L o t y h^ G èo g . ) riviere .dp France ; fes anciens
noms Latins font, félon Baudrand , O Ida , Oldus ,
Olindis y Olitus, & plus rçcejnnient Lotus. 11 prend
fa fource dans le Gévaudan, au-deffus de la ville de
Mende, fe jette dans la Garonne à Aiguillon. Il
commence d’être navigable à Çahors, & quoiqu’il
ne le fojt que par des éclufes, fa navigation eft très-
utile. ( D . J .')
LO TARIUS, f. m. ( Hiß. anc. ) homme qui fe-
rendoit de bonne heure aux fpe&ades & prenoitune
place commode, qu’il çédoit enfuite à quelque per-
fonne riche pour une legere rétribution.
LO T E , f. f. ( Hiß.nat. Içlhiolog. ) mußclla fluviati-
lis y vel locußris, Rond, poiflon de lac & de riviere
qui diffère, tle la muftefle vulgaire de mer, en ce
qu’elle a le çorps moins rond & moins épais. La lott a
un barbillon au bout de la mâchoire de deffous, deux
nageoires près dès ouies, deux au-deffous, une au-
delà de l’anus qui s’étend jufqu’à la queue, une aufli
grande fur la partie poftérieure du dos, & enfin une
petite nagepire au - devant de la grande du dos. La
qijeue reflembie à la pointe d’une épée ; le corps a
de petites éeailjes & une couleur mêlée de roux &
de brun, avec des taches noires difpofées en ondes.
Rondelet, hiß. des poßons des Lacs.
LOTERIE, f. f. ( Arithmétique. ) efpece de jeu de
hafard dans lequel différens lots de marchandifes ou
différentes fommés d’argent font dépofées pour en
former des prix & des bénéfices à ceux à qui les billets
favorables échoient. L’objet des loteries & la
maniéré de lçs tirer , font des chofes trop communes
pour que nous nous y arrêtions ici. Nos loteries
de France ont communément pour objet de parvenir
à faire des fonds deftinés à quelques oeuvres pienfes
ou à quelque befoin de l’état ; mais les loteries font
très-Fréquentes en Angleterre & en Hollande , oîi
on n’en peut faire que par permiflion du magiftrat^
M. Leclerc a compofé un traité fur les loteries, ou
il montre çe qu’elles renferment de louable & de
blâmable. Grégorip Leti a donné aufli un ouvrage
fur les Iquries, &£ le P. Menetrier a publié en 1700
un traité fur le même fujet, où il montre l’origine
des loteries, & leur ufage parmi les Romains ; il dif*
tingne divers genres dz Loteries y & prend de-là ocea-
fipn de parler des hafards 2$ de refoudre plufieurs cas
de confcience qui y ont rapport. Chambers.
t Soit une loterie de n billets dans laquelle m foiî le
prix du billet , /» n fera l’argent de toütela loterie
comme cet argent ne rentre jamais en total dans la
bourfe des intéreffés pris enfemble , il eft évident
que la loterie eft toujours un jeu defavantageux. Par
exemple, foit une loterie de 10 billets à 20 livres le
b illet, & qu’il n’y ait.qu’un lot de 150 livres, l?efpé-
rânee de chaque intéreffé n’eft que de l i v .^ i 5 1.
& fa mife eft de 20 liv. ainfi il perd un quart de fa
mife , & ne pourvoit vendre fon efpérance que 15 1.
l?oye{ Je u A v a n t a g e , P r o b a b i l i t é , 6 c.
Pour calculer en général l ’avantage ou le defa-
vantage dh'ine-loterie quelconque, il n’y a qu’ à fup-
pofer- qu’un particulier prenne à lui feul toute la'
loterie y & voir le rapport de ce qu’il a débourfé à ce
qu’il recevra : foit m l’argent débourfé, ou la fomme
de la valeur des billets , & n la fomme des lots qui
eft toujours moindre, il eft évident que le defavan-
tâge de la ïoterie eft. ' ^ 2. Voye1 Av a n t a g e , Jeu y
Pa r i , Pr o b a b il i t é , 6 ç.
Si une loterie contient n billets St m 1q$$ , on àpr.
mande quelle probabilité il y 3 qu’on ait un lot ,.fi
on prend r billets. Prenons un exemple : on fuppofe
en, tout 20 b illets, 15 lots, & par cqnféquent 15 ^>il-
lèts qui doivent fortir, Sf. qu’on ait pris 4 billet^ : OU
repréfentërâ ces 4 billets par les quatre premières
lettrés de l’alphabet, 0, h, c} d t 6c les 20 bilîçts
par les vingt premières lettres du même alphabet. Il
eft vifiblç, i°. que la queftion fe réduit à favoir combien
de fois 2p lettres peuvent être prifes quinze à
quinze ; ‘2°. quelle probabilité il y a que l’un des 4
billets fe trouve dans les 15. Or Yarticle C om b inaison
apprend que vingt chofes peuvent être combinées
quinze à quinze au nombre de fois repréfenté
par une fraûion dont le dénominateur eft 1. 2. 3. 4.
&c. jufqu’à 15. & le numérateur 6. 7. 8 .. . 6c. jufqu’à
6 4- 14 ou 20. A l ’égard de la fécondé queftion,
elle fe réduit à favoir combien de fois les 20 billets
( excepté les quatre <z, b , c , d , ) peuvent être pris
quinze à quinze, c’eft-à-dire combien de fois 16 billets
peuvent être pris quinze à quinze, ce qui s’exprime
( V?ye{ l’article COMBINAISON) par une fraction
dont le dénominateur eft 1. 2. 3 .4 . &c. jufqu’à
15. & le numérateur 2. 3.4 . 6c. jufqu’à 2 + 14 011
16. Donc la probabilité cherchée eft en raifon de la
première de ces deux fra yions, moins /la fécondé à
la première ; car la différence des deux fraftions exprime
évidemment le nombre de cas où l’un des
billets a y h , c , d , fortira de la roue. Donc cette probabilité
eft en raifon de 6. 7. 8............. 20— 2. 3«
4..............16 à 6. 7 . 8.............20, c’eft-à-dire de 17.
18. 19. 2Qr- 2. 3 .4 . 5. à 17, 18. 19. 20.
Donc en général la probabilité cherchée eft exprimée
par le rapport de f n — m -f- 1. n § 3»?
-J- 2 .................n ) — ( « - r - r — m-\- \. n ^ r — m
4 - 2 ................ n - r ) à ( n - T f f l 4- i . n “ /B4‘ i -
D ’où l’on voit que fi n— r — m 4- 1 = o ou eft négatif,
on jouera à jeu fur. Si, par exemple, dans le cas
précédent au lieu de 4 billets on en prenoit 6 , alors
on auroit n — r -m - f- 1 = 20 — 6— 15 - f 1 = 0 ; &
il y àuroit certitude d’ avoir un lo t , çe qui eft évident
, puifque fi de 20 billets on en prend 6 & qu’il
en doive fortir 15 de la roue , il eft infaillible qu'il
en fortira un des 6 , les autres ne faifant enfemble
que 14. ypyt{ Jeu , 6c. ( O )
Loterie, (Jeu') Ce jeu eft ainfi nommé de la
reffemblançe qu’il y a entre la maniéré de le jouer
& de tirer une loterie ; il eft d’ailleurs fort récréatif St
d’un grand commerce. Il n’eft beau qu’autant qu’on
eft beaucoup de monde à le jouer ; mais il ne faut
pas être moins de quatre. On prend deux jeux de
cartes où font toutes les petites ; l’un fert pour faire
les lo ts , & l’autre les billets, Voye^ Lqts 6 Billets.
Quand on eft convenu du nombre des jetions
que chacun doit avoir devant f o i , de leur valeur 8e
des autres chofes qui regardent le jeu ou les joueurs,
deux des joueurs prennent chacun un jeu de cartes
( çe font les premiers venus y car il n’y a nul a v an tage
d’être premier ou dernier à ce jeu ) ; & après
les avoir battues Sç fait couper à ceux qui font à leur
gauche, l’un d’eux en met une devant chaque joueur
de façon qu’elle ne peut être vue. Quand toutes ces
cartes font ainfi rangées fur la table , chaque joueur
met le nombre des jettons qu’il juge à-prqpos fur
celle qui eft Yis-à-vis de lu i , faifant attention à ce
que ces jettons ne foient point de nombre égal. Les
les lots ainfi chargés, celui qui a l’autre jeu de carte
en donne à chacun une : enfuite on tourne les lqts ,
& alors chaque joueur voit fi fa carte eft femblable
à quelqu’une des lots , e’eft-àrdire que s’il a pour billet
un valet de coeur, une dame de carreau , & que
quelqu’un des lots foit une dame de carreau ou un
valet de poeur, il gagne ce lo t, & ainfi des autres.
f.es lots qui n’ont pas été enlevés font ajoutés au
fonds de la loterie, pour être tirés au coup fuivant S
& on continue à jouer ainfi jufqu’à çe que le fonds de
la loterif foit tout tiré. Voye.1 Lqts , BILLETS.
Lorfqiie la puTtie eft trop long-tems à finir , ou
double ou on triple les billets qu’on dqnne à chaque ,
mais toujours, cependant l’un après l’autre : la grof-
feur des lots abrégé encore beaucoup la partie.
L o t e r i e s des Romains, f Hiß. rom» ) en latin pie-
taciay n. pl. dans Pétrone*
Les Romains imaginèrent pendant les faturnales
des efpeces de lo te r ie sdont tous les billets qu’on
dirtribuoit gratis aux conviés, gagnoient quelque
prix ; & ce qui étoit écrit fur les billets fe nommoit
apophoreta. Cette invention étoit uneadreffe galante
de marquer fa libéralité & de rendre la fête plus vive
& plus intéreffante, en mettant d’abord tout le monde
de bonne humeur.
Augufte goûta beaucoup cette idée ; 8c quoique
les billets des loteries qu’il faifoit confiftaffent quelquefois
en de pures bagatelles, ils étoient imaginés
pour donner matière à s’amufer encore davantage ;
mais Néron, dans les jeux que l’on célébroit pour
l ’éternité de l’empire, étala la plus grande magnificence
en ce genre. Il créa des loteries publiques en
faveur du peuple de mille billets par jour, dont quelques
uns fuffifoient pour faire la fortune des :perfon-
nes entre les mains defquels le hafard les diftribuoit.
L’empereur Héliogabale trouva plaifant de com-
pofer des loteries moitié de billets utiles & moitié de
billets qui gagnoient des chofes rifibles 8c de nulle
valeur. Il y a v o it , par exemple, un billet de fix ef-
çlaves, un autre de fix mouches, un billet d’unvafe
de grand prix, & un autre d’un vafe de terre commune
, ainfi du refte.
Enfin en 1685 Louis X IV . renouvella dans ce
royaume la mémoire des anciennes loteries romaines;
il en fit une fort brillante au fujet du mariage de fa
fille avec M. le Duc. Il établit dansle falon de Marly
quatre boutiques remplies de ce quel’induftrie des ou-'
vriers de Paris avoit produit de plus riche 8c de plus
recherché* Les dames & les hommes nommés du
voyage, tirèrent au fort les bijoux dont ces boutiques
étoient garnies. La fête de ce prince étoit fans doute
très-galante,8c même à ce que prétend M. de Voltaire,
fupérieure en ce genre à celle des empereurs romains.
Mais fi cette ingénieufe galanterie du monarque , fi
cette fomptuofité , fi les plaifirs magnifiques de fa
cour euffent infulté à la mifere du peuple , de quel
ceil les regarderions-nous ? ( / ? . / . )
LO TH , f. m.(^Commerce. ) poids ufité en Allemagne,
& qui fait-pne demi-once ou la trente-deuxieme
partie d’une livre commune.
LOTHIANE, ( Géogr. ) en latin Laudarmây province
maritime de l’Ecoffe méridionale, fur le golfe
de Forth* C ’eft la plus belle , la plus fertile & la plus
peuplée de toute l’Ecoffe. On la divife en trois parties
, l’une orientale , l’autre occidentale, 8c une
troifieme qui eft celle du milieu, nommée par cette
raifon mid-Lothian ; c’eft dans cette derniere partie
qu’eft Edimbourg, capitale de l’Ecoffe. ( JD. J. )
LO TIER, lotus y f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) genre de
plante à fleur légumineufe ; il fort du calice un piftil
qui devient dans la fuite une filique diviféedans quelques
efpeces en cellules pardescloifons tranfverfales;
cette filique renferme des femences ordinairement
arrondies. Ajoutez à ces carafteres qu’il y a trois
feuilles fur un même pédicule , dont la baie eft encore
garnie de deux autres feuilles. Tournefort ßnß.
rei herb. Voye{ PLANT E.
L o t i e r odorant, ( Botan. ) ou trefle odoriférant,
ou trefle mufqué. C’eft une des efpeces de mélilot,
c’eft le melilotus major, odorata, violacca de Tournefort
, hiß. 40y y lotus hortenfis , odora de C. B. P.
330. Trifolium odoratum de Gérard, de Parkinfon &
de Ra y, hißor. /. g 5 o.
Sa racine eft menue , fimple, blanche , ligneufe,
garnie de quelques fibres. Sa tige eft au-moins haute
d’une coudée, droite , grêle, cannelée , un peu an-
guleufe, lifle, creufe 8c branchue dès le bas. Ses
feuilles naiffent alternativement portées troisenfem-
ble fur une longue queue ; elles font d’un verd pâle,
Tome IX ,
liftes, dentelées tout au tour : celles du bas des tiges
font obtufes, plus courtes & plus arrondies : celles
du haut font plus longues & plus pointues. Des aif*
felles des feuilles fupérieures fortent de longs pé»
dicules qui portent des épies ou des bouquets de
petites fleurs légumineufes d’un bleu clair, répandant
une odeur aromatique un peu forte, mais agréable,
& qui dure même lorfque la plante eft arrachée 8t
fechée. Il s’élève du calice de chaque fleur un piftil
qui fe change en une capfule dure, nue , c’eft-à-dire
qui n’eft pas cachée dans le calice comme dans le
trefle , & qui renferme deux ou trois graines jaunes
odorantes & arrondies. Cette plante eft annuelle:
on la cultive dans les jardins pour fa bonne odeur,
( D . J. )
L o t i e r odorant y (Mae. med. ) trefle mufqué, ou
faux baume du Pérou.
Les feuilles & les fleurs de cette plante fontd’ufage
en Medecine.
Cette plante déterge, digéré, calme les douleurs,'
réfout le fang épanché & gtumelé , & eonfolide les
plaies. Quelques-uns même la mettent au nombre
des alexipharmaques : on la mêle dans les potions
vulnéraires avec les autres plantes vulnéraires. Les
fommités fleuries prifes à la dofe d’un gros en décoction
dans du vin ou dans de l’hydromel, guériffent
la pleuréfie en procurant la fueur. Cette même dé-
coélion excite les réglés & les urines : on dit qu’on
la donne encore utilement, ou la graine pilée à la
dofe d’un gros dans du vin , contre le poifon, quand
on croit avoir été empoifonné*
On l’emploie extérieurement dans les décodions
& les fomentations vulnéraires. On fait avec les
fommités fleuries, macérées dans l’huile commune,
une huile qui eft très-recommandée pour réunir les
plaies St les défendre de l’inflammation, pour guérir
les hernies desenfans, pour amollir ôc faire aboutir
les tumeurs.
On met dans les habits la plante quand elle eft
féche , St l’on croit qu’elle empêche qu’ils ne foient
mangés des vers. L’eau diftillée paffe pour vulnéraire
& ophtalmique. Geoffroi, mat. med.
LOTION y f. f. ( Chimie. ) l’a dion de laver. Ce
mot n’eft ufité , & même peu ufité , que dans la Chi*
mie pharmaceutique ; il s’emploie dans le même fens
que celui à'édulcoration ce dernier eft beaucoup
plus en ufage. Voye{ E d u l c o r a t i o n . L’a&ion de
laver, dans les travaux de la Métallurgie, s’appelle
lavage y voyeç L a v a g e . ( b )
L o t i o n , ( Med. tkéràp. ) l’adion de laver différentes
parties du corps, comme la tête, les mains St
les piés : c’eft-là une efpece de bain y voyei B a i n *
La lotion des piés, qui eft la plus ufitée des lotions
médicinales & celle dont les effets font les mieu>t
obfervés , eft connue dans l’art fous le nom àepédi*
luvey voye^ P ÉD ILU VE .
C ’eft un ufage établi chez plufieurs peuples, St
principalement chez ceux qui habitent les pays du
Nord, de fe laver habituellement la tête, les piés St
les mains avec de Beau froide : cette pratique eft
recommandée par plufieurs médecins , tant anciens
que modernes , Sc Loke là recommande beaucoup
dans fon traité de l’éducation des enfans. Nous
fommes affez portés à la croire falutaire, fur - tout
lorfqu’on s’y eft accoutumé dès la plus tendre enfance.
Nous en avons parlé à Yarticle E a u , Matière
méditait. Voye^ cet article, (b')
LOTISSAGE, f. m< ( Commerce. ) c’eft ladivifiort
que l’on fait de quelque chofe en diverfes parts, pouf
être tirées au fort entre plufieurs perfottnes.
C e terme n’eft guere ufité que dans les commit-*
nautés de Paris , qui font lotir les marchandife9
foraines qui arrivent dans leurs bureaux. Voye^ L ot
i s s e m e n t ,
T T t t i j