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prétoire, qui contenoit deux cens piés en quarré, &
qui étoit pôle au haut du milieu de la largeur du
camp.
A gauche 8c à droite du logement du conful, il y
a voit deux places, l’une celle du quefteur, 8c l ’autre
celle du marché. Tout autour étoient logés les
quatre cens chevaux 8c les feize cens trente hommes
de pié , que le conful tiroit des deux légions des
alliés. Les volontaires fe trouvoient auffi logés dans
cette enceinte; 8c de plus, il y avoit toûjours des
logemtns réfervés pour les extraordinaires d’infanterie
8c de cavalerie qui pouvoient furvenir.
On laiffoit tout-au-tour des logemtns du camp un
efpace de deux cens piés ; au bout de cet efpace,
on faifoit le retranchement, dont le foffé étoit plus
ou moins large ou profond, 8c le rempart plus bas
ou plus haut, félon l’appréhenfion que l’on avoit de
l’ennemi.
Enfin , il faut remarquer que l’infanterie logeoit
toujours le plus près des retranchemens, étant faite
pour les defendre, 8c pour couvrir la cavalerie.
Mais le plan donné par M. de Rohan d’un camp des
Romains, rendra ce détail beaucoup plus palpable.
Campement d'une armée romaine compofèe de 16800 hommes de pié , & de 1800 chevaux, contenant en quarré
2016 piés &• un tiers de pié.
Porte du Prétoire extraordinaire, 2016 7.
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Porte Décumene, 2016~.
A , Prétoire.
B , Pavillon des tribuns.
C , Grande rue entre les pavillons des tribuns 8c
le logement des légions.
D y Logement de la cavalerie romaine.
E , Logement des triaires.
F 9 Logement des princes.
G , Logement des haftaires.
H y Logement de la cavalerie des alliés.
ƒ , Logement de l’infanterie des alliés.
L , Rue de l’infanterie des alliés.
M , Rue entre les princes 8c les triaires.
N y Rue entre les haftaires 8c les alliés.
O y Efpace entre les logemens 8c le retranchement.
P , Rue Quintaine.
(2 > Place du marché.
R , Place du quefteur.
S , Logement des volontaires.
T y Logement de la cavalerie, que le conful a tirée
des légions des alliés , pour être près de fa per-
fonne.
Vy Logement de l’infanterie que le conful a tirée
des alliés, pour être près de fa perfonne.
X y Logement de la cavalerie extraordinaire qui
pouvoit furvenir.
T , Logement de l’infanterie extraordinaire qui
pouvoit furvenir.
Z y Pavillon des préfets des alliés,
6* , Logement des armes.
8 y Logement des machines.
+ , Logement des vivres,
a , Logement des habits.
Lorfque
L O G Lo-ltiue lés armées dû conful étoient cbmp'oféès
m m m m a t» légions i on les logeoit également
dans le même ordre, à côté lès unes des autres, en-
forte que le camp formoit alors un quarré long P
quand les deux armées des confulsfe joignoient &
ne compofoient qu’un camp, il occupait la placé
des deux quartés I quelquefois voifins, quelquefois
féparés I félon que le terrein le permettent. Les tentes
de'l'armée furent faites de peaux de bêtes, jnfqu’au
tems de Céfar. . . . , ..
Quand l’armée approchoit du camp qui lui ctoit
deftiné d’avance, on marquoit premièrement le lieu
du logement du conful avec une banderole blanche,
& on diffinguoit fon logement des autres par une
banderole rouge; enfuite avec une fécondé‘bander
rôle rouge différenciée, on marquoit les logement des
tribuns On féparôit&on diffinguoit le logement des
troupes des légions par une troifieme banderole
rouge, différente des deux autres: apres cela on
repartiffoit la diftribution générale du terrein, favoir
tant pour la cavalerie, tant pour l’infanterie, ce
qui fe marquoit avec dès banderoles d autres couleurs;
enfin on fübdivifoit cette diftribution géne-
raie en diftributions particulières, pour les , logement
de chacun, ce qui fe traçoit unuorinement
èc promptement avec le cordeau, parce qu on ne
changeoit jamais les mefures ni la forme du camp.
Les logement de tout le monde fe trouvant atnfi
réglés, arrangés, difpofés d’une maniéré invariable ;
â f arrivée de l’armée, toutes lès troupes qui la com-
pofoient reconnoiffoient fi bien la place de leurs
domiciles, par les differentes banderoles 8c autres
marques, que chacun fe rendoit à fon logement fans
peine, fans confufion & fans erreur : ce ferait donc,
ajoute P olybe, être bien indifférent fur les chofes
les plus curieufes, que de ne vouloir pas fe donner
la peine d’apprendre une méthode fi digne d etre
connue. ( D .J . ) I , . , ,, .
Logement , ( Art milit.) c’eft dans 1 attaque des
places une efpece de tranchée, ou plutôt de retranchement
que l’on fait à découvert dans un ouvrage
dont on vient de chaffer l’ennemi, afin de s y maintenir
dans fes attaques, & de fe couvrir du feu des
ouvrages voifins qui le défendent.
.Les logemtns fe font avec des gabions, des f a i l lies
, des facs à terre ,6 *«
Le logement du chemin couvert eft la tranchée ou
le retranchement que l’on forme fur le haut du glacis
après en avoir chaffé l’ennemi. On y conftruit
beaucoup de traverfes tournantes pour fe couvrir
de l’enfilade. Voyeç T raverses tournantes.
Voye{ auffi. A T T A Q U E du chemin couvert.
On fait de pareils logemens dans la demi-lune &
dans tous les différens ouvrages dont on a chaffé
l’ennemi. V. PL X V I I . de Fortification, le logement
du chemin couvert, celui de la demi-lune G du front
de l’attaque, 8c des battions A & B du même front.
Loger, {Art milit.') ancien terme qui, dans
l’art militaire veut dire camper. M. de Turenne s’en
ièrt fouvent dans fes mémoires: ainfi loger une armée
, c’eft la faire camper, 8c la faire déloger, c’eft
la faire décamper. Voyei Camper.
LO GH, ( Géog.) c’eft ainfi que I on appelle un lac
cnEcoffe, où il s’en trouve en affez grand nombre.
Voici le nom des plus remarquables ; logh-Avkeg,
logh-Attya, logh-Dina rt, /ogA - Kennerim , logh-
Leffan , logh- L e v in , logh- L o g h , logh- Lomond,
logh- Loyol, logh - Meaty, logh - Navern, logh-Neis,
/ogA-Rennach,/og/i-Sinn,8c/ogA-Tay. Quelquesuns
de ces lacs font des golphes que la mer a formés
infenfiblement. Les cartes françoifes difent, le
lac de Sinn, le lac d e T a y , &c. mais les cartes étrangères
confervent les noms confacrés dans chaque
ya y s , 8c cette méthode eft préférable. {D . J.)
Tome IX»
L O G 637
LÔ GIA , ï Géog. anc, !) riviere d’Hibernie , félon
Ptolomée, liv. II. chap. ij. c’eft-à-dire de l’Irlande ;
Carttden croit que c’eft Logh-Foylc, efpece de gol-
phe dans la province d’Ulfter, au comté de Lon-
donderi , qui fe décharge dans l’Océan chalcédo-
nien. (D .J . )
LO GIQUE , f. f. ( Phïlol.) la logique eft l’art dé
penfer ju fte, ou de faire un ufage convenable dé
nos facultés rationnelles, eh définiffant; en divi-
fant, 8c en raifonnant. Ce mot eft dérivé de xoyoç ;
terme grec, qui rendu en latin eft la même chofe
quefermo , 8c en françois que difeours; parce que
la penfée n’eft autre chofe qu’une efpece de difeours
intérieur 8c mental, dans lequel l’efprit converfé
avec lui-meme.
La logique fe nomme fouvent dialectique, 8c quelquefois
aufli l'art canonique, comme étant un canon
ou une réglé pour nous diriger dans nos raifonné*
mens.
Comme pour penfer jufte il eft néceffaire de bien
appercevoir, de bien juger, de bien difeourir, 8c
de lier méthodiquement fes idées ; il fuit de -là que
l’appréhenfion où perception , le jugement, le difeours
8c la méthode deviennent les quatre articles
fondamentaux de cet art. C ’eft de nos réflexions fur
ces quatre opérations de l’efprit que fe forme la
logique.
Le lord Bacon tire la divifion de la logique en qua-
I tre parties, des quatre fins qu’on s’y propofe ; car
un homme raifonne, ou pour trouver ce qu’il cherche
, ou pour raifonner de ce qu’il a trouvé , ou
pour retenir ce qu’il a jugé, ou pour enfeigner aux
autres ce qu’il a retenu : de -là naiffent autant dé
branches de l’art de raifonner, favoir l’art de la
recherche ou de l’invention, l’art de l’examen ou
du jugement, l’art de retenir ou de la mémoire,
l’art de l’élocution ou de s’énoncer.
Comme on. a fait un grand abus de la logique,
elle eft tombée maintenant dans une efpece de dif-
crédit. Les écoles l’ont tant furchargée de termes 8c
de phràfes barbares, elles l’ont tellement noyée dans
de feches 8c de vaines fubtilités, qu’elle femble un
art, qui a plutôt pour but d’exercer l’efprit dans
des querelles 8c des difputes, que de l’aider à penfer
jufte. Il eft vrai que dans fon origine c’étoit plutôt
l’art de pointiller que celui de raifonner ; les Grecs
parmi lefquels elle a commencé étant une nation
qui fe piquoit d’avoir le talent de parler dans lé
moment, 8c de favoir foutenir les deux faces d’un
même fentiment ; de-là leurs dialeâiciens, poux
avoir toûjours des armes au befoin, inventèrent je
ne fais quel affemblage de mots 8c de termes, propres
à la contention 8c à la difpute, plùtôt que des
réglés 8c des raifons qui puffent y être d’un ufage
réel. . ,
La logique n’etoit alors qu un art de mots, qui
n’avoient fouvent aucun fens, mais qui étoient mer-
veilleufement propres à cacher l’ignorance, au-lieù
de perfeftionner le jugement, à fe jouer de la rai-
fon plùtôt qu’ à la fortifier, 8c à défigurer la vérité
plùtôt qu’à l’éclaircir. On prétend que les fonde-
mens en ont été jettés par Zénori d’Elée, qui fieu-
riffoit vers l’an 400 avant Notre-Seigneur. Les Pen-
patéticiens 8c les Stoïciens avoient prodigieusement
bâti fur fes fondemens, mais leur édifice enorme
n’avoit que très-peu de folidité. Diogene Laerce
donne dans la vie de Zenon un abrège de la dialectique
ftoicienne, où il y a bien des chimères 8c des
fubtilités inutiles à la perfeaion du raifonnement.
On fait ce que fe proposent les anciens Sophiites,
c’étoit de ne jamais demeurer court, 8c de loutemr
le pour 8c le contre avec une égale facilité fur toutes
fortes de fujets. Ils trouvèrent donc dans la dialec-
tiaue des reffourcés immenfes pour ce beau talent,
| H M Mmm