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aucunes commodités dans leurs maifonscouchent
fur dés nattes, fe n'ourriflënt de lait, de r iz , de: racines
& de viande prefque crue. Ils ne mangent point
de pain qu’ils ne connoiffent pas, & boivent du vin
de miel.
Leurs richeffes confiftent en troupeaux & en pâturages,
car cette île eft arrofée de cënt rivières
qui 'la fertilifent. La quantité de bétail qu'elle produit
eft prodigieufe. Leurs moutons ont une queue
qui traîne de demi-pie par terre. La mer, lès rivières
& les étangs fourmillent de poiffon.
On voit à Madagafcar prefque tous les animaux
que nous avons en Europe, & un grand nombre qui
nous font inconnus. On y cueille des citrons, des
oranges, des grenades, des ananas admirables ; le
miel y eft en abondance, ainfi que la gomme de ta-
camahaca,l’encens & le benjoin.On y trouve du talc,
des mines de charbon, de falpètre, de fer ; des minéraux
de pierreries, comme cryftaux, topales ,
améthyftes, grenats , girafoles& aigues-marines.
Enfin, on n’a point encore affez pénétré dans ce
vaftc pays, ni fait des-tentatives fuffifantes pour le
connoître & pour le décrire.
MAD A IN , ( Géog. ) ville d’Afie en Perfe, dans
riraque babylonienne en Chaldée, fur le T y g re , à
9 lieues de Bagdat, avec un palais bâti par Khof-
foès furnommé Nurshivan. Les tables arabiques donnent
kMadain 79 degrés de long. & 33.10. de latit.
feptentrionale.
MAD AMS , f. m. pl. ( terme de. relation. ) o n appelle
ainfi dans les Indes orientales, du moins dans
le royaume de Maduré, un bâtiment dreflë fur lès
grands chemins pour la commodité des paffans ; ce
bâtiment fupplée aux hôtelleries, dont on ignore
l ’ufage. Dans certains madams on donne à manger
aux bràihes ,-mais communément on n’y trouve que
de- l’eau & du feu , il faut porter tout le refte.
MADAROSE, f. £ madarojîs, (Medéc.) chute des
poils des paupières. Milphojîs eft cette chute des
cils dans laquelle le bord des paupières eft rouge ;
& ptïlojis'y èn latin defquamniàtïo, eft cet état dans'
lequel-le bord des paupières 'eft épais , dur & calleux.
Nos auteurs ont eu grand foin de donner des
noms grecs aux moindres maladies des paupières
comme aux plus grandes ; mais leurs cils tombés’,
ne rëriaiffent par aucuns remedes, quand leurs racines
font eonfommées, ou quand les pores de la
peau, dans lefquels ils étoient implantés, font détruits.
MADASUMMA, (Géog.) ville de l’Afrique pro-
pre^à 18 milles pas de Sufes. Dans la notice épif-
copale d’Afrique, on trouve entre les évêques de la
Byzacène le fiege de Madafumma , qui étoit alors
Vacant.
MADAURE, (Géogr. anc.') en latin Madaura &
Medaurn, ancienne ville d’Afrique proprement dite,
ou de la Numidie ; elle n’étoit pas éloignée deTa-
gafte.,,patrie de S. Auguftin : cette ville avoit anciennement
appartenu àSiphax. Les Romains la donnèrent
enfuite à Mafiniffe, & avec le tems elle devint
une colonie très-floriffante, parce qué des fol-
dats vétérans s’y établirent. Perfonne n’ignore que
c?étoit la patrie d’Apulée, célébré philofophe qui
vivoit l’an 160 de J. C. fous Antonin & Marc-Au-
rele. Ses ouvrages ont été publiés à Paris en 1688,
on 2 vol. i/z-40. & c’eft, je crois, la meilleure édition
qu’on en cite. J’ajoute que Martianus-Mineus-
Felix-Capella étoit aufli de Madaure j il fleuriffoit à
Rome au milieu du cinquième fiecle, fous Léon de
Thrace. Il eft fort connu par fon ouvrage de littérature,
moitié vers, moitié profe, intitulé de Nuptiis
Philologie & Mcrcurii. Grotius en a donné la bonne
.édition , réimprimée à Le yde, Lugd. Batay, 17-14 ,
m-8°; (D. J.) .............. ................ V
M. A D MADÉFAGTION, f. f. (Pharmacie.') a&iond’hu-
meéfer ; :c’eft la même chofe que humeclation. On
entend par madéfactibles, tojites les fubftances capables
d’admettre au-cledans d’elles-mêmes une humidité
accidentelle , telles que la laine & l’éponge.'
Cette préparation fe fait fouvent en Chimie & en
Pharmacie, pour attendrir & ramollir les parties
que l ’on veut préparer.
MADELEINE , riviere de la , (Géog.) Il y a plusieurs
grandes rivières de ce nom. i°. Celle de la
Guadeloupe-en Amérique. 20. Celle de la Louifia-
ne j qui fe dégorge dans le golfe du Mexique, après
un cours de 60 lieues dans de belles prairies. 30. La
Madeleine eft encore une grande rivière de l’Amérique
feptentrionale, qui prend fa fource dans le nour
veau royaume de Grenade, s’appelle enfuite Rio-,
grande , & fe jette dans la mer du nord. ( D .J .)
MADERE , ou MADERA, ( Géog.) îleide l’O céan
atlantique, fttuée à environ 13 lieues de Porto-
fanto -, - à 60 des Canaries entr’elles & le détroit de
Gibraltar, par les 31 degrés 17 minutes de latitude
feptentrionale, & à 18 de longitude , à l’oueft du
méridien de Londres.
Elle fut découverte en 1420 par Juan Gonzalès
&Triftan V a z, Portugais. Ils la nommèrent Madei-
ra, c ’eft-à-dire bois-on forêt, parce qu’elle étoithé-
riffée de-bois lorfqu’ils la découvrirent. On dit même
qu’ils mirent le feu à une de ces forêts-pour leurs
befoins; que ce feu s’étendit beaucoup plus qu’ils
n’avoient prétendu, & queles cendres quirefterent
après l’incendie j rendirent la terre li fertile, qu’elle
produifitdans les commencemens foixante pourun;
de forte que les vignçs qu’on y planta , donnoient
plus de grades que de feuilles.
Madere a , fuivant Sanut, 6 lieues de largeur, 1 ç-
de longueur de l’orient à l’occident, & environ 40
de circuit* Elle forme comme une longue montagne
qui court de l’eft à l’oueft fous un climat des plus
agréables & des plus tempérés. La partie méridionale
eft la plus cultivée, & on y refpire toujours un
air pur & ferein.
Cetré île fut divifée pàr les Portugais en quatre
quartiers, dont le plus confidérable eft celui de Funchal.
On compfôît 'déjà dans Madere en 1625 jufqu’à
quatre mille maifons , & ce nombre a beaucoup
augmenté. Elle eft arrofée par fept ou huit rivières
& plufieurs ruiffeaux qui defeendent des montagnes.
La grande richeffe du lieu font les vignobles qui
donnent un vin exquis; le plan en a été apporté de
Candie. On recueille environ 28 mille piecës de
vin de Madere de différentes qualités; on en boit le
quart dans le pays ; le refte fe tranfporte ailleurs ,
fur-tout aux Indes occidentales & aux Barbades. Un
des meilleurs vignobles de l’île appartient aux ié-,
fuites, qui en tirent un révenu confidérable. ®
Tous les fruits de l’Europe réufliffent merveil-'
leufement à Madere. Les citrons en particulier, dont
on fait d’excellentes confitures, y croiffent en abondance
; mais les habitans font encore plus de cas des
bananes. Cette île abonde aufli en fangliers , en
animaux domeftiques, & ento.utes.fortes de gibier.
Elle retire du blé des Açores, parce qu’elle n’en recueille
pas affez pour la nourriture des infulaires.
Ils font bigots , fuperftitieux au point de refufer
la fépulture à ceux qu’ils1 nomment hérétiques ; en
même téms ils font très-débauchés, d’une lubricité
effrénée, jaloux à l’excès, puniflant le moindre foup-
çon del’aflaflinat, pour lequel ils trouvent un afyle
afluré dans les églilès. Ce contrafte de dévotion 6c
de vices prouve que les préjugés ont la force de
concilier dans l’efprit des hommes les oppofitions
les.plus étranges 3 iis -les dominent au point, qu’il
MA D
eft rare d’en, tripmpher, & fouvent dangereux, de
les combattre.
Madere fa» (Geog.) on rio daMadeira, ç ’eû-à-
dire riviere- Bois , ainfi, nommée par les Portugais : ,
peut-êtije à çaufe de la quantité d’arbres déracinés
qu’elle chame dans le tems de fes débordemens'; •
ç’eft une vafte riviere de l’Amérique méridionale, & ’
l’une desp,lus,grandes du monde.Ôn lui donne un
cours de fix.à fçpt cens lieues,,.& fa grande embouchure
dans le fleu ve des Amazones. Il feroit long & ;
inutile ^’indiqu,ef .les principales nations qu’elle ai1- ;
rofe,, ç’eft affez pour prélenter une idée de ,l’étenr j
due de fon.cours, de dire que. les Portugais qui la •
Tréquentent beaucoup, l’ont remontée en 1741, juf-
qu’aux environ^ dq Santa - Çrux de la Sierra, ville ;
epifcopale du haut Pérou, fituée par 17. de latitude
auftrale. Çette riviere porte le nom de Marmqra dans
.fa partie fupëriëure, où font lés-miflions des Moxes ;
mais parmi les différentes fqurçes qui la forment ,
la plus,éloignée eft voifine du Potofi. ( D . / . ) , y
Madere ,\Gèog.) vafte riviere de l’Amérique
méridionale,, elle,eft autrement nommée riviere de
la P lata, & les Indiens l’appellent, Çuyati.ÇD. J. )
MADIA v a l , ( Géog. ) ou MAGIA, & par les
Allemands Meynthal, pays de la Suiffe, aux confins
du Milanès ; c’eft le quatrième &c dernier bailliage
des douze cantons en Lombardie. Ce n’eft qu’une
longue vallée étroite, ferrée entre de hautes montagnes,
& arrofée dans toute fa longueur par Une
riviere qui lui donne fon nom. Le principal endroit
de ce bailliage, eft la ville ou bourg de Magia. Les
baillis qui y font envoyés tous les deux ans par les
cantons, y ont une autorité abfolue pour le civil
& pour le criminel. Lat. du boufg de Magia, 4.S.
5 6 . (D . J . )
MADIA, . ( Géog. ) autrement MAGIA, & par les
Allemands M<yn, riviere de Suiffe, au bailliage de
bocarno en Italie. Elle a fa fource au mont Saint-
Gothard, & baigne la vallée , qui en prend le nom
de Val-Madia. (D . J . )
MADIAN, (HiJl.jiat. Bot. ) fuc femblable à l’opium
, que les habitans de l’Indoftan &des autres parties
des Indes orientales prennent pour s’enivrer.
MADIAN, ( Géog.fac. ) pays d’Afie, dans le voi-
.finage de la Paleftine, à l’orient de la mer Morte.
Madian étoit encore un pays d’Afie dans l’Arabie,
à l’orient de la mer Rouge. Il eft beaucoup parlé
dans l’Ecritiir-e, des Madianites de la mer Morte & de
la mer Rouge. Madian étoit la capitale du pays de
Ce nom, fur la mer Morte, & Madiena du pays fur
la mer Rouge. ( D . J . )
MADIANITES LES, ( Géog. facrée. ) Madianiue,
peuples d’Arabie, où ils habitoient deux pays très-
différens, l’un fur la mer Morte, l’autre fur la mer
Rouge, vers;}a pointe qui fépare les deux golfes de
cette iper. Chacun de ces peuples avoit pour capitale
, & peut-être pour unique place, une ville du
nom de Madian. Jofephe nomme Madiéné,Majin'un,
celle de la mer Rouge. (D . J . )
MADIERS, f. m. pl. ( Marine.') groffes planches,
épaiffes de cinq à fix pouces. ( Q )
MADON1A , (Géog.) Madonice montes, anciennement
Néebrodes, montagnes de Sicile. Elles font
dans la vallée deDémona, & s’étendent au long
entre Traina à l’orient, & Termine à l’occident.
. ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
M AD R A , ( Geog. ) royaume d’Afrique, dans la
Nigritie. Sa capitale eft à 45. 10. de long. & à 11.
ao. de latitude. (D . J .)
MÀDRACHUS, f. m. ( Mythol. ) furnom que lès
Syriens donnèrent à Jupiter, loriqu’ils eurent adopté
fon culte. M. Huet tire l’origine de ce mot des langues
orientales, & croit qu’il fignifiepréfentpar-tout.
{ D . j . y
Tome IX .
MA D 84*
MADRAGUES, f, f. pl. ( Pêch. ) ce font des pêcheries
faites de cables & de filets pour prendre des
thons,: elles occupent plus d’un mille en quarré. Les
Madragues font différentes des pazes, en ce qu’elles
font fur le bord de la mer, & que les pazes ne font
que fur le fable.
MADRAS, ou M ADRASPATAN, ( Géographie J)
grande vifte des Indes orientales, fur la côte de
Coromandel, avec un fort, nommé le fort Saint*
Georges. Elle appartient aux Anglois & ;eft- pour
la,compagnie d’Angleterre, ce que Pondichéry, eft
pour celle de France. On doit la regarde# comme la
métropole des établiffemens de la nation .angloife
en orient, au-delà de la côte de la PeCoherie
Cette ville s’eft confidérablement augmentée depuis
la ruine de Saint-Thomé, des débris de laquelle
elle s’eft accrue. On y compte 80 à kxo miU'e james.
Les impôts,que la compagnie d’Angleterre y levoit
avant lâ guerre de 1745 , montoient.àr.5ooo©;.pago-
des ;tla pagode vaut environ 8 fliellings, ou.8 livres
10 fols de notre argent. . [ ,•
M.-de la BoUrdonnay e fe rendit maître de Madras
en 1 7 4 6 ,6c en tira une rançon de 5 à:6 millions de
France. C ’eft ce même homme, qu’o.n traita depuis
en criminel, & qui après avoir langui plus dei trois
ansà.la Baftille, eut l’avantage de trouver dans M.
de Gennes, célébré avocat, un zélé défenfeur de fa.
conduite ;. de forte qu’il .fut déclaré innocent .par la
commiflion que le r.oj nomma pour le juger, j
Madras eft fitué au bord de la mer, dans un ter-
rein très-fertile, à une lieue de Saint-Thomé , 25 de
Pondichéry. Long. $8. 8< lat\ félon le P, Munnaos,
i j . 20. ( D . J. ;•
M A D R E l e , (Géog.) riviere de Turquie en
Afie, dans la Natolie ; elle n’eft pas large, mais affez
profonde : c’eft le Méandre des anciens, mot qu’il
faut toujours employer dans la traduûion de leurs
ouvrages-, tandis que dans les relations modernes
11 convient de dire le Madré.,.( D .J . )
MADRENAGUE, 1. f. ( Com. ) efpece de.toile,
dont la chaîne eft de coton, & la trame de fil de
palmier. Il s’en fabrique beaucoup aux îles Philippines.,
c’eft un des meilleurs commerces que ces infulaires,
foit fournis, foit barbares, faffent avec les
étrangers.
MADRÉPORES, f. m. madrepora, (Hijl. nat. )
ce font des corps marins, qui ont la confidence &
la dureté d’une pierre , & qui ont la forme d’un
arbriffeau ou d’un buiffon , étant ordinairement
compofés de rameaux qui partent d’un centre commun
ou d’une efpece de tronc. La furface de ces
corps eft tantôt parfemée de trous circulaires , tantôt
de trous fillonnés qui ont la forme d’une étoile & qui
varient à l’infini. Quelques madrépores ontune furface
liffe, parfemée de trous ou de tuyaux ; d’autres ont
des filions ou des tubercules plus ou moins marqués,
qui leur ont fait fouvent donner une infinité de noms
différens, qui ne fervent qu’à jetter de la confufion
dans l’étude de l’Hiftoire naturelle. C ’eft ainfi qu’on
a nommé millépores, ce.ux à la furface defquels on
remarquoit un grand nombre d’ouvertures ou de
trous très-petits : on les a aufli nommés tubulaires, à
caufe dès trous qui s’y trouvent. Quelques auteurs
regardent les coraux comme des madrépores, d’autres
croyent qu’il faut les diftinguer , & ne donner
le nom de madrépores qu’aux lytophites ou corps
marins femblables à des arbres qui ont des pores,
c’eft-à-dire qui font d’un tiffu fpongieux & rempli
de trous, foit fimples, foit étoilés.
Quoi qu’il en foit de ces différens fentimens, les
madrépores font trés-aifés à reconnoître par leur for*
m e , par leur confiftence qui eft celle d’une pierre
calcaire fur laquelle les acides agiffent, ce qui indique
fa nature calcaire. Les Naturaliftes conviennent
O O o o o ij