fait aufli pour tamifer le plâtre ; mais plus fin que le
précédent, 8c propre à faire des enduits.
La fig. 141 ell un infiniment de bois , appelle
bar, d’environ fix à fept pies de long fur deux piés
de large, avec des traverfes A , porté par deux ou
plufieurs hommes, fait pour tranfporter des pierres
d’un moyen poids dans les bâtimens ; les trous B
font faits pour y palier, en cas de béfoin, un boulon
de'fer clavetté pour rendre le bar plus folide.
La fig. 142 efi un infiniment auflî de bois , àp-
pellé civiere, avec des traverfes comme le précédent,
fervant aufli aux mêmes ufages.
La fig. 143 efi une fcie fans dent pour débiter la
picrrèdure; elle efi manoéuvrée par un ou deux hommes
, torique les pierres font fort longues.
La fig. 144 efi une efpece de cuilliere de fer, emmanchée
fur un petit bâton, depuis fix jufqu’à dix
piés de long, à l’ufage des fcieurs de pierres, pour
arrofer avec de l’eau 8c du grais les pierres qu’ils débitent
à la fcie fans dent.
La fig. 14S efi une fcie avec dent pour débiter
la pierre tendre , manoeuvrée par deux ou quatre
hommes, félon la grofleur de la pierre.
La fig. 146', efi une fcie à main avec dent, faite
pour l’cier les joints des pierres tendres, 8c p a r- là ,
livrer paflage au mortier ou au plâtre, 8c faire liai-
fon.L
a fig. 14 7 , efi un infiniment appellé demoifelle,
dont cm fé fert en Allemagne pour corroyer le mortier
; e’eft une èlpece de cône tronqué dans fon fom-
met, dont la partie inférieure A efi armée d’une
mafle de fe r , 8c la partie fupérléure d’une tige de
bois en forme de T , pour pouvoir être manoeuvrée
par plufieurs hommes.
La fig. 148 efi une fcie à main fans dent, faite
pour fcier les joints des pierres dures, 8c faire paffa-
ge au mortier ou au plâtre, pour former liaifon.
La fig. 14$ efi une lame de fer plate, d’environ
trois piés de long, appellée fiche, faite pour ficher le
mortier dans les joints des pierres.
La fig. lào efi un aflemblage de charpente, appellé
brancard,, d’environ cinq à fix piés de long, fur
deux ou trois piés de large 8c de hauteur, fait avec
le fecours du gruau, fig. 160, ou de la grue y fig. 1(02,
pour monter fur le bâtiment des pierres de fujétions
ou des moilons.
La fig. lài efi un infiniment appellé bouriquet,
avec lequel, par le fecours du gruzu^ fig. 1S0, ou de
la grilé ,fig . 1G2, on monte des moilons fur le bâtiment
; les cordages A s’appellent brayer du bouriquet
; & B , Veffe du même bouriquet.
La fig. tàz efi un chaflis de bois , appellé manivelle,
de deux ou trois piés de hauteur, fur environ
dix-huit pouces de large, percé de plufieurs trous
pour y placer un boulon A à la hauteur que l’on juge
à propos, à l’ufage des Maçons 8c Tailleurs de
pierre, pour fervir avec le fecours du le v ie r ,fig.
ià 8 , à lever les pierres ou toute efpece de fardeau.
■ La fig. 163 ■ efi un aflemblage de charpente, appellé
mouton, d’environ quinze à vingt piés d’élévation
, dont on fe fert pour planter des pilotis A . Cet
aflemblage efi compofé de plufieurs pièces, dont la
première marquée B , efi un gros billot de bois, appellé
mouton y fretté parles deux bouts, attaché au
bout des deux cordages C , tiré & lâché alternativement
par. d,es hommes ; ce cordage roule fur des
poulies D ; 8c c’eft ce qu’on appelle fotinettes. E ,
efi le fol ; F , la fourchette ; G , les moutons ; H , les
bras ou liens; I , le ranche garni de cheville; K , la
jambette.
La fig. 164 efi un échafaut adoffé à un mur A ,
dbnt fe fervent les Maçons dans les bâtimens ; il efi
compofé de perches B., de boulins C, attachés de flûte
avec des cordages, & des planches ou madriers
D pofés defliis, & fur lefquels les Maçons travaillent
à la fur face des murs.
La fig-. iàS eft une fonde compofée de plufieurs
tringles de fer B , félon la profondeur du terrein que
l’on veut fonder, de chacune fix à fept piés de long,
fur quinze à dix-huit lignes de grofleur en quarré,
portant par le bout d’en haut une vis C , & par l’autre
une douille Z ), creufée, 8c à écrou qui fe vifle
fur le bout C ; E y eft une efpece de cuiller en forme
de vrille pour percer le terrein ; F , eft line fraife
pour percer le roc , A , eft le manche ou levier avec
lequel on manoeuvre la fonde.
La fig. 16G eft une chevre faite pour lever des
fardeaux d’une moyenne péfantcur, compofée d’un
treuil A , d’un cordage B , de deux leviers C, d’une
poulie D y de deux bras E , 8c de deux traverfes F.
La fig. \5y eft un cabeftan appellé dans les bâtimens
vindas, qui fert. à tranfporter des fardeaux, en
fâifant tourner par des hommes les leviers A , qui
entrent dans les trous du treuil B , 8c qui eh tournant,
enfile d’un côté C le cordage Z ); 8c de l’autre
E , le défile.
Les fig. 168 & îSç) font des leviers ou boulins
de différente longueur à l’ùfage des bâtimens.
La fig. 160 eft un gruau d’environ trente à quarante
piés de hauteur, fait pour enlever les pierres,
les groffes pièces de charpente, 8c toute efpece de
fardeau fort lourd, pour les pofer enfuite fur le bâtiment;
il eft compofé de leviers A y d’un treuil B ,
d’un cordage C, de deux ou trois poulies D , d’un
poids quelconque E. F , eft le fol du gruau \ 'G , la
fourchette ; H , les bras ; la jambette ; K , le ranche
garni de chevilles ; Z , la feïlette ; M , le poinçon;
N , le lien; 8c O , les moifes, retenues de dif-
tanc.es en diftances par des boulons clavettés.
La fig. 161 eft la partie fupérieure d’un gruau
d’une autre efpece; i , en eft le poinçon; B y la
feïlette; C, le fauconneau ou eftourneau; D , les
liens ; E , le cordage ; 8c F , les poulies.
La fig. rSx , eft une grue d’environ cinquante à’
foixante piés de hauteur, fervant aufli à enlever de
grands fardeaux, & eft compofée d’une roue A , fermée
dans fa circonférence , 8c dans laquelle des
hommes marchent, 8c en marchant font tourner le
treuili?,qui enveloppe la corde ou chable C , attaché
de l’autre côté à un grand poids D ; au lieu de cette
roue, on y en place quelquefois une autre, comme
celle de la fig. zS . E , eft l ’empattement de la grue ;
F , l’arbre ; G , les bras ou liens en contrefiches ; H,
le poinçon ; I , le ranche garni de chevilles; K , les
liens ; Z , les petites moiles ; M , la grande moife ;
N , la foupente ; O , le mamelon du treuil ; & P , la
lumière du même treuil.
La fig. iE'B, eft un infiniment appellé Iqïive , qui
s’engage jufqu’à l’oeil A dans la pierre que l’on doit
enlever 8c pofer fur le bâtiment, afin d’éviter par-là
d’écorner fes arrêtes, en y attachant des cordages
8c en même tems afin que les pierres foient mieux
pofées, plutôt, & plus facilement; ce qui produit de
l’accélération néceffaire dans la bâtifle. P , eft la
louve ; C , font les louveteaux, efpece de coins qui
retiennent la louve dans l’entaille faite dans la pier-
re ; D en eft l ’efle.
La fig. 164 eftuncifeauà louver, d’environ dix-
huit pouces de long. M. Lu c o t e .
MACONNOIS, ([Géog.) pays de France en Bourgogne
, que Louis X L conquit & réunit à la couronne
en 1476 : il eft fitué entre le Beaujolois & le
Châlonnois, & eft féparé vers l’orient de la Brefle.
par la rivière de Sône. On fait qu’il eft fertile en bons
vins , & qu’il a fes états particuliers dont Piga-
niol de la Force vous inftruira.
J’ajoute feulement que Mrsdu R yer 8c S. Julien,*
connus par leurs ouvrages, font de cette province,
& que Guichenon 8c Sénécé ont eu Maçon pour
patrie.
André du R yer , fleur de Malezair, different de
Pierre du R y e r , l’un des quarante de l’Académie
françoife, apprit, pendant fon long féjour à Conf*
tantinople & en Egypte , les langues turque 8c arabe
; ce qui nous a valu nonfeulement fa traduûion
de l’alcorandont je ne ferai point l’éloge, mais celle
du Guliftan , ou de C empire des Rofes de Saadi, que
j’aime beaucoup.
M. de S. Julien, furnommé de Balkurz, premier
chanoine féculier de Mâcon en 15 5 7 , mort en 1593,
étudia beaucoup l’hiftoire particulière de fon pays ;
fes mélanges hiftoriques 8c fes antiquités de Tour-
nus font pleines de recherches utiles.
Guichenon (Samuel) s’eft fait honneur par fon
hiftoire .de Brefle & du Bugey, en 3 vol. in-folio,
auxquels il faut joindre fon recueil des aâes & des
titres de cette province. Il fut comblé de biens par
le duc de Savoie, pour récompeftfe de fon hiftoire
généalogique de la maifonde ce prince, en 2 vol.
in-fol. Il mourut en 1604, à 57 ans.
Sénécé ( Antoine Bauderon ) , né à Mâcon ën
1643 , mort en 1737 , poète d’une imagination fin-
guliere, a mis des beautés neuves dans fes travaux
d'ApoLlon.Szs mémoires fur le cardinal de Retz amu-
fent fans intérefler. Son conte de Kaïmac, au jugement
de M. de Voltaire, eft , à quelques endroits
près, un ouvrage diftingué. Je crois l’épithete trop
forte. Quoi qu’il en foit , Sénécé conferva jufqu’à la
fin de fes jours une gaieté pure, qu’il appelloit avec
raifon le baume de la viei ( D. J . )
M ACOQUER, f. m. (Hifi. nat. Bot.) fruit commun
aux îles de l’Amérique, 8c dans la plus grande
partie du continent. Il a la forme de nos courges,
& il eft d’un goût agréable. Cependant fa figure 8c
fa grofleur varient. Son écorce eft dure, ligneufe,
polie, brune ou rougeâtre en-dehors, noire en-dedans.
Il contient une pulpe qui de blanche devient
violette en mûriflant. Dans cette pulpe font par-
femés plufieurs grains plats 8c durs. Les chaffeurs
mangent le macoquer; ils lui trouvent le goût du vin
cuit ; il étanche la fo if , mais il refferre un peu le
ventre. Les Indiens en font une efpece de tambour,
en le vuidant par une ouverture, 8c le rempliffant
enfuite de petits cailloux. Dutertre appelle le macoquer
, calebajfier , d’autres cohyne où hyguero.
MA CORIS , {Géog.) riviere poiflonneufe 8c navigable
de l’île Hifpaniola , qui fe décharge dans la
mer à la côte du fud, à environ 7 lieues de fan D omingo.
{D . J .)
MACOUBA, t a b a c d u , f. m. {Botan. ) c’eft
un excellent tabac d’une couleur foncée, ayant naturellement
l’odeur de la rofe ; il tire fon nom d’un
canton fitué dans la partie du nord de la Martinique
, où quelques habitans en cultivent, fans' toutefois
en faire le principal objet de leur commerce ;
c’eft pourquoi ce tabac eft fort rare en Europe. Les
fleurs J. Bapt. le Verrier 8c Jofué Michel en ont toujours
fabriqué d’une qualité fupérieure à celui qu’on
recueille dans le refte du canton. M. l e R o m a i n .
M A COU TE, f. f. {Com.) efpece de monnoie de
compte, en ufage parmi les Nègres , dans quelques
endroits des côtes de l’Afrique , particulièrement à
Loango. Compter par macoutes ou par d ix, c’eft la
même chofe.
MACPHÉLA , {Géog.facrée.) c’eft le lieu Cham,
dont il eft parlé dans la G enefe, chap. xvij. verf. 2 3 .
8c qu’on traduit ordinairement par caverne Mac-
phéla. On pourroit traduire Az caverne fermée. En
arabe Macphèla fignifie fermé, muré. La caverne
Macphéla , achetée par Abraham pour y enterrer
Sara fa femme, étoit apparemment fon tombeau
creufé dans le ro c , & fermé exactement ou m uré,
de peur qu’on n’y entrât. On voit encore dans l’Orient
des tombeaux fermés 8r murés. (D . J.)
MAC QUE , f. f. {Ecoh. tufiiq.) in fin im e n t d e
b o is d o n t o n fe fe rt p o u r b rife r le c h a n v r e , 8c le ré d
u ire e n filafle. Voye£ l'article CHANVRE.
MACRA, {Géog. anc.) c’eft î° . une riviere d’Ita-*
l ie , aujourd’hui le Magret, qui féparoit l’Etrurie de
la Ligurie. 20. Une île du Pont-Euxin, dans le golfe
de Carcine, félon Pline, l. IV. c. xiij. 30. Une ville
de Macédoine , aufli nommée Orthagoriet, 8c plus
anciennement Stagira. Voye^STAGIRA. {D .J .)
MACRE, f. f. tribuloides, (Hifi. nat. Bot.) genre de
plante à fleur en rofe , compofée de plufieurs pétales
difpofés en rond. Il s’élève du calice un piftil, qui
devient dans la fuite avec le calice un fruit arrondi
pointu, qui n’a qu’une Capfule, 8c qui renferme une
feule femence femblable à une châtaigne : les pointes
du fruit font formées par les feuilles du calice. Tour*
nefort, Infi. rei herb. appertdix. Voyè{ P l a n t e .
MACRÉNI, {Géog. anc.) peuple de l’île de Coiffe,’
dans la partie feptentrionale, félon Ptolomée, l. I I I«
c. ij.M
ACREUSE, f. f . anâs niger, Aid. {Hifi. hati
Ornith. ) oifeau qui eft plus gros que le canard do-*
meftique ; il a le bec large , court, & terminé par
un angle rouge ; le milieu du bec eft noir, 8c tout le
refte jaunâtre i la tête 8c la partie fupérieure du cou
font d’un noir verdâtre ; tout le refte du corps eft:
noir, à l’exception d’une bande blanche, tranfver-
fa le , 8c de la largeur d’un pouce , qui fe trouve fur
le milieu des ailes ; il y a aufli de chaqué côté derrière
l’oeil une tache blanche. Les pattes 8c les piés
ont la face extérieure rouge, 8c la face intérieure
jaune. La membrane qui tient les doigts unis enfern-
b le 8c les ongles font très-noirs. Raii, Synop. methi
V o y e i O i s e a u .
M a c r e u s e , {Dicte & Cuifine. ) cet oifeau qui eft
regardé comme aliment maigre , eft ordinairement
dur, coriace , 8c fent le poiflon ou le marécage*'
M. Bruhier conclut très - raifonnablement de cette
obfervation , dans fes additions au traité des ali-
mens\6e Louis Lemery, qu’il ne faut pas nous reprocher
l’indulgence de l’Eglife, qui nous en permet
l’ufàge pendant le carême. Le même auteur nous
apprend que la meilleure maniéré d’apprêter la ma-,
creufe, pour la rendre fupportable au goût, eft de la
faire cuire à demi à la b roche, 8c de la mettre en fal-
mi, avec le v in , le fel 8c le poivre. Par cette mé-:
thode , on dépouille la macreufe d’une partie de fon
huile, d’oû vient en bonne partie fon goût defagréa-
ble ; mais il en refte encore aflez pour nager fur le
ragoût, 8c il faut avoir foin de l’enlever avec une
cueiller. Cette préparation de la macreufe la rend
aufli plus faine, {b)
Les macreufes de la riviere de la Plata, fulica me^_
nilopos, ne different de quelques-unes de nos macreufes
européennes que par la tête. Leur grofleur
égale celle de nos poules domeftiques : leurs piés
font compofés de trois ferres fort longues fur le devant
, 8c d’une petite fur le derrière, armées d’ongles
durs, noirs 8c pointus. Les trois ferres du devant
font bordées d’un cartilage qui leur fert de nageoire :
ce cartilage eft taillé à triple bordure, 8c toujours
étranglé à l’endroit des articulations des phalanges,
dont trois compofent la ferre du milieu. {D . J .)
M a c r e u s e , {Pêche.) voici la maniéré dont cela
fe fait dans les bayes de Mefquet 8c de Pennif, ref-
fort de l’amirauté de Vannes. Le fond y eft garni de
moules. C’eft-là que fe tendent les filets. Les mailles
en ont trois ou quatre pouces en quarré. On choifit
le tems des grandes marée. Les pièces du rets ont
fept à huit brafles en quarré : elles font montées &
garnies à l’entour d’une petite corde , 8c de flottes
de liège qui les foutiennent. On les tend de baffe mer