ce monftre eft né de l’accouplement d’une lionne &
d’unehyene mâle; que fes mâchoires coupent comme
un rafoir; &que, pour empêcher qu’en les frottant
continuellement l’une contre l’aurre, elles ne perdent
leur taillant, il les retire en-dedans, comme dans
un étui. Enfin le même hiftorien ajoute quelè'fc'o-
cocroete contrefait la voix des'hommes 6c des bêtes.
C ’en eft affez pour conclure que cet animal eft un
de ceux dont l’exiftence eft itrès-fufpefte, ou, pour
mieux dire, fabule ufe. Les Grecs n’en parlent point,
mais ils parlent affez fouvent du crocotte , animal
bâtard, né d’une chienne Sc d’un loup ; 6c tout ce
qu’ils en difent, fient également la fable.
LÉOGANE, ( Gêog. ) ville■ & plaine de l’Amérique.,
qui peut avoir 12 à 13lieues de longueur de
l’eft à l’oueft, fur 2, 3 & 4 de large du nord au fud.
Cette belle plaine commence aux montagnes du
grand Gp.ave, & finit à celles du cul-de-fiaç. Ç ’eft
un pays uni , arrofié de rivières , & qui fournit tout
ce qu’on veut lui faire porter , cannes, cacao , indigo
, rocou, tabac, toutes fortes de fruits, dé pois
& d’herbes potagères ; tous les environs font forêts
de cacaoyers ; cependant la chaleur y eft extraordinaire
, quoique cette plaine, foit aù iS^degréde
latitude, c’eft-à-dire 3 ou 4 degrés plus feptentrio-
nale que la Martinique 6c la Guadeloupe, mais c’eft
qu’elle eft privée de vents alités, à catifie des hautes
montagnes qui la couvrent. Auffi l’air y eft mal
fain, 6c les maladies épidémiques fréquentes. C e
pays eft à la France depuis 1691, & il ne fe peuple
point.
LÉON, Legio, ( Géog.) ancienne ville de France
dans la baffe Bretagne, capitale du Léonois, avec
un évêché fuffragant de Tours. Un nommé Pol Au-
rélim , dans le vj. fiecle, fut le fondateur 6c le premier
évêque de cette ville , ce qui la fit appeller depuis
faint Pol de Léon ; il établit le fiege épifcopal
,des Olifimiens , les plus célébrés entre les Armori-
ques , on les appelle Ofifmii6c Oximii : l’évêché dé
Léon occupe toute la longueur de la côte de la baffe
Bretagne , depuis la rade de Breft jufqu’à la riviere
de Morlaix. La ville de Léon eft près de la mer à
12 lieues N. E. de Breft, 119 S. O. de Paris. Long.
• ,3 d‘ 3 9 '■ 3
Léon , ( Géog. ) province d’Efpagne, avec titre
• de royaume , bornée N, par 1’Afturie, O. par la Galice
6c le Portugal, S. Sc E. par la vieille Caftille. Elle
a environ 50 lieues de long, fur 40 de large. Le
Duero la partage en deux parties prefque égales.
Elle abonde en tout ce qui eft néceffaire à la vie.
Léon en eft la capitale ; Aftorga, Salamanque, Pa-
lencia, Zamora , & quelques autres villes y font
honorées du titre de cité.
Léon , ( Géog. ) ville d’Efpagne , capitale du
royaume du même nom. Elle fut bâtie par les Romains
du tems de Galba, & appellée Legiofeptimana
Germanica, à caufe qu’on y mit une légion romaine
de ce nom, & c’eft de-là que le mot Léon s’eft formé
par corruption. Son évêché fuffragant de Compof-
telle , mais exempt de fa jurifidicfion, & des plus anciens
d’Efpagne , fut la réfidence des rois jufqu’en
1029, que le royaume fut uni à celui de Caftille
parla mort de Vérémont III. Son églife cathédrale
furpaffe en beauté toutes celles d’Efpagne pour la
ftrufhire.
C ’eft Pélage, prince des rois Goths d’Efpagne, qui,
après une grande viftoire remportée fur les Maures,
leur enleva la ville de Léon en 722 , & y établit le
fiege d’un nouveau royaume. Cette ville eft entre
les deux fources de la riviere d’Ezla , à 26 lieues
d’Oviedo, 25 N. O. de Vâlladolid , 38‘N. O. de
Burgos, 5 5 E. de Compoftelle, 77 N. O. de Madrid.
Long. 12. z z . latit. 42. 45.
Leon le nouveau, royaume de, ( Géog. ) royaume
de l’Amérique feptentrionale dans la nouvelle Ef-
pagne, mais royaume entièrement dépeuplé > qui
n’a en partage que quelques mines dont on tire peu
de profit, des montagnés ftériles , point de villes ni
de colonies;,
LÉON de Nicaragua, (Géog.) ville de l’Amérique
feptentrionale dans la nouvelle Efpâgne dans la
province de Nicaragua.. C ’eft la réfidence du gouverneur
de la province & le fieg'e de l’évêquë de
Nicaragua. Les flibuftiers anglais la pillèrent en
1685 à la vue d’une armée efpagnole qui n’ofa les
attaquer , quoque fix fois plus forte. Elle eft fur un
grand lac , qui a flux & reflux comme la mer , à 12
lieues de la mer du fud. Long. 2 Cf'i.'ziif.- lut. 12. zS l
LÉONARD, le noble Saint, (Géog.") Nobilia-
cum, ancienne petite ville de France dans lé Limou-
fin , avec une manufacture de papier, & une autre
de drap. Elle eft fur la Vienne, à 5 lieues' N. E. de
Limoges, 78 S. O. de Paris. Long. <ic>. 10. latit.
4$. f'o. *
LÉONICA, (Géog. anc.y ville de l’Efpagnecité-
rieure au pays des Hédéfains, félon Ptolomée, /. IL.
c. vj. Les habitans font nommés Leonicehces, par
Pline , l. I I I . c. g . C’eft préfentement Alcanitç g fur
la riviere de Guadalupa dans l’Arragon. ( D . J. )
LEONICERE, Leonicera, f. (.(Botan.)nom donné
par le P. Plumier, M. Vaillant 6c autres Botaniftes,
à un genre de plante que Linnæus appelle loranthus 1
voici fies carafteres.
Il y a deux calices qui font tous deux creux & non
divifés. La fleur eft monopétale , de figure exangulaire
, découpée dans les bords en fix fegmens menus
& prefque égaux. Les étamines forment fix filets
pointus , les uns un peu plus grands que les autres ,
mais tous à peu près de la longueur dé la fleur. Le
germe du piftil eft arrondi ; le ftyle eft de la grandeur
des étamines. Le fty le du piftil eft obtus. Le fruit
eft une baiefphéroïde avec une feule loge, qui contient
fix graines convexes d’un côté, &anguleufes
de l’autre. ’ .
LÉON1DÉES, f. f. pl. (Littér.) fêtes inftituées en
l’honneur de Léonidas, premier roi de Lacédémone ,
qui fe fit tuer avec toute fa troupe, en défendant intrépidement
le paffage des Thermopiles, & s’immolant
en quelque façon pour obéir à l’oracle ; mais fes
peuples en reconnoiffance, le mirent au nombre des
dieux. On dit qu’en partant de Sparte, fa femme lui
ayant demandé s’il n’a voit rien à lui recommander :
» Rien, lui répondit-il, finon de te remarier à quel-
» que vaillant homme, afin d’avoir des enfans dignes
» de toi ». (D . J. )
LEONIN, en Poéjîe, forte de vers qui rime à chaque
hémiftiche ; le milieu du vers s’accordant toujours
pour le fon avec la fin. Voye^ Rime & V ers.
Nous avons en vers de cette efpece plufieurs
hymnes, épigrammes & autres pièces de poéfies
anciennes ; par exemple, Muret a dit des poéfies de
Lorenzo Gambaca de Brene :
Brixia vejlrates aux condunt carmina vates
Non Junt nojlrates lergere digna nates.
Ceux qui fuivent font de l’école de Salerne, dont
on a rédigé tous les axiomes fous la même forme.
Menjtbus erratis ad folem ne fedeatis.
C/t vîtes panam de potibus incipe coenam.
Mingere cum bombis res ejlfaluberrima lumbis. &c.
On n’eft pas d’accord fur l’origine du nom léonin
donné à cette forte de vers. Palquier le fait venir
d’un certain Léonins ou Léoninus, chanoine d’abord
de S. Benoît 6c enfuite de S. Victor, qui fut un des
plus déterminés rimeurs en latin qui eût été jufqu’a-
lors, & dédia plufieurs de fes ouvrages au pape Alexandre
III. D ’autres veulent qu’on les ait ainfi appelles
du pape Léon II. qu’ils regardent comme l’inventeur
de la rime. D ’autres enfin prétendent que
nos bons ayeux dans leur fimplicité les nommèrent
léonins du mot leo, lion, s’imaginant que comme cet
animal paffe les autres en courage 6c en force, les
vers hériffés de rime avoient auffi je ne fais quoi de
plus mâle 6c dç plus nerveux que les autres. La première
opinion eft la plus probable, non que Léonius
ait été l’inventeur de ces vers rimés, mais parce
qu’il les mit extrêmement en vogue.
Fauchet prétend que la rime léonine eft la même
chofe que ce que nous appelions rime riche, c’eft-à-
dire, qu’il ne donne ce nom qu’à la rime comprife
dans deux fyllabes de même orthographe, accentuation
, ponctuation, que deux autres. Les vers léonins
étoient fort admirés dans les fiecles de barbarie,
Bernard'de Cluni fit un poëme de trois mille vers latins
ainfi rimés, fur le mépris du monde ; mais à me-
fure que le bon goût a repris le deffus, on les a bannis
de la poéfie latine, où on les regarde comme un
défaut.
LEONINA-URBS, (Géog.)nom qu’on donna dans
le cinquième fiecle, au faubourg de Rome , qui eft
de l’autre côté du Tibre, entre le Vatican 6c le château
S. Ange, parce que le Pape faint Léon enferma
ce lieu d’une muraille, pour le défendre contre |gs
incurfions des Barbares. Son nom vulgaire eft Borgo.
( !> .ƒ . ) ■
LEONOISES, f. f. pl. (Draperie.') efpece d’étoffe.
Voye{ l'article D raperie, où nous avons 'expliqué
fa fabrication & celle des autres étoffes en laine.
LEONTARI ou LEONDARIO, (Géog. ) ville de
laMorée dans laZaconie, fur l’Alphée, au pié des
monts. De Witt croit que c’eft la fameufe Mégalo-
polis. Voyc{ Mégalopoles.
LEONTESERE, f. f. ( Lithog. anc.)nom donné par
les anciens à une efpece d’agate, qu’ils ont célébrée
pour fa beauté, 6c pour les vertus imaginaires qu’ils
lui attribuoient, d’adoucir les bêtes féroces ; c’eft
au refte une des plus variées de toutes les agates des
Indes orientales, & l’une des plus rares. Son fond
eft jaune, marqueté ou veiné d’un rouge de flamme,
de blanc, de noir 6c de verd. Ces deux dernieres
couleurs s'y trouvent ordinairement difpofées en
cercles concentriques, qui forment un feul ou plufieurs
points ; mais quelquefois auffi l’affemblage des
diverfes couleurs, dont nous venons de parler, y
eft femé fort irrégulièrement.
LEONTINI, ( Géogr. ) ancienne ville de Sicile.
Selon Pomponius Mêla, liv. II. ch. viij. 6c félon Pline
, liv. I I I . ch. viij. mais Ptolomée, Uv. I I I . ch.jv.
l’appelle Leontium ; Polybe, dans, un fragment du
liv. VII. décrit amplement cette ville 6c fes campagnes
; Cicéron les nomme Campus Leontinus, &
Pline les appelle Leflrigonii campi. La riviere Liffus
couloit le long de la colline des champs Léontins.
La ville fubfifte encore, 6c fe nomme Lentini, dont
on peuj: voir l’article. Les anciens nommoient Leontinus
finus, la partie méridionale du golfe de Ca-
tane.
Il y a dans plufieurs cabinets d’antiquaires de
.fort belles médailles d’argent des anciens Léontins,
avec différens types , entr’autres une tête de lion &
quatre grains d’orge fur les bords de la médaille ; la
tête du lion faitallufion au nom de cette ville, 6c
l'es grains d’orge marquent la fertilité du pays : l’inf-
cription eft aeontinum , 6c quelquefois avec une
ancienne L phénicienne, telle que les Grecs la reçurent
de Cadmus, leontinan. ( D . J. )
LEONTION, f. m. ( Hiß. nat.) nom donné par
les anciens à une efpece d’agate qui étoit de la couleur
d’une peau de lion; ils la nommoient auffi leon-
todora 6c leonina. ^oyeç Wallerius , Minéralogie.
LEONTIQUES, f. m. pl. leontica9 (Littérature.)
Tome IX ,
fêtes ou facrifices de l’antiquité payeriné qui fe fai*
foient à l’honneur de M ithra, 6c qu’on appelloit autrement
Mithriaques. Dans les myfteres de Mithra,
dit Porphyre, on donnoit. aux hommes le nom de
lions , 6c aux femmes celui de kihnes. Dès le féms
deTertullietl, on donnoit auffi le nom de lions aux
initiés, leones Mithra philofophantur. Enfin, dans les
fêtes léontiques, les initiés 6c les miniftres étoient
déguifés fous la forme des différens animaux, dont
ils portoient les noms ; 6c comme le lion paffe pour
le roi des animaux, ces myfteres en prirent le nom
de léontiques.
Il y a dans Gruter, dans Reynefius, & autres
Antiquaires, quelques infcriptions qui parlent des
fêtes lé o n t iq u e s ; mais je réferve ces fortes de détails
a u x m o t s Mithra o u Mithriaques.
LEONTOCEPHALE, MarroKopa^»9 (Géog. âne.)
ce mot lignifie tête de lion. Appien appelle ainfi une
forte place de Phrygie, o ù , félon Plutarque, Epi-
x y e s , fatrapc de Pnrygie, fe propofoit de faire af-
faffiner Thémiftocle à fon paffage. ( D . J.y
LEONTODONTOIDE, leontodontoïdes, 1. (.(Bot.)
genre de plante qui ne différé de la dent de lion, de
la catanance, de l’hedypnoïs, qu’en ce que fes fe-
menees ne font pas couronnées d’aigrettes où de
poils, 6c qu’elles font renfermées dans un calice cy lindrique
, qui ne s’ouvre pas lorfqu’il eft mûr, comme
dans la dent-de-lion, mais il eft plûtôt un peu
fermé comme dans l’hedypnoïs. Nova plant arum généra
, 6cc. par M. Micheli.
LEONTOPETALOIDE, f. f. (Botaniq.) genre de
plante décrit par le dofteiir Amman, dans lés aûes
de Petersboürg, vol. V I I I .p . 209. En voici les caractères.
La fleur eft monopétale, faite en entonnoir, &
découpée dans les bords en divers fegmens. Elle eft
fuccédée par un fruit véficulaire, qui renferme plufieurs
graines de figure ovale.
Cette plante eft originaire des Indés orientales.’
Sa racine eft tubéreufe j groffe de deux pouces au
milieu , grife en-dehors, blanche en-dedans, & ne
jettant qu’un petit nombre de fibres. Il fort communément
quatre tiges de chaque racine ; ces tiges s’élèvent
fort haut, 6c font de la groffèur du doigt.
Deux de cés tiges portent chacune ordinairement
une grande feuille d’un beau verd , très-mince, &
diverfement dentelée. Les deux autres figes portent
chacune, dans des calices d’un joli v e rd , une touffe
de fleurs larges, jaunes, monopétales, découpées
en quelques parties aux extrémités. Chaque fleur eft
foutenue par un pédicule long d’un doigt. Il leur
fuccede des fruits qui font des veffies vertes , angu-
leufes, d’un pouce de diamètre dains la partie la plus
large, d’où elles s’amenûifent en pointe, dé couleur
pourpre. Les graines font affez groffes, ftriées
& de coùleur de brique-pâle. (D . J. j ’....
LEONURUS, f. m. ( Hiji. nat. Bot. ) arbfiffeau
qui s’élève peu, dont le bois grifâtre porte des feuilles
longues, étroites, avec des fleurs rougés., formant
des guirlandes très-ferrées. Son calice eft long,
6c contient plufieurs femences ; fon cafque eft découpé
, 6c plus long que la barbe, qui eft divifée en
trois parties. Cet arbriffeau croît d'e boutures & de
marcottes ; fa délicateffe le fait forrer pendant l ’hiver
, & il contribue à la décoration de la ferre.
LEOPARD, f. m. le o p a r d u s , p a r d u s , (Hiji. n a t . )
animal quadrupède qui a beaucoup de rapport au
tigre, tant par la forme du corps que par fon naturel
féroce. Le l é o p a r d a les mêmes couleufs que le tigre ;
mais ces deux animaux ont des taches noires, qui
dans l’un font longues, m a c u la v ir g a toe , 6c dans l ’autre
elles repréfentent une forte d’anneau irrégulier,
ou les contours d’une r®fe, m a c u la o r b icu la tc e . Les
Naturaliftes donnent le nom de lé o p a r d à celui qui a
/