cordées au cardinal de Bourbon , mit les modifications
fuivantes : « Sans que ledit cardinal légat puifle
» procéder à la réformation ni mutation ues lïatuts
>> ou privilèges des églifes de fondation royale ,
» patronats ou autres, fans appeller le procureur
» général, les patrons, corps des univerfités ,c o l-
» léges & chapitres dont il traitera la réformation,
» ni procédant en icelle déroger aux fondations fe-
» culieres.............ni ufer des facultés de légitimer
>> bâtards , linon pour être promus aux ordres fa-
» c ré s , bénéfices & états d’églife. M • • Ne pourra
» aulîi donner permifilon d’aliéner biens-immeubles
» des églifes pour quelque néceflité que ce fo i t ,
» mais ieiilement donner refcrits Si délégations aux
» fujets du roi pour connoître Sc délibérer def-
» dites aliénations.............Ne pourra réi'erver au-
» cunes penfions fur bénéfices , encore que ce foit
» du confentement des bénéficiers , finon au profit
t> des réfignans..........ni déroger à la règle de vetifl-
» mili notitiâ, ni à celle de publicandis reflgnauoni-
» bus , ni autrement contrevenir aux droits Sc pre-
>> rogatives du royaume, faints decrets, droits des
» univerfités , &c. »
On ne reconnoît point en France que le légat
d ’Avignon puifle recevoir des réfignations en faveur
, mais on convient que la faculté de conférer
fur une démifîion ou fimple réfignation ne lui eft
pas conteftée.
Quoique les habitans d’Avignon foient réputés
regnicoles , le vice-légat d’Avignon eft réputé étranger
: c’eft pourquoi il peut fulminer les bulles expédiées
en cour de Rome en faveur des François.
De ojficio legaù , voyez le décret de Gràtien ,
Diflincl. 1. c. ix. Dijl. G g • c. x . D i fl. f)4 & yy.
a. quefi. /. c. vij y & quefi. 6. c. viij. 3. queft. G. c. x .
1 1 . quejl. 1. c, x x x ix . 2Ç- 1 • c- x - Extrav. 1 ,
3 o*. fext. 1 , tS. Extr. comm. 1 6* G.
Voye^ aufli les libertés de Vèglfle gallicane, les mémoires
du clergé, la bibliot. du droit franç. & canôniq.
par Donchal ; celle de Jovet ; le recueille Tourner ;
les défin. canoniq. le recueil de M. Charles-Emmanuel
Borjon, tom. I L les lois eccléjiajliq. de Dhéricoùrt,
part. I. tit. des légats ; le dictionn. de Jean Thaurnas ,
au mot légats ; M. de Marca, concordia facerdotii
& imperii. {A )
L E G A T , f. m. du latin legatum, ( Jurifprud. ) eft
la même chofe que legs ; ce terme n’eft ufité que
dans les pays de Droit écrit. ^by^LEGS. (A )
LÉGATAIRE, f. m. ( Jurifprud. ) eft celui auquel
on a laiffé quelque chofe par teftament ou eb-
dicile. # 1
Le légataire univerfel eft celui auquel le teftateur
à légué tous fes biens, ce qui eft néanmoins toujours
reftraint aux biens difponibles.
Le légataire particulier eft celui auquel on a fait
un fimple legs, foit d’un corps certain, foit d’une
certaine fomme ou quantité de meubles, d’argent on
autres chofes.
En pays coutumier les légataires univerfels tiennent
lieu d’héritiers, cependant ils ne font pasfaifis
par la loi ni par le teftament , tout legs étant fujet à
délivrance.
Le légataire univerfel n’ëft tenu des dettes du défunt
que jufqu’à concurrence des biens lègues, pourvu
qu’il en ait fait faire inventaire ; il ne peut pas
être témoin dans le teftament qui le nomme, à la
différence du légataire particulier qui peut être témoin.
Plufieurs coutumes, comme celles de Paris, défendent
d’être héritier Sc Légataire d’une même per-
fonfie. Vpye{ ci-après LEGS.
LÊGATNIES, ( Corn.' ) petites étoffes mêlées de
poil de fleuret, de fil, de laine ou de coton, fur trois
largeurs; demi aune moins demi-aune, ou demi-
aune & 75.
LÉGATION, f. f. ( Jurifprud. ) eft la charge oit
fonftion, ou dignité d’un légat du l’aintfiege. On entend
aufli quelquefois par-là fon tribunal, fa jurif-
diflion ; quelquefois enfin le terme de légation eft
pris pour le territoire où s’étend fon pouvoir. Il y a
des légations ordinaires, qui font proprement des v icariats
apoftoliques, comme la légation d’Avignon,
en laquelle on obtient toutes les grâces & expéditions
bénéficiâtes pour la Provence, le Dauphiné,
Une partie du Lyonnois & du Languedoc ; ce qu’on
appelle les trois provinces : la vicelegation eft la charge
du vicelégat. Les légations extraordinaires font
celles des légats que le pape envoie pour traiter
quelque affaire particulière. Vcyt{ ci-devant Légat.
i ü . ■
LÉGATOIRE, adj. (Hiß* une.) terme dont on fe
fert en parlant du gouvernement des anciens Romains
: Augufte divifa les prpvinces de l’empire en
confulaires , légatoires Sc préfidiales.
Les provinces légatoires étoient celles dont l’empereur
lui-même étoit gouverneur, mais oîiil ne rc-
lidoit pas , y adminiftrant les affaires par fes lieute-
nans ou legati. Voyez Le g a t u s .
LEGA TU RE, LIGATURES, BROCATELLES
ou M EZELINE, ( Comm. ) voye^ Ligature.
L E G A T U S , 1. m. ( Hifl. anc. ) fignifioit parmi
les Romains un officier militaire qui conîmandoit en
qualité de député du général. Il y en avoit de plu-
fieurs efpcces ; favoir le legatus à l’arm.ée fous l’empereur
ou fous un général ; cette première efpecc
répondoit à nc$lieutenans généraux d’armée , & le
legatus dans les provinces , fous le proconful où le
gouverneur, étoit comme nos lieutenans de roi au
gouvernement d’une province,
Lorfqu’une perfonne de marque parmi les citO}\ens
romains avoit occafion de voyager dans quelque province
, le fénat lui donnoitle titre de legatus, c’eft à-
dire G envoyé dufénat, pour lui attirer plus de refpeûs,
Sc en même tems afin qu’ il fût défrayé par les villes
& places qui fe trou voient fur fon paflage ; c’eft ce
qu’ils appelèrent libéra legatio , ambaffade libre ,
parce que la perfonne qu’elle regardoit n’étoit chargée
de rien , Sc pouvoit fe dépouiller de ce titre auf-
fi-tôt qu’elle le vouloit.
LEGE , adj. ( Marine. ) vaiffeau qui fait un retour
lege-y c’eft un vaiffeau qui revient fans charge. Si un
vaiffeau ayant été affrété allant Sc venant, eft contraint
de faire fon retour legt ; l’intérêt du retarSe-
ment & le fret entier font dûs au maître .
Lege , vaißeau lege ; c’eft un vaiffeau qui n’a pas
affez de left , ou qui eft trop léger par quelqu’aatre
défaut, comme de conftru&ion, & qui par confisquent
eft trop haut fur l ’eau : quelques-uns difent
liege.-
LÉGENDAIRE, f. m. ( Hiß. eccléf. ) auteur >
écrivain d’une légende. .
Le premier légendaire grec que l’on connoiffe eft
Simon Métaphrafte qui vivoit au x. fiecle ; & le premier
légendaire latin, eft Jacques de Varafe, plus connu
fous le nom de Voragine, Sc qui mourut arche-,
vêque de Gènes en 1208, âgé de 96 ans.
La vie des faints par Métaphrafte pour chaque
jour du mois de l’année, paroît n’être qu’une pure
fiûion de fon cerveau ; vous verrez au mot légende ,
que c’eft à peu près le jugement qu’en portoit Bel-
larmin.
Jacques de Varafe eft auteur de cette fameufe légende
dorée y qui fut reçue avec tant d’applaudiffe-
ment dans les fiecles d’ignorance , & que la renaif-
fance des Lettres fit fo.uveraiuement dédaigner.
Voye{ ce qu’en penfent Melchior C ano, "Wicelius &
Bailler. , . ^ : ’
Les ouvrages de Métaphrafte & de Varafe ne pér
chent pas feulement du côté de l’invention, de la
trîtîqtie & dit difeernement, mais ils font remplis de
contes puériles & ridicules,
Il faut avouer de bonne foi que plufieurs des légendaires
qui les ont fuivis, ont eu plus à coeur la réputation
du faint dont ils entreprenoient l’éloge, que
l ’amour de la vérité, parce que plus elle eu grande
cette réputation , plus elle eft capable d’augmenter
le nombre des dévots & des charités pieufes.
C ’eft la chaleur du faux zele qui a rempli de tant
de fables l’hiftoire des faints ; & je ne puis mieux-
faire que de juftifier ces paroles, que l ’irréligion ne
me di&a jamais, qu’en les confirmant par un paflage
admirable de Louis V iv ès, un des plus favans catholiques
du xvj. fiecle. Quoe , dit-il, de iis fanclis
funtferipta , prauer pauca quoe dam , multis funt corn-
mentis foedata, dumqui fertbit afifeclui fuo indulget, 6*
non quoe egit divus, fed quoe ille egijfe eum vellet, expo-
nit-y ut vitam diclet animus feribentis , non veritas. Fuê-
requi magnee pietatis loco ducere mendaciola pro reli-
gione corifingert ; quod & periculofum efl 3 ne vêtis adi-
rjiatur.fi.des propter falfia & minime necefifarium. Q110-
niam pro pietate noflrâ, ta m multa funt vera , utJ,alfa
tanquarn ignavi milites atque inutiles , oneri fint magis
quamauxilio.
Ce beau paflage eft dans l’ouvrage de V iv è s , de
iradendis difciplinïs , lib. V. p. J Go. ( D . J. y
L égende, f. f. ( Hifl. eccléf. ) on a nommé légendes
les vies des faints Ôc des martyrs, parce qu’on
devoit les lire , legendoe erant, dans les leçons de matines
, & dans les réfefloires de communautés.
Tout le monde fait affez combien & par quels
motifs, on a forgé après coup tant de vies de faints
& de martyrs, au défaut des véritables aélesqui ont
été fupprimés, ou qui n’ont point été recueillis dans
le tems ; mais bien des gens ignorent peut-être une
fource fort finguliere de quantité de ces fauffes légendes
qui ont été tranfmifesà la poftérité pour des
pièces authentiques, & qu in ’étoient dans leurs principe
que des jeux d’efprit de ceux qui les ont compo-
fées. C ’eft un fait dont nous devons la connoiffance
à l’illuftreValerio ( Agoftino ) , évêque deVérone &
cardinal, quifleuriffoit dans le xvj. fiecle.
; Ce favant prélat dans fon ouvrage de Rhetoricâ
chriftianâ, traduit en françois par M. l ’abbé Dinuart,
& imprimé à Paris en 1750 in-i 2 , nous apprend
qu’une des caufes d’un grand nombre de fauffes /c-
gendes de faints & de martyrs répandus dans le mond
e , a été la coutume qui s’oblèrvoit autrefois en
plufieurs monafteres, d’exercer les religieux par des
amplifications latines qu’on leur propofoit fur le
martyre de quelques faints ; ce qui leur laiffant la
liberté de faire agir & parler les tyrans & les faints
perfécutés, dans le goût & delà maniéré qui leur pa-
rciffoit vraiffemblable, leur donnoit lieu en même
tems de compofcr fur ces fortes de fujets des efpeces
d’hiftoires, toutes remplies d’ornemens & d’inventions.
*
Quoique ces fortes de pièces ne méritâffertt pas
d’être fort confidérées , celles qui paroiffoient les
plus ingénieufes & les mieux faites, furent mifes à
part. Il eft arrivé de-là qu’après unlong-tems, elles
fe font trouvées avec les manuferits des bibliothèques
des monafteres ; & comme il étoit difficile de
diftinguer ces fortes de jeux,des manuferits précieux,
& des véritables hiftoires confervées dans les monafteres,
on les a regardés comme des pièces authentiques
, dignes de la lefture des fideles.
- Il faut avouer que ces pieux écrivains étoient ex-
eufables, en ce que n’ayant eu d’autres projets que
de s’exercer fur de faintes matières, ils n’avoient pu
prévoir la méprife qui eft arrivée dans la fuite. Si
donc la poftérité s’eft trompée, ç’a été plutôt l’effet
de fon peu de difeernement, qu’une preuve de la
mauvaifè intention des bons religieux.
ü feroit difficile d’avoir la même indulgence pouf
le célébré Simon Métaphrafte, auteur grec du ix,
fiecle , qui le premier nous a donné la vie des faints
pour chaque jour des mois de l’année , puifqu’il eft
vifible qu’il n’a pu par cette raifon lés compofer que
fort férieufement. Cependant il les a remplies & am-
plifiees de plufieurs faits imaginaires ,de l’aveu même
de Bellarmin , qui dit nettement que Métaphrafte
a écrit quelques-unes de fes vies à la maniéré qu’el*
les ont pu être , & non telles qu’elles ont été effe&i-
vement.
Mais comment cela ne feroit-il pas arrivé à des
hiftoriens eccléfiaftiques, par un pieux zele d’hono-
rer les faints, & d e rendre leurs vies agréables aii
peuple, plus porté ordinairement à admirer ceux
qu’il revere , qu’à les imiter, puifque cette liberté
s’étoit autrefois gliflee jufque dans la tradu&ion de
quelques livres de la Bible.
Nous apprenons de faint Jérôme dans fa préface
fur celui d’Efther, que l’édition vulgate de ce livre
de l’Ecriture qui fe lifoit de fon tems , étoit pleine
d’additions, ce que je ne faurois mieux exprimer que
par les termes de ceperede l’Eglife, d’autant mieux
qu’ils vont à l’appui de l’anecdote deValerio. Quem li-
brum y dit-il, parlant d’Efther, editiovulgatalacinofîs
liinc indi verborumfinibus trahit, addens ea quoe ex tem-
pore dicipotuerant & audiriy ficut folitum efl fcholaribus
difeiplinis Jumpto thematt , excogitare quibus verbis uti
potuit qui injuriam paffiis , vel qui injuriam fecit. c " -v ->• I I mmm - Legende, ( Art numifmat.y Elle confifte dans
lès lettres marquées fur la médaillé dont elle eft
l’ame.
Nous diftinguerons ici la légende de Yinfcription,
en nommant proprement infeription les paroles qui
tiennent lieu de revers, & qui chargent le champ
de la médaille, au lieu de figures. Àinfi nous appellerons
légende y les paroles qui font autour de la
médaille, & qui fervent à expliquer les figures gra-*
vées dans le champ.
Dans ce fens il faut dire que chaque médaille
porte deux légendes, celle de la tête Sc celle du revers.
La première ne fert ordinairement qu’à faire
connoître la perfonne repréfentée , par fon nom
propre, par fes charges, ou par certains furnoms
que fes vertus lui ont acquis. La fécondé eft defti-
née à publier foit à tor t, foit avec juftice, fes vertus
, fes belles aôions, à perpétuer le fouvenir des
avantages qu’il a procurés à l’empire, & des monu-
mens glorieux qui fervent à immortalifer fon nom.
Ainfi la médaille d’Antonin porte du côté de la tête,
Antonius Auguflus p ius, pater patries , trib. pot. cof
I I I . Voilà fon nom & fes qualités. Au revers, trois
figures, l’une de l’empereur aflis fur une efpece d’é-
chafaut; l’autre d’une femme de-bout, tenant une
corne d’abondance, & un carton quarré, avec certain
nombre de points. La troifieme eft une figure
qui fe préfente devant l’échafaut, Sc qui tend fâ
ro b e , comme pour recevoir quelque chofe : tout
cela nous eft expliqué par la légende, liberalitas quarta9
qui nous apprend que cet empereur fit une quatrième
libéralité au peuple, en lui diftribuant certain
nombre de mefures de blé , félon le befoin de chaque
famille,
Cet ufage n’e.ft pas néanmoins fi univerfel & fi
indifpenfable, que les qualités & les charges de la
perfonne nefe lifent quelquefois fur le revers , aufli
bien que du côté de la tête ; fôuvent elles font partagées
moitié d’un cô té , moitié de l’autre, d’autres
fois on les trouve fur le revers, oit 011 ne laiffe pas
encore, quoique plus rarement, de rencontrer le
nom même , celui d’Augufte par exemple, celui de
Conftantin & de fes enfans.
On trouve quelquefois des médailles fur lefquellea