iu.e , ( Littéral.') quelques modernes ont imaginé que
les anciens avoient de telles lampes qu’ils enfermoient
dans les tombeaux , & que leur lumière duroit toujours,
„parce qu’on mettoit dans ces Lampes une l’huile
qui ne fe confumoit point.
Entre les exemples qu’ils ont cités pour appuyer
cette erreur, le plus fameux cil celui du fépulchre
de Tullia fille de Cicéron, découvert fous le pontificat
de Paul 111. en 1 540. On trouva, dit-on , dans
ce tombeau, ainfi que dans ceux des environs de
Viterbe, plufieurs Lampes qui ne s’éteignirent qu’au
moment qu’elles prirent Pair; ce font là de vraies
fables , qui doivent leur origine à des rapports de
manoeuvres employés à remuer les terres de ces
tombeaux. Ces fortes d’ouvriers ayant vu fortir des
monumens qu’ils fouilloient quelque fumée , quelque
flamme, quelque feu folet; & ayant trouvé des
lampes dans le voifinage, ils ont cru qu’elles venoient
de s’éteindre tout d’un coup. II n’en a pas fallu davantage
pour établir des lampes éternelles , lorfqu’il
n’étoit queflion que d’un phofphore allez commun
fur nos cimetières mêmes, ôc dans les endroits où
l ’on enterre les animaux. Ce phénomène eft produit
par des matières grades, qui après avoir été concentrées
, s’échappent à l’abord d’un nouvel air , fe fub-
11 h lent & s’enflamment.
Mais la faufie exillence des lampes inextinguibles
adoptées par Pietro Sandli-Bartholi, nous a valufon
recueil des lampes fépulchrales des anciens , gravées
en taille-douce, & enfuite illuftrées par les (ayantes
obfervations de Bcllori.
Ces deux ouvrages , ont été fuivis du traité de
Fortunius Licetus , de lucernis antiquorum reconduis ,
dans lequel il a prodigué beaucoup d’érudition, fans
pouvoir nous apprendre le fecret des lampes perpétuelles.
Calîiodore qui fe vantoit de le pofleder, n’a
perfuadé perfonne ; Kircher 6c Korndoffer n’ont
pas été pU'.s heureux. Joignez-leur l’abbé Trithème,
qui donnoit ion huile de foufre, de borax & d’ef-
prit-de-vin, pour brider fans aucun déchet. La plus
légère teinture de Phyfique fuflit pour réfuter toutes
les chimères de cette efpece. Il n’ell point d’huile qui
ne fc confume en bridant, ni de meche qui brûle long-
tcms fans nourriture. Il cil vrai que celle d’amiante
éclaire fans déperdition de fubllance , ôc fans qu’il
foit befoin de la moucher , mais non pas fans aliment,
ni après la confommation de fon aliment;
c ’ellun merveilleux impoflible. La meche de linpou-
voit brûler un an dans la lampe d’or confacrée par
Callimaque au temple de Minerve, parce qu’on ne
Iaifloit point l’huile de cette lampe tarir ; ÔC qu’on la
rcnouvelloit fecretement. Ainfi ce que Paufanias ôc
Plutarque racontent des lampes confacrées dans quelques
temples de Diane ôc de'Jupiter Ammon, qui
brûloient des années entières fans confumer de
l’huile, n’cll que d’après le récit qu’en faifoient des
prêtres fourbes, intereflesà perfuader au peuple ce’s
fortes de merveilles. ( D. J .)
L ampe SÉpulchrale , ( Littéral.) nom de lampes
trouvées dans les tombeaux des anciens romains,
chez qui les gens de condition chargeoient quelquefois
par tcllament leurs parens ou leurs affranchis ,
de faire garder leur corps, & d’entrenir une lampe
allumée dans leurs tombeaux, car il falloit bien en
rcnouveller l’huile à mefure qu’elle fe confumoit ;
WfM pour preuve Ferrari ( Oélavio )difcurfus de ve-
terurn lucernis fepulchralibus, & l'article LAMPE PERPÉTUELLE.
(D . J. )
L ampe d’h a b it a cle , (Marine.) ce font de petits
vafes où l’on met de l’huile avec une meche pour
éclairer.
LaMPE afouder y à fermer hermétiquement les vaif-
feauxy ( Art rnech.) cette lampe n’a rien de particulier
; elle efl montée fur un pic ; il en fort un ou plufieurs
gros lumignons, dont la flamme eft portée fur
l’ouvrage à l’aide du chalumeau. Il faut que l’huile
qu’on y brûle foit excellente, fans quoi la fumée
qu’elle rendroit terniroit l’ouvrage, fur-tout de l’é-
maillenr ; voyez cette lampe dans nos Planches.
Lampe , ( Comm. ) étamine de laine qui fe fabrique
en quelques endroits de la généralité d’Orléans ;
elles font toutes laines d’Efpagne. On appelle aufli
laines lampes, les laines dont on les fabrique.
LAMPEDOUSE, ou LAMPADOUSE, ( Géog. )
Ptoloméela nomme Lopadufa ; les Italiens l’appellent
Lampedofa. Petite île de la mer d’Afrique fur la
côte de Tunis, d’environ 16 milles de circuit, ôc 6
de longueur, à 20 lieues E. de Tunis , ÔC43 de Malte
; elle eft déferte , mais elle a un aflez bon port,
où les vaiffeaux vont faire de l’eau. C ’eft auprès de
cette île que l’armée navale de l’empereur Charlos-
Quint fit naufrage en 1 «j2.. Lotie. 30. s i . lat. s 6'.
( D J . ) .
LAMPET1ENS, f. m. pl. (Thiol.) fefte d’héréti-
quesqui s’éleva dans le vij liecle , & que Pratéole a
mal-à-propos confondus avec les feâateurs de \Vi-
c lef qui ne parut que plus de 600 ans après.
Les Lampétiens adoptoient en plufieurs points la
doélrine des Aériens. Vityer Aériens,
Lampetius leur chef avoitrenouvellé quelques erreurs
des Marcionites. Ce qu’on en fait de plus certain,
fur la foi de S. Jean Damafcene, c’eft qu’ils
condamnoicnt les voeux monaftiques, particulièrement
celui d’obéiffance , qui étoit, difoient-ils,
incompatible avec la liberté des enfans de Dieu. Ils.
permettoient aufli aux religieux de porter tel habit
qu’il leur plaifoit, prétendant qu’il étoit ridicule
d’en fixer la forme ou la couleur pour une profeffion
plutôt que pour une autre.
LAMPIA, ou LAMPEA, Aa/umua. f (Géog. anc. )
montagne du Péloponèfe dans l’Arcadie, au pié de
l’Erymanthe félon Strabon,/. y LU. p. 3 4 19 ôc Paufanias
, /. VLU. cap. xxiv. (D . J .)
LAMPION, f. m.( Artificier. ) c’eft une petite
lampe de fer blanc ou d’autre matière propre à contenir
des huiles ou des fuifs, dont on fe fert pour former
des illuminations, en les multipliant Ôc les rangeant
avec fymmétrie.
Lampion a parapet , ( Fortification. ) eft un
vaifleau de fer où l’on met du gaudron & de la poix
pour brûler ôc pour éclairer la nuit, dans une place
afliégée , fur le parapet & ailleurs.
Lampion , ( Marine. ) c’eft un diminutif de Iam-,
pe dont on fe fert dans les lanternes lorqu’on va dans
les foutes aux poudres.
LAiMPON, ( Géog. ) ville d’Afie, au fond d’un
golphe dans la partie la plus méridionale de l’île de
Sumatra. Elle donne, ou tire fon nom du pays 6c
du golphe, qui félon M. Delifle, eft vers les 5 deg.
40 min. de latitude méridionale. (D . ) . )
LAMPRÆ ou LAMPRIÆ, ( Géog. anc. ) xa^pd,.
I ly a v o it deux municipes de ce nom dans l’Attique;
l’un au bord de la mer, & l’autre fur une hauteur,
& tous deux dans la tribu Ereélhéide. M. Spon les
nomme lampra l’un & l’autre, 6c les diftingue en
Lampra fupérieur qui s’appelle encore à préfent Pa-
Iceo lambrica, 6c lampra inférieur, voifine du précédent,
près de la mer, entre Sunium 6c Phalère.
On voyoit dans l’un ou dans l’autre de ces deux municipes,
le tombeau de Cranéus roi d’Athènes.
Ammonius, fuccefl'eur d’Ariftarque dans l’école
d’Alexandrie , étoit natif d’un de ces municipes de
l’Attique , 6c fleurifloit peu de tems avant l’empire
d’Augufte. II fit deux traités qui fe font perdus ; le
premier fur les facrifices , 6c le fécond fur les cour-
tifanes d’Athenes.
LAMPRESSES , f. f. pl. terme de pêche , ce fontlcs
filets qui fervent à faire, dans la Loire, la pêche des
lamproies qui y eft très - confidérable. Ceite pêche
commence ordinairement à la fin de Novembre, &
finit vers la pentecôte ; ce poiflon venant de la mer,
entre fort gras dans la riviere, où il diminué de qualité
à mefure qu’il y féjourne; enforte qu’à la fin de
la faifon, il eft très-méprifable, au contraire des alo-
fes qui entrent maigres dans la riviere où elles s’en-
graifl'ent.
Les tramaux à lampreffes ont vingt-huit brafles
de longueur fur fix pies de haut ; ils fervent aufli à
faire la pêche des laiteaux ou petits couverts, feintes
ou pucelles que les pécheurs de Seine nomment
cahuyaux 3 ôc qu’ils prennent avec les tramaux appelles
cahuyautiers ou vergues aux petites pucelles.
|Les mailles des lampreffes des pêcheurs de quelques
côtés de la Bretagne , font très-larges, la toile nappe
Ou menue eft de deux fortes de grandeur ; les mailles
les plus larges ont dix-huit lignes, & les plus
ferrées dix-fept lignes en quarré; les gardes, ho-
mails ou hameaux qui font des deux côtés, ne différent
guère de celles des couverées , étant de dix
pouces trôis lignes en quarré.
LAMPRILLON ou LAMPROION, f. m. ( Hfi.
nat. Lclhyolog. ) petite lamproie qui reflemble à la
lamproie de m er, mais qui fe trouve dans des rivières
ÔC dans des ruifleaux, où il ne paroît pas qu’elles
puiflent être venues de la mer ; il y en a qui ne font
pas plus grandes que le doigt, d’autres ont la grandeur
des gros vers de terre. Rondelet, hifi. desporf-
fons de riviere y ch. x x j.
LAMPROIE, f. f. (H fi, nat. Iclhyolg.) lampetrày
afierius , hirundo, mürena, verrais, marinus. Poiflon
cartilagineux, long ôc gliflant qui fe trouve dans la
mer ôc dans les rivières ; car il y entre au commencement
du printems pour y jetter fes oeufs, ôc en-
fuite il retourne dans la mer. Il a beaucoup de rapport
à l’anguille ôc à la murenè par la figure du
corps, mais il en différé par celle de la tête. La bouche
forme, comme celle des fangfues, une concavité
ronde, où il n’a point de langue, mais feulement
des dents jaunes ; le corps eft plus rond que
celui de la murene. La lamproie a la queue menue ôc
un peu large, le ventre blanc, le dos parfemé de taches
bleues Ôc blanches, la peau lifte, ferme Ôc dure,
les yeux ronds ôc profonds ;les ouies font ouvertes en
dehors de chaque côté par fept trous ronds. On voit
çntre les yeux l’orifice d’un conduit qui communique
jufqu’au palais ; le poiflon tire de l’air ôc rejette
l ’eau par ce conduit, comme ceux qui.ont des poumons.
II nage comme les anguilles en fléchifljint fon
corps en différens fens ; il n’a que deux petites nageoires,
l’une près de l’extrémité de la queue, ôc
l’autre un peu plus haut. Rondelet, hifi. despoiffons
liv. X L y . yoye{ POISSON.
LAMPROPHORE, f. m. ôc f. (Hifieccléf.) nom
qu’on donnoit aux néophites pendant les fept jours
qui fui voient leur baptême ; l’origine de ce nom
vient de ce que dans les anciens tems d e l’Eglife,
lors de la cérémonie du baptême, on revêtifloit les
nouveaux chrétiens d’un habit blanc, qu’ils portaient
une femaine entière ; ôc pendant qu’ils le por-
toient, on les appelloit Lamprophorts, à caufe de
l’éclat de la blancheur de leurs habits, de Xa/xirpoc,
éclatanty ôc iptpu, je porte. Les Grecs donnoient aufli
ce nom au jour de la réfurreôion, tant parce que le
jour de Pâques eft un fymbole de lumière aux chrétiens
, que parce que le même jour les maifons étoient
éclairées d’un grand nombre de cierges. ( D . J . )
L AM P S A N E , f. f. lampfana, ( Hfi. nat. Bot. )
genre de plante à fleur, compofee de demi-fleurons
portés fur un embryon, Ôc foutenus par un calice
d une feule piece découpée : ce calice devient dans
la mite une capfule canrielée, remplie de femences
C]m font pour l ’ordinaire déliées & pointues. Tour-
nefort, In/l. rci heri. Voycj Plan t e .
.Tournefort ne connoît qu’une efpece de
dont voter la defcription ; fa racine eft blanche, fin/
ple, hgneufe & fibreufe : fa tige eft haute dé deux
coudées & plus, cylindrique, cannelée, garnie de
que eues pods, rougeâtre, creufe, branchue. Les
feuilles qui font vers la racine & la partie inférieure
H “ I e > ont 000 ou deux découpures de chaque
coté , & une trorfieme i leur extrémité, comme
dans le lattron des murailles ou l’herbe dé fainte
barbe. Les feuilles font très-molles, velues ; & pli-
cees alternativement; celles des tiges & des rameaux,
font oblongues, étroites, poihtues, fans
queue, & entières; la partie fupérieure des tiges &
& des rameaux, eft lifte, St terminée par de petites
Heurs jaunes, compofées de plufieurs demi-fleurons,
portées fur tin embrydn,& renfermées dans un
calice d une feule piece, découpé en plufieurs par-
m ca‘lce. fe change enfuite en une capfule cannelée,
remplie de menues graines, noirâtres, uri
peu courbées, pointues, fans aigrettes ; quoique J.
Bauhin due le contraire.
Cette plante eft commune dans îes jardins, les
vergers, le long des champs ôc fur le bord des che-
mins. Il paroît qu’elle contient un fel alumineux,
dégénéré en fel tartareux amer, mais engagé dans
un fuc laiteux ôc gluant; aufli répand-elle un lait
amer, quand on la blefl’e ; elle paffe pour émolliente
ôc déternve, on ne l’emploie qu’à l’extérieur pour
deterger les ulcérés. Il eft bien difficile de détermi-
( Z? CJ )*Ue C ^ larnpf anc Di°fcoridef
LAMPSAQUE, (Géog. anc. & mod. ) en latin
Lampfacus ■ ville ancienne de l’Afie mineure, dans
la Myfie, prefque au bord de la mer, à l’entrée de
la Propontide: elle avoit un temple dédié à Cybele,
& un port vanté par Strabon, vis-à-vis de Callipo-
h s, ville d’Europe dans la Cherfonèfe de Thrace.
Elle s etbit accrue des ruines de la ville voifine dé
Pæfus, dont les habitans pafferent à Lampfaque.
Quelques-uns difent qu’elle fût bâtie par les Phocéens,
& d’autres par les Miléfiens en la xxxj. olympiade.
1
On fait comme la prcfence d’efprit d’Anaximène
fauva Lampfaque de la fureur d’Alexandre. Ce prince
honteufement infulté par cette v ille , marchoit
dans la réfolution de la détruire. Anaximène fut prié
par fes concitoyens, d’aller intercéder pour leur pa-â
trie commune ; mais d’auffi loin qu’Alexandre l’ap-
perçut : « Je jure, s ecria-t-il, de ne point accorder
» ce que vous venez me demander.........» Eh bien
dit Anaximène, je vous demande de détruire Lampfaque.
Ce feul mot fut comme une digue qui arrêta
le torrent ptêt à tout ravager ; le jeune prince jc$t
que le ferment qui lui étoit échappé, ôc dans lequel
il avoit prétendu renfermer une exception pofitive
de ce qu’on lui demanderoit, le lioit d’une maniéré
irrevocable, ôc Lampfaque fut ainfi confervée.
Ses vignobles étoient excellens, c ’eftpourquoi, au
rapport de Cornélius Népos Ôt de Diodore de Sicile,
ils furent aflignés à Thémiftoclc par Artaxerxe pour,
fa table.
On adoroit à Làrnpfaque plus particulièrement
qu’ailleurs Priape le dieu des jardins, fi nous en
croyons ce vers d’Ovide, Trifi. 1. 1. elég. c). v. 7 70 .
E t te ruricola, Lampface , tuta deo.
On voyoit aufli dans cette ville un beau temple,
que les habitans avoient pris foin de dédier à Cy-,
bele. 1 ‘
Lampfacus, dit V héler dans fes voyages, à préfent
appellée Lampfaco, a perdu l’avantage qu’elle
|. avoit dii tems de Strabon fur Gàllipolij ce n’eft