs ont toujours continué de compter
leurs jubilés, parce que cette fupputation leurfer-
voit pour régler leurs années , & fur-toüt chaque
feptieme année, qui étoit la fabbatique, & certaines
fêtes qui dévoient régulièrement revenir à dés tems
marqués. M. Simon, fUppl. aux cérémon. des Juifs.
On donne aujourd’hui le nom de jubilé à une fo-
lemnité ou cérémonie eccléfiaftique qu’on fait pour
gagner une indulgence pléniere que le pape accorde
extraordinairement à l’Eglife univerfelle, Ou tout
au moins à ceux qui vifitent les églifes de S. Pierre
& de S. Paul à Rome. Voye^ In du lgen ce.
Le jubilé fut établi par Boniface VIII. l ’an 1 300
en faveur de ceux-qui iroient ad limina âpoflolorüm9
& il voulut qu’il ne fe célébrât que de cent en Cent
A