partie qui porte fur les mufcles gémeaux. D eux courroies
8cdeux boucles la ferrent 8c l’affujettiffent comme
la première. Par cette difpofition les boucles 8c les
courroies ne peuvent bleffer la peau, 8c les gros
vaiffeaux font à l’abri de la compreflion. Au milieu
de la branche qui entoure la cuiffe, eft pour ainfî
dire enchâffèe 8c coufue une plaque de cuivré , fur
le plan de laquelle s’élèvent perpendiculairement
deux montans, à-travers lefquels pafle un treuil qui
.fe meut fur fon 'ax e, au moyen d’une clé ou cheville
quarrée qui fert de manivelle. Sur le treuil eft
attachée & s’emploie une courroie, laquelle efl
coufue par fon autre bout ait talon d’une pantoufle,
qui'réçoit le pié du bleflé. La dire&ion de cette courroie
depuis le talon jufqu’ au jarret, eft donnée 8c
confervée par un paflant de cuir, coulu lurle milieu
delà petite branche de' la genouillère, vis-à-vis
du treuil fur lequel elle eft employée. PL X X X I I .
Jig. i. genouillère ; ƒ#. 2. la pantoufle 8c fa-' courr
o i e ;^ . 3 . le treuil; Jig. 4: la manivelle. La PL
X X X I I I . Jig. /. montre la machine en fituation.
A mefure- que par la cheville quarrée qui pafle
dans l’axe du treuil ; on le tourne dans le lens qu’il
convient, on oblige le piéde s’étendre , 8c l’on approche
les deux bouts du tendon. Mais lorfqu’ils feront
an point d’attouchement néceflaire, le treuil,
& par conféquent la courroie doivent être retenus
Sc fixés en ce lieu. Cela fe fait par une roue à crochet,
& un mentonnét à reflort, qui engrene dans
les dents de cette roue ; par ce moyen on peut étendre
purelâcher plusou moins la courroie,' 8c Axer
lep ié au degré d'éxtenfionconvenable. Une boucle
au lieu du treuil, ftmplifieroit beaucoup la confia
i êtion de cette machine ; mais elle en feroit moins
parfaite dans l’ufage.-
Cette invention eft des plus utiles & des plus in-
génieufes. Ce bandage ne fait aucune compreflion
iur les parties qui en reçoivent l’utilité ; le degré
d’extenlion eft immuable, non-feulement le pié eft
étendu, mais la jambe eft contenue en même tems
dans le degré dè flexion, qui relâche les mufcles gémeaux
, 8c facilite le rapprochement dir bout fupé-
rieur du tendon: ces mulcles font comprimes 8c gênés
au point qu’on n’a rièn à craindre des treflaille-
mens involontaires durant le fommeil, enfin ce bandage
laifle la jambe 8c le talon à découvert, de
maniéré qu’on peut obferver ce qui fe pafle, aufli
fou vent qu’on le veut,8c appliquer les médicamens
néceffaires, fans être obligé de toucher à ce bandage
, avantage dont on fent tout le prix dans le cas de
plaies. Rien n’étoit fi dangereux que les plaies du
tendon d’achille, 8c élles rentrent dans la claflédes
plus Amples & -des plus faciles à guérir, depuis
l ’heureufe découverte dé cette machine, fruit du
génie d’un des plus grands chirurgiens que la France
ait eu.
"Machine pour réduire les luxations, inventée par
M. Petit, 8c décrite dans fon traité des maladies des os.
Elle eft compofée de deux parties ( voye[ la Jig. 2.
P l. X X X I F") ; l’une fait le corps , 8c l’autre les
branches.
Le corps eft compofé de deux jumelles de bois de
chêne, droites 8c parallèles entre elles, de deux pies
onze pouces de longueur , 8c de deux pouces de largeur
, fur dix-huit lignes d’épaifleur;
Ces jumelles font: éloignées l’une de l’autre de
feize lignes.; il y a deux traverfes qui les entretiennent
, 6c y font jointes par tenons , mortaifes 8c chevillés.
:
Achaqùe jumelle, du côté qu’elles fe regardent,
on a pratiqué une rainure ou eouliffe dans le milieu
de leur épaifleur, pour loger de part 8c d’autre les
languettes d’une moufle de bois.
11 y a deux moufles , l’une eft dormante, 8c a un
tenon qui entre dans une mortaife pratiquée dans!
l’épaifleur de la traverfe inférieure , où elle eft re-*
tenue fixement par une cheville de fer, qui paflant
dans la traverfe, en pénètre la mortaife, 8c le tenon
de la moufle. L ’autre moufle eft mobile, Sc a deux
languettes qui entrent dans les couliflesdes deux jumelles
, & qui lui donnent'la liberté d’aller & de
venir. A fa tête fe trouve un trou , par lequel pafle
une corde en anfe , qui fert à attacher par le milieu
un lacs de foie , d’une aune de longueur , 8c d’une
trefle ou d’untiflu triple. Les bouts de ce lacs font
noués d’un même noeudd’efpace en efpace, de façon
que les noeuds font à la diftance de deux pouces les
uns des autres. Celui qui eft à l’extrémité fert de
bouton, & les efpaces qu’ils laiflent entre eux font
des boutonnières, dans lefquelles on engage le
premier noeud. On forme ainfi avec ce lacs une anfe
plusou moins grande, dans laquelle on arrête celle
d’un lacs q ui, comme on le dira, s’attache au mem-,
bre que l’on veut remettre.
La chape des deux moufles eft de bois quarré, &
chacune d’elles a fix poulies en deux rangées. Les
trois de la première rangée ont un pouce de diamètre
; celles de la fécondé ont dix lignes, 8c toutes
ont trois lignes d’épaifleur. Un cordon de foie ou de
lin d’une ligne 8c demie de diamètre, & de 27011 2S
piés de longueur , eft arrêté d’un bout à la chape de
la moufle dormante, au-deffous de la rangée des petites
poulies, pafle enfuite avec ordre par toutes
les petites poulies tant de l’une que de l’autre moufle,
& enfin eft arrêté par fon autre bout à l’anneau
d’un piton qui traverfe le treuil. Voye^ la méthode
d’arranger les cordes au mot Moufle.
Le treuil eft de bois tourné en bobine, porté par
deux moutons de bois joints aux jumelles par deux
tenons. Ce treuil a une roue dentelée enrochct, qui
mefure les degrés d’extenfion.
Les branches de cette machine font aufli compo-
fées de deux jumelles ; mais elles ne font ni droites,'
ni parallèles entre elles. Par-devant elles font cein-
trées en arc. Leur longueur eft de deux piés trois
pouces, y compris les tenons quarrés de quatre pouces
neuf lignes de longueur, fur huit lignes de diamètre.
Ces tenons fortent de chaque côté du bout
de la partie la plus forte ; ce qui fert de bafe aux
branches. Chaque tenon entre dans le bout fupé-
rieur de chaque jumelle du corps de la machine, lequelbout
eft garni par un collet de fer qui le recouvre
en entier, excepté le côté par où les jumelles fe
regardent.
Les extrémités des jumelles des branches font
moufles & arrondies pour fe loger facilement dans
deux fgaines qui font aux extrémités d’une efpece
de lacs nommé areboutant. Ib. Pl. X X X I I I . Jig. 3 .
II eft compofé d’un morceau de coutil , de la Ion- ■
gueur d’un pié , de trois pouces de largeur, fendu
en boutonnière par le milieu fuivant fa longueur.
Cette fente ou boutonnière a neuf polices; 8c le fur-
plus. du coutil qui n’eft point fendu, borne également
les deux extrémités, au-defloùs de chacune
defquelles eft pratiquée une poche, ou gaine , qui
fert à loger lès extrémités des branches de la machine.
Toute cette piece de coutil eft revêtue de
chamois, pour ne point bleffer le corps, ni le mem-
brequi doit paffer par la fenteou boutonnière.
La piece ou le lacs qui doit fervir à tirer le membre
luxé (fig. 4. ) , eft compofé d’un morceau de chamois
doublé & coufu, ayant quatorze pouces de-
Ion«*, 8c deux 8c demi de large. Sur le milieu, dans
fa longueur, eft un cordon de foie à double trefle ,
de la longueur de trois quarts d’aune, large de dix
lignes , pafle dans les deux anfes d’un lacs de tire-
botte revêtu de chamois. Le cordon de foie eft
coulu à la piece de chamois, fur le milieu 5c près dçs
extrémités, dé manière que cette couturé n’ëhïpê-
chc point qu’on éloigne ou qu’on rapproche l’une
de Fa-utrê, fes anfes du lacs de tire-botte revêtu 'de
chamois, afirt qu’il pui'ffe convenir aux différentes
groflèurs^leS membresatixquels oh l ’attaehe.'Ge lacs
qui a dix huit pouces dé longueur 8c un de-large,
Fait uneanfo de neuf pouces ; la piece de chaïnoïs
fait le tour du membre ,'8c forme une compreffé circulaire
, afin que les lacs ne pniflent bleffer. Le côrl
don de foie fait deux tours for le chamois, & on lé
lie d’un fimp'Ie noeud Ou d’une rofe.
Pour fe-ïérvir de cette machine, oh la placé 'toute
montée au-deffous dti membre. Quand on a pofé'
l’arc-boutant ôc le la c s , on engage les bouts des
branche^ dans les deux poches ou gaines de l ’atc-
boutant. On paffe le lacs de la moufle mobile dans
l’an le du lacs qui eft attaché au membre, 8c on arrêté
cèlacs en paflant lë noeud dé fon extrémité dans
l’une de fes boutonnières : on met alors à l’eflieu du
treuil la manivelle, & oh tourne autant qu’il eft
néceflaire pour allonger & réduire lé membre démis.
Gette machine petit être appliquée pouf faire les
extenfions darts certaines fraétures, en prèffant différemment
les lacs .1
Pour fe fervir de cette machine aux luxations de la
cuiffe, M. Petit a ajouté deuxefpecès de croiffans
aux branches ( voye^fig. 5 . ) , dont l’un appuie fur
l os des îles,8c l’autre for la partie moyenne dè la
cuiffe. On prend une ferviette dont on noué en-
femble deux angles , pour en former une anfe dans
laquelle on pâlie la cuiffe jufque dans l’aîne, bn en
attache l’anfe au cordon delà moufle mobile, 8c on
Tourne la manivelle : par-là on fait trois efforts dif-
Éefèns. Le croiflant fupérieur areboute contre Fbs
de la hanche; l ’inférieur pouffe le bas de la cuiffe
en-dedàns, là ferviette tire le haut dii fémur en-de-
horS, & par le concours de ces trois mouvemens ,
la réduction fe fait prefque toujours fans peine , 8c
fans qu’il foit néceflaire de faire d’autres extenfions :
bn ne parle ici que de la luxation dé la cuiffe en-bas
&c cn-dëdàrts.
Il faut voir toiis les détails danS.l’auteur pour fe
mettre au fait des particularités dans lefqüélles nous
ne pouvons entrer. On trouve une machine défti-
néeaux mêmes ufages dans la chirurgie de Platner ,
mais fi l’on fait bien attention aux regies pofées par
les meilleurs auteurs, & fondées en raifbn &C en cx-
périèncé, polir Iaréduôion des luxations, on fentira
combien peu Pon doit attendre de fecours de tbulës
ces machines. La réduction des luxations dépend de
plufieurs mbtivemens combinés. CHaqiié efpécë de
déplacement exigé que le membre foit fitué différemment,
pbhr que les mufcles qiii font accidentellement
dans une tenfion contre nature, ne foiêftt
pas expofés à de nouvelles violences par l’effet des
extenfions néceffaires; oh rifque dédéchirër lesmuf-
clds, & de les arracher dans urie opératibii mal dirigée.
Il faut furement plus de lumières 8c d’adreflè
que de forcés, pour faire à propos tout ce qu’il convient
, fuivant la fituation de la tête de l’os qui petit
être portée en-haut, en-bas, én-devant, étt-arriere,
en-dedans, en-dehors ; ce qui fait que les membres
font tantôt plus longs, tantôt plus courts, fuivant
l’efpece de luxation. Comment donc poüffoit-On
réuflïr avec un infiniment qui ri’agit, & rte peut agir
que fuivant une feule 8c unique direélion ? dès qu’il
eft confiant qu’il faut combiner les mbuvemens pour
relâcher à propos certains mufcles ; eh étendre
d’autres avec des efforts variés en différènS f'èns, à
mefure que la tête dé l’os fe rapproché de fa Cavité,
pour y être replacée. C ’efl ce <jüi eft expbfé dans
un plus grand détail, dans Je difcouis préliminaire
de la dernierCédition du traire dés ni'àlàdiis des oS de
feu M. Petit, en 1758, ^oy^AMBi.
Machines pour arrêter les himdfrhd'gies ; vOyC£
T o u r n iq u e t .
Maéhhte pour redrèjfcr-lés èrifitttifojfiùs-, Pl. VI. Jigi
2. voye[ RaCHITIS.
Mdc'kines pour les h’erhieS de Vbhïlilic ; Pl. VI. Jiài
3 - & P l. X X I X . i>ojcç E x ô M PH AL(È. '
Machine pour les fracturés ■ cotnpl 'c-qiiéès de. -la jambe %
Vôyéi Bo ît e . ( F )
L uxe , c ’èft Fufage qu’bn foit de^ Hcheffes & dé
l’indufti iè pour fe procurer ù'rtè exiflerteè agréable.
Le luxe a pour- ea-ufèprémiferè ce mc'cb'fitentertiénf
de notre état; ce defir d’être rtiiëiix, qùi èfi & doit
être dans tous les-hommes. 11 c'fLèh éiiVIa câufè de
leurs p a fiions, de leurs vertus 8c dé léùrS vices. Cé
defir doit néceflaire ment leiir foiré àiifïcr èc rechercher
lès rieheffes ; le défit dè à’ehrichi'r ■ ehtre donc
& doit entrer dans le nombre dés fëffort-s ;dfe font
gouvernement qui n’eft pas fondé fîit rëgâ'flté & la
ebmrnunàtité des biens ; br l’objet principal de cé
defir'doit être le luxe; il y à dortc du luire dans tous
les états, dans toutes les fociétés : le fauvagte a for»
hamac qu’il a'chetè pour dèrs peaux dè bêtes ; l’européen
a lo'rt canapé,: fon lit ; hbs femmes focttehl du
rouge 8c des diamàns , lès femhVcs dè la Floride mettent
du bleu & des 'bbtiléis dé verre.
Le luxé a été dé tout tems iè ‘fujet de'S dëc’lania-
tions dés Moraliflés, qui Pô lit cènfuté éVëc pTùsde
morofité que de lumière, & il eft depuis qùefoue
tems l’objet des éloges de quelques politiques qui en
ont parlé plus en marchands oü en commis qil’cfi
philofophes & en hoimrnes d ’éfot.
Ils ont dit que le hixe eontribuôit’à la populâtibrir
L’Italie-, félon Tite-Livé, dans lé téihs dù pins
haut degré delà grandeur *8c du liixï dé la république
romaine, ëtoit dé plus de moitié rrtoinà pêiipîéé
que lorfqu’elle étoit divifée en pëtirès républiques
prefque fans luxe &t fans indùftpe.
Ils ont dit que le liixi enrichiffoit lès états;
Il y a peu d’état^ ‘où il y ait un pins grand luxé
qu’en Portugal ; 8c le Portugal, avec les reffources
de fon fo l, de fa fituation, 8c de féà colbnié^ , eft
moins riche que la Hollande qui n’a pas les riiêmei
avantagés, 8c dans lès moeurs de laquelle régnent
encore ta frugalité 8c là firnplicité.
Ils ont dit que le /«Àri^fàcilitoit la cirfcülatibn des
monnoiès.
La France eft aujourd’ hui une dés nations où régne
le pluS grand luxe, 8c Oh s’y plâiHt avec raifori
du défaut de circulation dans lés monttbics qui pafo
fent des provinces dans la capitale; fàhS refluer éga-
lertrent de la Capitale dans léS province^.
Ils ont dit que îè luxe àdbliciflbit lès riidéiirs, 8c
qu’il répahdbit les vertus privéès.
Il y a beaiicbup de luxe au Japon, & IeS hîcënrS y
font toujours afrbeés. II y aVoit plus dé Vertùs pri;
vées dans Rome 8c dans Athènes, plus dé biénfoi-
fancé 8c d’humanité dans le ténis dé leur pauvreté
que dans le tems dé leur hïke.
Ils ont dit qiie lé luxe élbit Favorable aux progrès
dés/cortnoiffances & des bèauX arts.
Quéls progrès les beaux àtts 8c les cdrinbiffahceé
ortt-ils tait chez lës SibariteS, cHé£ lesLÿdiérts; 8i
chez les Tonquinois ?
Ils ont dit que le lu ± t aiigmentoit égàléméhl la
puiffancé deS nations & le bohlteul des ciroyéiVs.
Les Perles fous CÿFus âvbient pèü dë lu x é 3 -& ils
fubjugiiererit les riches 8c induftriëùx Âffyrlerts.Devenus
riches, 8c cëliii dés peuples Où lé luxe règnbit
le plus, les Perles furent lubjugtiés par lès Maeédû’-
niéns, peüple pauvre. Ge fbfit dés fauvagês qùi ont
renvérfe ou ufurpé lés ërlîpireS des RbfilàinS, defe
califês de l’Irtdé 8c dë la Chifie. QUarit àii bonheur
du citoyen, fi Ië hixe dbfitlë urt pluS grand rtombrè
de coitihiodités 8c dë plàifirs ; Vbus Verrë* ,• ëd pàt»