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Malacca , Péninfule de, ( Geo». ) grande pref-
qu’île des Indes , au midi du royaume de Siam, entre
le golfe de Siam à Lorient, celui de'Bengale 8c le
détroit de Malacca à l’occident. On eftime que là
longueur de cette péninfule , le long de la côte, eft
d’environ 250 lieues. Cette étendue de terre renferme
le royaume de Malacca , 8c fix autres. Les
habitans de cette prefqu’île font noirs , petits , bien
proportionnés dans leur petite taille, 8c redoutables
lorfqu’ils ont pris de l’opium , qui leur caufe une ef-
pece d’ivreffe furieufe. Ils vont tous nuds de la ceinture
en haut, à l’exception d’urte petite écharpe qu’ils
portent tantôt fur l’une, tantôt fur l’autre épaule.
Ils font fort vifs , fort fenfuels , 8c fe noirciffent les
dents par le fréquent ufage qu’ils font du bétel. Long,
n e), lat. 5. 40. ( D . J. )
Malacca , Détroit de , ( Géog. ) détroit dans
les Indes, entre la péninfule de Malacca, qui lui donne
fon nom , 8c l ’île de Sumatra. Les Portugais le
nomment le détroit de Sincapour. Il communique, du
côté du nord , au golfe de Bengale. ( D . J. )
MALACHBELUS , ( Myth. ) nom d’une fauffe Divinité
qu’on trouve parmi les dieux des Palmyré-
niens, fujets de la fameufe Zénobie. Il paroît que
cette partie de la Syrie adoroit entre fes dieux ,
Aglibelus & Malachbelus ; c’eft du-moins ce qu’on
peut conclure d’une grande table qui fut enlevée du
temple du Soleil, lorfqu’Aurelien prit la ville de
Palmyre , 8c fur laquelle fe lifoient ces deux noms.
Il y a voit autrefois à Rome , dans les jardins qu’on
appelloit Horti carpenfes , & qui font aujourd’hui
ceux des princes Juftiniani, près de S. Jean-de-La-
tran, un beau monument, qui avoit été apporté de
Palmyre à Rome. M. Spon a publié en 1685 ce bas-
relief, avec l’infcription qui l’accompagne. Elle eft
en langue palmyrénienne., qui n’eft plus connue , &
en grec, qui contient apparemment la meme chofe.
On trouvoit déjà dans le tréfor des antiquités de
Gruterus l’infcription toute entière , niais fans les figures.
Le R. P. dom Bernard deMontfaucon s’en eft
procuré une copie beaucoup plus exaéfe , & mieux
deflinée,que celle qui avoit paru dans d’autres recueils
d’antiquités ; c’eft celle que nous avons fous
les yeux ; elle différé un peu de celle de Spon : en
voici une traduction très-fidelle. « Titus Aurelius He-
„ liodorus Adrianus, palmyrénien, fils d’Antiochus,
» a offert 8c confacré, à fes dépens , à Aglibelus &
» à Malachbelus, dieux de la patrie, ce marbre, 8c
» un figne ou petite ftatue d’argent, pour fa confer-
» vation, & pour celle de fa femme 8c de fes en-
» fans, en l’année cinq cent quarante-fept, au mois
» Peritius ».
Le bas-relief eft ce qu’on appelle un ex voto. Il repréfente
le frontifpice d’un temple, foutenü de deux
colonnes. On y voit deux figures de jeunes perfon-
nes , au milieu defqù elles eft un arbre que quelques
antiquaires ont pris mal-à-propos pour un pin, mais
qui eft fûrement un palmier , ce qui caraftérife la
ville de Palmyre, qui s’appelloit aulîi Tadmor , ou
Tamor , ce qui eft la même chofe ; car tliamar en
hébreu fignifie palme.kw. côté droit de cet arbre , eft
le dieu Aglibelus , fous la figure d’un jeune homme
, vêtu d’une tunique relevée par la ceinture, en
forte qu’elle ne defeend que jufques au - deffus du
genou , & qui a par-deffus un&ëlpece de manteau ;
tenant, de îa main-gauche , un petit bâton fait en
forme de rouleau ; le bras droit, dont peut-être il
tenoit quelque chofe, efteaffé. A l’autre côté eft le
. dieu Malachbelus , qui repréfentè auffi un jeune
homme , vêtu d’un habillement militaire , avec le
manteau fur les épaules, une couronne radiale à la
tête , ÔC ayant derrière lui un croiffant, dont les
deux cornes débordent des deux côtés.
Le l'avant 8c judicieux M. l’Abbé Bannier , danS
fon excellent ouvrage delà Mythologie & des fables
expliquées par l’hiftoire, 10 m. I I I • chap. vij p. lo y .
n’éftpas fatisfaifantfut cet article; il s’efi rapporte
à l’idée de M. Spon, dont l’opinion, dit-il, n’a point
été contredite : mais affurément il ne s’en fuit pas
de-Ià qu’elle ne puiffe l’être. Quelques auteurs , dit
M. Spon, prétendent que ces deux figures repré-
fentent le foleil d’hiver & d’été ; mais comme l’un
des deux a derrière lui un croiffant, il vaut mieux
croire que c’eft le foleil & la lune. Chacun fait ,
comme le remarque Spartien , 8c d’autres auteurs ,
que les Payens avoient leur dieu Lunus ; 8c parmi
les médailles de Seguin, il y en a une qui repréfente
ce dieu Lunus avec un bonnet arménien.
Pour Aglibelus , ajoute M. Bannier, il n’eft pas
douteux que ce ne foit le Soleil, ou Bélus ; caries
Syriens peuvent fort bien avoir prononcé ainfi ce
nom , que d’autres appelloientiW/ , Belenus, Bel
ou Belus. Le changement de Ve en o eft peu de chofe
dans lesdifférens dialeôes d’une langue ; mais le mot
agit fera inintelligible , à moins qu’on n’admette la
conjecture du favant Malaval, qui prétend que ce
nom lignifie la lumière qu'envoie le foleil, fondé fur
l’autorité d’Hefichius , qui met parmi les épithetes
du foleil, celle d'aî>XnTx$ ; or il n’eft pas étonnant
que les Grecs ayent prononcé Aglibolus ,
au lieu d’EgletesBelos. Il appuie ce fentiment fiir le
culte particulier qu’on fait que les Palmyréniens ren-
doient au foleil.
Pour ce qui eft de Malachbelus , ce mot eft com-
pofé de deux autres ; fa voir, malach , qui veut dire
roi, 8c baal, Jeigneur. Ce dieu étant repréfenté-
avec un croiffant 8c une couronne , il. eft certain ,
prétend M. Spon, que c’eft la Lune, ou le dieu Lunus
, l’Ecriture-lainte défignant fouvent la lune par
l’épithete de reine du ciel ; ainfi le prophète Jérémie
, condamnant l’ufage d’offrir des gâteaux à cette-
déeflè, s’exprime ainfi : Placentas offert reginte cocli.
M. Jurieu penfe que Aglibolus fignifie l'oracle de
Bel, dérivant agli du mot hébreu revelavit. Une
attention plus -particulière au mot Aglibelus 8c
aux divers attributs des deux figures du monument,
auroit donné à ces favans une idée plus jufte , 8c les •
eût conduit à trouver dans ces deux figures les deux-
points du jour , le matin 8c le midi ; l’une fignifie
gutta , ou uligo , kumor qutz fit ex rore liquefaclo ;ce
mot fe trouve dans ce beau paffage du livre.de.
Job, chap. xxxviij. v. 28. La pluie n'a-t-elle point de
pere ? ou qui produit les gouttes de la rofée ? Aglibolus.
eft donc le dominateur des gouttes , le feigneur de la
rofée, qui eft dans la nature un des plus grands principes
de végétation 8c de fécondité ; le rouleau qu’il
tient à la main , font les cieux de n u it, éclairés 8c
embellis par une multitude d’aftres, que le point du.
jour fait difparoître, 8c qu’il roule, fuivant l’expref-
fion dupfalmifte , figure très-belle, empruntée dans
l’énergie du ftyle oriental ; 8c fi le bras droit d’Agli-
belus ne manquoit pas , on v erroit, fans doute , qu’il,
tenoit une coupe , ou qu’il exprimoit une efpece
d’éponge , ou de nue, dont il faifoit diftiller la ro-.
fée ; peut-être même a voit-il dans la main droite
l’étoile du m atin, conjettures que juftifient un grand
nombre d’autres figures analogues, qu’on trouve
dans des-recueils d’antiquités. La tunique relevée!
par la ceinture , 8c qui ne defeend que jufqu’au ge-,
nou , fert encore <à- confirmer notre explication ,
pnifque c’eft la précaution que prenoient /ans doute
les anciens, habillés de longues robes , Sa que pren-.
nent encore nos femmes delà campagne, lorfqu’elles
vont à l’ouvrage, avant que la rolée foit diffipée..-
Quant à Malachbelus-, l’on ne peut allez s’étonner,
que M. Spon, M. l’Abbé Bannier, après lu i , ayent
p u ,
pu , malgré fon nom, qui lemble l’eleverau-deffus
de toutes les autres divinités, 8c les divers attributs
qui lui font donnés dans le monument de Palmyre
, & qui foutiennent les prérogatives ; que ces
MM. dis-je , ayent pu le poftpofer en quelque forte
à Aglibelus; faire de celui-ci le fole il, 8c de
lachbelus la lune. Malachbelus efteompofé de deux
mots : malac, moloch ou rnolech, fuivant les divers
dialectes, fionifîe rôi, belus, ou bahal vient de
dominer , être maître : ainfi Malachbelus eft un roi
dominateur 8c maître ; ce qui nous donne l’idée d’un
êtrefuprême , du plus grand des dieux : auffi il paroît
dans le monument palmyrénien , avec un éclat
8c une diftin£hon particulière, vêtu d’un habillement
militaire , le manteau royal fur les épaulesy la
tête couronnée ; cette couronne radiale marque 1 e-
clatdu foleil dans fon midi ; 8c s’il a derrière lui un
croiffant , dont les deux cornes débordent des deux
côtés , c’eft pour marquer l’empire que le foleil a
fur la lune, qu’il fait difparoître par fa préfence.
Au refte , Aglibolus occupant la droite dans ce
monument ,, nommé avant Malachbelus^dans 1 inf-
cription ,-juftifie encore notre opinion, parce que le
point du jour précédé le midi. Le pin , ou plutôt le
palmier qui eft entre les deux figures , nous fait con-
n'oître que le dévot palmyrénien viyoit à la campagne
, ou du moins s’intéreffoit à l’agriculture, 8c
qu’implorant le fecours des dieux pour fa conferva-
tion, 8c celle de fa famille, il s’adreffoit à ceux qui
influoient le plus fur la fertilité de la terre.
C ’eft à ces divinités fyriennes que nous devons
rapporter le furnom du dernier empereur romain de
la famille des Antonins ; il s’appelloit Marc-Aurele
AnténinusVarius , furnommé Elagabale, parce qu’il
aVôit été facrificateur de ce dieu , dont les divers
auteurs écrivent le nom avec quelques petites différences;
les uns, comme Herodianus, Alagabalus ;
d?autres, comme Capitolinùs yElagabalus ; quelques-
uns , comme Lampridius, Helceogabalus ; mais les
Grecs 8c les Latins , pour l’ordinaire, Heliogabalus.
Le mot de Bahal paroiffant dans ces divers noms,
c?eft de l’intelligence de ce mot que dépend la con-
noiffance de ces divinités, & de Malachbelus en particulier.
Il n*y a pas de faux dieu plus célébré dans l’E-
criture-fainte que Bahal; c’eft qu’il etoit, fans doute,
l ’un des principaux objets de la religion des peuples
qu’avôient dépoffédés les Hébreux , ou des Hordes
qui avoifinoient la Paleftine. C ’eft fur - tout dans
l’hiftoire de Gédéon qu’il eft extrêmement parlé de
Bahal. Juges > i . v. 2 S : Gedéon démolit fon autel , 6*
coupa le boccage qui était auprès ; les gens du lieu s'en
mirent fort en colere, & voulurent le faire mourir ; mais
Joas, pere de Gédéon, le défendit; 8c plusphilofo-
phe qu’on ne l’étoit dans ce tems-là , 8c qu’on ne l’a
été depuis , il dit fort judicieufement : Si Baal eft un
dieu , qu’il prenne la caufe pour lui-même , de ce qu'on
a démoli fon autel. Et il l’appella du nom de fon fils,
Jetabbdhal, qui fignifie, que Bahal prenne querelle, ou
qu’il plaide 8c difpute ; 8c c’eft fans doute là le Je-
rombahal duquel le fameux Sanchoniaton dit avoir
emprunté line partie des chofes qu’il rapporte ,
ircLpoL tou tepo/jiflciS'otJ nptoS tou 6tou ituco , OU félon Por-
phire. iaà, Jézabel, femme de l’impie Achab, roi
d’Ifràël, 8c fille d’Ethbahal , roi des Sydoniens ,
apporta avec elle à Samarie, le culte de B ahal, 8c
fut perfuader à fon époux de le préférer à celui de
l’Eternel, I. Hv. des Rois , chap. xviij. v. 4. dont tous
les prophètes furent exterminés, à la réferved’E lie,
& dé cent autres, qu’à l’infçu même de ce grand prophète
, qui fe croyoit feul en Ifraël, le pieux Abdias
(v.22.)avoit cachés dans deux cavernes,8c qui échappèrent
ainfi à la fureur d’Achab 8c de Jézabel. Au
refte, ce couple impie détruifoit d’un côté pour édifier
de l’autre ; car ils coiifaçrerent plus de 450 pro-
Tome IX ,
phetes au fer vice du nouveau Dieu , 8c 490 à celui
de ces boccages 8c hauts lieux qu’avoit fait planter
Jézabel. Dans un état auffi petit que Samarie, 8c dans
un tems où l’efprit humain emporté à tous vents de
doûrine , fe livroit à toute forte de culte , c’eft
fans doute confacrer beaucoup trop de miniftresaux
folemnités 8c aux myfteres du culte d’un feul Dieu ;
mais il faut croire qu’alors ceux qui fervoient aux
aiitels , n’étoient p a s, comme parmi nous , en pure
perte pour la fociété civile, 8c que du moins on pouvoir
être prophète , 8c donner des fujets à l ’état.
Quoi qu’il en fo it, ce peuple de prophètes, 8c la
cruelle Jézabel , leur proteéMce , furent étrangement
humiliés dans le fameux procès qu’ils eurent à-
foutenir avec Elie , pour favoir qui étoit le vrai
Dieu , l’Eternel ou Bahal. Elie demande qu’on af-
femble ( /. Hv. des Rois , chap. xviij. v. 1 p .) les 850
prophètes de Bahal 8c des boccages, qui mangeoient
à la table de Jézabel ; il leur propofe de facrifier des
viâimes fans feu, (v. 23 .) lui, fur un autel qu’il bâ-
tiroit à fon Dieu ; eux , fur l’autel de Bahal; 8c que
celui qui feroit brûler fes viûimes, en faifant tomber
le feu du ciel pour les confumer, feroit eftimé le
véritable Dieu. La propofition fut acceptée ; l’en-
thoufiafme s’en mêloit fans doute ; il eft rare que le
don de prophétie en foit exempt.
I. Rois, xviij. v. 26 . Ils prirent donc une jeune
géniffe qu’on leur donna , & l’apprêterent, 8c invoquèrent
le nom de Bahal, depuis le matin jufqu’à
midi, dilant : Bahal, exauce-nous ; mais il n’y avoit
ni v o ix , ni réponfe , 8c ils fautoient d’outre en outre
par-deffus l’autel qu’on avoit fa it, &c. &c. Ils
crioient donc à haute v o ix , 8c fe faifoient des inci-
fions avec des couteaux 8c des lancettes, félon leur
coutume , tant que le fang couloit. v. 27. Elie , de
fon côté, fe mocquoit d’eux, 8c difoit: Crie[ à haute
voix, car il efi dieu ; mais il penfe a quelque chofe, ou
il efi occupé à quelque affaire , ou il efi en voyage ; peut-
être qu'il dort y & il fe réveillera.
v. 2,0 &feq. L’Eternelfoutintfa caufe, 8cfit glo-
rieufement triompher fon prophète , qui avoit imploré
avec ardeur fon puiffant fecours. A peine Elie
eut-il élevé fon a u te l, qu après plufieurs ablutions
& afperfions réitérées, tant fur la viéfiffie , que fur
le bois qui devoit lui fervir de bûcher , au point
que les eaux alloient à l’entour de l’autel, 8c qu’Elie
remplit même le conduit d’eau , le feu de l’Eternel,
un feu miraculeux defeendit, confuma l’holocaufte ,
le bois, les pierres 8c la poudre , réduifit fout en.
cendres , 8c huma toute l’eau qui étoit au conduit.
Dans une féchereffe des plus extraordinaires, 8c
telle, que,(O temporal O mores! jie roi Achab, pour
ne pas laiffer dépeupler fon pays de bêtes , / . Reg.
xviij. v. j . J . (T. parcouroit les états à la tête de fes
chevaux, ânes 8c mulets , pour chercher vers les
fontaines d’eaux 8c torrens, de l’herbe pour leur fau-
ver la vie ; fon fav o ri, fon premier miniftre Abdias
faifant la même chofe de fon côté ; dans de telles
circonftances, dis-je, l’eau qu’Elie prodiguoit dans
ce facrifice extraordinaire, ne fut fans doute pas ce
que les fpeûateurs regrettèrent le moins. Il eft vrai
que le peuple s’étant profterné, 8c ayant reconnu ,
après le facrifice , l’Eternel pour le feul vrai D ieu ,
les prophètes de Bahal tous égorgés par l’ordre d’Ë-
lie , ce grand prophète obtint de la bonté du Très-
Haut une pluie abondante.
II. Reg. cap. x j. v. i y . 18. La malheureufe Atha-
lie , mere de Joas , avoit établi dans Jérufalem le
culte du même dieu Bahal ; mais Joas, fous la conduite
8c par l’ordre du fpuverain facrificateur Je-
hojada , détruifit cette idole, 8c tout le peuple du
pays entra dans la maifon de Bahal, 8c la démolirent
, enfemble fes autels, 8c briferent entièrement
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