
5 86 L I T Lit en jo in t, c'eû Iorfqu’une pierre, au fieu d’être
poféefur fon AV, eft polee fur Ton champ, & que
le Lu Forme un joint à plomb. Foyc{ Délit.
Lit de pont de bois-, c’en eft le plancher, compofé
•de poutrelles, & de travons avec fon ponchis.
Lit de canal ou de refervoir ; c’en eft le fond de fab
le , de glaife, de pa vé , ou de ciment & de caillou
.L
it , .( Coupe des pierres. ) par analogie au lit fur
'lequel on fe couche, fe dit i°. de la fituation naturelle
<le lapierre dans la carrière , qui eft telle, que pref-
que toujours les feuillets de la pierre font parallèles
à l’horifon d’où ils ont pris le nom de lits ; 2°. de la
furface fur laquelle on pofe une pierre. La furface qui i
reçoit une autre pierre, laquelle regarde toujours
vers le ciél'fupérieur , s’appelle lit de dejfus. La fur-
face par laquelle une pierre s’appuie fur une autre,
6 qui regarde toujours la terre ou le ciel inférieur,
s’appelle lit de dej/oiis. Lorfque les furfaces font inclinées
à l’horifon, comme dans les vouffoirs ou claveaux
, on les appelle lits en joint. Foye^ Joint.
L i t , en terme de Cirier-, c’eft un matelat couvert
de drap & d’une couverte, entre lefquels on met les
cierges jettés refroidir ou étuver, pour les rendre
plus maniables.
Lit , ( Jardinage. ) on dit un lit de terre, un lit de
fumier ; ceft une certaine largeur, une épaiffeur de
terre ou de fumier , entremêlés l’un dans l’autre, ou
bien c’eft un lit de fable, un lit de fruits , tels que
ceux que l’on pratique dans les mannequins , pour
confier ver les glands & les châtaignes pendant l’hiver.
Dans les fouilles des terres, on trouve encore dif-
férens lits, un lit'de tuf, un lit de craie, de marne,
de fable, de crayon , de caillou, de coquilles appel-
lés coquillart, de glaife & autres.
Li t , Malle, Muée, ou Bouillon de Poissons,
( Pêche. ) c’eft ainfi que les pêcheurs de l’amirauté
des fables d’Olone, appellent les troupes de
poiffons qui viennent ranger la côte dans certaines
faifons.
Lit SOUS plinthe , iermtde Sculpture. Le fculp-
îeur dit faire un lie fous plinthe, pour exprimer le premier
trait de feie qu’il fait donner à l’un des bouts
d’un bloc de marbre, pour en former l’aflife, bafe ou
plinthe. Voye^ Plinthe.
LIT A , ( Géog. ) petite ville de la Turquie européenne,
dans la Macédoine, avec un évêchéfuffra-
gant de Salonique, à 7 lieues du golfe de ce nom.
Long. 40 . 4y.lat. 40.41. (£>.ƒ .)
LITANIES, 1‘. f. ( Théologie.) terme de Liturgie.
On appelle litanies dans l’Eglife les procédions & les
prières qirôn fait pour appaifer la colere de Dieu,
pour détourner quelque calamité dont on eft menac
é , & pour remercier Dieu des bienfaits qu’on reçoit
de fa bonté.
Ce mot vient du grec xijavua, fupplication. Le P.
Poyrôu voit plus loin ; & comme il a prétendu, que
litart eft pris du lit des Celtes, qui veut direj ’olem-
nité, il tircroit auffi apparemment les A/flw ou a^o-o
des Grecs du litdes Celtes.
Les auteurs eccléfiaftiques & l’ordre romain appellent
litanie les personnes qui compofent la procel-
fion & qui y aftiftent.
Ducange dit que ce mot fignifioit anciennement
procejjion. Foye1^ PROCESSION.
Simeon de Theflaloniquc dit, que la fortie de l’églife
dans la litanie, marque la chute & le péché
d’Adam ,qui fut chaffé du paradis terreftre ; & que
le retour à l’Eglife, marque le retour d’une ame à
Dieu par la pénitence.
A l’occafion d’une pefte qui ravageoit Rome l’an
590,1'aint Grégoire, pape, indiqua u ne litanie ou
proceffion à fept bandes, qui dévoient marcher au
point du jour le mercredi fuivant, fortant de diverfies
êglifes pour fe rendre toutes à fainte Marie Majeure.
La première troupe étoit compofée du clergé;
la fécondé des abbés avec leurs moines ; la troifieme
des a bb elfe s avec leurs religieufes; la quatrième des
enlans ; la cinquième des hommes laïques ; la fixie-
me des veuves ; la feptieme des femmes mariées. On
croit que de cette proceffion générale eft venue celle
de faint Marc, qu’on appelle encore la grande litanie.
Litanies, eft aujourd’hui une formule de prières
qu’on chante dans l’églife à l’honneur des faints, ou
de quelque myfteré. Elle contient certains éloges ou
attributs., à la fin de chacun delquels on leur fait une
invocation en mêmes termes.
LITANTHRAX, f. m. (f///?. nat.') nom donné par
les anciens naturaliftes au charbon de terre & au
jais. Voye{ ces deux articles.
LITCHFIELDS, Litchfeldia, ( Géog. ) ville d’Angleterre
en Stafordshire , avec titre de comté, & un
évêché fuffragant de Cantorberi. Elle envoie deux
députés au parlement. On voit près de Litchfields quelques
reftes de murs de l’ancien Etocetum, demeure
des Carnavens, ou de l’ancien Litchfields même.
Quoi qu’il en foit, cet'te ville eft à 20 milles O. de
Stafford, & à 94 N. O. de Londres. Long. rb. 5o.
lat. 5z. 40.
Litchfields a donné le jour à deux hommes célébrés
qui étoient contemporains, Addiffon & Ashmole.
Adiflbn ( Jofepli) un des beaux efprits d’Angleterre,
a fait des ouvrages où régnent l’crudition, le
bon goût, la fineffe & la délicateffe d’un homme de
cour. Sa tragédie de Caton eft un chef-d’oeuvre pour
la diélion & pour la beauté des vers ; comme Caton
étoit le premier des Romains, c’eft aufti le plus beau
perfonnage qui foit fur aucun théâtre. Le poëme
d’Adiffon fur la campagne des Anglois en 1704, eft
très-eftimé ; celui qu’il fit à l’honneur du roi Guillaume,
lui valut une penfion de 300 livres fterlings.
Il fe démit en 1717 de fa place de fecrétaire d’état,
& mourut deux ans après, à l’âge de 47 ans. Il fut
enterré dans l’a bbaye de "Weftminfter avec les beaux
génies, les rois & les héros.
Ashmole ( Elie') fe diftingua par fes connoiffances
dans les médailles, la Chimie & les Mathématiques.
C ’eft de lui que le Mufceum Ashmolceanum bâti à Oxford,
a tiré Ion nom, parce qu’il a gratifié cette uni-
verfité de fa belle collefrion de médailles, de fa bibliothèque
, de fes inftrumens chimiques , & d’un
grand nombre d’autres chofes rares &c curieufes.
( D . J . )
LITE, ( Hifl.nat. ) nom générique que les habi-
tans de l’île de Madagafcar donnent à différentes ef-
peces de gommes ou de réfines, produites par les arbres
de leur pays. Lite-menta, n’eft autre chofe que
le benjoin ; lite-rame, eft la gomme - réfine appellée
plus ordinairement tacamahaca ; lite-fimpi, eft une
réfine odorante, produite par un arbre appelléfimpi^
lite-enfouraha, eft une gomme-réfine verte, d’une
odeur très-aromatique; lite-mintfi, eft une réfine
noire & liquide ; mais elle fe durcit avec le tems :
elle eft produite par un arbre qui reffemble à l ’acacia
; les femmes s’en fervent pour fe farder ; elle eft
très-propre à guérir les plaies. Lite-bifiic, c ’eft une
réfine blanche qui fe trouve attachée aux branches
des arbres, où elle eft portée par des fourmis. Lit-
hura ou litin-barencoco, eft une fubftance de la nature,
du fang-de-dragon ; litin-pane,eQL une gomme ou réfine
jaune & très - aromatique ; lidn-haronga, eft
une autre réfine jaune, produite par des arbres dont
les abeilles du pays font le meilleur miel.
LITEAU, f. m. (Menuif. & Charp.)c’eft une petite
tringle de bois, ainfi appellée ou cle fa difpofition ou
de fon u fage, ou parce qu’elie eft couchée fur une
autre qui lui fert de lit, ou parce que d’autres repoî-
fent fur elle.
Li teÀÜ , tertne deTijferahd, fe dit dès raies bleues
qui traverfent les toiles d’uné lifiere à une autre.
Il n’y a que les pièces de toiles dertinées à faire
des ferviettes & des nappes qui aient des liteaux ,* &
ces liteaux font placés de diftance en diftance, de
maniéré que les nappes & les ferviettes doivent en
avoir un à chaque bout quand elles font coupées.
Lite-AU , terme de ckajje : on appelle liteau le lieu
où fe couche & fe repolè le loup pendant le jour.
L I T E M A N G H IT S , f. m. ( Commerce ) c’eft là
'gomme que les droguiftes appellent alouchi ; on dit
qu’elle coule du tronc du canelier.
LITER, v. a&. ( Drap. ) c’eft coudre Ou attacher
avec du gros fil ou dé la menue ficelle, nés petite^
cordes de la groffeur du bout du doigt, le long de la
piece entre l’étoffe & la lifiere, afin que la partie
qui en a été couverte ne puiffe prendre teinture, &
qu’elle garde fon fond ou pié. On reconnoît à cela la
bonne teinture. II eft défendu aux teinturiers de teindre
en écarlate, violette, verd-brun, verd-gris, fi
les draps ne font lités. Foye{ les réglem. de manuf.
LïTER, terme de pêche, c’eft mettre le poiffon par
lit dans lés tonnes.
LITÉS, ( Mythol. ) a/t*/ ; c’étoient, félon Hôme-
ïe , les Prières, filles de Jupiter, & rien n’eft plus ingénieux
que l’allégorie fous laquelle il les dépeint.
Cesdéeflès, dit-il, font âgées, boiteufes, tiennent
toujours les yeux baiffés, & paroiffent toujours rem-
pantes & Toujours humiliées ; elles marchent après
l’Injure ; car l’Injure altiere, pleine de confiance en
fes propres forces, les devance d’un pié léger, parcourt
la terre, & la ravage infolemment. Les humbles
Prières la fuivent pour guérir les maux qu’elle
a caufés. Celui qui les refpe&e & qui les chérit, en
reçoit les plus grands bienfaits ; elles l’écoutent à
leur tour dans fes befoins, & portent, avec efficace,
fes voeux & fes fupplications aux piés du trône de
Jupiter.
On fait que du mot grec x/t» , lité, eft venu dans
l’églife le terme de litanies, & celui de litare, faire
lin facrifice agréable à la divinité. ( D . J. )
LITHARGE, f. f. ( Pharmac. & Mat. méd. ) : on
emploie indifféremment en Pharmacie celle qui eft
appellée litharged'or, & celle qui eft appellée lithar-
ge argent.
Cette matière fe purifie & fe divife pour les ufa-
ges pharmaceutiques en la réparant ou la pulvéri-
fant à l’eau, f^oye^ Préparation Pharmac. & Pul-
.VÉRiSATION, Chimie & Pharmac.
La lïtkarge eft de toutes les préparations de plomb
la plus employée en Médecine pour l’ufage extérieur
: elle eft fur-tout un ingrédient très-ordinaire
des emplâtres. Elle fait la bafe ou conftitue le corps
d’un grand nombre. Voye^ Emplâtre.
Elle enfre auffi dans la compofition de plufieiirs
onguens; le plus fimple, ie mieux entendu, celui
ou la litharge eft véritablement dominante, & jouif-
Tant de fes propriétés ; celui en même tems qui eft
le plus ufité, c ’eft le nutritum vulgaire* Foyer Nü-
'T R I T U M t
Elle entre encore dans l’onguënt deflîcatif rouge ,
dans rëgyptiac, dans l’onguent de la mere, l’onguent
des apôtres, &c. dans un grand nombre d’emplâtres
, dans la pierre médicamenteufe, &c.
La litharge, eft ainfi que les autres préparations
de plomb, defficative, répereuffive & réfrigérante.
Foyc{ Plomb.
On peut employer la litharge, & on l’emploie
même fort Communément à préparer le vinaigre & le
fiel de faturne,dont nous parlerons au mot Plomb. U) B ■ I LITHIASE, f. f. xiùlaïui, litiàfis, eft un des noms
de la maladie appellée plus communément la pierre
ou U calcul, Fcyei Pierre & C a lcu l,
ÉITHrASIË bu L ITH ÏÀ S IS , eft àuïfi une ffiala*
die des paupières qui confifte dans des petites tumeurs
dures & pétrifiées -, engendrées fur leur bord-.
On lés nomme autrement grave lies-, elles font eau-
fees par une lymphe épaiffie, endurcie & convertie
en petites pierres !ou fables dans quelques grains
glanduleux ou plutôt dans quelques vaifléaux lymphatiques
; ce qui les rend enlciftées. On fait facilement
l’extrafrion de ces pierres avec une petite inci-
fion fur le kifte, jufqu’au corps étranger qu’on fait
enfnite fauter avec une petite curette. La bonnè
Chirurgie preferit que l’incifion foit faite à la paupière
inférieure fuivant fa longueur, c’eft-à-dire d’uA
angle à l’autre pour fuivre la direétion des fibres du
mufcleorbiculaire. Au contrairelesincifions intérieures
qui fe pratiquent à la paupière fupérieure > doivent
fe faire de haut en bas , de crainte de côupér
tranfverlàlement les fibres de l’aponevrofe du muf-
cle releveur de cette paupière.
Lorfqu’on a quelques incifions à faire à l'intérieur
des paupières, il faut les renverfer. Foyc^ Sp e cu ~
l u m Oc u n . ( T )
L ITH O B IB L IA > ( Hift> nàt. ) nom donné pàt
quelques auteurs aux pierres fur lelquelles on trouve
des empreintes de feuilles ; ces fortes de pierres font
très-communes, fur-tout dans le voifinagè dés hii-
nes de charbon de terre. Foye^ P i e r r e s e m p r e in t
e s . On les nomme auffi lithophyliai Quelques-uns
entendent par-là non-feulement les empreintes des
feuilles, mais les feuilles elles-mêmes pétrifiées;
elles font très-rares, fi même il en exifte : cependant
Wallerius parle de feuilles de rofeau pétrifiées.
LITHOBOLIES, f. f. ÇLittér. ) fêtes qui fè celé-
broient à Epidaure, à Egine & à Troëzène, en mémoire
de Lamie & d’Auxéfie ; deux jeunes filles de
l’île de Crê te, que quelques habitans de Troezèné
lapidèrent dans une l’édition. On ordonna, dit Pau-
fanias, que pour appaifer leurs mânes, oh célébre-
roit tous les ans dans Troëzène une fête en leur
honneur, & cette fête fût appellée lithobolies, A/ôo-
ßuXict ; ce mot vient dé A/ôoç, pierre, & /3aAA<», je
jette, ( D , J. )
LITHOCOLLE, f. f. {Gramm. & Architekt.') ef-
pece de ciment dont on fe fert pour, attacher les
pierres précieufes au manche, lorfqu’on fié propofe
de. les tailler fur la meule. Il fe fait de vieille brique
& de poix-réfine ; pour le diamant, on nie de plomb
fondu, on l’y enchâfle avant que ce métal ne foit
tout-à-fait refroidi. Au lieu de vieilles briques & dé
poix-réfine, on emploie la poudre de marbre & la
colle-forte, fi l’on fie propofe d’avoir un mortier. Si
l’on a une pierrè éclatée à réunir, on ajoute au
mortier précédent du blanc d’oeuf & de la poix.
LITHOGRAPHIE, f. f. (Gram. MM nul.) C ’eft
la defeription des piérres.
LITHOLOGIE], f. f. (Hiß- tia't. Miner.ÿÔn nomme
ainfi la partie de l’Hiftoire naturelle du régné
minerai qui a pour objet l’examen des différentes ef-
peces de pierres, de leurs propriété^, &c des caractères
qui les diftinguent. Foyeç P i e r r e s .
LITHOMANCIEjff. f. ( Divinat. ) divination par
les pierres, Comme le porte ce nom tiré du grec, &
compofé de Ai6oï, pierre, & de divination.
On n’a que quelques conjefrures incertaines fur
cette efipece de divination. Dans le poëme des pierres
attribué à Orphée, il eft fait mention d’une
qu’Apollon donna à Helenus.le troyen.Cette pierre^
dit lé poëte, s’appellefiderités, & a le don de la parole';
elle eft un peu raboteufe, dure, pefante, noire,
& a des ridés qui s’étendent circülairement fur
fa furface. Quand Helenus vouloit employer la vertu
de cette pierre , il s’abftenôit pendant 21 jours du
lit conjugal, des bains publics, & de là viande des
animaux : enfuite il' faifoit plufieurs faerifices, il