5,2-4 ïv E T
lam a , & U'ne les a pas épmfées. On en culùvé
plus d’une vingtaine en Angleterre dans les jardins
des curieux J parce qu’il y a plufieurs kamia qm s e-
levent en biüffon à la hauteur de fept ou huit p ies,
& que la plupart des- efpeces produilent de tresbclles
fleurs, , . , HH On les multiplie de graine qu’on ferne au pnntems
dans une terre légère préparée ; l’ annee fuivante ou
’ les tranfplante dans des-couches dune pareil^ terre,
à la diftance d’un pié en quarre ; on les laïQe croître
ainfi pendant deux ans, en les arrofant dans les
grandes chaleurs, & en les garantiffant des mauvai-
Tes herbes ; enfuite on les tranfporte avec précaution
dans des lieux à demeure, ou dans une pepi-
riiere, en.obfervant de les mettre à trois piesdeloienement.
, , . „ .
Il y a quelques efpeces de karma dune grande
délicateffe, & qui demandent des foins attentifs &
la-chaleur des ferres. Il y en a dont les fleurs ont
cette Angularité de changer de couleur en differens
tems du jour, d’être blanches le mâtin, rouges à
midi, & pourpre le foir ; telle eft 1 efpece à double
fleur qu’on nomme aux Indes occidentales, roß de
la Martinique, & beaucoup mieux en anglois, dou-
bk china wfi ; les Botaniftes l’appellent ketmtd jmcu-
f i s , fructil fubromnio, flore plem. Il y en a dont les
fleurs ne vivent qu’un jour, mais qui font fuccedees
par de nouvelles fleurs jufqu’aux gelees. Il y en a
W o n eflime par l’odeur agréable de leurs graines;
il y en qui font annuelles & qui forment une jolie
variété avec d’autres plantes de cette nature dans
' des plattes bandes de parterres ; mais Miller vous
inftruira de toutes ces particularités, que les bornes
de cet ouvrage ne permettent pas même de parcourir.
. r 1
On appelle aujourd’hui la ketmia, gombaut, dans
nos ifles françoifes ; Voye^ ce mot : mais il faut con-
ferver précieufement la dénomination de ketmia que
les Botaniftes ont confacrée de tout tems a ce genre
de plante. ( D . J. ) H H H „ H
K E TULE, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) efpece d arbre
qui croît dans rifle de Ceylan ; il a des feuilles qui
reffemblent à celles ducocotier. Son bois eft tres-dur,
d’une couleur noire, avec quelques veines, mais il
eft jujet à fe fendre ; fon écorce fe partage en filets
dont on fait des cordes. En faifant des incitions a
cet arbre on en tire une liqueur très-agréable & ra-
fraîchiffante : fi on la fait bouillir, elle s’épaiflit &
forme une efpece de fucre noir que les habitans
nomment jaggori; il devient blanc lorfquon le ra-
£ne & ne le cede en rien au fucre tire des cannes.
K E U , f. m. (Hiß. mod. ) nom de l’onzieme mois
de l’année & d’un des Agnes du zodiaque , chez le
tartare du Cataï : keuiignifie dans leur langue chien.
K EU B , f. m. ( Commerce') mefure des longueurs
dont on fe fert à Siam ; le keub contient douze nious,
c’eft la paume des Siamois, c’eft-à-dire l'ouverture
du pouce & du doigt moyen ; il faut deux keubs pour
. S, TV-.1.-0 nrvnr nn lef.U. V o v t7 Cl - défiUS
K.EN. Diclionn. de commerce.
KEUMEESTERS, f. m. pl. ( Commerce. ) on nomme
ainfi à Amfterdam des commis ou infpeaeurs
établis par les bourguemeftres pour vifiter certaines
efpeces de marchandifes, & veiller à ce quelles
foient de bonne qualité, èc que le commerce s’en
faffe fidèlement.
Il y a des keumeejîersyom les laines, les chanvres,
les cordages ; ils en font la vifite & règlent ce qu’il
en faut rabattre du prix pour ce qui s’y trouve de
taré & d’endommagé.
D ’autres font chargés de la marque des quartaux,
pipes, barrils & autres futailles, ôc d’y appliquer la
-marque de la ville quand ils fe trouvent de jauge.
Quelques-uns font pour les fuifs, quelques autres
K H A.
pour lès beurres & chairs falées. fl; n’y a point de
marchandife un. peu confidérable qui ne foit fujette
à l’examen de ces infpefteurs. .
Leur rapport fait foi en juftice, & c eft fur leur
témoignage que les bourguemeftres & autres juges
devant qui les conteftations en fait de commerce
font portées, ont coutume de juger. Dictionnaire de
commerce. v - ‘kty
K E X H O L M , ( Géog. ) on l’appelle autrement
Carelfgorod, Kexholmia, ville de l’empire ruffien
dans la Carélie, avec un château fur le lac de Ladoga.
La Ruflie l ’a conquife fur la Suede. Elle eft à i>
lieues N. E. de V ibourg, 75 N. E. d’Abp. Long.4#.
40. ladt. C i . 2 2 . (.D. J .) :
KEYOOKA , ( Géog. ) ville de l’Amérique dans
la nouvelle Efpagne, au S. de la baye de Campê-
che; les habitans y font le commerce du cacao.;
(Z>. J .)
K H
KHAATH ou C A T E , f. m. ( Hiß. hat.Bot. ) Les
Indiens entendent par-là un fuc aftringent, qui a
été tiré par la déco&ion des fruits , des racines où
des écorces, & qui a été epaiflie. On le mache
dans les Indes avec le betel & l’arec ; il donne une
couleur ronge à la falive. On croit que c’eft le /y-
cium indicum de Pline & de Theophrafte. L acacia
, dont l’écorce eft rouge & aftringente , & plu-,
fieurs autres plantes des Indes, donnent un fuc fem-
blable , mais qui varie pour la bonté : on regardé
comme le meilleur celui qui eft tire de la plante ap-
pellée kheir. Voyez Ephemcrid. nat. curiofor. dec. I I ;
7 obßrv. 1. pag. y &fuiv.
KHA1B A R , ( Géog. ) petite ville de l’Arabie heu-
reufe, abondante en palmiers, à fix ftations de Me-
dine, entre le feptentrion & l’orient. Elle eft, félon
Abulféda, k C ß 30' de longitude ,&c à 24* 20 dé.
latitude. (D . J . ) _ _
KH AN , f. m. (Hiß. mod.) édifice public en Tur-l
quie pour recevoir & loger les étrangers.
Ce font des efpeces d’hôtelleries bâties dans les
villes & quelquefois à la campagne ; ils font pref-
que tous bâtis fur le même deffein , compofes des
mêmes appartemens, 8c ne différent que pour la
grandeur.
Il y en a plufieurs à Conftantinople, dont le plus
beau eft le Validé khana, ainfi nommé de lafultane
Validé ou mere de Mahomet IV , qui le fit conftrui-
re : le chevalier d’Arvieux en fait la defeription
fuivante dans fes mémoires tom. IV ; 8c elle fuffira
pour donner au lerieur une idée des autres khans.
C ’eft, dit cet auteur, un grand bâtiment quarre,
dont le milieu eft une vafte cour quarrée, envi-
ronnée de portiques comme un cloître ; au milieu
eft un grand baflin avec une fontaine : le rez-
de-chauffée derrière les portiques, eft partagé en
plufieurs magafins, où les négociais mettent leurs
marchandifes. 11 y a un fécond cloître au premier
étage, 8c des chambres dont les portes donnent fur
le cloître ; elles font affez grandes , toutes égales ;
chacune aune cheminée. On les loue tant par jour ;
& quoique le loyer foit affez modique, le khan ne
laiffe pas de produire confidérablement a fes propriétaires.
Deux janniffaires en gardent la porte ,
& on y eft dans une entière fûrete. ^ On refpe&e
ces lieux comme étant fous la protection de la foi
publique. Tout le monde y eft reçu pour fon ar-
oent ; on y demeure tant qu’on v eu t, 8c 1 on paye
fon loyer en rendant les clés. Du reûe on n y a
que le logement ; il faut s’y pourvoir de meubles
& d’uftenciles de cuifine : les Levantins la font eux-
mêmes 8c fans beaucoup d’apprêts. Les murailles
de ces khans font de pierre de taille ou de brique
fort épaiffes, 8c toutes les chambres , magafins &
K H E
corridors voûtés, le toît en terrafle bien carrelé,
en forte qu’on n’y craint point les incendies.
Khan. On donne aufli en Turquie ce nom à de
petits forts ou châteaux fortifiés, bâtis: fur ies grandes
routes 8c à diftance des v ille s , pour fervir de
refuge aux voyageurs. Le chevalier d’Arvieux ,
dans fes mémoires , dit qu’il y en avoit deux aux
environs d’Alep , dont un eft ruiné.
KHANBIL , f. m. ( Hiß. nat. Medec. )nom donné
par Avicenne à une fiibftasce que Mathiole ôc. quelques
autres aüteurs appellentfimentina owfimen lu-
bricorum , & que de Jager regarde plûtôt comme
une poudre très-fine qui reffemble au mercure précipité
rouge ; on s’en fert en Perfe & en Arabie
pour guérir & deffécher les ulcérés & les pullules
& galles qui viennent au vifage & à la tête des en-
fans : on prend aufli de cette poudre intérieurement
, mais elle a befoin d’un corre âif, qui eft le
maftic , l’anis ou le fenouil. Voye^ Ephemerid. nat.
c-uriof. decur. I I . obßrv. 1. pag. à & fuiv.
KHANBL1G ou KHANBALIG, ( Géog. ) nom de
la ville que nos Hiftoriens & nos Géographes ont
appellée Cambala,&c qu’ils ont placée dans la grande
Tartarie, au feptentrion de la Chine ; maisfuivant
les Géographes & les Hiftoriens orientaux , il eft
confiant que c’eft une ville de la Chine. Ébn-Saïd,
dans Abulféda , lui donne / j od de longitude, &
2.5' de latitude feptentrionale. Ebn - Saïd ajoute
qu’elle étoit fort célébré de fon tems par .les relations
des marchands qui y alloient trafiquer , & qui
en apportoient des marchandifes. La première conquête
de Gengis-Kan , après s’être rendu maître de
la grande Tartarie, fut celle de Khanbalig , qu’il
prit par fes lieutenans fur l’empereur de la Chine.
Khanbalig , Khanblig, Cambala & Pékin, font autant
de noms d’une même ville. Voye7 Pékin.
KHATOUAT , f. m. ( Commerce. ) mefure des
longueurs dont fe fervent les Arabes ; c’eft le pas
géométrique des Européens. Le khatouat contient
trois akdams ou pies. Douze mille khatouats font
la parafange. Viyc{ PARASANGE, dicl. de commerce.
KHAZINE, f. f. ( Hiß. mod. ) tréfor du grand-
feigneur. Voye{ T résor & Échiquier.
Là on met les regiftres des recettes, des comptes
des provinces , dans des caiffes cottées par années,
avec les noms des provinces & des lieux. C’eft-là
aufli que l’on ferre une partie des habits du grand-
feigneur.
Tous les jours de divan on ouvre ce tréfor, ou
pour y mettre, ou pour en retirer quelque chofe :
il faut que les principaux officiers qui en ont la
charge afîîftent à cette ouverture. Le tchaouch-
bachi leve en leur préfence la cire dont le trou de
la ferrure eft fcellé ; & l’ayant porté au grand-
v ifir , ce miniftre le baife d’abord, & puis le regarde.
Il tire enfuite de fon fein le fceau du grand-
lèigneur, qu’il y porte toujours , & il le donne au
tchaouch-bachi, qui ayant enfermé & fcellé le tréfor
, rapporte au vifir , avec la même cérémonie ,
le fceau qu’il en avoit reçu.
Il y a d’autres appartemens où l’on enferme l’argent
, & dans lcfquels les officiers n’entrent jamais
avec des habits qui ayent des poches. Dictionnaire
de commerce.
KHÉSELL ( le ) ou KHÉSILL, Géog. grande
riviere d’Afie dans la Tartarie , au pays des Uf-
becs ; elle a fa fource dans les montagnes qui lé-
parent les états du grand khan des Calmoutks de
la grande Boukarie , vers les 43 deg. de latitude &
les 96 deg. 3o/ de longitude, 6c fe dégorgeoit autrefois
dans la mer Cafpienne , à 40e1 30' de latit.
niais depuis 1719 elle n’a plus de communication
K H O 125
avec-là mer Cafpienne ; el,le porte fes eaiix dans-
le lac d’Arall. ( D . J . ) ,
KHOGEND, ( Géog.) ou COGENDE , car c’eft
un même lieu , ville d’Afie dans la Tranfoxane ,
fituée fur le Sihun ( le jaxartes des anciens) , qui
porte aufli le nom de fleuve de Khogend. Elle eft à
quatre journées de Schafch, & à 7 de Samarkan-
de. Ses jardins, portent des fruits exquis. Quelques
géographes lui donnent90. $5 . de long. & 4 1 . \
26. de Lat. feptentrionale. ( D . J . )
KHORASSAN ou COR ASAN ( LE ) Géographie.
Parthia, vafte pays d’A fie, proche l’Irac Agémi ;
Il eft a&uellement poffédé par les U sbeks, & a quatre
villes principales ou royales , Baikh , Mérou ,
Nichabourg & Hérat. II faut ici lire la defeription
que Naffir-Eddin a donné de cette contrée , ainfi
que de fes villes , avec leurs longitudes, leurs latitudes
, & félon le climat. ( D . J . )
KHOSAR ou KHASAR, ( Géog. ) pays d’Afie
dans l’empire Ruflien ; le pays eft: fitué au feptentrion
de la mer Cafpienne , & voifin de Capchatz,
avec lequel il eft fouvent confondu. La ville principale
des peuples qui habitent le pays de Kfiofar ,
fe nomme Belengiar ; elle eft fituée à 85. 20. de
long. & à 46. 30. de latit.
KH O T A N , ( Géog.) grand pays d’Afie à l’extrémité
du Turqueftan , & arrofé de plufieurs rivières
dans le cinquième climat. Abulféda infinue que
c’eft la partie feptentrionale de la Chine, appellée
autrement le Khataï. La capitale de ce vafte pays-
eft aufli nommée Khotan. ( D .J . ) -
K hotan, ( G.éog.') ville d’Afie., capitale d’unt
pays très - fertile de même nom , au Turqueftan.
Cette v ille , fuivant les tables Perfiennes , eft de
107 dèg. de long. & de 41. de làt. Suivant l’auteur
du canoum, fa long, eft de 100 deg. 4c/, ÔC
fa lat. de 43d 30'. ( D . J . )
KHOVAGEH-ILGAR , ( Géog. ) 'petite ville de
la Tranfoxane ou de la grande Boukarie , dans la
contrée délicieufe de Schafch.
Cette petite ville eft bien remarquable par lanaif-
fance de Tamerland,un des plus grands conquérans
de l’univers ; n’ayant point d’états de patrimoine , il
fubjugua autant de pays qu’Alexandre , ôi pref-
qu’autant que Genghis.
11 fe rendit maître du Khoraflan, de la province
de Candaar & de toute l’ancienne Perfe. Après la
prife de Bagdat il pafla dans les Indes , les fournit,
& fe faifit de D é ly , qui en étoit la capitale. Vainf
queur des Indes , il fe jetta fiir la Syrie, & s’en
empara.
Au milieu du cours de fes conquêtes , appelle
par les Chrétiens & par cinq princes mahométans ,
il defeend dans l’Afie mineure , & livre à Bajazet
en 1401, entre Céfarée & Ancyre , cette grande
bataille , où il fembloit que toutes les fofees du
monde fuffent affemblées. Bajazet v it fon fils Muf-
tapha tué en combattant à fes côtés, & tomba lui-
même captif entre les mains du vainqueur.
Souverain d’une partie de l’Afie mineure , il re-
paffa l’Euphrate , & vint fe repofer à Samarkande,
où il reçut l’hommage de plufieurs princes de l’Afie ,
l’ambaffade de plufieurs iouverains , & maria tous
fes petits-fils & fes petites-filles le même jour.
Il y méditoit encore la conquête de la Chine dans
la vieillefle , où la mort le furprit en 1414 , à l’âge
de 7 1 , après en avoir régné 36 , plus heureux par
fa longue vie & par le bonheur de fes petits-fils ,
qu’Alexandre , mais bien inférieur au macédonien ,
fuivant la remarque judicieufe de M. de Voltaire ;
parce qu’il détruifit beaucoup de villes fans en bâtir
; au lieu qu’Alexandre, dans une vie très-courte
& au milieu de fes conquêtes rapides, conftruifit
Alexandrie & Scanderon, rétablit cette même Sar