fe trouve« 'tous portés de fuite fur le gïànd Vivre ,1
dont il eft d’ufage d’employer toujours le meme u>- I
lio au même compte, & de ne poiïit paffer aüfeconçl,
que ce premier ne foit rempli. Foyc{ Savar. Uv. eu.
p. 5yi. feq. Male. c.ij. fe3. ij. p . 54- t
Le livre d’envoi eft celui qu on tient feparement,
pour éviter a s ratures fréquentes qu’il faudvôit faire
fur le journal, 'fi on y pprfoit confufement tous les
articles reçus, envoyés ou vendus. Ce regiftre particulier
fait auffi qu’on troiiùe plus aifcment qu on
ne feroit daiis le grand livré. Or lgs^ envois un ou ‘
porte fur gé regiftre, font dé marchandifes: achetées
& envoyées pour le compte d’un autre , de marchandifes
yendues par commiflion, de marchâutliies
envoyées peur être vendues pour notre compté,
de marchandifes vendues en foqéte , dont nous
avons la direôiou, ou dont d’autres, l’ont.
Ce livre contient article par article , dans 1 ordre
H H ont été fournis, un état de toutes les marchan-
difés qu’un marchand embarque qU:pour fon compte,
' ou en qualité de cômmiffionnairè pour celui d un autre
, conforme au connOiffement, & de tous les frais
faits jufqu’à l’embarquement.
En ce ca s , le livre d’envoi n’eft qu une copie de
ce qui eft écrit fUr le, grand livre. Après avoir daté
où énoncé l’envoi de cette manieras embarque lur
tel vàifieau, partant pour tel endroit, '.es marchandées
fuivantes, configr.écs à K. pour notre compte
on par mon ordre , à X*. ou bien on le commence
ïiar ces mots: envoi des marchandifes embarquées »
&c. nt&n Mal. “ 'f r f , ü- fe'1- v -
P L e livre d’uri fafreuf du courtier eft, celui fur lequel
il tient un état des martf andifes qu’il a reçues
d’autres perfoUiieç pour les vendre, B de lempfoi
qu'il en a fait. Ce livré doit éfreichiffiré & diftingue
. par folio , comme le grand livre. A gauche eft écrit
* dans un ftyle énonciatif, fimple , Un état des marchandifes
reçue s,& des charges 8c conditions; 8c
à droite, celui de la vente 8c dé l’emploi defdites
marchandifes; en forte que ceci n’eft qu’une copie
du compte d’emploi des marchandifes porte au grand
livre. Si le marchand fait peu déjépmmiffions, il peut
fé paffer d’avoir un livre exprès pourcefte partie
Foyer Mal, &c. cil. p. jfe - Savar./i. i j i . . _
Livre de comptes courans, contient comme le
grand livre, un état des dettes tant avives que paf-
five s , & fert pour régler avec fes correfpondans,
avant de porter la clôture de leurs comptes lur le
grand livre. C’eft proprement un duplicata des comptes
courans, qu’on garde pour y avoir recours dans
le befoin. , . I R . r I
Livre d’acceptations eft celui lur lequel lont en-
regiftrées toutes les lettres de change dont on a été
prévenu par des lettres d’avis de la part de les correfpondans
, à l’effet de favoir lorfqu’il fe préfentera
des lettres de change, fi l’on a des ordres pour les
accepter ou non. Quand on prend le parti de ne
point accepter une lettre de change, on met à cote
de l’article oii elle eft proteftée, un P , qui veut
dire proteflée ; fi au contraire on l’accepte, on met
à côté de l’article u n i , ajoutant la date du jour de
l ’acceptation ; & lorfqu’on a tranfporté cet article
fur le livre des dettes, on l’efface fur celui-ci.
Livre de remife, eft celui fur lequel on enregiftre
les lettres de change qu’on renvoie à fes correipon-
dans pour en tirer le montant. Si elles ont été pro-
teftées faute d’acceptation, 8c qu’elles foient revenues
à celui qui les avoit renvoyées, on en fait
mention à côté de chaque article, en ajoutant un
P en marge, 8c la date du jour qu’elles font revenues.
Dans la fuite on les raye.
Les livres d’acceptation 8c de remife ont tant de
rapport l’un à l’autre, que bien des marchands n en
font qü\in des deux qu’ils chargent en dettes & e'ii
reprîtes, mettant les acceptations du côté des det- !
tes, 8c les remifes du côté des créances.
Livre de dépenfe, eft un état des petites depen-
fes 8c achats pour les ufâges domeftiques, dont otï
fait le total à la fin de chaque mois, pour le porter
fur un livre confacré à cet ufage. Foye^ Sa v a ry,
P-^77’
Ce livre joint aux différens livres particuliers de
commerce, fert à marquer la perte ou le profit qu’on
a fait. Il faut placer feuls les articles confidérables ;
mais pour les petits articles de dépenfe journalière,
on peut n’en mettre que les montans, quoique dans
le fond chacun détaille plus ou moins les articles
félon qu’il lui plaît. Ce qu’il faut feulement obferver
ic i, qu’à mefure que les articles de ce livre font fol-
dés, il faut les porter fur un regiftre particulier,8c
ce qui en réfulte de profit ou de perte fur le grand
livre. Voye^ Male. loe. cit. p. 54.
Livre des marchandifes. Ce livre eft néceffaire
pour favoir ce qui eft entré dans le magafin, ce
qui en eft for ti, 8c ce qui y eft encore. A gauche
on détaille la quantité , la qualité, 8c le nombre ou
la marque de chacune des marchandifes qui y eft
entrée ; 8c à droite, vis-à-vis de chaque article, ce
qui en eft forti de chacun , de cette maniéré :
N °. 1. Une balle de poivre blanc , oefant 1 400 !•
2. Une piece de damas 0 amoiii g aunes , ■IBB
Mars i I Vendu Michel le Fevre.
Avr. ic , ,| Envoyé à «..harles Kegnard.
Livre par mois. Ce livre eft chiffré par folio ,
comme le grand livre, 8c partagé en plufieurs efpa-
ce s , en tête de chacun defquels eft le nom d’un des
mois de l’année, en fuivant l’ordre naturel, laiffant
pour chaque mois autant d’efpace que vous jugerez
néceffaire. A gauche vous mettrez les payemens qui
vous doivent être faits dans le mois, 8c à droite,
ceux que vous avez à faire. Vous réferverez à gauche
de chaque page une colonne où vous écrirez le
jour du payement, 8c enfuite le nom du debiteur
ou créancier, 8c vous mettrez la fomme dans les
colonnes à argent. F ?y«{ Male. p. 64.
Livre de vaiffeaux. On en tient un particulier
pour chaque vaiffeau, qui contient un état des dettes
8c des créances. Dans la colonne des dettes on
met ravitaillement, l’équipement du vaiffeau, 8c
les gages des matelots. Du côté des créances, tout
ce que le vaiffeau a produit par le fret ou autrement.
Enfuite après avoir fait un total de l’une 8c de l’autre,
pour balancer le compte de chaque vaiffeau,
on le porte fur le joitrnaL
Livre des ouvriers, eft un livre que tiennent les
directeurs de manufactures qui Ont un grand nombre
d’ouvrages dans les mains. On y tient un état de
dettes 8c créances pour chaque ouvrier. Sous la colonne
des dettes on met les matières qu’on lui a fournies,
8c fous celle des créances, les ouvrages qu’il
a rendus. ,
Livre de cargaifon , ou plus communément livre
de bord, eft celui qui eft tenu par le fecrétaire ou
commis du vaiffeau , 8c qui contient lin état de tou-,
tes les marchandifes que porte le vaiffeau , pour
tranfporter, vendre ou échanger; le tout conforme
à ce qui eft porté fur les lettres de cargaifon. Foye^
Savar. D . Comm. füppl. p . $ 65. au mot L iv r e .-
Livre de banque. Ce livre eft néceffaire dans les
villes où il y a banque, comme Venife,Amfterdam,
Hambourg, 8c Londres. On y tient un état des fom-
mes qui ont été payées à la banque, ou de celles
qu’on en a reçues.
Vivre, làris y ajouter lien de- plus, fignifie Ôrdi»
nairement le grand livre , quelquefois- le-jnu/nakj
G’éft en- ce fens qufilfauü le prendre, lorfqu’on dât :
Fai porté celle fommé fur thon livre;/« vous donnerai
tth extrait de mon livre , &c. Foye.1 Savary, D'ici, do
cotnhi. tit. I . p\ 5Sç}. au mot Livre.
On> appelle Cn Angleterre , livre de t a r i fun livre
qui fe garde au parlement, dans lequel on voit fur:
quel' pté les différentes marchandifes doivent être
taxées à la douane. Celui' qui a force de loi',; à été
fait l’an i 2 de Charles IL & eft fouforit par meffirei
Harbottle Grimftone , pour lors préfident de la
chambre des communes. Il y en a cependant un fécond
qu’on ne laiffe pas de fuivre dans l’ufagé, qiiôi-
qufil lie foit pas exprefférrreiït ccrrrremi dans le premier
fouferit Fan 1 1 du régné de Georges I. par le
chevalier Spencer Cbrtipton, pour lors préfident de
la chambre des communes. • •
L iv r e s , (Commerce'.') au pluriel s’entend en termes
de commerce, de tous les regiftres fur lelquefs
les négocians , marchands 8t banquiers écrivent par
ordre, foit en gros, foit en détail, toutes les affaires
dë leur négocé, 8c mêhie leurs affaires domeftiques
qui y ont rapport.
Les marchands ne peuvent abfolument fe paffer
de' ces livres ; 8t en FrânCe', ilà forit obligés pàr’lés
ordonnances d’en avoir r mais ils en ont befoin de
plus ou de moins, félon la qualité du négoce 8c la
quantité des affaires qu’rls! fon t, ou félon ht maniéré
dont ils veulent tenir leurs livres. Oh les tient ou en
parties doubl'es, ou en parties Amples. Prefqae tous
les auteurs conviennent que ce font les Italiens , &
particuliérement le Vénitiens, les Génois 8c les Florentins
qui Ortt enfeigné âttx autres nations la maniéré
d'e tenir les livres en parties doubles.
Pour tenir les livres en parties fimples, ce qui ne
convient guère qu’à des merciers ou de petits' marchands
qui n’ônt guère d'affaires ; il fuffit d’un journal
& d’un grand livre , pour écrire les articles de
fuite, 8c à mefure que les affaires les fotwniffent.
Mais pont les gros négocions qui tiennent leurs livres
à parties doubles, il1 leur én'faut plufieurs, dont
nous allons rapporter le nombre, 8c expliquer l’u-
fage.
Les trois principaux livres pour les parties doubles,
font le mémorial, que P on nomme auffi brouillon
& quelquefois brouillard > le journal, 8c le grand
livre, qu’on appelle autrement livre d'extrait ou livre
de raifort.
Outre ces trois livres, dont un négociant ne peut
fe paffer, il y en a encore jufqu’à treize autres, qu’on
nomme livres d'aides ou livres auxiliaires , dont ort
ne fe fert qu’à proportion des affaires qu’on fait, ou
félon le commerce dont on fe mêle. Ces treize I I
vres font :
Le livre de câiffe 8c de bordereaux.
Le livre des échéances, qu’on nomme aulîi livre
des mois , livre des notes ou d’annotations, ou des
payemens ou quelquefois-’ carnet.
Le livre des numéros.
Le livre des fà&ures.
Le livre des comptes courans*
■ Lo livre des commiftions, orckes , bu avisi
Le livre des acceptations- on des traites.
Le livre des- remifes.
Le /ivra des dépensas-.
Le livre des copies de lettres.
Le livre des ports-d-e-lettres.
Le livre des vaiffeaux.
Le livre des ouvriers.
À ces treize qui pourtant peuvent fufRre, on peut
en ajouter d’autres, fuivant la nature du commercé
ou la multiplicité des affaires.
L i v r e m é m o r i a l . C e livre eft ainfi n om m é , à
caufe qu’il- fert de mémoire ; on l ’appelle auffi livre
brouillon ôii livre brouillard, parce que toutes les
affaires du négoce s’y freuverrr comme mêlées confusément
, 8c, pour ainfi dire, mêlées enfemblé'. Le
livre mémorial eft le premier de tous , 8c celui duquel,
fé tire erffiuife fout éê: qui cohipofe lesj autres j auffi
ne peut-on le tenir avec trop d’exaftitudé 8c de
netteté, fur-tout parce qufon y a recours dans les
cbntéftatiohs qui peuvent furvenir pour caufe de
commerce.
Le livre mémorial peut fe tenir en deüx maniérés :
la première, en écrivant fimplement les affaires à mej
fure qu’elles fe font, comme acheté d'un til $-veridu à un
tel, payé à un tel, prêté telle fbihfne, &b. La (econde
maniéré de le tenir , eft en débitant 8c créditant
tout-d’un-coup chaque article : on eftime çelle-çi la
meilleure, parce que formant d’ abord une efpeëé dô
journal, elfe épargne 1-â peiné d’en faire Hn autre.
Quelques-uns, pour plus d’exaftitude-, divifent le
livre mémorial en quatre antres, qui font’ lé livre d’à*
chat, le livre de vente , le livre- de- caijfi 8c le livre dé
notes. Des négocians qui furvérit éet ordre', lés uni
portent d’abord les articles dé ces quatre livres fol
le grand livre, fans faire dé journal ; & les autres ,
en mettant ces quatre livres au net, eh font leur joui*
naf, dont ils portent enfuite les articles for le grand
livre.
L i v r e j o u r n a l . Le nom de ee livre fait a-ffet
entendre qu’on y écrit jour par jour toHtes les affaires
, à mefure qu’elle^ fe font.
Chaque article qu’on porte fur ce livre > doit être
cdmpofé' de fept parties, qui- font la date , le débi*
teur, le créancier, la fomme, la quantité & qualité',
l’aftion ou comment payable, & le pri-X.
Ordinairement ce livre eft un regiftre in-folio dé
cinq à fix mains de papier, numéroté & réglé d’ufié
ligne du côté de la marge, 8c de trois de Fautre pouç.
y tirer les fommes.
C ’eft du livre journal dont l’ordonnance du mois
de Mars 1673 entend parler, lorfqu’elle preferit a»
tit. I I I t art. / .J . & 5 . que les négocians 8ç marchands
, tant en gros qu’en détail, ayent un livre qu
contienne tout leur n égoce, leurs lettres de change,'
leurs dettes avives & paffives , &c. & c’eft auffi
faute de tenir ce livre & de le repréfenter, que les
négocians, lors des faillites, peuvent être réputés
banqueroutiers frauduleux, & en conféquencé pour-
fui vis extraordinairement, & condamnés aux peines
portées au tit. X I . art. 11. & 12. de la même Ordonnance*
Mode te d'un article du livré journal..
1
Viit dbi® à Ctfiffe —* C I&SÖ1 . . . . . * * . . * •
16 muids de vin de Bourgogne, à .
1
* acheté dé Duval comptant
j
f. 1600
1
1
L ivre grand . Ce livre, outre ce nom qui fui
vient de ce qu’il eft le plus grand de tous les livres
dont fe fervent les négocia««- f «a a- encore deux autres
, favoir livre d'extrait & livre de raifon. On l’ap*
Tome IX ,
pelfe livre d extrait, à caufe qu’on y porté tbus les
articles extraits du livre journal & livre de raifon ,
parce qu-’il rend raifoft- à tient dé tbütes
les affaires*
î 1 i l