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été expofée à l’air. Voyt^ Gmelin, voyage de Sibérie
, pag. du tom. III. ( — )
KAMENOI-POYAS, ( Géog. ) nom que les Ruf-
fiens donnent à une chaîne de hautes montagnes qui
fépare l’Europe de l’Afie, & qui eft plus connue de
nous fous le nom des monts Ryphées.f^qy.KYPHÉES.
KAMINIECK , ( Géog. ) Camenecia, forte ville
de Pologne , capitale d elà Podolie,avec deux châteaux
& un évêché fuffragant de Lemberg. Quelques
uns croient que c’eft la clepidava des anciens.
Les Turcs la prirent en 1672, & la rendirent par la
paix de Carlowitz en 1690. Elle eft fur une roche
efcarpée , au pié de laquelle pafle le Smotrziez,
qui tombe dans le Niefter,’ à 36 lieues de Lemberg,
122 S. E. de Cracovie , 130 S. E. de Warfovie ,
40 O. de Braclaw. Long. 46. 5 . lat. 4 8 .58. ( D . J .)
KAMISANKA, ( Géog. ) ville de l’empire Ruf-
fien, fur le Wolga , à l ’endroit où le czar Pierre I.
a fait faire un canal pour joindre le "Woiga avec
le Don ou Tanaïs.
KAMMA-JAMMA , ( Géograph. ) grande ville de
l’empire du Japon ; elle peut contenir environ deux
mille maifons ; elle eft bâtie fur deux collines , fé-
parées par un vallon.
KAMSKY , ( Géog. ) riviere de la grande Tarta-
rie en Sibérie ; elle fe jette dans le Sénifcei. Il y a
fur fes bords des tartares payens qui demeurent
dans des huttes d’écorces de bouleau, & vivent de
poiflon ou de venaifon , avec des racines de lis
jaune. Ce font les Tartares Tungufes & les Tartares
Burates. ( D .J . )
KAMTSCHADALI, ( Géog. ) nation Tartare qui
habite près du golfe de Katntschaka au nord de la
Sibérie. Ils font petits de taille, portent de grandes
barbes ; ils fe vétiffent de peaux de zibelines , de
loups, de rennes & de chiens ; en hiver ils demeurent
fous terre , & en été ils habitent dans des cabanes
fort élevées , où ils montent par des échelles.
Us fe nourriflent de divers animaux & de poiffons,
qu’ils mangent fouvent cruds & gelés. L’hyver ils
font des fofles où ils mettent le poiflon en magafin ,
& le couvrent d’herbes & de terre. Us en vont prendre
pour leurs repas lors même qu’ils font pourris ;
ils les mettent dans des vafes , où ils jettent des
pierres rougies au feu pour les faire cuire. Us ont
parmi eux des magiciens , qu’ils nommentfchamans.
On ne leur connoît aucun culte. Voyeç defcription
de L'empire Rujjien.
KAMTSCHATKA , ( Géog. ) grande prefqu’ifle
au nord-eft de l ’A lie, entre un golfe, du même nom
& la mer du Japon, à l’extrémité orientale de l’empire
Ruflien & de notre continent.
C e pa ys, ainfi nommé par les Ruflîens dans la
grande carte de leur empire, femble être le même ,
félon Koempfer, que celui que les Japonois appellent
oku-Jéfo ( le haut Jéfo ) , dont ils nefavent pref-
que r ien, excepté que c’eft un pays.
Suivant les meilleurs defcriptions que les Ruflîens
en ayent pu donner, c’eft une prefqu’ifle fituée entre
les 150 & les 170 degrés de longitude, & 41 &
60 de Latitude au nord du Japon.
Elle eft contiguë au nord à la Sibérie , & s’étend
jufqu’au cap Suétinps, qui eft le dernier de la Sibérie
au nord-eft ; mais la mer la baigne au fud , à
l ’eft & à l’oueft. Elle eft habitée par diverfes nations
, dont celles qui occupent environ le milieu ,
payent tribut aux Rufles ; au lieu que celles qui demeurent
plus au nord,& en particulier les Olutorski
( nom qu’on leur donne dans la carte de Ruflie ) ,
en font les ennemis déclarés. Les Kurilski ou Ku-
rilis qui demeurent plus au fu d , étant moins barbares
que les autres , font regardés par les Rufles
comme une colonie des Japonois.
Le commerce entre la Sibérie & Kamtschatka fe
K A N
fait par deux routes différentes. Quelques-uns tra-
verlent le golfe de Kamtschatka, qui fépare ce pays
de la grandeTartarie & de la Sibérie, à pçès de 58
degrés de latitude, & ils s’embarquent d’ordinaire
à Lama , où les Ruflîens ont commencé à bâtir de
grands vaifleaux pour palier à Priftan , ville qu’ils
ont établie dans le Kamtschatka , & qui eft habitée
par une Colonie ruflienne ; mais les habitans de la
Sibérie qui demeurent aux environs du fleuve Lena
, & le long de la mer Glaciale , font d’Ordinaire
par mer le tour du cap Sucotoinos , pour ne point
tomber entre les mains des T skalatzki& Tschatzki,
deux nations cruelles & barbares qui habitent la
pointe de la Sibérie au nord-eft, & qui font ennemies
mortelles des Rufles.
Par cette defcription il paroît qu’il y a un détroit
qui fépare Kamtschatka du Japon, fuivant les relations
des Rufles. U y a dans ce détroit plufieurs
petites ifles*, dont la principale eft appellée Mat-
manska dans une carte publiée depuis 1730 par J. B.
Homanrt , & cette ifle pourroit bien être la même
que le Matzumai de quelque cartes japonoifes.
U femble aufli qu’il n’eft plus douteux, par les
belles découvertes des Rufles en 1731 , qu’il n’y ait
au nord du Japon un paflage libre pour aller par
mer au Kamtschatka ; qu’en fuivant la côte on ne
parvienne à un détroit qui joint la mer du fud à la
mer Glaciale , & dont la partie la plus étroite , qui
n’a pas plus de 40 lieues de large, fe trouve fous
le cercle polaire ; qu’enfin à l’eft de ce continent ,
on ne trouve une terre q u i, félon le rapport des habitans
, fait une partie du grand continent, abondant
en fourrures, Si que , félon les apparences, il
appartient à l’Amérique feptentrionale.
Si toutes ces choies font vraies , il y a longtems
que la Géographie n’avoit fait un fi grand pas vers
la connoiflance defirée du globe terreftre. {D .J . )
KAMUSCHINKA , ( Géog. ) petite riviere de
l ’empire ruflien, au royaume d’Aftracan, entre le
Don & le Woiga; elle fe jette dans le dernier fleuve
, au midi d’une montagne, & vis-à-vis d ’une
ville qui porte fon nom. Cette riviere & cette ville
font devenues fameufes par lë deffein qu’eut Pierre
le Grand , d'y faire une communication entre les
deux fleuves, ou fi l ’on veut , entre la mer Caf-
pienne & la mer Noire. Le capitaine Perri, ingénieur
anglois, en parle beaucoup dans fes mémoires.
Ce projet qui feroit extrêmement avantageux
à l ’empire de Ruflie, a été délaifle ; mais le fuccès
entre les mains d’habiles méchaniciens, ne feroit
pas fi difficile que l’étoit le canal de Languedoc,
puifqu’il ne s’agit que de faire de bonnes éclufes
dans les deux rivières, pour les rendre navigables,
& ouvrir enfuite un canal à-travers les terres, dans
l ’endroit où ces deux rivières s’approchent le plus,
ce qui n’eft qu’un efpace d’environ 4 milles de
Ruflie. {D . J .)
K A N , f. m. ( Hijl. des Tartar.) titre de grande
dignité chez les Tartares. Nos voyageurs écrivent
ce nom de fix ou fept maniérés differentes, comme
Kan , Kaan, Khan, Khagan, Kam , Chaam, Cham ,
& ces variétés d’orthographes forment autant d’articles
d’une même chofe, dans le Diftionnaire de
Trévoux. Tous les princes ou fouverains des peuples
tartares qui habitent une grande partie du continent
de l ’Afie, prennent le titre de kan , mais
ils n’ont pas tous la même puiflance.
Les Tartares de la Crimée, pays, connu dans
l’antiquité fous le nom de Cherfonèfe taurique, où
les Grecs portèrent leurs armes & leur commerce,
profeflent le Mahométifme, & obéiflent à un kan
dont le pays eft fous la prote&ion des Turcs. Si
les Tartares de la Crimée fe plaignent de leur kan9
la Porte le dépofe fous ce prétexte. S’il eft aimé
f
K A N iiï
du peuple, c*eft encore un plus grand crime, dont
il eft plutôt puni ; ainfi la plupart des kans de cette
contrée paflent de la fouveraineté à l’exil, & finif-
fent leurs jours à Rhodes, qui eft d’ordinaire leur
prifon & leur tombeau. Cependant le fang ottho-
man dont les kans de Crimée font defeendus, &
le droit qu’ils ont à l’empire des Turcs , au défaut
de la race du grand-feigneur, rendent leur famille
refpe&able au fultan même, qui n’ofe la détruire,
& qui de plus eft obligé de nommer à la place du
kan qu’il dépoffede, un autre prince qui fpit du
même fang*
Le kan des Tartares koubans ne reconnoit point
les ordres du grand-feigneur, & s eft maintenu
libre- jufqu’à ce jour. ►
Quoique le kan des Tartares mongules de
l ’oueft foit fous la prote&ion de la Chine, cette
foumifîion n’eft au fond qu’une foumiflion précaire
, puifque loin de payer le moindre tribut à
l’empereur chinois , il reçoit lui-même des préfens
magnifiques de la cour de Peking, & en eft fort
redouté ; car s’il lui prenoit jamais fantaifie de fe
liouer avec les Calmoûcks, le monarque qui liège
aujourd’hui dans l’empire de la Chine, n’auroit qu’à
fe tenir bien ferme fur le trône.
Les Tartares duDagheftan ne font pas feulement
ündépendans de leurs voifins, à caufe de leurs montagnes
inacceflibles ; mais ils n’obéiflent à leur propre
kan, qui eft élu par le chef de leur religion,
qu’autant qu’il leur plaît. _ ;
Les Tartares noghais n’ont point de kan general
pour leur maître, mais feulement plufieurs chefs
qu’ils nomment Murfes. Voyt{ M u r ^ a .
Si les Tartares de la Cafaftchia orda ont un feul
•Jkan pour fouverain > les Murfes brident encore
fon pouvoir à leur volonté.
Enfui les Tartares cirçafîes obéiflent à divers
kans particuliers de leur nation , qui font tous fous
la protection de la Ruflie. . . . *
Il réfulte de ce détail que la dignité de kan ^eft
très-differënte chez les peuples tartares, pour l ’indépendance,
la puiflance, & l’autorité. .
Le titre de kan en Perfe répond à celui de gouverneur
en Europe ; Sc nous apprenons du dictionnaire
perfan d’Halinti, qu’il lignifie haut7 eminent,
& puijjant Jeigneur. Aufli les fouverains de Perfe &
de Turquie le mettent à la tête de tous leurs titres ;
Zingis conquérant de laTartarie, joignit le titre de
kan à fon nom ; c’eft pour cela qu’on l’appelle
Zingis-Kan. (Z ). J .)
KANAKO-JURI, f. m.( H ifi. nat. Botan. ) nom
que l’on donne dans le Japon à un lis, Lilium martagon
majiis ; .c’eft une fleur qui a quelque reflemblance
avec un turban des Turcs ; elle panche comme la
fritiflaire ; elle eft couleur de chair ; de fon calice
Portent fept étamin.es comme celles des lis blancs ;
elle croît à la hauteur d’environ deux piés ; fes
feuilles font fermes, épaifles , & remplies de beaucoup
de fibres. La racine ou la bulbe eft comme
compofée d’éçailles. Les japonois mangent cette
racine > & cultivent cette fleur dans leurs jardins,
fans qu’on en fafle ufage dans la Médecine. Voye^
éphéniérid. nat. curiof. décur, IL anno viij. obferv. wntmÊSm ÜHÜ n K AN ASTER , f. m. ( Commerce. ) nqm que 1 on
donne en Amérique à des paniers de jonc ou de
canne, dans lefquels on met le tabac que 1 on envoie
en Europe : c ’eft-là ce qui a fait donner le
nom de tabac de Kanafier, au tabac à fumer en
rouleaux, qui* vient d’Amérique : le plus eftime eft
celui qui vient de Makaribou.
K A N D E L , f. m. {Botan.) arbrifleaü dont R ay
a fait mention. Les racines, l ’écorce, les feuilles
broyées ou cuites dans l’huile & le petit-lait, fou-
K À N
lagent les douleurs > & calment les flatulences*
K ANELLI, f. m. {Botan.) arbre des Indes orièn-
tales. Les feuilles féehées & réduites en poudre, prb-
fes dans du la it , guériflent la diarrhée. Les bains
faits de leur décodtion, font bienfaifarts dans les
douleurs des membres, de quelque êfpecé qu’elles
foient..
KAN-JÀ, f. m. ( Êift. fnöd.) c’eft Une fêté folem»
nelle qui fe Célébré tous les ans au Tonquin, à
l’imitation de la Chine. Le bova ou roi du pays ;
accompagné des grands du royaume, fe rend à un
endroit marqué pour la cérémonie : là il forme avec
une charrue plufieurs filions, & il finit par donner
un grand repas à fes courtifaïis. Par cét ufage lé
fouverain veut infpirer à fes fujets le foin de l’agriculture
, qui eft autant en honneur à la Chine &
au Tonquin , qu’elle eft négligée ôc méprifée dans
des royaumes d’Europe, où l’on fe croit bien plus
éclairé.
K A N G I S , o a K E N G I S , ( Géog. ) bourg dè
Bothnie, au nord de Bornéo, remarquable par defc
mines de fer & de cuivre. Des mathématiciens fué-i-
dois ayant pris avec un aftrolabe la hauteur dii
foleil en 1695, fupputerent la hauteur du pôle dé
Kangis, un peu plus grande que 66. 45. De leurs
obfervarions M. Caflini l’eftime de 66. 42* Voyez
1 Les mémoires de Vacadémie des Sciences, de Vannée
tyoo. {D- L ) t .
KANGUE, 1. f. {Hiß. mod. ) fupplieeqméft fort
en ufage à la Chine, & quiconfifte à mettre au col
du coupable deux pièces de bois qui fe joignent
l’une à l’autre, au milieu defquelles eft un efpacé
vuide pour recevoir le cpl. Ces pièces de bois
font fi larges, que le criminel ne peut voir à fes
piés, ni porter les mains à fa bouché * en fortè
qu’il ne peut manger, à moins cpie quelque per-4
fonne charitable ne lui préfente les alimens. C e i
pièces de bois varient pour la pefanteur ; il y en
a depuis 50 jufqti’à 200 livres : c’eft la volonté du
juge, ou l’énormité du crime qui décide de la pefanteur
de la kangue, & du tems que le criminel eft
, obligé de la porter ; il fuccombe quelquefois fous
le poids, & meurt faute de nourriture & de fom-
meil. On écrit la nature du crime, & le tems qué
le coupable doit porter la kangue, fur deux mor^
ceaux de papier qui font attaches a cet inftrumentt
Lorfque le tems eft expiré, on va trouver le man*
darin ou le ju ge, qui fait une réprimande & fait
donner la baftonade au coupable, après quoi il eft
remis en liberté.
K AN 10 W , Kaniovïd j ( Géog.) ville de Polo*
gne en Ukraine, au palatinat de Kiowie, fur lé
bord occidental du Boryfthène. Elle appartient aux
Cofacks, & eft près du Nieper, à 25 lieues fud-eft
de Kiowie ,5 0 nord-eft de Braclaw. Long. 5o. 5*
la t.49 . u:5 . (-D. J . ) .
KAN ISC A , {Géog.) ou CANISA, ville de la
bafle-Hongrie, qui pafle pour imprenable, & qui
eft capitale du comté de Sala-war. Elle fe rendit à
l’empereur en 1690. Elle eft fur la D rav e , à 32
lieues fud-oueft d’Albe-Royale, 5 3 fud-eft de Vienne*
42 fud-oueft de Bude. Long. $51 12. lat. 4Ç. 2J*.
^^KANNE , f. fi ( Commerce.) mefure döntön fe fert
en Allemagne & dans les Pays-Bas, pour mefurer
le v in , la bierre & les autres liqueurs. Elle varié
pour la grandeur, comme la pinte en France.
KANNO * f. m. ( Hiß. modi Superfi.) c’eft le nom
fous lequel les Negres, habitans des pays intérieurs
de l’Afrique * vers Sierra Léona, défignent l etré
fuprème. Quoiqu’ils lui attribuent la toute-puiflan-
ce , l’omnifcience * l’ubiquité, l’immenfité * ils lui
réfutent , l’éternité , & prétendent qu’il doit avoif
un fucceffeur qui punira les crimes & reeompen*