6 9 0 LO Q groffieres, plus irritantes , telles que font celles qui
compofent le looch, fi de pareilles matières, dis-je ,
étoient portées dans la trachée-artere.
Quatrièmement, que li onfe reftraint à prétendre
que l’air ne le charge que d’une émanation d’une vapeur
, la prétention eft au-moins tout aufli frivole ;
car la matière des looch n’exhale abfolument qu’une
fubftance purement aqueufe : c’eft-là un fait très-
connu des Chimiftes. Ce n’eft donc certainement
pas la peine de rouler un looch dans la bouche pour
envoyer de l’eau, un air humide au poumon. Si c’é-
toit làune vûe utile , il vaudroit mieux quelle malade
tînt continuellement devant la bouche, un vaif-
feau plein d’eau chaude, fumante, que de tenir fa
bouche continuellement pleine de falive.
On emploie communément le looch , le blanc, ci-
delîus décrit principalement, pour fervir de véhicule
à des remedes qu’on donne peu-à peu, & pendant
toute la journée, le kermès minéral, par exemple.
Cet ufage a commencé d’après un préjugé : on
a donné le kermès principalement deftine à agir fiir
la poitrine, dans un véhicule prétendu peéloral ;Ia
vûe eft certainement v a in e, mais l’ufage elt indifférent.
{b )
L o o c h BLANC , ( Pharm. & Thérap. ) voyè^Varticle
précédent.
LOOPEN , f. m. ( Commerce. ) mefure pour les
grains dont on fe fert à Riga. Les 46 loopens font le
lait de cette ville ; ils font aufli le lait d’Amfterdam.
Voye^ L a s T . DM. deComm.
LOOPER , {.m.{Comm.) mefure des grains dont
on fefert dans quelques lieux de la province deFrife,
particulièrement à Groningiie, à Leeu-warden & à
Haarlingen. Trente-fix loopers font le laite de ces
trois villes, qui elt de 3 3 mudes, ils font aufli trois
hoeds de Roterdam. Vozez L a s t & H o e d s . DM.
de Comm.
L O O T , f. m. ( Comm.') C ’elt ainli qu’on .nomme
à Amlterdam la trente-deuxieme partie de la livre
poids de marc. Le loot fe divife en dix engels, &
l’engel en 31 as. Voyez L i v r e . Dict. de Comm.
LQPADIUM, ou LOPa DI , ( Géog. anc.)lieu de
Natolie, que les Francs nomment Loubat. ( D . J .)
LOPOS, {Géog.) peuples fauvages de l’Amérique
méridionale, au Brélil.Ils font voifins des Motaves,
petits de taille, de couleur brune, de moeurs rudes
6c farouches. Ils fe tiennent dans les montagnes, oii
ils vivent de pignons, & de fruits fauvages. Delaet
d it , que cette contrée abonde autant en métaux &
en pierres précieufes,, qu’aucune autre de l’Amérique,
mais qu’elle elt à une dillance fi grande de là
mer, qu’on n’y peut aller que très-difficilement.
( O . J . )
LO QUE, f. f. ( Jardinage. ) terme de jardinage
qui n’eft autre chofe qu’un petit morceau de drap,
avec lequel on attache fur les murailles chaque
branche & chaque bourgeon à leurs places, en y 5
chaffant un clou. On prétend que cette maniéré de
palifler les arbres, quoique moins élégante que les
treillages peints en verd , elt plus avantageufe aux
fruits , & les bleffe moins que le bois de treillage.
LO Q U E T , 1. m. (Serrurier.) fermeture que l’on
met aux portes, où les ferrures font dormantes &
fans demi-tour , ou à celles où il n’y a point de ferrures.
Il y a le loquet à bouton. Il n’a qu’un bouton rond
ou à o live ; la tige pafle à-travers la porte; au bout
il y a une bafcule rivée ou fixée avec un écrou, de ‘
maniéré qu’en tournant le bouton, le batant pofe fur
la -bafcule qui fe leve.
Le loquet à la capucine. Sa clé a une efpece d’anneau
ouvert félon la forme de la broche. Lorfque la
broche eft entr.ée dans fa ferrure, on leve la clé ,6c
en levant la d e on leve le battant auquel tient la
broche.
L O R
Le loquet policier ; c’eft le commun. Il eft fait d’im
battant, d’un crampon, d’un pou d e r ,, d’une plja-
que, d’une poignée ou d’un mantonnet.
Le loquet à vrille ; c’eft un loquet à ferrure quisfe
pofe en dehors, dans l’épaifleur du bois, s’ouvre' à
clé , eft garni en-dedans de rouets & rateaux, & a
au lieu de pêne, une manivelle comme celle d’une
vrille , laquelle eft fixée avec un étochio furlepaia-
■ tre. La clé mife dans la ferrure, en tournant, fait
lever la manivelle, dont la queue fait lever le battant
qui ©toit fermé dans le mantonnet.
L o q u e t s , f. m. {Comm.) laine qu’on enleve
de defîùs les cuiffes de bêtes à laine ; c’eft la moins
eftimée ; on en fait des matelats. Elle entre aufli
en trame dans la fabrication des droguets de
Rouen.
L O Q U E T , en terme de vergetier, e ft u n p e t i t p a q u e t
d e ch ie n d e n t o u d e f o i e , d o n t o n r em p lit le s t ro u s
d u b o i s , & q u i fa i t l a b r o f f e , à p ro p r em e n t p a r le r .
LO QUETEAU, f. m. {Serrurerie. ) c’eft un loquet
monté fur une platine dont le battant eft percé au
milieu d’un trou rond, en a île , pour recevoir yn
étochio rivé fur la platine, au bord du derrière fur
lequel il roule. Au bord antérieur de la platine, eft
pofé verticalement un crampon dans lequel pafle fla
tête du battant, qui excede la platine environ d’îm
pouce, pour entrer dans le mantonnet. il faut que (le
crampon foit affez haut, pour que le battant fe leye
& fe place dans le mantonnet. Sur la platine, au-
deffus du battant, il y a un reflbrt à boudin ou à
chien, dont les extrémités pafient fous le crampon,
& agiflent fur le battant qu’ils tiennent baiffé. Le
bout où eft pratiqué l’oe il, eft pofé fur un étochio
rivé fur la platine. Il y a au bout de la queue du
battant un oeil où pafle le cordon qui fait ouvrir. La
partie du battantjdepuis l’oeil où eft l’étochio fur'lequel
roule le battant, peut fe levér. Ce qui eft arrondi
jufqu’à l’oeil pù pafle le cordon, le nomme
queue du battant. Lorfque le battant du loqueteau n’a
point de queue , il faut que l’oeil où pafle le cordon
foit percé à l’autre bout, & au bord de deffous de
la tête du battant. Alors le reflbrt eft pofé fous »le
battant, & le mantonnet eft aufli rcnverfé..La raifon
de ce changement de pofition du mantonne t , c’éft
que quand le cordon étoit à la queue du battant, çn
tirant on faifoit lever la bafcule & le battant. Or
cela ne fe peut plus, lorfque le cordon eft à la tête
du battant. Au contraire, en tirant le cordon on le
feroit appuyer plus fort fur le mantonnet ; il a dope
fallu retourner le mantonnet fens-deftus-deffous,
afin d’ouvrir, & ce changement a entraîné le déplacement
du reflbrt, pour qu’il tînt le battant leve, &
pouffé en-haut dans le mantonnet.
On appelle loqueteau à panache celui où le bout
de la platine eft découpé.
On place le loqueteau aux endroits à fermer, pù
l’on ne peut atteindre de la main, comme croifées,
portes , contrevent-s, &c.
LORARIU'S , f. m. {Hiß. anc.) homme armé-de
fouet , qui animoit au combat les gladiateurs, &
qui les puniffoit- lorfqu’ils ne montroient pas affgz
de courage ; on les appelloit aufli pour châtier les
elclaves pareffeux ou coupables.
LORBUS, {Géog.) ville d ’Afrique , au royaume
de Tunis en Barbarie. Le mot Lorbus paroît corrompu
de urbs ; Marmol, tom. IJ. l'iï/. vj, ch. xxçc.
entre dans d’aflez grands détails fur cette ville &:
dit qu’on y voyoit encore de fon teins de beaux ref-
tes d’antiquité. Elle eft dans une plaine très-fertile
en blé, à 60 lieues O. de Tunis. Long. 0.6. j J . lat. H H (P./JÿgP':
LORCA , ( Géog. ) ancienne ville d’Efpagne, au
royaume de Murcie. Elle eft fort délabrée , quoique
fituée dans un pays fertile, fur une hauteur, au pié
L O R
de laquelle coule le Guadalentin , à 6 lieues de la
mer, 14 lieues S. O. de Murcie, iz . N. O. de Car-
thagène. Long. iC. 32. lat. J y . 2 J. {D . J . )
LO R D , f. m. ( Hifi. mod. ) titre d’honneur qu’on
donne en Angleterre à ceux qui font nobles ou de
naiflance, ou de création, & qui font de plus revêtus
de la dignité de baron. Voyez N o b l e s s e & B a r
o n .
Ce mot tire fon origine de l'anglo-faxon , & il fi-
gnifioit anciennement un homme qui donne du pain
à d’autres, pour faire allufion à la charité & à l’hof-
pitalité des anciens nobles. Il s’eft formé félon Cam-
den, de hlaxond qu’on a écrit depuis lofendet qui eft
compofé de hlax,pain,àc xond,fournir. Dans ce fens
lord veut diré la même chofe que pair du royaume,
lord du parlement. Voyez P a i r & P a r l e m e n t .
On donne aufli par politeffe en Angleterre , le
titre de lord à tous les fils de ducs ou de marquis,
& aux fils aînés des comtes.
Lord fe donne aufli aux perfonnes diftinguées par
leurs grands emplois , comme le lord chef de la justice
, le lord chancelier , le lord du tréfor, de l’amirauté,
&c. Voye% J u s t i c e , C h a n c e l l i e r , T r é s
o r , A m i r a u t é .
Ce titre fe donne encore à des perfonnes d’un
rang inférieur, qui ont des terres feigneuriales, &
à qui des perfonnes qui en relevent doivent hommage
à leur manoir. Voyez F i e f & M a n o i r .
Car fes vaffaux l’appellent lordy & en quelques
endroits lord de terre, pour le diftinguer des autres.
C ’eft dans cette derniere fignification que les livres
anglois de droit prennent le plus fouvent le mot
lord. Ils en diftinguent de deux efpeces : lord para-
jnount, ou feigneur fuzerain, & lord mefne, ou fei-
gneur direél. Lord ou feigneur direél; c’eft celui qui
rend foi & hommage à un antre feigneur, & qui en
vertu de cela a des vaffaux qui relevent de lui en
fief, & par a£te enregiftré à la chambre des compte
s , quoiqu’il releve lui-même d’un autre feigneur
iupérieur, qui s’appelle fuzerain. Voyez S u z e r a i n .
On trouve aufli dans les livres de droit franc lordy
ôu franc feigneur, & franc vafjal. Voyez F r a n c .
Franc lord ou feigneur eft celui qui eft feigneur immédiat
de fon vaffal ; & franc vaffal eft celui qui
releve immédiatement de fon lord ou feigneur ; de
fort© que lorfqu’il y a feigneur fuzerain, feigneur
direft & vaffaux, le feigneur fuzerain n’eft pas franc
feigneur des vaffaux.
Lord, haut amiral d’Angleterre, eft un des grands
officiers de la couronne, dont l’autorité & les honneurs
font li confidérables, qu’on en a rarement
créé qui ne fuffent des fils cadets du roi, ou fes proches
parens ou alliés. Voyez A m i r a l . C ’eft lui à qui
le roi remet le maniement & la direftion de toutes
les affaires maritimes, foit de jurifdi&ion , foit de
proteûion, le commandement de la marine, & le
pouvoir de décider toutes les différerîtes caufes, tant
civiles que criminelles, entre les fujets de fa ma-
jefté, foit fur les côtes, foit delà les mers. C ’eft aufli
à lui qu’appartiennent les débris des naufrages , &
les prifes qu’on appelle lagonjetfon & fiotfon, c’eft-
à-dire les marchandifes qui font reliées flotantes fur
la mer, ou tombées fur les côtes, excepté dans les
royaumes où elles appartiennent au lord ou feigneur
de terre, & avec tous les grands poiflons nommés
poijfons royaux, excepté les baleines & les eftur-
geons , une part confidérable des prifes en tems de
guerre ,& les biens des pirates ou félons condamnés.
Voyez F l Q TSQN »'ê ’C ..
Le lord haut-amiral a fous lui plufieiirs officiers
de plus & de moins haut rang, les uns de mer, &
les autres de terre ; les uns militaires, d’autres de
plume ; les uns dans la judicature, d’autres dans le
xniniftere, ou èccléfiaftiques ; dans fa cour qu’on
L O R 691
appelle cour de Camirauté, tous les procès fe jugent
en fon nbm, & non pas en celui du ro i, comme
c’eft la coutume dans les autres cours ; en forte que
le domain© & la jurifdiélion de la mer peuvent être à
jufte titre confidérés en Angleterre, comme une autre
république ou uu royaume à part; & le tord,
haut-amiral comme le viceroi de cette efpece de
royaume maritime ; il a fous lui un lieutenant qui
eft juge de l’amirauté c’eft ordinairement un docteur
en droit, d’autant que dans cette cour tous les
procès en matière civile fe jugent fuivant le droit
civil ; .mais quant aux matières criminelles , on y
procédé par une commiflion particulière de la fecre-
tairerie, fuivant les lois d’Angleterre. Voyez A m i r
a u t é .
Le lord, grand-maître de la maifon du r o i , eft
le principal officier pour le gouvernement civil des
domeftiquesdu roi dans le bas, & non dans la chambre,
ou pafle l’éfcalier, & il a jurifdiéliort fùr les
officiers de la maifon. Voyez G r a n d -M a î t r e &
M a i s o n . On l’inveftit de fa charge en lui délivrant
le bâton blanc qu’on regarde comme la marque de
fon office ; & fans autre commiflion il juge de toutes
les fautes comtnifes dans la cour & dans la
barre ou jurifdiélion de la cour, & y rend des juge-
mens ou fentences, félon que le cas le requiert. A
la mort du roi il porte fon bâton fur le tombeau où
le corps du roi eft dépofé, & il congédie par-là
tous iès officiers qui fervoient fous lui.
Lord avocat. Voyez A v o c a t . Lc/tfhaut-tréforier.
Voyez T r é s o r i e r . Lord chambellan de la maifon,
lord grand-chambellan d’Angleterre. ^bycç CHAM-
B e L L A N. Lord haut - chancelier d’Angleterre.'
Voyez C h a n c e l l i e r . Lords de la chambre. Voyez
C h a m b r e . Lords de la tréforerie. Voyez T r é s o r
e r i e .
Les lords des comtés ou provinces font des officiers
de grande diftinétion, que le roi charge de
commander la milice de la comté, & de régler toutes
les affaires miiifaines qui la concernent. Voyez
C o m t é . Ils font généralement choifis de la première
qualité, parmi les perfonnes les plus puiffan-
tes du pays. Ils doivent affembler les milices en cas
de rébellion, & marcher à leur tête où le roi ordonnera.
Voyez M i l i c e . Ces lords ont le pouvoir de
donner des commiffions de colonels, de majors, de
capitaines, comme aufli de préfenter au roi les
noms des députés, lieutenans, lefquels doivent être
choifis dans la meilleure nobleffe de la comté ou
province, & faire les fonélions des lords lieutenans
en leur abfence. Sous les lords lieutenans & les députés
lieutenans, font les juges de paix, qui félon
les ordres qu’ils reçoivent des premiers, font chargés
de publier les ordres des hauts & petits connétables
, pour le fervice militaire, &c.
L o r d -M a i r e , {Jurifp.) eft le premier magif-
trat de la ville de Londres. Son pouvoir dure un an ;
il a la jurifdiélion fouveraine fur la v ille , les faux-
bourgs , & la Tamife ; fa cour eft compofée de plu-
fie.yrs officiers, & l’on porte toujours devant lui
l’épée de juftice; le roi ne peut entrer dans la ville
fans fa permiflîon ; & même dans ce cas il faut qu’il
la traverfe fans fuite. Le lord-maire doit toûjours
être membre d’un des douze corps de métiers établis
dans la v ille , & on le tire par éleélion du corps
des aldermans , qui font les échevins : ceux-ci font
au nombre de z 6 , & leur fonélion eft à vie ; on ne
peut même devenir lord-maire, fans avoir exercé
le shériffat, qui eft une fonélion affez defagréable.
Les shérifs font élus tous les ans; ils font chargés
de mettre à exécution les ordres du ro i, & de faire
mettre à exécution les fentences de mort. Ils font
aufli gardiens nés des prifons, & refponfables envers
les créanciers des femmes dues par ceux qui