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fera la vertu. Les idées qu’ils ont de la divinité ne
les empêchent point de rendre tout leur culte à des
efprits ou revenans qu’ils nomment Jannanins, &
qui , félon eu x , habitent les tombeaux. C ’eft à
eux que ces negres ont recours dans leurs maux ;
ils leur font des offrandes & des facrifîces ; ils les
confultent fur l’avenir, & chaque village a un lieu
où l’on honore le Jannaniti tutelaire : les femmes ,
les enfans, & les efclaves font exclus de fon
temple.
K A N SA K I , ( Géog. ) ville du Japon compofée
d’environ fept cent maifons.
KANTERKAAS , f. m. ( Commerce. ) efpece
de fromages de Hollande ; il y en a de blancs & de
verds, de ronds & d’autres formes. On met ordinairement
dans les blancs de la graine de cumin, ce
qui en releve le goût ; mais alors ils ne font plus
réputés kanterkaas, & ne payent de fortie que deux
fols le cent.
KANU N , fub. mafe. ( Hiß. mod. ) on nomme
ainfi parmi les Ruffes le repas que ces peuples font
tous les ans fur les tombeaux de leurs parens. Ka-
nun lignifie aufli la veille d’une grande fête. Ce
jour-là l ’ancien de l’égiife en Ruffie & en Sibérie,
brafl'e de la bierre pour fa communauté, & la donne
gratuitement à ceux qui lui ont donné généreufe-
ment à la quête qu’il eft dans l’ufage de faire auparavant.
Les Sibériens chrétiens croient ne pouvoir
fe difpenfer de s’enivrer dans ces fortes d’occafions;
& ceux qui font payens ne laiffent pas de fe joindre
à eux dans cet aûe de dévotion. Voye^ Gme-
lin , voyage de Sibérie.
KANUNI, f. m. ( Hiß. mod. ) nom de deux
mois différens chez les Turcs. Le kanuni achir eft
le mois de Janvier, & le kanuni eveî eft le mois de
Décembre. Achir lignifie poßerieur, & e v e l, premier.
KAOCH EU, ( Géog.) ville de la Chine, fep-
tieme métropole de la province de Quanton ; elle
eft dans un terroir où fe trouvent beaucoup de
paons, de vautours excellens pour la chaffe, & de
belles carrières de marbre. Long-, 12g. lat. 22. 23. mm KAOLIN, f. m. ( Hiß. nat. Minéral. ) c ’eft ainfi
que les Chinois nomment une fubftance terreufe
blanche ou jaunâtre; elle eft en poudre, entremêlée
de particules brillantes de talc ou de mica, &
l’on y trouve des petits fragmens de quartz ou de
caillou. Cette terre jointe avec le petuntfe, forme
la pâte ou compofition dont fe fait la porcelaine
de la Chine ; mais on commence par laver le kaolin
pour en féparer les matières étrangères, tal-
queufes & quartzeufes qui font mêlées avec lu i,
& qui le rendroient peu propre à faire de la porcelaine.
Voy.e[- Porcelaine.
Il fe trouve une terre tout-à-fait femblable au
kaolin des Chinois, & qui a les mêmes propriétés,
aux environs d’Alençon , & dans plufieurs autres
endroits de la France ; les Anglois en emploient
aufli dans leur porcelaine de Chelfea ; mais on ne
fait d’où ils la tirent : ce qu’il y a de certain, c’eft
qu’on a trouvé une charge très-confidérable de
kaolin, fur un vaiffeau qui fut pris fur eux pendant
la derniere guerre.
M. deReaumur, dans les Mémoires de l'académie
royale des Sciences, année t j x y , paroît croire que
le kaolin eft une fubftance talqueufe, & a fait différentes
expériences, pour voir fi les différens talcs
du royaume pourroient y fuppléer ; mais la matière
talqueufe qui fe trouve mêlée avec le kaolin , ne
peut point être regardée comme la partie qui le
rend propre à faire de la porcelaine, attendu que
toutes les pierres talqueufes réfiftent au feu, & ne
font point fufceptibles du dégré de fufibilité con-
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venable pour prendre corps & faire line pâte
folide.
Les endroits où le kaolin fe trouve en France,
les différentes parties qui le compofent, donnent
lieu de conjecturer avec beaucoup de vraiflem-
blance, que cette terre eft formée par la deftruc-
tion ou la décompofition d’une efpece de roche ou
de faux granit, qui fe trouve en beaucoup de pays,
& qui eft compofé d’un fpath calcaire & rhomboidal
, formé par l’affemblage de plufieurs feuillets
, de particules de quartz ou de caillou, & de
paillettes de talc. C’eft le fpath qui forme feul la
terre propre à la porcelaine ; les deux autres fub-
ftances y nuiroient ; c’eft pourquoi on les en dégage.
Voye^ Porcelaine*
Les Chinois préparent le kaolin avant que de
s’en fervir pour faire dé la porcelaine : il y a lieu
de croire qu’ils le dégagent en le lavant, des particules
de quartz avec lefquelles il eft mêlé ; ils en
forment enfuite des efpeces de pains & de bri-
q n e s .( -* )
KAOUANNE, ( Hiß. nat. ) T ortue.
KA PI, f, f. (.Hiß. mod. ) terme qui dans les pays
orientaux lignifie porte.
On appelle en Perfe la principale porte par où
on entre chez le ro i, alla kapi, c’eft-à-dire porte de
Dieu. Delà vient que l’on donne au premier officier
qui commande aux portes du palais du grand-fei-,
gneur le nom de kapighi pachi. Voye£ Capigi.
KAPIGILAR KEAJASSI, { .m.(Hiß. mod.) colonel
ou général des gardes du grand-feigneur.
Il fait à la porte l’office de maître des cérémonies
& d’introduôeur de tous ceux qui vont à l’audience
du fultan. Cet emploi eft fort lucratif par les com-
mifîions dont le charge le prince & par les préfens
qu’il reçoit d’ailleurs. Il porte dans fa fonftion une
vefte de brocard à fleurs d’o r , fourrée de zibelines,
le gros turban comme les vifirs, & une canne à
pomme d’argent. C ’eft lui qui remet au grand-vifir
les ordres de fa hauteffe. Il commande aux capigis
& aux capigis bachis, c’eft-à-dire aux portiers &
aux chefs des portiers. Guer. moeurs des Turcs y
töm. II.
K A P O C K , voyei C apuck.
KAPOS W A R , ( Géogr. ) fortereffe de la baffe-
Hongrie, ainfi nommée de la riviere de Kapos, qui
l’arrofe à 12 lieues de Tolna. Long. 3 6 . 38. latit.
4 6 . 28. (D . J . )
K A P TU R , ( Hiß. mod. ) nom qu’on donne en
Pologne dans le tems d’un interrègne pendant la
diète convoquée pour l’éleéfion d’un roi, à une com-
miflion établie contre ceux qui s’aviferoient de troubler
la tranquillité publique. Elle eft compofée de
19 des personnes les plus conftituées en dignité du
royaume, & juge en dernier reffort des affaires criminelles.
Hubner, diclionn. géogr.
K.ARA-ANGOLAM, f. m .(Bot. exot.) grand arbre
qui croît dans plufieurs contrées du Malabar , & qui
porte en même tems, feuille, fleur, & fruit fem-
blables à la pêche, mais extrêmement chaud, & rarement
bon à manger. Koye^-en la defeription dans
Y Hort. Malabar. ( D . J. )
KARABÉ, f. xa.(Hiß. nat. Minéral.) quelques na-
turaliftes nomment karabé de Sodome la fubftance inflammable
& bitumineufe que l’on nomme plus communément
afphalte ou poix minérale, qui fe trouve
fur-tout nageante à la furface des eaux du lac de Sodome
en Judée. Voye^ Bitume & Asphalte. On
donne aufli quelquefois le nom de karabé au fuccin
ou ambre jaune. (—)
K arabé , ( Hiß. nat. ) voye^ Ambre jaune.
K a rab é , ( Chimie & Mat. méd. ) voye^ SUCCIN.’
K a rab é , (fyrop de ) voye^ la fin de l’art. fuccin,
Chimie & Mat, Méd. .
* KARAK
A R i n
K Â R A -G R O C H E , f. f. (.Commerce. ) nom de
la richedalle d’Allemagne à Conftantinople. Elle y
eft reçue fur le pié de l’écu de France de feixante
fols, ou pour quatrevingts afpres de bon aloi 9 ou
pour fixvingts dé mauvais. -
: KARAHe ,F. tn.(Hifi. nat. )fuc qui fe tiré d’un arbre
nommé afati'dranto ; les habitàns de l’ifle de Madagascar
le fbnt épaifllr aprësy avoir joint du verd-
de-gris, & ils s’en fervent comme d’une encre pour
écrire ; elle ëft aufli noire que celle d’Europe. Leurs
plumes font des morceaux de bambôiu
KARAHISAR, ( Géog. ) ville détruire de laN a -
tolië , qui eft , félon Paul Lucas, dans fon voyage
dè l’Afiô mineure, l’ancienne capitale de la Cappa-
tfo'èc. L’on y voit par tout, ajoute-t-il, des ruines
de temples,de palais, où les colomnes, les pié-def-
taüx t les corniches, les pièces de marbre avoient
été prodiguées* ( D . J. )
KAR AKATlZ.A,fi f. (Hifi. nat.) nom que lesTurcs
ckiTartarés dêiUiërit à une efpece d’étoilè de mer'
ou de zoophÿté qui fe trouve dans le pont Euxin. Il
eft cartilagineux ayant huit pointes, les Grecs s’en
nourriffent dans leurs tems de jeûnes qui font très-
rigoureüx. Voye^ uicla phyjïco-’medica nat. curioforum9
tom. IX.pag. 33$ & fuiv.
‘ K ARASER A ,- ( Géog. ) grande ville d’A fie, dont
on nè voit plus que les ruines, dans la Méfopotamie,
fur la route d’OUrs à Moflirl.- Tavernier fait un détail
des ruines de cette ville dans fon voyage de
Pérfe, liv. II. chap. iv. ( D . J . )
KARAT* f. m. ( Commerce.) eft le nom de poids
qui a été jugé propre poüf-expfiraer le titre & la
bonté de l’or ; il fç divife ert demi, en quarts, en
huitièmes, en féiziemes, en trente-deuxiemes.
Lé karat fë prend en plufieurs fens.
.i®. Le karat eft lé vingt-quatrième degré de fa
Monté.
- 20. Le kàrat dë prix c ’eft là vingt-quatrième partie
de la valeur dû marc d’or fin.
30. Le karat ou poids ; il ne pëfe quô quatre grains,
iftais chaque grain fe divife en demi, quarts 9 huitièmes
, &c.. c’eft fur ce pié qu’on dénne le prix aux
pierres précieufes & aux perles.
Le denièr pfefe 24 grains.
K A R A T A , que d’autres appellent GARAGUA-
T À MAC A , f. m. (Hijl. nat.) eft une efpece d’aloës
qui croît enAmériquè, & des feuilles duquel on tire
en lés fàifârtt bouillir un fil quiéft excellent pour faire
de la toile, des filets pour la pêche, &c. Sa racine
ou fes feuilles broyées ou jettéës dans la riviere,
étôurdifférit fi fort les poiffohs qu’on peut le prendre
aifément avec la main. Sa tige quand elle eft
Brûlée tient lieu de meche, & quand on la frotte
firdemeht contre un bois plus dur, elle s’enflamme
& fe cônfltme.
K A R A TA S,f. m. ( Bot.) genre de plante à fleur
monopétale en entonnoir, bien découpée & tenant
au calice qui dévient dans la fuite un fruit conique
charnu, couvert d’une mëmbrane fendue en quatre
parties, & divifé en deux loges remplies de féniëh-
ces oblogues. Plumier.
Le kardtas eft un ananas fauvage qu’il faut eara-
élérifer. Sa fleur eft tubuleufe & en cloche, dont la
circonférence fe divife en trois fegmëns. Du calice
s’élève lé piftil\ planté comme uh clou datis la
partie reculée de la fleur ; ce piftil dégénefe en un
fruit chalrnu prefque conique , & divifé par dës:
membranéi ërt trois cellules > pleihès dé graines
ôblbttguës. '
Le P. Plumier s’eft trompé en caraftérifanf cette
plante, qui du refte eft très-commune aux Indes
orientales. Les Anglois font entrer quelquefois dans
leur punch le fuc du fruit, parce qu’il eft acide &
piquant. Ôn en tire un vin très-fort, mais qui n^ft
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pas de gardé ; ce fruit ne parvient point à maturité
dans nos climats modérés; & quand il pourroit
mûrir, fon açreté eft fi grande que nous en ferions
peu de ca s, car il emporte la peau de la bouche de
ceux qui en niahgent. ( D . J .)
KARBITZ iX Géog.) ville de Bohème, dans le
cercle de Leitmeritz, à une lieue de Tæplitz.
KARBUS , f. m. ( Hiß nat. Botan. ) c*eft le nom
qu’on donne dans le pays de Karafme & chez les
Tartares Usbecs, à une efpece de melons d’eau,
dont les voyageurs vantent beaucoup la bonté. Ils
font verds & liffes à l’extérieur, mais à l’intérieur
ilsforit d’un rouge plus v i f que . les melons ordinaires
: cependant il y en a qui font blancs intérieurement
, mais ces derniers ne font point les meilleurs.
La grairçe de ces melons eft toute noire & ronde, la
peau eh eft dure ; le goût eft délicieux, & l’on peur
en manger une grande quantité fans aucun danger.
Ce fruit fé côhfèrve pendant très- longtems, pour
cet effet on le cueille avant d’être mûr. On en transporte
une grande quantité d’Aftracan jufqu’à Pétèrf-
bourg où-l’on en mange jufqu’a» céeur dé l’hiver.
KARDEL ou QUARTÉEL, en françois QUAR-
T Â U T j fi nu ( Commerce. ) c ’eft une efpece de futaille
ou de toniïeau, dans lequel les pêcheurs de
baleine mettent le lard de ce poiffon. Ges fortes de
kardels contiennent jufqu’à foixante & foixante-qua-
tre gallons. d’Angleterre, à prendre le gallon fur le
pié de quatre pintes de Paris. Kardel fe dit auffi des
petits quartaux dans lefquels ôn met les huiles de
poiffon, particulièrement à Hambourg, & fur toute
la riviere d’Elbè, il eft d’environ 128 pintes de Paris.
Voye{ G a l l o n & P i n t e . Diclionn. du commer,
KARESMA , f. m. ( Hiß. des voyages. ) forte
d’hôtellerie commune en Pologne. Le karefma eft un
vafte bâtiment de terre graffe & de bois, çonftruit
fur les grands chemins de Pologne pour héberger
les paffans.
Ges bâriftiens font compofés d’une vafle & large
écurie à deux rangs , avec un efpace fuffifant au milieu
pour lés chariots : au bout de l’écurie eft une
chambre qui mene dans un fécond réduit, nommé.
comori, où le maître du karefma tient fes provifions,
& en particulier fon avoine & fa biere. Cette chambre
eft tout enfemble grenier, ca v e , magafin &
bouge, dit M. le chevalier de Beaujeu, qu’il faut
laiffer parler ici-. .
La grande chambre d’affemblée a un poêle & une
cheminée relevée à la mode du pays comme un four.
Tout le monde fe loge-là pèle mêle, hommes &
femmes, qiîi fe fervent indifféremment du feu de
l’hôte ainfi que de la chambre. Tout voyageur entre
fans diftinftion dans ces fortes de maifons, s’y
chauffe & s’y nourrit en payant à fort hôte lés four-
rages.
Il y a dans l’intérieur des villes capitales des efpeces
d’auberges ou l ’on peut loger & manger, &
les karefma y font feulement dans les fauxbourgs :
mais tous les villages un peu confidérables en ont,
par l’iitîlité qu’ils en tirent pour la vente & la consommation
des denrées du pays.
Chaque feigneur fait débiter par un payfan ou
par un juif qu’il crée hôte de fon karefma, te foin,;
l’avoine, la paille, la biere & l’eau-de-vie de fes
domaines, & de fes brafféries, qui eft à peu près
tout ce qu’oh trouve à acheter dans ces fortes d’ho-
tëUérîes.
Une de leurs plus grandes incommodités', c’eft la
puanteur dès chambres, la malpropreté du lieu, le
voifinage des chevaux, dé la vach e, du veau, des
cochons, des poules, dès petits enfans, qui font
pêle-mêlé avec le voyageur, & dont chacun fait
fon ramage différent.
Outre ce la , les jours de fêtes font redoutables,