L ANCIANO ouL ANCIANA ANXANUM, (Géog.)
'ville d’Italie au royaume de Naples , dans l’Abruze
citérieure , dont elle eft la capitale , avec un archevêché
érigé en 1562. Elle elt fituée fur le torrent de
Feltrino, à 6 lieues S. E. de Chieti, 30 N. E. de
Naples. Long. 32. 40. lai. 42. ix. ( D . J. )
LANCIER , f. m. ( Art médian.) c’eft un ouvrier
-qui fait des lances.
LANCIERE ou A BÉE , f. f. ( Jurifprud. ) terme
de coutumes , qui fignifie Y ouverture ou pajfage par
pii l’eau s’écoule quand les moulins ne travaillent
pas. (A )
LANCIS, f. m. {en Architecture. ) ce font dans le
jambage d’une porte ou .d’une croifée , les deux pierres
plus longues que le pié qui eft d’une piece. Ces
lancis fe font pour ménager la pierre qui ne peut pas
toujours faire parpin dans un mur épais.
Lancis de moilon, il fe d it, lorfqu’on refait le parement
d’un vieux mur avec du moilon, & qu’on
lance le plus avant que faire le peut avec plâtre ou
mortier de chaux & fable.
LANCKHEIM, ( Géog. ) petite ville de Thurin-
g e , fur la rivicre d’Itfch, dans la principauté de
Cobourg.
LAN ÇO IR, f. m. ( Econom. rujliq. ) ouverture
par laquelle s’écoule l’eau des moulins lorfqu’ils ne
vont pas.
LANÇON ou ÊGUILLETTES , ou ORPHIES,
( Ichol.) forte de petit poifton. Foye[ ÊGUILLETTES.
LANCU, (Hljl. mod. J nom que les Chinois donnent
à une fecle de leur religion. L’auteur de cette
feéle ctoit un philofophe contemporain de Confucius
, & qui fut appellé Lançu ou Lan^u, c’eft-à-dire
philofophe ancien y parce qu’on feint qu’il demeura
quatre-vingts ans dans le ventre de fa mere avant
que de naître. Ses feâateurs croient qu’après la mort
leurs âmes & leurs corps font tranfportés au ciel
pour y goûter toutes fortes de délices. Ils fe vantent
aufîi d’avoir des charmes contre toute forte de malheurs
, de chaffer les démons, &c. Kircher, de la
LAN CU T , ( Géog.) ville du royaume de Pologne,
dans le palatinat de Ruflie ouReuffen.
LAN.D, TRAIT ou JET DE FILETS , termn de
Pêche ufité dans le reffort de l’amirauté de Maren-
ncs. C ’eft la manoeuvre qui fe fait depuis qu’on a
jette un filet à la mer jufqu’à ce qu’on le releve.
LAND & LAN D T , ( Géogr, ) Le mot land ou
landt , dans les langues du Nord, fignifie pays, &:
entre dans la compofition de pluficurs noms, Landgrave,
Zéland, Gotland, Hollande. Quand nous dirons
Lande en françois, nous faifons du genre féminin
les mots à la fin defquels lande fe trouve dans
la compofition, comme la Zélande, la Hollande, &
nous donnons le genre mafeulin à ceux où nous mettons
le mot de land ou de landt, ce qui fait qu’un
même mot eft quelquefois du genre mafeulin ou féminin,
félon que nous l’écrivons, comme le Groenland
ou la Groenlande. La plupart des provinces de
Suède ont leur nom compolé de celui de land y & du
nom des anciens peuples qui l’habitoient ; l’île de
Gotland, par exemple, fignifie pays de Goths ; l’A-
melandc fignifie pays des Amales : on dit encore en
bas-breton' tannée dans le même fens. (D .J .)
LANDA, ( Géogr. ) ville de la grande Pologne,
dans le palatinat de Kalifch.
LANDAFF, (Géog.) petite ville & évêché d’Angleterre,
au pays de Galles, dans le comté de Gla-
morgan, fur laTave , un peu au-deffus de Cardiff,
à 30 milles de Briftol au couchant, & à 123 milles
de Londres. Long. /4. 20. latit. Si. g x. (D . J.)
LANDAU, Landavia, (Géogr.') ville de France
très-forte, dans la baffe AUace, au pays de Wafgou,
autrefois impériale, mais fujette à la France par la
paix de Munfter. L’empereur Jofeph la prit, n’étant
que roi des Romains, en 1702. Les François la reprirent
en 1703, & les Impériaux en 1704. Enfin, par
le traité de Bade, elle a été cédée à la France, qui
l’avoit reprife en 1713. Foye^ ce qu’en difent Heifs,
Longuerue & Piganiol de la Force : mais voye^ principalement
l’article de Landau dans le diftionnaire
de Bayle, parce qu’il eft rempli de réflexions utiles,
applicables en tout tems & en tous lieux, aux récits
de lièges & de batailles que les nouveliftes de puif-
fances belligérantes répandent dans le public , pour
infpirer la confiance ou tromper la crédulité des
peuples.
Landau eft fur le Queich, vers les frontières du
palatinat, à une égale diftance de Spire & d u Rhin,
dans un pays agréable & fertile, à 3 lieues & demie
S. de Neuftat, 5 O. de Philisbourg, 6 S. O. de Spire,
15 N. E. de Strasbourg, 108 N. E. de Paris. Longit\
xS. 4 7 .30. latit. 49. 11.38.
Landow eft encore le nom de deux petites villes
d’Allemagne, l’une dans la baffe Bavière fur l’Ifer,
à 4 milles de Straubing ; l’autre fife fur une montagne,
au comté de Valdeck. (Z>. J .)
LANDES, f. f. ( Agriculture. ) pays inculte, peu
propre au labour, rempli de joncs , de bruyères ,
fierpolets, joncs-marins, où l’on ne peut faire venir
du bois.
L a n d e s , (les') ou les La n e s , Ager Syrticusl
(Géog.) pays de France dans la Gafcogne. On le
nomme quelquefois les landes de Bourdeaux ; c’eft
un pays de fable & de bruyères, dont les lieux principaux
font D a x , Tartas , Albret, Peirourade. Le
fénéchal des Landes eft une charge d’épée, dont le
bailliage du pays de Labour dépend. On clivife les
Landes en grandes & petites ; les grandes font entre
Bourdeaux & Bayonne, les petites font entre Bazas
& le mont de Marfan. (D . J . )
LANDEN, Landenum, (Géog.) petite ville des
Pays-bas autrichiens, dans le Brabant, au quartier
de Louvain, fameufe par la bataille meurtrière que
le maréchal de Luxembourg y gagna fur les alliés
le 29 Juillet 1693. On appelle aufli cette journée la
bataille de Nerwinde, nom d’un village voifin. Landen
eft fur le Beck,à 2 lieues deTillemont,7.N. O .
de Huy, 7. S. E. de Louvain, 8. N. E. deNamur.
Long. xx. 40. latit. So. 46. ( D . J. )
LANDERNEAU, Landernacuni, (Géogr.) petite
ville de France dans la baffe Bretagne, fur la riviere
d’Elhorn , à 8 lieues E. de Breft. Long. i j . z x . latit
48. x$. (D . J .)
LAN DFOC TIE, ( Géog.) ce mot d’origine allemande
, land-vochtey, & travefti à la françoife, peut
fe rendre autrement par bailliage ou préfecture &
en latin par prcefectura. On dit cependant la land-
foctie de Haguenau, pour fignifier une partie de
l’Alface, dont Haguenau eft le chef-lieu. ( D J \
LANDGRAVE , f. m. ( Hiß. mod. ) ce mot elt
compofé de deux mots allemands, land, terre 1
êç de graff ou grave, juge ou comte. On donnoit anciennement
ce titre à des juges qui rendoient la justice
au nom des empereurs dans l’intérieur du pays*
Quelquefois on les trouve défignés fous le nom de
comités patrice & de comités provinciales. Le mot landgrave
ne paroit point avoir été ufité avant l’onzie-
me fiecle. Ces juges, dans l’origine, n etoient établis
que pour rendre la juftice à un certain diftrift
ou à une province intérieure de l ’Allemagne eu
quoi ils différoient des marggraves, qui étoient juges
des provinces fur les limites : peu-à-peu ces
titres font devenus héréditaires , & ceux qui les
pofledoient fe font rendus fouverains des pays dont
ils n’étoient originairement que les juges. Aujourd’hui
l’on donne le titre de landgrave par excellence
à des princes fouverains de l’Empire qui poffedent
-héréditairement des états qu’on nomme landgraviatSy
& dont ils reçoivent l’inveftiture de l’empereur. On
compte quatre princes dans l’Empire qui ont le titre
de landgraves ; ce font ceux de Thuringe, de Heffe,
d’Alface & deLeuchtenberg. Il y a encore en Allemagne
d’autres landgraves : ces derniers ne font
point au rang des princes ; ils font feulement parmi
les comtes de l’Empire ; tels lont les landgraves
ide Baar, de Brifgau , de Burgend, de K le tg ow ,
de Nellenbourg, de Sauffemberg , de Sifgow , de
Steveningen, de Stulingen , de Suntgau, de Tur-
gow , de Walgow. (—)
LANDER 1. m. ( Hiji. mod. ) foire qui fe tient à
Saint Denis-en-France. C ’eft un jour de vacance
pour les jurifdiélions de Paris & pour l’univerfité.
C ’eft le refteur qui ouvre le landi. Il fe célébroit
autrefdisà A ix-la-Chapelle. Charles le Chauve l’a
transféré à Saint-Denis avec les reliques, les clous
& la couronne de N. S.
Lundi fe difoit encore d’un falaire que les écoliers
payoient à leurs maîtres vers le tems de la
foire de ce nom. C ’ctoient fix ou fept écus d’or ,
qu’on fichoit dans un citron, & qu’on mettoit dans
un verre de cryftal. Cet argent fervoit à défrayer
le refteur & les fuppôts lorfqu’ils alloient ouvrir
la foire à Saint-Denis.
Landi fiatodi (Géog. ) nom d’un diftriâ affez
confidérable d’Italie, fur les frontières des états de
la république de Gènes , dépendant du duché de
Plaifance.'
LANDIES , f. f. (terme d'Anat.) nymphes , deux
productions ou excroiffances charnues, fituées entre
les deux levres des parties naturelles de la femme.
Voyc^ Nymphes. Cicéron trouvoit de l’obf-
curité dans ces paroles , an illam dicarn, à caufc du
rapport qu’elles ont avec lendica, d’où nous eft venu
le mot françois landie.
LANDI ER , f. m. ( Gramm. & Cuifine. ) grand
chenet de cuifine. On ne fait d ’où vient le proverbe
, froid comme un landier , fi ce n’eft que cet
épais inftrument, quoique toujours dans le feu ,
n’eft prefque point échauffé.
LANDINOS , ( Hijl. mod. ) c’eft le nom fous lequel
les Efpagnols défigent les Indiens du Pérou qui
ont été élevés dans les villes & dans les bourgs ;
ils lavent la langue efpagnole, & exerçent quelque
métier ; ils ont l’efprit plus ouvert & les moeurs
plus réglées que ceux des campagnes ; cependant
ils conlervent prefque toujours quelque chofe des
idées & des ufages de leurs ancêtres. Il eft fur-tout
un préjugé dont les Chrétiens n’ont point pu faire
revenir les Indiens du Pérou ; ils font perfuadés que
la perfonne qu’ils époufent a peu de mérite s’ils la
trouvent vierge. Auffi-tôt qu’un jeune homme a demandé
une fille en mariage , il vit avec elle comme
fi le mariage étoit fa it , & il eft le maître de la renvoyer
s’il fe repent de fon choix après en avoir
fait l’effai : ce repentirs’appelle amanarfe. Les amans
éprouvés fe nomment arnmanados. Les évêques &
les curés n’ont jamais pu déraciner cet ufage bifarre.
Une autre difpofition remarquable de ces indiens,
eft leur indiftérence pour la mort ; ils ont fur cet
o b je t , fi effrayant pour les autres hommes , une
infenfibilité que les apprêts du fupplicc même ne
peuvent point altérer. Les curés du Pérou exerçent
lur ces pauvres indiens une autorité très-abfolue ;
fouvent ils leur font donner la baftonade pour avoir
raanaué à quelques-uns de leurs devoirs religieux.
M. d Ulloa raconte qu’un curé ayant réprimandé
un de ces indiens , pour avoir manqué d’aller à la
méfie un jour de fê te , lui fit donner enfuite un certain
nombre de coups. A peine la réprimande &
la baftonade furent-elles finies , que l’indien s’approchant
du curé, d’un air humble & naïf, le pria
de lui faire donner le même nombre de côups pour
le lendemain, parce qu’ayant envie de boire encore
, il prévoyoit qu’il ne pourroit aflifter à la
mefle. Voyt{ l'hift. générale des voyages, tom. X I I I .
LANDRECI, ( Géograph. ) dans les titres latins
Landericiacum, Landericice , petite & forte ville de
France dans le Hainault. François I. s’en étant rendu
maître, Charles V . la reprit en 1543. Louis XIV.
a prit en 1655. Elle fut cédée à la France parle
traité aes Pyrenees. Ses fortifications font du chevalier
de Ville & du maréchal de Vauban. Elle eft
dans une plaine fur la Sambre , à 6 lieties N. E. de
Maubeuge, 7 S. E. de Cambrai, 11 S. O. de Mons ,
35 N. E. de Paris , Long. z i. x8. lat. So. 4. (D J . )
LANDSASSE , f. m. (Hiß. mod.) on appelle ainlï
en Allemagne celui dont la perfonne & les biens font
fournis à la jurifdiâïon d’un fouverainqui releve lui-
meme de l’empereur & de l’Empire, & qui a fixé fon
domicile dans les états de ce fouverain : ou bien un
landfaffe eft toutfujet médiat de l’Empire.
Il y a en Allemagne des pays où tous les fujets
tant ceux qui poffedent des terres & des fiefs que les
autres, font landfajfes, c’eft-à-dire relevent du prince
à qui ces états appartiennent. Telle eft la Saxe , la
Heffe f la Marche de Brandebourg, la Bavière, l’Au-
tridie : on nomme ces états territoria claufa. II y a
aufli d’autres pays qù ceux qui poffedent des fiefs
font vaffaux ou fujets immédiats de l’Empire, & ne
font fournis à aucune jnrifdi&ion intermédiaire tels
font la Franconie , la Souabe, le Rhin, la W etera-
vie & l’Alface. Ces pays s’appellent territoria non
claufà.
Il y a des pays fermés ( territoria claufa) où il fe
trouve des vaffaux qui ne font point landfaÛes: ceux-
là ne font obligés de reconnoître la jurildiftion de
leur fuzerain qu’en matière féodale ; mais ceux qui
font vaffaux & landfajfes font entièrement fournis en
tout à la jurifdiéïion du fuzerain.
Un prince ou tout autre vaffal immédiat de l’Empire
peut être landfaffe d’un autre,en raifon des terres
qu’il poffede fur fon territoire. Foye^ Vitriarii Inß'tt.
juris publici.
t LANDSBERG , ( Géogr.) nom de pluficurs villes
d’Allemagne , l’une dans la Bavière fur la Leck, une
autre dans la nouvelle Marche de Brandebourg, une
troifieme dans la province de Natangen en Pruffe,
fur la Stein ; enfin une quatrième en Mifnie dans
l’Ofterland.
LANDSCROON, ( Géogr. ) fort de France en
haute Alface, dans le Suntgau, à une lieue de Bille,
fur une hauteur. Long. zS . y. lat, 4y. 3 G.
LANDSHUT , (Géogr.) en latin moderne Land-
favia Bavarorum , ville forte d’Allemagne dans la
baffe Bavière, avec un château fur une côte voifine.
Elle eft fur 1 lie r , à 14 lieues S. de Ratisbonne , 1 4
N. E. de Munich. Long. zc). So. lat. 48. S3.
Landshut eft encore le nom d’un petite ville de
Bohême en Siléfie, au duché de Schwednitz, fur le
ruiffeau de Zieder.
C’eft à Landshut en Bavière que nâquit Zieglér
(Jacques) théologien , cofmographe & mathéma-
ticienqui fleuriffoit dans le xvj. fiecle. Sa defeription
latine de la Pàleftine, Argent. 1536 , in-folio , eft
tres-eftimée. Paul Jove parle avec grands éloges de
l’élégance du tableau qu’il a fait des cruautés de
Chriftiern II. roi de Danemark. Son ouvrage de
la Scandinavie eft aufli fort inftruélif. Enfin, ce qu’il
a donné fur l ’Aftronomie, de conßruclione folidee fpha-
roiy Bafil. 1536, in-40. n’eft point mauvais, non plus
que fon Commentaire latin fur le fécond livre de
Pline, qui parut à Bafle en 1531. La leaure de quelques
uns de fes ouvrages a été interdite par l’inqui-
fition, fans qu’on en puiffe trouver d’autres caufës