6i4 LO B
Les' funérailles du peuple de Loango fe font àffez
fingulierernent; ils.placent le mort fur ilne efpece
de bûcher, dans la pôfturè d’un homme affis, le
couvrent d’un habit d’herbes, allument du féli tout
autour, 8c après avoir entièrement dèflèché le cadavre,
ils le portent en terre avec pompé.
Dans ce royaume, les fils du roi hé font pas les
heritiers de la couronné, ce font Ceux de fa foeur
oit dé l’aine dé les foèifrs. Il a tant de femmes 8c
d’enfans, qu’il y auroittoujours des guerres entre
eux fi là fucceffion pouvoit les regarder. {D .J . )
LbÂ'NGO , ( Géog. )' capitale du rOÿaüîhë de ce
nom; le roi y réfide avèc fa cour 8c fon ferrail;
l’enclos de fa demeure ou de fon palais, eft d’une
paliffade de branches de palmiers, & forme un
qùarré d’une très-grande étendue; on y trouve
lés maifons de fes femmes & de fes Concubines;
on réconnoît les unes 8c les autres à dès bràflelets
d’ivoire, & elles font étroitement gardées; Les bâti-
mens des autres habitans font fur le modèle de celui
du roi; ils rie fe'touchent pas, '& font bordes 8c
entourés de bananas, de palmiers, Sc dé ba'nkoves.
Loango eft environ’ à deux lièùes dé là côte de
l ’Océan éiTiiopique. Long. 25. ïS . lac. mèrid. 4. 30.
(£>./.) ■ . ■ ■ ■
L o a n g o , bah de, ( Géog.) elle fe réconnoît aifé-
merit par les hautes montagnes rouges qui font du
côté de là mer , car il n’y en a point d’autres fem-
blables fur la côte. Cette baie pàffe pour être bonne
;tçepen.dant à fon entrée, vers l’extrémité fepten-
triôHaîe , il fe trouve un banc qui court depuis la
pointé, près d’une demilieue, le long de la cote.
Voye^ fur cette baie Vah-cien-Broeck, V~>yage de La
Comp. des 'Indesprient, corn. IV. p. 318. ,( D. J. )
LÔANGO-MONGO, {'Géog.) contrée d’Afrique
dans la baffe Ethiopie, contiguë a la’ province de
Loangiri, ou Lovàrigrri. ’ Cette, contrée, dont on
ignore les bornes orientales, eft pleine :’de‘ palmiers
qui y produifent de l’huile en abondance. (D . J. )
LOBA\V, ( Géog. ) Lobavia , petite place de la
Pruffe polonoife, qui donne fon nom ait canton cir-
convoifin. Lobaw eft à 13 riiilles S- de Culm. Long. 1 1 1 1 ' I LOBE, A 0 B 0 2 , f.m. chez les Anatomijtes, fedit
de chacune dés deux portions qui compofent lé
poumon. VçyefPo umô n.
Cette féparation en lobes fert à la dilatation du
poumon, par leur moyen il reçoit une plus grande
quantité d’air, d’oii il arrive qu’il n’eft pas trop preffè
lorfque le dos eft courbé. C ’eft pour cela que les
animaux, qui font toujours penchés vers la terre,
ont le poumon compofé de plus de lobes que l’homme;
8c même leur foie eft partagé en plufteurs lobes,
au lieu que celui de l’homme eft un corps continu.
Voye{ nos Planches d'Anatomie, & leur expl. Voye^
aujji Fo ie .
Chacune des portions latérales du cerveau eft dif-
tinguée en deux extrémités, une antérieure 8c une
poftérieüre qu’on appelle lobes du cerveau, entre lef-
quels il y a inférieurement une groffe protubérance
à laquelle on donne le même nom; de forte que chaque
portion latérale a trois lobes, un antérieure, un
moyen & un poftérieur.
Les lobes antérieurs font appuyés fur les parties
de l’os frontal, qui contribue à la formation des orbites
8c des finus frontaux, c’eft-à-dire aux endroits
qu’on appelle communément foffes antérieures de la
bafe du crâne. Les lobes poftérieurs font pofés fur la
tente du cervelet, 8c les lobes moyens logés dans les
foffes latérales ou moyennes de la bafe du crâne.
Voy e { O r b it e , Fr o n t a l , & c.
La. lobe antérieur 8c le lobe moyen font féparés par
un lillon très-profond & fort étroit qu’on appelle
LO B
fijjur'e de Silvi'us ou fi rn'pi'e m é rit Az grande fifftire du ceri
vtati. Voye^ C ER y EAÜ.
L o b e fe d it au fli du b o u t de l ’o r e i l le ', q u i e ft p lu s
g r a s & plus ch à rn u q u 'a u c u n e a u t r e p a r t ie d e l'o r
e i lle . Voye^ O r e i l l e .
Dit'Laurent dit que le mot de lobe dans ce dernier
fens, vient du ■ grt‘c.Xù0uv, couvrir de honte Ou être
confus, pârce qri’o'rt;prétend que cette partie rougit
dans les perfohf.es qui ont de la honte.
L o b e s’ cm p lo ié à u f f i eri p a r la n t d es fru its 8c d es
g r a in s .
C ’efr ainfi que la fève eft compofée de deux portions
a'ppellées lobes, qui font enveloppées de la
peau extérieure. Tous les autres grains , même les
plus petits, font partagés, ainfi que la fè v e , en deux
lobes ou portions égales, comme le doétenr Grew
l’a fait 'voir dans (oh anatomie des plantes. Voyez
F r u i t .
Lobes d'une graine, {Jardinage.) Tune grainefe-
mée fe partage Ordinairement en deux lobés qui corâ-
pofent fort côljis mérite, 8c qui reçoivent chacune
à travers la mem’bràne à'ppellée fecondine, un des filets
de là graine, iéquèl le divife èn deux filameris,
dont l’un fe diftribue dans toute retendue du lobe,
8c l’autre s’en va dansja radicule 6c dans la plume.
Ces lobes enfuite grofliffent & fortent de la terre
pour former les feuilles qui ne font autre chofe que
les lobes même étendus, fortis de la terre & changés
en feuilles.
L O B E T U M , ( Géog. anc. ) 1ville de I’Efpagne
Tarragonoife, félon Ptolomée, liv. II. ch. v j, c’eft
préfentement Albaracin. ( D . J. )
LOBRÉGAT, l e , (Géog.) nom commun à deux
rivières d’Efpagne en Catalogne ; la première, en
latin Rubricatus , tire fa fource des montagnes, fitr
la frontière de la Cerdagne , & fe rend dans la Méditerranée
, à deux lieues de Barcelone au couchant
; la fécondé ' coulé dans 'PA-mpurdan, & fe
jette'dans lè golfe de Lyon auprès'de là ville de Rôles
: c ’eft le ClodranusÂes ancieris. ( D. J. )
LOBULE, lobeUusen Anatornie, eft un petit lobes
Voye{ Lo be.
Chaqire lobe du poumon eft divifé'en plufteurs
lobes plus petits, ou lobules, qui font attachés de
chaque côté aux plus groffes branches de la trachée
artere. Chaque lobule eft compofé d’un grand nombre
de petites vefficules rondes, qui toutes communiquent
enfemble. G ’ëft dans ces vefficules que l’air
entre par la trachée-artere dans le tems de l’infpira-
tiori ; & il en fort dans lè tems dé l’expiration. Voye^
nos Pi. d'Anat. &c. Voye^ aufli P o u m o n , T r a -
CH'ÉE-ARTERE', &C.
LO C A L , A LE , a d j. p ro b lèm e local, en Mathématique
, e ft u n p ro b lèm e d o n t la c o h ft ru & io n fe r a p p
o r te à un lie u g é o n ié t r iq u e . Voye^ L i e u . Ce m o t
de problème local j f e f t p lu s g u e r e en u fa g e .
Le problème local ëft ou fimple, lorfqu’il a pour
lieu des lignes droites, c ’eft-à-dire lorfqu’il fe réfoud
par l’interfeftion de deux droites ; ou plan, lorfqu’il
peut fe réfoudre par les interférions de cercles 8c
de droites ; ou folide, lorfqu’il ne peut fe réfoudre
que par des interferions de ferions coniques ou entre
elles, ou avec des cercles ; ou biéri enfin, il eft
fur-folide, ou plus que folide, lorfque fa folution
demande la defeription d’une ligne d’ufi ordre plus
élevé que le fécond. Chambers. (O)
L o c a l , ( Jurifprud. ) fe dit de ce qui concerne
fpécialement un lieu : on appelle coutume locale,
celle qui eft particulière à une feule v ille , à une fei-
gneurie. Voye^ C o u t u m e .
On appelle le local, ce qui concerne la difpofition
des lieux. (^ )
LOCARNO, {Géog. ) en latin moderne *Locar-
num, les Allemands l’appellent Luggaris} ville eom-
L O C
mercante de Suiffe, capitale d’un bailliage de même
nom, fur le lac Majeur, lago Maggiore,- près de la
riviere de Magia. Le bailliage de Locarno contient
quarante-neuf paroiffes, & eft compofé de vallées
fertiles, arrofées de rivières. Il fe partage pour la
police en quatre communautés. Le gouvernement
civil, eft arifto-démocratique-,:.compote de nobles ,
d’anciens bourgeois & du peuple. La ville de Locarno
eft fituée au pié d’une montagne an centre du
pays, qui abonde en pâturages, en v ins, en fruits,
à 18 lieues N.de Novarre ^ 17 N. O. de Milan. Long.
iG. lat. 4‘6V:6c f..:
Je ne connois d’hommes de lettres nés à Locarno,
que Thaddée Dunus, médecin-, qui fleuriffbit dans
le xvj. fiecle. i l s’acquit dans ce fieele une grande
réputation par fes ouvrages-; on les a imprimés plu-
fieurs fois à Zurich, oh il s’étoit retiré à caufe de la
religion. (Z>. /..) .
LOCATAIRE, f. m. ( Jurifprud.) eft celui qui
tient quelque chofe à loyer, comme une maifon ou
autre héritage-, oumême quelque chofe mobiliaire.
Dans tous baux à loyer ou à ferme, le locataire eft
appelle preneur ; mais dans le difeours ordinaii’e , le
locataire d’une ferme eft plus communément appellé .
fermier.
Pour les réglés des fermes & des louages. Voye^ \
Ferm e., L o u a g e , Lo y e r . ( ^ )
LO CATION , f. f. (.Jurifprud.) fignifie l’aéte par
lequel l’un donne quelque chofe à titre de louage, &
l’autre-le prend à ce même titre, ce qui s’appelle
conduction. Ces termes location & conduction font relatifs.
Voye^ aux Inftitutes le titre de locatione &
conduclione , & ci-après LOUAGE & LOYER. (A')
LOCCHEM, Lochcmutn, (Géog. ) ville des Pays- !
bas Hotlandois dans la Gueldres . au comté de Zult- |
. phem fur la Berckel, à 3 lieues de Zultphen. Les
François la prirent en 1672, & l’abandonnèrent en
1674, après en avoir rafë les fortifications. Long.
23 . 68. iat. 6z. 13. fD . /.)
LOCHE, f. f. ( Hiß. nat. Icthiolog.') poiffonrond.
Rondelet en diftingite quatre fortes ; la première
cobitesfluviatilis , eft la loche franche, ainfi nommée,
parce qu’elle n’a point d’aiguillons, & qu’elle eft
plus tendre & plus faine que les autres ; on la trouve
dans les ruiffeaux & fur les bords des rivières ; elle
eft de la longueur du doigt ; elle a le bec allongé ; le
corps eft jaunâtre, marqué de taches noires, rond &
charnu. II y a deux nageoires auprès des ouies, deux
au ventre, une au-delà de l’anus, & unè fur le dos.
La fécondé efpece de loche ycobites hculeata, différé
de la première en ce qu’elle eft plus grande & plus
large ; fon corps eft rond & non pas applati. Il y a
un aiguillon au cou vercle des-ouies.
La troifieme efpece, cobites barbatula, loche ou
lochette, eft aufli appellée mouteille. Voye{ Mou-
te il le . Ces trois efpeces fe trouvent -dans l’eau
douce.
La quatrième, aphia cobites, fe trouve dans les
étangs de mer ; elle ne différé du goujon qu’en ce
qu’elle eft plus petite ; elle diffère aufli de là loche de
riviere, en ce qu’elle eft plus courte & plus groffe.
Voye^ Rondelet, Hift. despoïffons.
LOCHES, {Géog.') en latin Luccce, petite ville
de France en Touraine, remarquable par les mouvances.
Elle eft fur l’Indre, à :8 lieues S. d’Amboife,
10 S. E. de Tours, 55 S. O. de Paris. Long. i8d. sa'- W - i*t- 47i - 7 '.
C ’eft dans le choeur de l’égüfe collégiale de Notre-
Dame de Loches qu’eft le tombeau d’Agnès Sorelle,
la belle Agnès que Charles VIL n’eut pas plutôt v u ,
qu’il en devint éperduement amoureux. La tombe
de fa maîtreffe eft de marbre noir, & deux anges
tiennent l’oreiller fur lequel repofe fa tête. On lit
autour de ce tombeau cette épitaphe : « C y gift no-
L O C 627
» ble tlemoifelle Agnès Seurelle, en fon vivant dame
» de bauté, Rochefferie, Iffodun, Vernon fur Seine,
» piteufe envers tou s, donnant largement de fes
» biens aux églifes Su aux pauvres, laquelle trépaffa
» le neuvième jour de Février 1449 ». Charles VIL
l ’adora pendant fa v ie , jufqu’à quitter, pour l’amour
d’elle, tout le foin du gouvernement. Ce prince lui
furvécut douze ans, & n’eut point de part aux prodiges
de fon régné, la fortune feule les produifit en
dépit de fon indifférence pour les affaires publiques.
(» • • 9 ' ;
LOCHER, ( Mareck. ) fer qui loche, fe dit en parlant
d’un fer de cheval qui branle & qui eft prêt à
fe détacher tout-à-fait.
LOCHER, en terme de Rafnerie, c’eft détacher le
pain de la forme en le fecouant fans l’en tirer. Sans
cela on rifqueroit de caflër les têtes en plamotant.
Voye{ Plam o ter .
LOCHIA, {Géog. anc.) Xoyjaç, (typa., promontoire
d’Egypte auprès de Pharos , félon Stabon, liv.
X V I I . p. 796• Ortelius penfe que c ’eft aujourd’hui
Cajlelleto. (Z?. J. )
LOCHQUHABIR, Leucopibia, {Géog.) province
maritime de l ’Ecoffe lèptentrionale. Elle abonde en
pâturage, en lacs 8c rivierès , qui fourniffent beaucoup
de poiffon. La capitale eft Inverlochi.
LO CH TO A , {Géog. ) riviere de Finlande dans
la Bothnie orientale. Elle a fa fource dans une grande
chaîne de montagnes, qui féparent la Cajanie de
la Thavaftie, 8c va fe perdre dans le golfe de Bothnie.
{D . J.)
LO C K E , Philosophie de , {Hijl. de la Philo-
foph. moder.) Jean Locke naquit à Wrington , à fept
ou huit milles de Briftol, le 29 Août 1631 : fon pere
lèrvit dans l’armée des parlementaires au tems des
guerres civiles; il prit foin de l’éducation de fon
fils, malgré le tumulte des armes. Après les premières
etucles,. il l’envoya à l’univerfiré d’Oxford , oh
il* fit peu de progrès. Les' exercices dd collège lui
parurent frivoles ; & cet excellent efprit n’eut peut-
être jamais rien produit, fi le hafard, en lui préfen-
tant quelques ouvrages de Defcartes, ne lui eût
montré qu’il y avoit une do&rine plus fatisfailante
que celle dont on La voit occupé ; & que fon -dégoût,
qu’il prenoit pour incapacité naturelle ,n’étoit qu’un
mépris fecret de fes maîtres. Il paffa de l’étude du
Cai'téfiani'fme à-celle de la Mé d ecin e ,c ’eff-à-d ir e .qu’il
prit des eonnoiffancesd’Anatomie, d’Hiftoire naturelle
8c de Chimie , 8c qu’il confidéra l’homme fous
-une infinité de points de vûe intéreffans. H n’appartient
qu’à celui qui a pratiqué la Médecine pendant
long-tems d’écrire de la Métaphyfique ; c’eft lui feiil
qui a vû les phénomènes, la machine tranquille ou
furieiife , foible ou vigoureufe, faine ou brifée, délirante
ou réglée, fucceffivement imbécillê , éclairée
, ftupide, bruyante, muette, léthargique, agif-
-fante, vivante 8c morte. Il voyagea en Allemagne
8c dans la Pruffe. Il examina ce que la paflion & l’intérêt
peuvent fur les cara&eres. D e retour à Oxford,
il fuivit le cours de fes études dans la retraite 8c
l’obfeurité. C ’eft ainfi qu’on devient Lavant & qu’on
refte pauvre : Lodke le favoit 8c ne s’en foucioit
•ouère. Le chevalier Ashley, li connu dans la fuite
•fous le nom de Shàftsbury, s’attacha le philofophe ,
•moins encore par les penfions dont il le gratifia,
que par de l’eftime -, de la confiance 8c de l ’amitié.
On acquiert un homme du mérite de L o c k e mais
on ne l’achete pas. C ’eft ce que les riches, qui font
de leur or la mefure de tout, ignorent, excepté peut-
être en Angleterre. Il eft rare qu’un lord ait eu à fe
plaindre de l’ingratitude d’un favant. Nous voulons
être aimés : Locke le fut de milord Ashley, du duc
de Bukingam, de milord Halifax ; moins jaloux de
leurs titres que de leurs lumières , ils étoient vains