LANGO.'O&jog. ) nom.qiuslçs-.Grecs & les Italiens
donnent à l’île de Cos cdesnoeciens. Les Turcs
l’appeUept Sttuichis ,Smttÿp m Smbcou : c ett une
des fporades , à 20 milleside la;terre:ferme de Nato-
lie. / ^ ^ ;C o s ,6’ Stan g q iJ- . •
iLaj4GO , •{ Gèogr. ) une 'des .des de 1 Archipel.,
avçc une Ville de même nom vers les côtes de da
Natolie. . , ,
L A N G O N , {Gèogr. ) petite ville ou bourg de
France.en iGafcognc dans ,1e fBazadois , fur ^ G a ronne
, près detCadilUc, à .5 lieues au-deffusde'Bor-
deaux . Long. A 4 ’ '’i '
LANGONE, f-L (Monnaie.) .libra lingomca, nom
d’une mopnoie duixiij. fiecle, qui fe battoit àLangres
■ ; car l’évêque,de.cette ville avoit obtenu de
Çharles leChauye.la permiflion.de battre monnoie,
& ce privilegedui fut confirme par.Charles le Gros,
empereur. Dans des lettres de l’année 1125=5 , on lit
.dix livres d'eßey.&naru, ou .de Langoin.es , C.eft-à-dire
.dix livres d’étienn.es .ou .de langones. Ces etiennes
.étoient des écus de Dijon , .ainfi nommes du nom
.de rlaint -Etienne de. cette ville ., comme les langon&s
ploient ainfi nommées de la ville de Langres. Les
jétiennes & 1 es.lapgones a voient, comme on le voit,
la même valeur.& le meme coursdans le commerce
•dupays. (D . ƒ .)
LAN GOU , f. m. (Hiß-. nat. Bot.) fruit de liled e
Madagafcar , qui relTemble à une noix anguleufe.;
elle croît fur une plante rampante. Les habitans la
mâchent pour fe .noircir les dents , les gencives &
/les leyres, ce qui eft une beauté parmi eux.
LANGOUSTE, f. f. locußa, {Hiß. nat. Iclkyolog.)
animal cruftacée, qui a beaucoup de rapport à l écrevifle
, mais qui eft beaucoup -plus grand , &c. La
langoujle a deux longues cornes placées au-devant
.des yeux., qui font großes ,.raboteufes, garnies d aiguillons
à leur origine & mobiles par quatre jointures
elles diminuent .de grofTeur jufqu’à leur extrémité
qui eft très-menue & pointue. Au-deflous
de ces deux longues cornes, il y en a deux plus
■ courtes, plus petites liftes & divifées par des articulations.
Les yeux font durs comme de la corne,
très-failïans & entourés de piquans ; le front a une
grande pointe , & le dos eft hériffe de pointes plus
petites ; il y a de chaque côté de la bouche un petit
jpié, & de chaque côté du corps un bras terminé
par une pince , ÔC quatre pies ; la queue eft lifte &
compofée de cinq tables , & terminée par cinq nageoires.
La langouße fe fert de fa queue comme d’une
rame, lorfqu’elle nage ; cette partie eft très-forte.
La femelle diffère du mâle en ce qu’elle a le premier
pié fourchu à l’extrémité , & qu’il fe trouve fous fa
queue des naiflances doubles qui foutiennent les
oeufs. Ces animaux ont deux grandes dents placées
une de chaque côté. Les larigçufies fe dépouillent
de leur taie. V y e ç Rond. Hiß. despoiffons, L.XVIII.
LANGOUTI, f. m. terme de relation ; ç’eft, félon
M. de la B.o.u.laye, une petite piece d’étoffe ou de
linge , dont les Indiens fe fervent pour cacher les
parties .qui diftinguent le fexe.
LANGRES, ( Çcog. ) ancienne ville de France,
en Champagne, capitale du Bafligny. Du tems de
Jules Céfâr, elle étoit aufli la métropole du peuple,
appelle Lingones, dont nous parlerons fous ce mot,
& fe no.mmoit Andematunum ou Audumatunum.
Pans le même tems , cette ville appartenoit à la
Celtique , mais elle devint une cité .de la Belgique
fous Augufte , & y demeura jointe jufqu’à ce que
Dioclétien la rendit à la Lyonnojfe.
Langres , comme tant d’autres villes de France, a
été expofée à diverfes révolutions. Elle fut prife
& brûlée dans le paffage d’Atila , fe rétablit &
éprouva le même fo r t , lors de l’irruption desVan-
éales , qui ipaffaçrerent.S. Didier fon évêque l’an de
J.C.407. Après que les Barbares eurent envahi l’empire
romain, Langres tomba fous le pouvoir des Bourguignons,
& continua défaire partie de ce royaume
fous les Francs, vainqueurs des Bourguignons. Elle
échut à Charles le chauve par le,partage des enfans
de Louis,le débonnaire. Elle eut enfuite fes comtes
particuliers jufqu’à ce qu’Hugues III. duc de Bourgogne,
ayant acquis ce comté;d’Henri duc de Bar,
le donna, vers.l’an 1 1 7 9 , à Gautier fon oncle, évêque
de Langres , en échange du. domaine de Dijon ;
dedans .la fuite , le roi Louis VII. érigea ce comté
en duché , .en annexant la ville à.la couronne.
C ’eft de sc.ette maniéré que les .évêques de Langres
réunirent Langres au domaine de leur églife ,
& devinrent très-puiflans en qualité de Teigneurs
féodaux, dans toute l’ étendue de leur diocefe. Odon,
comte :de Nevers & de Champagne, leur fit hommage
pour le comté de Tonnerre ; & cet hommage
leur fut renouvelle par Marguerite, reine de Suede
& femme du roi Charles. Les rois de Navarre,, les
ducs de Bourgogne pour leurs terres de la montagne,
& les,comtes de Champagne pour plufieurs villes &
feigneuries fe virent aufti leurs feudataires , de forte
qu’ils comptoient parmi leurs vaflaux non feulement
des ducs , mais encore des rois.
Il n’eft donc pas étonnant que l’évêque de Lan-
grès art obtenu de Charles le chauve le droit dé
battre monnoie , & que.ee privilège lui ait été confirmé
parÇharles le gros. Enfin, quoique la face des
affaires .ait bien changé , ces prélats ont toujours eu
l’honneur,, depuis Philtp.pes le .bel, d’être ducs &
pairs de France , jufqu’à nos jours. L’év-êque de
Langres eft refté , comme autrefois , fuffragarit dë
l’archevêché de'Lyon. Son d iocefe, qui comprend
la ville de Tonnerre, eft en tout compofé de cent
quarante-cinq cures fous Æx archidiacres.
Venons aux antiquités .de la ville de Langres, qui
nous .intérefiènt plus que l’évêché. Lorfqu’on tra-
vailloit dans cette v ille , en 1670, -1671 & 1672, à
faire des chemins couverts fur la contrefcarpe , on
y trouva trente-fix pièces curieufes , confiftant en
ftatues , pyramides , piédeftaux, vafes , tombeaux,
urnes & antres .antiquités romaines , qui pafferent
entre les mains de M. Colbert.
On a encore trouvé depuis, en fouillant les terres
voifines,quantité de médailles antiques, d’o r , d’argent
, & de bronze ; plufieurs vafes & inftrumens
qu’on employoit dans les facrifices, comme un couteau
de cuivre, fervant à écorcher les viélimes ; un
autre couteau, appelléfecefpita, fervant à les égorger
; un chauderon, pour en contenir les entrailles ;
deux paterres, pour en recevoir le fang j deux pré-
féricule.s ; un manche d’afperfoir , pour jetter l’eau
luftrale ; une boëte couverte pour l’encens ; trois
petites cueilleres d’argent pour le prendre ; deux
coins ; & un morceau de fuccin jaune, fubftanee
qui entroit, comme à préfent, dans les parfums.
Enfin , oq a trouve à Langres ou dans fon voifi-
nage, pendant les deux derniers fiecles , plufieurs
i.nfcriptions antiques, bas-reliefs, ftatues, fragmens
de colonnes, ruines d’édifices, & autres moniimens
propres à illuftrer l’hiftoire de cette ville. Dans le
nombre de ceux qui y fubfiftent encore , les uns
font enchâfles d’elpace en efpace dans le corps des
murs, qui lui tiennent lieu.de remparts ; les autres
fe voient dans des jardins particuliers, & dans des
villages circonvoifins. Il y en a même que certaines
familles regardent comme le palladium de leurs
maifons.
Mais comme le fort de la plupart de ces morceaux
antiques eft d’être enlevés de leur pays natal
, s’il eft permis de fe fervir de ce terme, pour
aller groffir le recueil qu’en font les curieux étrangers
f les magjftrats de la ville de Langres fe font
depuis
•depuis long-îems précautionnés contre ces pertes ,
en marquant dans les regiftres publics nort-feule-
.jïient l’epoque Si les circonilanccs de tontes les
decouvertes, maisencore en y ajoutant le deffein
des bas-reliefs & des.ftatues, 8c la copie desinferip-
tions qu’on a fucceffivement déterrées. Un pareil
plan deyroit être fuivi dans toutes les villes de l’Ëu-
ro p e , qui fe vantent de quelque antiquité, ou qui
peuvent tirer quelque avantage de ces fortes de mo-
nu mens.
Gruter , Reynefius , le P. Vignier jéfuite, &
Gautherot dans fon hiftoire de la ville de Langres,
qu il a intitulé , VAnajlaft de Langres, tirée du tombeau
de fon antiquité, ont, à la vérité, raflembléplu-
fieurs inferiptions de cette ville , mais ils ne les ont
pas toujours lues ni rapportées avec exa&itude ; &
pour Gautherot en particulier, fes recherches font
aufli mal digérées que peu judicieufes.
L’academie royale des belles-lettres de Paris a
expliqué quelques-unes des inferiptions, dont nous
parlons , dans le tome V. de fon hiftoire , & cela
d apr,? rAdes copies fîdeles qu’elle en a reçues de
M; l’évêque de Langres. On defireroit feulement
qu’elle eût étendu fes explications fur un plus grand
nombre de monumens de cette cité.
En effet , une de ces inferiptions nous apprend
qu il y eut dans cette ville une colonie romaine j
une autre nous confirme ce que Céfar dit de la vénération
que les Gaulois avoient pour Pluton, & de
leur ufage de compter par nuits, au lieu de compter
par jours ; une troifieme nous inftruit qu’il y a eu
pendant long-tems dans cette ville un théâtre public
, & par conlëquent des fpeftacles réglés ; une
quatrième nous fait connoître que la famille des
Jules avoit de grandes pofleffions à Langres, ou aux
environs ; une cinquième nous certifie qu’il partoit
de cette capitale des peuples de la Gaule celtique,
appelles Lingones, beaucoup de chemins pavés, &
confiants en forme de levées , qui conduifoient à
L y o n , à T o u l, à Befançon , pour aller de celle-ci
aux Alpes. D e tels monumens ne font pas indignes
d ’être obfervés ; mais il faut dire un mot de Ia°po-
fition fe-Langres.
Elle eft fituée fur une haute montagne , près de
la Marne, aux confins des deux Bourgognes , à 14
lieues N. O. de Dijon , 25 S. E. de T ro y es, 40 S. E.
de Reims, 63 N. E. de Pans. Long, 'fuiyant Calîi-
n i , 2 zd. 5 i‘ . 3 o". lat. 47. St.
Julius Sabinus , fi connu par fa révolté contre
Vefpafien , & plus encore par la beauté, le cou-
ra g e , la tendrefle , la fidelité & l’amour conjugal
de fa femme Epponina, étoit natif de Langres. Il
faut lire dans les Mémoires de l'acad. des infc.t. IX . j
les aventures également fingulieres & attendriflan-
tes de cette illuftre dame & de fon mari. M. Secoufle
en a tiré toute l’hiftoife’de Tacite & de Plutarque ;
c ’eft un des plus beaux môrceaux de celle des Gaules
, par les exemples de vertus qu’elle préfente, &
par la fingulariré des évenemens. Il a été écrit ce
morceau peu de tems après îa mort tragique de Sabinus
& d Epponina, par les deux anciens auteurs
que nous venons de nommer, par Tacite, Hifl. I. IV.
n°. SS. & par Plutarque, In amator , p .y y o . leur
témoignage, dont on prife la fidélité , ne doit laiflèr
aucun doute fur les circonftances mêmes qui paroif-
fent les plus extraordinaires.
Langres'moderne a produit plufieurs gens de lettres
célébrés , & tous heureufement ne font pas
morts ; mais je n’en nommerai qu’un feul du fiecle
pafle , M. Barbier d’Aucourt, parce que c’eft un
des meilleurs fujets que l’academie francoife ait jamais
eu. 1
Barbier d’Aucourt {Jean) étoit d’une famille pau-
y r e ,qm ne put lui donner aucun feçours pour fes
Lomé IX ,
etudes ; mais fon génie & fon application y fup-
pleerent. Il eft connu par fes malheurs, par l'a
detente du nommé le Brun , aceufé fauffement
d avoir aflaffiné la dame Mazel, dont il étoit do-
meltique , & par les fendmens de Clèanthe fur les
entretiens L A rifle & L Eugene , critique vive , ingé*
meufe, delicate &folide ; le P. Bouhours tenta d e
a faire Supprimer, & fes démarches en multipliercn c
les éditions. Barbier d’Aucourt fut ami de Mrs de
Port ro ya l, & compofa plufieurs écrits contre les
Jeluites qu il ha Mbit. Il mourut fort pauvre en
I®94 » dans fa 53e année. « Ma confolation (dit-il
aux deputes de l’academie, qui vinrent le vifiter
ans la clêrtiiere maladie, & qui lui parurent atten-
ns de le trouver fi mal lo gé , ) « ma confolation
» repeta-t-il, & ma très-grande confolation c’eft
» que je ne laifle point d’héritiers de ma mifere ».
LANGUE, f. f. ( Anatom. ) corps charnu , moi*
le t , capable d’une infinité de mouvemens , fitué
dans la cavité de la bouche.
La langut y-occupé oa devinti l'intervalle de
t°ut.e; l arcade du bord alvéolaire de .la mâchoire
inferieure ■ & è'meinre qu’elle s’étend en arriéré ,
elle y devient plus: épaiffe & plus large.
On la diftingue en bafe , en pointe , en face fu-
perieure qu on nomme lt dejjus , en face inférieure
qu on appelle deffous, & en portions latérales ou
bords.
, en.eft la Partie poftérieure, & la plus
epaifie ; la pointe en eft la partie antérieure & la
plus mince ; la face fupérieure eft une convexité
plate, divifée par une ligne enfoncée fuperficielle-
ment, appellee ligne médiane de la langue ; les bords
ou cotes font plus minces que lerefte , & un peu
arrondis^, de même que la pointe ; la face inférieure
n’eft que depuis la moitié de la longueur de la
langue jufqu’à fa pointe.
La langue eft étroitement attachée par fa bafe à :
1 os hyoïde, qui l’eft aufli au larynx & au pharynx ;
elle eft attachée par-devant le long de fa face inférieure
par un ligament membraneux, appellé 1 z frein.
ouA^* i enfin elle eft attachée à la mâchoire inférieure
, & aux apophyfes ftyloïdes des os temporaux
au moyen de fes mufcles.
La membrane , qui recouvre la langue & qui eft
continue à celle qui revêt toute la bouche, eft par-
femée le long de fa face fupérieure de plufieurs
eminences que l’on nomme les mamelons de la langue
, & que 1 on regarde communément comme l’ex-
tremité des nerfs qui fe diftribuent à cette partie ^
cependant il y en a qui paroiflent plutôt glanduleux
que nerveux ; tels font ceux qui fe remarquent à la
bafe de la langue, & qui font les plus confidérables
par leur volume ; ils ont la figure de petits champignons
, & font logés dans les fofîèttes fuperficiel-
les. M.Winflow les regarde comme autant de glandes
fahvaires.
^ Les féconds mamelons font beaucoup plus pe--
tits , peu convexes , & criblés de plufieurs trous ;
ils occupent la partie fupérieure, antérieure, & fur-
tout la pointe de la langue ; ce font des efpeces de
gaines percées , dans lefquelles fe trouvent les hou-
pes nerveufes qui(conûituent l’organe du goût.
Les mamelons de la troifieme efpece font for-
mes par de petits cônes très-pointus , femes parmi
les autres mamelons ; mais on ne les apperçoit pas
dans la furface latérale inférieure de la langue.
Toutes ces diverfes efpeces de mamelons font
affermies par deux membranes ; la premiere eft cette
membrane très-fine, qui tapiflè'la bouche entière ;
fous cette membrane eft une enveloppe particiv*
here à la langue , dont le tiflu eft plus ferré. Quand
on l’enleve, elle paroît comme un crible , parce
qu elle eft arrachée de la circonférence des ma-
I i