niaprodeunt, 6c que M. Gualticri , dans fon index
tcfiarum y tab. XlX.figur. I H , appelle nauulus miniums
, cpfid acutiffimà marginatâ , umbilico utrinque
prominente, à centro ad circumfrentiamßriatus,ßriis
Jinuoßs inflexis , minutiffirno granulatus , ex fufco ful-
vido coloreßplendtns ; 6c que Breyn appelle nautilus
orbiculatus ßriatus , umbilico prominente , exiguus.
Cette coquille eft d’une petiteffe extreme ; on en
trouve fur les côtes de la Sicile 6c près de Bergen
en Norwege dans le fable. Quelques-uns ont cru
que les pierres lenticulaires dévoient leur formation à
une coquille bivalve , par la propriété qu’elles ont
de fe partager en deux parties égales; mais M. Gef-
ner remarque que cela n’arrive qu’à celles qui font
calcaires, & qu’elles fe partagent ainfi à caufe du
tuyau qui va le long du dos par oîi l’écaille eft la
plus foible. Voyt^ Gefner depetrificatorum differentiis
& varia origine y § . X I , pag. 2c/. Selon ce fenti-
ment, les cornes d’ammon & les pierres lenticulaires
ont la même origine : au refte , les cornes d’ammon
qui fe trouvent dans le fable de Rimini font fi petites
, qu’il en faut 130 pour pefer un grain de froment
; elles ont cinq volutes,, 6c l’on y compte environ
40 chambres ou çloifons ; leur couleur eft
Blanche, ou de la couleur argentée cle la nacre de
perle. Voye^ les ouvrages cités , 6c acla academies,
elecloralis Moguntincz feientiarumutilium quaErfoedice
eß , torn. I. pag. j & fuiy. & 118 & fuiv.
On trouve des pierres lenticulaires en plufieurs endroits
de l’Europe. En France il y en a beaucoup
dans le voifinage de Soiffbris & de Villers-Coterêts ;
ces dernierés ont 5 ou 6 lignes de diamètre : on en
rencontre aufli en Tranfilvanie,en Siléfie,en Saxe,
en Angleterre, &c? .
On a donné différens noms à la pierre lenticulaire
, fuivant les différens afpe&s qii’elle préfentoit :
c’eft ainfi qu’on l’a nommee Jaliçites, Iorfque quelquefois
on l’a trouvée tranchée fuivant fon épaif-
feur, parce qu’alors elle eft terminée en pointe par
les deux bouts comme la fleur du faule ; dans ce
même cas iOn l’a aufli nommée lapis frumentarius ,
lapis feminalis , lapis cumini. On l’a aufli défignée
fous le nom de lapis vermicplaris 6c de helicites , 6cc.
On trouve en Suede, dans le lac d’ Afnen , une
mine de fer , qui eft en petites maffes femblables à
des lentilles ; on la nomme minera ferri lenticularis ;
ce lac eft fitué dans la province de Smaland ; il y a
aufli des pyrites qui ont une forme lenticulaire.
Il ne faut point confondre les pierres lenticulaires ,
qui font l’objet de cet article, avec des pierres qui
leur reflemblent aflez au premier coup d’oe il, &
qu’on nomme nummi Bratenburgici, qui ont une origine
différente. Voy. l'art. Numism ales , Pierres. ilH N H H i ■ ■ ■ ■ ■ ‘r . Lenticulaire, ( Chirurg. ) infiniment de Chirurgie.
Voye{ C outeau lenticulaire.
LENTILLAT, f. m. {Hiß. natur. Iclkyologie.) on
donne ce nom en Languedoc à un chien de mer,
qui a fur le corps des taches blanches de la grandeur
d’une lentille , & d’autres marques.en forme d'étoiles
, qui lui ont aufli fait donner le .nom de chien de
mer étoilé. Rondelet, hiß. des po'iffons y iiv. X I I I .
LENTILLE , lens, f f. { Hiß. nat. Bot, y genre de
plante à fleur papillionacéc ; il fprt du cajicë un
piftil qui devient dans la fuite une filique. courte ,
remplie de femences rondes., mais applatties, convexes
fur chaque face , ç’eft-à-dire pius épaifles au
«centre que fur les bords. Tournefort, Injl. relherb'.
Hoye[ Plante.
Lentille , {Botan. ) M. de Tournefort compte
fix efpeces de lentilles : nous.allons décrire en peii
de mots les principales de terre , petite 6c grande,
& la lentille aquatique ou. de marais.
Lapetiee lentille^ la. lentille çommune, lens arvenßs
minor, pu lens vulgaris., eft une plante annuelle ; fa
racine eft menue, blanche, garnie de peu de fibres.
Sa tige eft allez groffe, eu égard au refte de la plante:
elle eft haute d’environ dix pouces, branchuê dès
la racine , velue, anguleufe, foible 6c couchée fur
terre, à moins qu’elle ne trouve quelques plantes
auxquelles elle puiffe s’accrocher. Ses feuilles placées
alternativement jettent de leurs aiffelles des petits
rameaux comme les autrës plantes légumineufes:
elles font compofées de cinq ou fix paires de petites
feuilles portées fur une côte qui fe termine en une
vrille ; chaque petite feuille eft oblongue, étroite ,
velue, terminée en une pointe aiguë.
Il fort des aiffelles des feuilles, des pédicules grêles
, oblongs, qui portent deux ou trois fleurs légù-
mineufes petites , blanchâtres, dont cependant le
petale fupérieur ou l’étendart eft marqué intérieurement
de petites lignes bleues. U s’élève du calice de
la fleur un piftil qui fe change en une goufle Enfle ,
courte , large, plate, contenant deux ou trois graines
; ces graines font fort grandes à proportion de
cette petite plante ; elles font orbiculaires , appla-
ties , convexes des deux côtés, c’eft-à-dire un peu
plus épaifles vers le centre que fur les bords, dures,
liftes , jaunâtres quand elles font mûres, rougeâtres
dans quelques efpeces , 6c noirâtres dans d’autres.
La grande lentille , lens major y lens arvenjis major9
eft la plus belle à tous égaras , 6c plus grande que
la lentille commune. Sa tige eft plus haute, fes feuilles
font plus grandes , fes fleurs font plus blanches ;
fes filiques & fes graines font deux fois plus groffes
que dans la précédente.
On feme beaucoup de l’une 6c de l ’autre dans les
champs , parce qu’il fe fait une grande confommà-
tion de leurs graines. Elles font une des principales
nourritures du petit peuple dans les pays chauds catholiques
6c dans l’Archipel. Il eft confiant par les
monumens des anciens , que l’on les eftimoit beaucoup
autrefois dans la Grece. Athénée dit que le
fage affaifoniioit toujours bien fes lentilles; mais on
n’a jamais trop effayé d’en faire du pain , peut-être
a-t-on penfé que leur féchereffe & leur friabilité n’y
convenoient pas.
On trouve au refte plufieurs variétés dans les
fleux efpeces de lentilles que nous venons de décrire,
tant pour la couleur des fleurs que des graines, mais
ce ne font que des variétés accidëntelles.
La lentille de marais, lens. on lenticulapalujlris des
Botaniftes ne fe plait que dans les eaux qui crou-
piffent ; elle fumage au-deflus de l’eau comme une
efpece de moufle verte ; elle en couvre toute la fu-
perficie d’une multitude infinie de feuilles très:peti-
tes, noirâtres en-deflous, vertes en-deflus, luifian-
tes , orbiculaires & de la forme des lentilles. Ces
feuilles font unies étroitement enfemble 'par .des fi-
lamens blancs très-menus , 6c de chaque feuille part
un filet ou racine par le moyen de laquelle la plante
fe nourrit. On trouve cette lentille dans les la c s ,
dans les foffés des villes , &• dans les eaux dormantes.
Elle,fait les délices des canards * d’où vient que
les Anglois l’appellent du.chm.eat. {D .J . j
L en t il l e , {Diète & Mat. med. ) Les Médecins
ont toujours regardé les lentilles .comme le pire.Bp
tous leslégumes. Rivière, qui a compilé la doélrine
des anciens fur ce point , dit que les lentilles font
froides 6c feches , de difficile digeftion ; qu’elles engendrent
un fuc mélançholique, caufentdes obftruc-
tions, affoibliffent la vue , occafionnent des rêves
tumultueux,, nuifent.àla tête , aux nerfs & aux.pbu-
mons , reflerrent le ventre, empêchent l’écoulement
des réglés 6c des urines: toutes ces mauvaifesqualités
dépendent, dit-il, de leur fubftance grofliere' 6C
aftringente.
Les auteurs plus modernes n’ont pas dit à la venté
L E N
tant de mal des lentilles, mais ils fe font tous accor-*
dés à les regarder comme un aflez mauvais aliment ;
mais fur ceci; comme fur tant d’autres objets de die.-;
te , les obfervations 6c les occafions d’obferver nous,
manquent. Il eft peu de gens qui fafîent long-tems
leur principale nourriture de lentilles ; or tous les
vices que les Médecins leur ont attribué, s’ils étoient
réels , ne pourroient dépendre que d’un long ufage..
Il y a donc grande apparence que toutes ceS prétentions
font purement rationelles 6c de tradition :
l’ufage rare 6c modéré des lentilles peut être regardé
Comme très - indifférent pour les fujets fains , du-
moins n’en connoiffons-nous point les bons effets ou
le danger, encore moins les qualités fpécifiques qui
pourroient diftinguer les lentilles des autres légumes,
voye{ Légumes.
La première décoftion des lentilles eft laxative félon
Galien , & la fécondé aftringente ; la fubftance
qui pourroit faire les vertus de ces décodions , eft
fournie par l’écorce : on peut reprocher à cette écorce
un vice plus réel ; elle eft épaifle 6c dure, elle
n’eft point ramollie 6c ouverte dans l’eftomac : en-
forte que les lentilles qui ne font point mâchées paf-
fent dans les excrémens prefqu’abfolument inaltérées,
6c par confisquent fans avoir fourni leur partie
nutritive. C’eft pour cela qu’il vaut mieux réduire
les lentilles en.purée que de les manger avec leur
peau.
La décoâion des lentilles pafle pour un excellent
remede dans la petite vérole & dans la rougeple :
Riviere, que nous avons déjà c ité , fait l’éloge de
ce remede , aufli bien que plufieurs autres auteurs
qui Ont emprunté cette pratique des Arabes ; plufieurs
auteurs graves en ont au contraire condamné
l’ufage dans cette maladie. Geoffroy rapporte fort
au long , dans fa matière médicale , les diverfes prétentions
des uns 6c des autres ; mais cette querelle
ne nous paroît pas aflez grave pour nous en occuper
plus long-tems. Les lentilles ne font plus aujourd’hui
un remede ni dans la partie vérole, ni dans d’autres
cas.
Au refte ce que nous venons de dire convient également
aux grandes lentilles & aux petites lentilles
rouges , appellées à Paris lentilles à la reine, {b )
Lentille de marais, ( Mat. med. ) cette plante
n’eft d’ufage que pour l’extérieur : on croit qu’elle
rafraîchit, qu’ellerefout, qu’elle appaife les douleurs
appliquée en cataplafme.
La lentille de marais pafle pour faire rentrer la hernie
des enfans.
On l’a recommandée encore contre la goutte 6c
contre les douleurs de la tête, appliquée extérieurement
fur cette partie.
La lentille d'eau eft fort peu employée. ( b )
Lentille d'eau, lenticula , {Botaniq. ) genre de
plante qui flotte fur les eaux ftagnantes , 6c dont la
fleur eft monopétale 6c anomale. Quand elle commence
à paroître, elle a un capuchon ; mais dans
la fuite elle fe déploie & elle quite fon calice : alors
elle a la forme d’une oreille ouverte. Cette fleur eft
ftérile, elle fort par une petite ouverture que l’on
voit à l’envers des feuilles: l’embryon fort auflid’une
femblable fente , 6c devient dans la fuite un fruit
membraneux , arrondi 6c dur qui renferme quatre ,
cinq ou fix femences relevées en bofles, ftriees d’un
côte & plates de l’autre, comme dans les ombellife-
res. Micheli, novaplantarum généra.
Lentille d’eau , la grande, lenticularia, {Bot. )
genre de plante qui reflemble à la lentille d'eau ordinaire
par la nature 6c par fa figure. Jufqu’à-préfent
on n’a pu voir fes fleurs : les femences naiffent abondamment
dans les parois inférieurs des feuilles attachés
irrégulièrement à leur fubftance; elles font arrondies
ou elliptiques. Nova plantarum généra , &c.
par M. Micheli.
Lentilles , ( Med. ) ce font de petites tacheâ
rouflatres qui font répandues çà 6c là fur la peau du
vifage 6c des mains , particulièrement dans les per-
fonnes qui ont la peau délicate ; elles viennent fur-
tout dans le tems chaud quand on s’expofe au foleil
6c à l’air ; elles font formées des vapeurs fuligineux
fes qui s’arrêtent & qui fe coagulent dans la peaiu
Kyye^ le Traité des maladies de la peau , par Turner*
On les appelle en latin lentigines, parce qu’elles onf-
la figure 6c la couleur des lentilles ; les François les
appellent touffeurs 6c bran de Judas ; les Italiens, rof-
Jore 6c lentigine.
Les lentilles paroiflent être fermées dés partiel
terreftres , huileufes 6c falines de la fueur , qui font
retenues dans la fubftance réticulaire de la peau
tandis que les parties aqueufes qui leur fervoient de
véhiculé , s’évaporent par la chaleur du corps , ces
parties plus groflieres s’amaflent peu-à-peu , jufqu’à
ce que les mailles de la peau en foient remplies.
Il y a continuellement quelques parties de fueur
qui fuintent de là cuticule ; 6c comme elles font
d une nature vifqueufe, elles retiennent la poufliere
6c tout ce qui voltige dans l’air : cette matière vifqueufe
s’arrête fur la furface des lentilles, 6c plus
on l ’efluie, plus on la condenfe , ce qui la force de
s’introduire dans les petites cavités des lentilles.
On trouve plus de lentilles au-tour du nez que partout
ailleurs , & cela parce que la peau y étant plus
tendue , les pores font plus ouverts 6c plus propres
. à donner entrée à la poufliere.
Il fuit de là qu’on ne peut guere trouver un remede
fur pour garentir des lentilles ; il peut y en avoir qui
diflipent pour un tems la matière déjà amaffée, mais
les efpaces vuides fe rempliffent de rechef.
Le meilleur remede, félon M. Homberg, eft le
fiel de boeuf mêlé avec de l’alun: il faut que cet.alun
ait été précipité 6c expofé au foleil dans une phiole
fermée pendant trois ou quatre mois ; il agit comme
une leflïve , en pénétrant les pores de la peau 6c dif-
folvant le coagulum des lentilles. Mém. de l’académ.
des Scienc. année tyog , p. 4 7 2, &c.
Lentille , terme d'Optique, c’eft un verre taillé
en forme de lentille y épais dans le milieu , tranchant
fur les bords ; ij eft convexe des deux côtés , quelquefois
d’un feul, 6c plat de l’autre, ce qui s’appelle
plan convexe. Le mot de lentille s’entend ordinairement
des verres qui fervent au microfcope à liqueurs,
6c des objectifs des microfcopes à trois verres. Le
plus grand diamètre des lentilles eft de cinq à fix lignes
; les verres qui paffent ce diamètre s’appellent
verres lenticulaires. Il y a deux fortes de lentilles , les
unes fouffiées 6c les autres travaillées : on entend
par lentilles fouffiées de petits globules de verre fondus
à la flamme d’une lampe ou d’une bougie, mais
ces lentilles n’ont ni la clarté ni Iadiftinûion de celles
qui font travaillées, à caufe de leur figure qui n’eft:
prefque jamais exafte, 6c de la fumée de la lampe ou
bougie qui s’attache à leur furface dans le tems de
la fufion. Les autres font travaillées 6c polies autour
dans de petits baffins de cuivre. On a trouvé depuis
peu le moyen de les travailler d’une telle petitefle,,
qu’il y en a qui n’ont que la troifieme Sç même la
fixieme partie d’une ligne de diamètre : ce font celles
qui groffiffent le plus , & cette augmentation va jufqu’à
plufieurs millions de fois plus que l’objet n’eft:
en lui-même ; la poufliere qui eft fur les ailes des
papillons,& qui s’attache aux doigts quand on y touche
, y paroît en forme de tulipes d’une groffeur fur-
prenante. Il eft difficile, pour ne pas dire impoflible,
de les faire plus petites la difficulté de les monter*
deviendroit infurmontable.
Maniéré de tourner, les lentilles. Après avoir mafti-
qué un petit morceau de cuivre au bout de l’arbre
d’un tour à lunette, avec un foret d ’acier applati 6c