vous dit à T article Fu sé e , bande le reffort d’autant
de tours précifement, cjue la chaîne envelop-
poit de fois le barillet. Cette opération faite, on lâche
le levier, & on voit fi lorfqu’il eft horifontal,
Faûien du reffort fur là fufée fait équilibre avec le
poids P , qui eft à fon extrémité.
Si elle remporte , on éloigne le poids de la pince
E ; fi au contraire c’eft le levier, on l’approche de
cette pince: car il eft clair que par l’un ou par l’autre
de ces mouvemens, on augmente ou l’on diminue
la force du poids. Ces deux forces étant une fois
en-équilibre, on examine enfuite fi cet équilibre a
lieu dans tous les points de la fufée, depuis fon fom-
oeet jufqu’à fabafe. Si cela arrive , la fufée eft égalée
parfaitement, & tranfmettra au rouage une force
toujours égale, malgré les inégalités de celle du reffort.
Si au contraire cet équilibre n’a pas lieu , &
que le reffort ait le moins de force vers fa bafe, quelquefois
en le bandant un peu, on parvient à cet
équilibre. Enfin, lorfque le reffort tire beaucoup
plus fort par une partie de la fufée que parles autres,
on la diminue ; & en variant ainfi la bande du reffort
, & diminuant des parties de la fufée oit le reffort
tire trop fort, on parvient à égalir parfaitement
la fufée au reffort. Voyt{ é g a l i r » R e s s o r t , F u s
é e , B a n d e , B a r i l l e t , V is s a n s f i n , &c.
On voit facilement que la longueur de la verge
ou branche A B , ne fert qu’à diminuer le poids ,
en confervant toujours le même moment, ce qui fe
fait pour diminuer le frottement du poids P fur les
pivots de la fufée, & pour approcher davantage de
î ’état où elle fe trouve lorfque la montre marche.
Cet outil autrefois n’avoit point de petite verge
V , de façon que le poids P gliffoit fur la grande A B ;
mais M. le Roy ayant remarqué que cela augmentoit
confidérablement le frottement fur le p iv o t , auquel
étoit attaché le levier, imagina cette petite verge,
au moyen de laquelle en éloignant plus ou moins le
poids P delà verge A B , on parvient à fairepaffer
le centre de gravité de toute cette machine entre les
deux pivots, ce qui diftribue le frottement également
fur l’un & fur l’autre.
L e v i e r , ( Jardin. ) eft un bâton long de 3 à 4
piés,qui fert à pouffer les terres fous les racines pour
les garnir & empêcher qu’il ne fe forme des caves.
LÉVIGATION, f. f. ( Pharmacie. ) I’aâion de réduire
en poudre furie porphyre. A'oyeçPoRPHYRi-
S E R .
LÉVIN , le lac de , Levinus lac us, ( Géog.') lac de
l’écoffe méridionale , dans la province de Tife. Ce
lac eft remarquable par fon î le , où eft un vieux château
clans lequelle la reine Marie d’Ecoffe fut confinée.
Il fe décharge dans le golfe de Forth , par la
riviere de même nom. ( D . / .)
LÉ VITE, f. m. ( Theol. ) prêtre ou facrificateur
hébreu , ainfi nommé parce qu’il étoit de la tribu
de Lévi.
Ce mot vient du grecxtw'îaç, dont la racine-eft le
nom de Lévi, chef de la tribu de ce nom, dont
étoient les prêtres de l’ancienne loi. Ce nom fut
donné à ce patriarche par fa mere Lia, du verbe hébreu
la v a h , qui fignifie être lié , être uni, parce que
Lia efpéra que la naiffance de ce fils lui attacheroit
fon mari Jacob.
Les Lévites étoient chez les Juifs un ordre inférieur
aux prêtres, & répondoient à-peu-près à nos
diacres. Voyt{ P r ê t r e s & D i a c r e s .
Ils n’avoient point de terres en propre, mais ils
vivoient des offrandes que l’on faifoit à Dieu. Ils
étoient répandus dans toutes les tribus, qui chacune
avoient donné quelques-unes de leurs villes aux Lévites
, avec quelques campagnes aux environs pour
faire paître leurs troupeaux.
Par le dénombrement que Salomon fit des Lévites
y depuis Page de zoans, il en trouva trente-huit
mille capables de fervir. Il en deftina vingt-quatre
mille au miniftere journalier fous les prêtres, fix
mille pour être juges inférieurs dans les villes , &
décider les chofes qui touchoient la religion, & qui
n’étoient pas de grande conféquence ; quatre mille
pour être portiers & avoir foin des richeffës du temple,
& le refte pour faire l’office de chantres, Foyt^
T emple , T abernacle , &c. Diction, de Trévoux..
L é v it iq u e , f. m. ( Tkéol.) ; c’ëft le troifieme
.des cinq livres de Moyfe. Il eft appellé le lévitique ,
parce qu’il y eft traité principalement des cérémonies
& de la maniéré dont Dieu vouloit que fon peuple
le fervît par le miniftere des facrificateurs &. des
Lévites.
L év itiq ue s, f. f. pl. ( Hiß. ecclef. ) branche des
Gnoftiques & des Nicolaïtes. Ils parurent dans les
premiers fiecles de l’Eglife. S. Epiphanclts nomme*
L E U K , ( Géog. ) gros bourg de Suiffe , pref-
qu’au milieu du Valais, remarquable par la force
de fa fituation, par l ’affemblée fréquente des députés
du pays avec ceux de l’évêque pour y délibérer
fur les affaires communes , & par les bains dé.
Leuk qui font à deux lieues. Ce font des eaux minérales
chaudes , fans odeur, & dont on a trouvé
cinq fources ; long. z 5. 30 . lat. 46. 12.. ( D . / .)
L E V O N T IN A , V a l l é e , ( Géog. ) les Aile--
mands difent Levinerthal ,• vallée de Suiffe , dans
laquelle on defeend du mont S. Gothard , lorfqu’on
prend la route d’Italie. Ses habitans dépendent en
partie de l’évêché de Milan pour le fpirituel, & du
canton d’Uri pour le temporel, en conféquence du
traité de Lucerne conclu en 1466. (Z?./. )
LEVRAUT, f. m. ( Chaß. ) c’eft le petit d’un lièvre
: les meilleurs levrauts font ceux qui naiffent
en Janvier ; pour s’aflurer de la jeuneffe d’un le-
vj-aut de trois quarts , ou qui eft parvenu à fa grandeur
naturelle, il faut lui prendre les oreilles & les
écarter l’une de l ’autre ; fi la peau fe relâche, c’eft:
ligne qu’il eft jeune & tendre ; mais fi elle tient ferme
, c’eft figne qu’il eft dur & que ce n’eft pas un
levraut, mais un lievre.
LÈVRES , f. f. ( Anat. ) , font le bord ou la partie
extérieure de la bouche ; ou cette extrémité
mufculeufe qui ferme & ouvre la bouche, tant fu-
périeurement, qu’inférieurement. Foye^ Bouch e.
Les lèvres , outre les tégumens communs , font
compofées de deux parties ; l’une eft ferme, qui eft
dure & mufculeufe ; l’autre intérieure, qui eft molle
, fpongieufe & glanduleufe, & couverte d’une
membrane fine, dont le devant & la portion la plus
éminente eft rouge, & fe nomme en latin prolabia.
Les auteurs fe contentent ordinairement d’ap-
peller fpongieufe la partie intérieure des levres ;
mais réellement elle eft glanduleufe , comme on
voit par les tumeurs fcrophuleufes & carcinoma-
teufes aufquelles elle eft fujette. Les mufcles dont
la partie extérieure eft compofée , font ou communs
aux levres avec d’autres parties, ou font propres.
Les communs font la troifieme paire des mut
clés du nez, le peaucier, & le buccinateur.
Les mufcles propres des levres font au nombre de
douze paires , fix incififs , deux canins , quatre zi-
gomatiques, deux rieurs, deux triangulaires, deux
buccinateurs & un impair, le quarré de la lèvre
inférieure ; voyeç-en la defeription à leur article.
Les arteres qui portent le fang aux levres font des
branches de carotides, & les veines vont fe décharger
dans les jugulaires externes. Les nerfs viennent
de la cinquième , de la feptieme & de la huitième
paire de la moelle allongée. Les lèvres ont beaucoup
de part à l’aêlion de la parole , & fervent
beaucoup pour prendre la nourriture, &c.
L evres , ou grandes Levres 9 font auffi les deux
extrémités des parties naturelles de la femme, entre
lefquelles eft la fente ou vulve. On les nomme
en' latin , labia pudendi. Ce font des corps mous &
©blongs, d’une fubftance particulière, & qu’on ne
trouve dans aucune autre partie du corps.
On fe fert auffi fort fouvent du mot levre dans la
defeription des os.
L è v r e s , font auffi les deux bords d’une plaie.
Voil'à donc tout ce que l’anatomie fait de la ftru-
ôure de cette partie duvifage, appellée les levres ,
qui après les y e u x , a le plus d’expreffion. Les paf-
fions influent puiffamment fur les levres ; la voix les
anime, leur couleur vermeille y fixe les regards de
l’amour. Secundus les nomme fuaviorum delubra ;
ilia rofas Jpirant , ajoute-t-il, en parlant de celles
de fa maîtreffe , & tous les amans tiennent le même
langage. Mais on peut dire avec plus de v érité,
que chaque mot, chaque articulation, chaque fon,
produifent des mouvemens différens fur les levres •
on a vu des fourds en connoître fi bien les différences
& les nuances fucceffives, qu’ils entendoient
parfaitement ce qu’on difoit, en voyant comment
on le difoit. C ’eft pour ce la , que les Anatomiftes
ont tâché d’expliquer le méchanifme de tous ces
mouvemens fi variés , en difféquant à leur fantaifie,
les mufcles de cet organe. Mais premièrement, leur
travail n’aboutit qu’à des généralité? fort incertaines.
Le mufcle buccinateur , difent-ils , applique
les joues aux dents molaires ; l’orbiculaire ride, rétrécit
, ferme la bouche ; le grand & le petit inci-
f if , dilatent les narines, & relevent la levre fupé-
rieure tout à la-fois ; les triangulaires & les canins
rapprochent les coins de la bouche, &c. cependant
tous ces ufages font d’autant moins sûrs , que le
défaut & la variété des jeux qu’on trouve dans ces
mufcles par la diffe&ion, ne caufent dans les vivans
ni d’obftacle aux mouvemens de leurs levres, ni de
différence d’avec les autres hommes. Ajoutez, que
tous les mufcles qui vont à la commiffure des levres,
forment dans cet endroit un tel entrelacement,
qu’on ne fauroit le démêler, quelque habile qu’on
foit dans l’art de difféquer. Enfin , la multiplication
de tous ces mufcles a été portée fi loin , qu’il
faut l’attribuer , ou à l’embarras de les féparer, ou
à l ’ouvrage dufcalpel, plutôt qu’à celui de la nature.
Remarquons fur-tout ic i , que les levres offrent à
la méditation , une ftrutture auffi curiéufe que peu
connue. Couvertes de peau & d’un tiffu graiffeux en
dehors , elles font tapiffées d’une membrane glanduleufe
en dedans ; elles paroiffent de plus avoir
un tiffu fpongieux, qui fe gonfle & fe dégonfle dans
certaines occafions , indépendamment de l’a&ion
mufculaire de leurs portions charnues. Le tiffu qui
forme le bout rouge des levres eft encore plus fin-
gulier ; il ne reffemble en rien au tiffu de la peau,
voifine ; fon épaiffeur eft un amas de mamelons
veloutés, longuets, très-fins, & très-étroitement
collés enfemble ; ce tiffu eft couvert d’une peau
fubtile , qui paroît une continuation réciproque de
l’épiderme, & de la pellicule qui s’étend fur la membrane
glanduleufe de la cavité de la bouche. Ce
tiffu eft d’une extrême fenfibilité, comme le prouve
l’attouchement le plus léger de la barbe d’un épi
d’orge. Cette fenfibilité devient fort incommode ,
quand la levre eft tant foit-peu dépouillée de fa peU
licule épidermique. Enfin, la membrane interne de
Ja levre fupérieure forme une petite bride mitoyenne
au-deffus des premières dents incifives ; on n’en
connoît point l’ufage ; Ruyfch avoit une tête d’enfant
inje&ée, où cette bride étoit double.
Les levres reçoivent leurs nerfs de la cinquième
paire de la moelle allongée, & de la portion dure
du petit nerf fympatique , dont les ramifications
font difperfées amplement fur toutes ces parties,
fans qu’il foit poffiblç d’en fuivre le cours. En un
mot, toute la ftruûure des levres eft fort étonnante,
( a . ƒ .) .
Levres , plaies des ( Çhirurg. ) les plaies des levres
peuvent être faites avec des inftrumens ou tran-
chans, ou émouffés.
Dans les plaies faites par des inftrumens tran-
chans , les maîtres de l’art confeilient, foit que ces
plaies foient longitudinales ou tranfverfales , d’en
faciliter la réunion avec [des emplâtres agglutina-
tifs, & lorfque les plaies font un peu confidéra-
b les, de les faupoudrer avec quelque poudre con-
folidante, telle que celle de farcocolle ou autre préparée
avec la racine de confoude , la gomme adra-
ganthe , & la gomme arabique. Si la plaie eft fi
grande , qu’elle rende tous ces moyens inutiles , il
faut néceffairement en procurer la réunion avec
une future.
Dans les plaies des levres , occafionnées pâ’r des
corps émouffés, par une chute, ou par des armes
à feu ; la première chofe qu’on doit faire , eft de
préparer la plaie à la fuppuration, par quelque onguent
digeftif.; il faut enfuite la déterger & finalement
en réunir les levres, par une emplâtre agglu-
tinatif, ou par la future, comme on la pratique
pour le bec-de-lievre.
Dans toutes plaies des levres , on évitera de parler
, & on n’ufera que d’alimens qui ne demandent
point de maftication. ( Z ) ./ . )
Levre, f. f. ( Botan. ) M. de Tournefort a intro-
troduit en Botanique ce mot de levre , pour exprimer
les découpures recourbées ou relevées des
fleurs en gueule ; car on peut dire que ces découpures
font en quelque maniéré un prolongement
des mâchoires de ces fortes de gueules ; auffi les
Botaniftes ont donné à ces fleurs en général, le
nom de fleurs labiées. Foye[ Fleurs labiées ,
à l’article , F L e u r s des Plantes, Botan. Syll, oeH I Levres , ( Conchyl. ) en latin, orce ; ce font les
bords de la bouche d’une coquille. ( D . J. )
Levre, en Architecture, ÿ. Campane.
Levre de Cheval. ( Marêçh. ) ; c’eft la peau qui
régné fur les bords de la bouche & qui environne
les mâchoires. On dit qu’un cheval s’arme de la levre
, ou fe défend de fes levres , quand il les a fi
groffes, qu’elles couvrent les barres, en ôtent le fen-
timent, & rendent l’appui du mors fourd & pe-
fant. Voye{ Barre.
Toute embouchure dont le canon eft beaucoup
plus large auprès des banquets , qu’à l’endroit de
l’appui , empêche un cheval de s’armer des levres.
F o y e i C a n o n , E m b o u c h u r e , B a n q u e t .
LEVRIERS , f. f. ( Chajf. ) , font chiens à hautes
jambes , qui chaffent de viteffe à l’oeil & non par
l’odorat ; ils ont la tête & la taille déliée , & fort
longue : il y en a de plufieurs efpeces ; les plus nobles
font pour le lievre, & les meilleurs viennent
de France , d’Angleterre & de Turquie ; ils font
très-vifs. Il y a des lévriers à lievres, des lévriers à
loups, & tous les plus grands font pour courre le
loup , le fanglier, le renard & toutes les groffes bêtes
; ils viennent d’Irlande & d’Ecoffe, & on les
appelle lévriers d'attaque, les petits lévriers font pour
courre les lapins.
On appelle auffi lévriers des Ievrons d’Angleterre
qui chaffent aux lapins : on appelle lévriers harpes ,
ceux qui ont les devants & les côtés fort ovales, &
peu de ventre.
Les lévriers gigotès font ceux qui ont les gigots
courts & gros , & les os éloignés.
On les dit lévriers nobles, quand [ils ont la tête
petite & longue , l’encolure longue & déliée, & le
rable large & bienfait. •
On nomme lévriers ouvrés, ceux qui ont le palais
noir.