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ton gros comme un tuyau de plume, dont la longueur
foit d’environ fept à huit pouces; à l’autre
bout de ce bâton on frappe la première pille ou petite
liane cjui porte un àin ou un hameçon de la grof-
feur de ceux dont on fe fert pour le merlan. L ’on
amorce cet hameçon avec un petit morceau de hareng
* d’orphie ou autre chair de poiffon frais. Cette
pille éft fine, mais forte. Deux brades plus haut fur le
même bauffeou ligné de plomb » il y a une autre manoeuvre
âpareillée de même, 6c ainfi de deux brades
en deux brades. 11 y a fix hameçons fur chaque bauf-
f e , de maniéré qu’ils ne peuvent fe mêler ; 6c chaque
bateau qui pêche au maquereau avec le libourét
a trois bauffes, un à l’àvant 6c les autres à chaque
côte de l’arriere. Cette pêche fe fait près des côtes
efearpées où les autres pêches font impraticables ;
on n’y prend guere que des poiHons faxatiles 6c
ronds; les poidons plats cherchent les fables 6c les
tetrés bades. Voye^ dans iios Planches de pêche le
lïbourtt ; celui de l’Amirauté de Poitou qu’on nomme
audi archer, ed fait de baleine ou de la canne des îles;
pliée de maniéré qu’elle forme une efpece d’ù fur-
monté d’un v , en cette façon d . Il y a un petit organeau
au bout. La ligné que le pêcheur tient à la
main pade dans le rond, & ed arrêtée par le plomb
qui pefe au plus deux ou trois livres. A chaque pointe
de l’archet ou du quart de cercle, ed frappée une
pille d’une brade de longueur ou environ. La pille
ed armée, par le bout d’un hameçon.
LIBOURNE, liburnum, ( Géog.) & , félon M. de
Valois.; Ellcc-borna, c’ed-à-dire la borne de l’Ile,
ville de France en Guyenne, dans le Bourdelois,
plufieurs fois prife & reprife durant les guerres avec
les Anglois, 6c durant les troubles de France. On
ne voit pas que ce lieu ait été marqué dans l’anti-
tiquité, quoiqüe le nom latin Liburnum qu’on lui
donne ait un certain air d’ancienneté. Cette petite
ville marchande & adez peuplée, ed au conduent
de l’Ile avec la D ordogne, qui ed fort large en cet
endroit, à 5 lieues N. E. de Bourdeaux, 6c 121 S. O.
de Paris. Long.17. 24.32 . latit. 44 .55. 2. (D . ƒ.)
L IB R A , Afironomie.) nom latin de la condella-
tion de la balance. Voye^ Balance.
LIBRAIRE, f. m. & f. marchand qui vend des livres
6c qui en imprime , fi il ed du nombre des imprimeurs,
typographus , bibliopola, Librarius.
On peut dire encore qu’un libraire ed un négociant
cenfé lettré , ou doit l’être. Ce que j’avance
par rapport aux lettres ne doit pas paroître étrange
, fi l’on conddere que c’ed aux Plantins, aux
Vitrés , aux Robert , Charles & Henri Etienne,
qu’on doit tant de belles éditions greques 6c latines
recommandables fur-tout par leur exactitude , 6c à
quelques-uns de ceux du dernier fiecle, nombre de
belles éditions , parmi lefquels priment les Rigaud-
Anidon, Mabre- Cramoily, P. le Petit, 6c autres.
Le nombre des Libraires de Paris n’ed pas fixé ,
mais celui des Imprimeurs l’ed à trente-fix.
Avant d’être reçu, on fubit un examen fur le fait
de la Librairie, fuivant les ordonnances de plufieurs
de nos Rois, confirmées par LouisXl V. 6c Louis XV.
Il faut que le candidat ait été préalablement examiné
par le reCteur, qui lui donne un certificat comme
il ed congru en langues latine & grecque.
Il parut il y a quelques années à Léipfick, une
didertation qui a pour titre, deLibrariis & Bibliopolis
antiquorum. Ces. Bibliopoles des anciens étoient ce
que nous appelions maintenant Libraires ; c’ed-à-
dire, marchands de livres ; 6c ceux que les anciens
«ommoient Libraires, Librarii, étoient ceux qui écri-
voient les livres pour le public ; 6c pour les Bibliopoles
, c’étoient les copides.
• A Francfort, au tems des foires, il y a des magasins
ouverts, fur lefquels font les titres des plus fa-
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meux libraires : officina E\evirianaf Frobchiana9 Mo-
relliana, Janfoniana, &c.
Libraire. Il y avoit autrefois dans Quelques égli-
fes cathédrales une dignité' qui donnoif le nom de
libraire à celui qui en étôit revêtu, librarius. Il y en
â qui croient que le libraire étoit ce que noits appelions
aujourd’hui chantre ou grand-chantre.
Libraire , ternie d'Antiquité. On àppelloit autrefois
en latin notaires ceux qui favoient l’art d’écrire
en notes abrégées, dont chacune valoit un mot ; &
oh nommoit libraires ou antiquaires, ceux qui tranfi
crivoient en beaux caraCteres, ou du-moins'lifibles,
ce qui avoit été écrit en note. On appelle aujourd’hui,
en termes de palais, l’un la minute, 6c l’autre
la grade. Librarius. Plus de fept notaires étoient toujours
prêts à écrire ceqü’il diCtoit, & fe foulageoient
en fe fuccédant tour-à-tour. II n’avoit pas moins de
libraires pour mettre les notes à’u net. Fleury.
LIBRAIRIE, f. f. Part, la profedion de Libraires.’
Typographorum, vel Bibiopolarum ars, conditio. C’ed
un homme qui ed de pere eh fils dans la Librairie. Il
fe plaint que la Librairie ne vaut plus tien, que le
trafic des livres ne va plus. Toute la Librairie s’ed
afi'embléé pour élire un fyndic 6c des adjoints.
Librairie , dgnifioit autrefois une bibliothèque,’
un grand amas de livres, bibliotheca. Henri IV. dit à
Cal'aubon qu’il vouloit qu’il eût foin de fa librairie,
Colom. On àppelloit au fiecle pade, dans Ja maifon
du roi , maître de la librairie, l’officier que nous nommons
communément aujourd’hui bibliothécaire du roi.
,M. deThou a été maître de la librairie. M. Bignon l’ed
aujourd’hui. On dit audi garde de la librairie, tant du
cabinet’du louvre que de la fuite de S. M. Les librairies
des monaderes étoient autant de magafins de ma-
nuferits. P a fq . En ce fens, il ed hors d’ufage. Les
capucins 6c quelques autres religieux difent encore
notre librairie , pour dire notre bibliothèque.
Librairie , (Comm.) la librairie dans fon genre de
commerce, donne de la confidération , fi-celui qui
l’exerce, a l’intelligence 6c les lumières qu’elle exige.
Cette profedion doit être regardée comme une
des plus nobles & des plus didinguées. Le commerce
des livres ed un des plus anciens que l’on
connoide ; dès l’an du monde 1816, on voyoit déjà
une bibliothèque fameufe condruite par les foins du
troifieme roi d’Egypte.
La Librairie fe divife naturellement en deux branches
, en ancienne 6c en nouvelle : par l’une, on entend
le commerce des livres vieux ; par l’autre, celui
des livres nouveaux. La première demande une
connoidance très-étendue des éditions, de leur différence
& de leur valeur, enfin une étude journalière
des livres rares Scfinguliers. Feu MM. Martin,
Boudot,& Piget ont excellé dans cette partie;d’autres
fui vent aujourd’hui avec didindionla même carrière-
Dans la nouvelle Librairie, cette connoifiance des
éditions , fans être efientielle, ni même nécedaire,'
n’ed: point du tout inutile, & peut faire beaucoup
d’honneur à celui qui la podede ; fon étude particulière
doit être celle du goût du public , c’ed de le
fonder continuellement, 6c de le prévenir : quelquefois
il ed vifible, il ne s’agit plus que de le fuivre.
Charlemagne adociant la Librairie à l’univerfité
lui adjugea les mêmes prérogatives ; dès-lors elle
partagea avec ce corps les mêmes droits 6c privilèges
qui la rendirent franche, quitte & exemte de toutes
contributions , prêts, taxes, levées , fubjides & importions
mifes & à mettre, impofées & à impofer fur les
arts & métiers. Philippe VI. dit de Vdois, honora
audi la Librairie de fa protection par plufieurs prérogatives;
Charles V. les confirma, 6c en ajouta encore
de nouvelles ; enfin Charles VI. fe fit un plaifir
de fuiyrç l’exemple de fes prédécefieurs : l’imprime-.
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Jrîè n*e\îftoîtpâs encore. La nâidancé de cet aft îaeip
jreux, qui multiplié à l’infini, avec une netteté admirable
& une facilité incompréhenfible , ce qui cou-
toit tarit d’années .à copier à la plume, renouvella
la Librairie; alors que d’en treprifes confidérablés étendirent
fon commerce ou plutôt lé recréèrent ! Cette
jprécieufe découverte fixa les regards de hos fouve-
rains , & huit rOis confécufifs la jugèrent digne clé
leur attention ; la Librairie partagea encore avec
elle fes privilèges. Ce n’ed pas qu’aChieilënient ces
exemptions, dônt hôUs avons parlé plus haut, fub-
fident en entier ; le tems qui détruit tout, la nécedi-
tè de partager la charge de l ’état, 6c d’être avant tout
‘citoyen, les Ont prefqüè abolies* :
Le chancelier de France ed le prote&eiir hé de là
Librairie. Lorfque M. de Lamoignon fuccéda dans
cetté placé à M. d’Agiie'déàû, d’hëüreufe mémoire;
fachant combien les Lettres importent à l’état, &
combien tient aux Lettres la Librairie 9 fes premiers
foins furent de lui choifir pour chef un magidrat
amateur des Sâvans & des Sciences, favant lui-même.
Sous les nouveaux àufpices de M. de Maleshér-
bes, la Librairie changea de face, prit une nouvelle
forme & une nouvelle vigueur ; fon commerce s’ag-
grandit, fe multiplia ; de forte que depuis peu d’an*
nées ; 6c prefque à la fois, l’on Vit éclore 6c fe con-
lommer les entreprifes les plus confidérables» ,L’on
peut en citer ici quelques-unes : l’nidoire des voyages
, l’hidôire naturelle ; les tranfaftions philofôphi-
ques > le catalogue de la bibliothèque du foi ; la diplomatique
, les hidoriens de F rance, le recueil des
ordonnances, la colle&ion des auteurs latins ; léSo-
phocle en grec , le Strabon en grec; le recueil des
planches de l’Encyclopédie ; ouvrahes auxquels on
auroit certainement pu joindre l’Encyclopédie même
, fi des cifcondances malheuréufes ne l’avoient
fufpendue. Nous avouerons ici avec reçonnoifiance
ce que nous de vons à fa bienveillance. È ’ed à.ce magidrat,
qui aime les Sciences, 6c qui fe récrée par l’étude
de fes pénibles fonctions, que la France doit cette
émulation qu’il a allumée, & qu’il entretient tous les
jours parmi les Savans ; émulation qui a enfanté tant
de livres excellens 6c profonds , de forte que fur la
Chimie feulement, fur cette partie autrefois fi négligée
, on a vû depuis quelque tems plus de traités
qu’il n’y âvoit de partifans de cette fcience occulte
il y a quelques années*
- L IB R A R I I , f. m. pl. ( Hi(l. Littér. ) nüm que
les anciens donnoient à une efpece de copides qui
tranferivoient en beaux caraâeres , ou au- moins'
en cara&eres lifibles , ce que les notaires avoient
écrit en notes 6c avec des abréviations* Voye^
Note , Notaire , C alligr.aphe*
LIBRÀTION, f. f. ( en Aflronom. ) ; ed urte irré-1
gularité apparente dans le mouvement de la lune,
par laquelle elle femble balancer fur fon axe ; tantôt
de l’orient à l’occident , 6c tantôt de l’occident à
l’orient ; de-là vient que quelques parties du bord
de la lune qui étoient vifibles ; ceffent de l’être 6c
viennent à fe cacher dans le côté de la lune que
nous ne voyons jamais, pour redevenir enfuite de
nouveau vifibles*
Cette libration ae la lune a pour caufe, l’égalité
de fon mouvement de rotation fur fon axe , 6c l’inégalité
de fon mouvement dans fon orbite ; car fi
la lune fe mouvoit dans un cercle dont le centre
fût le même que celui de la terre, 6c qu’en mêmq-
tems elle tournât autour de fon axe dans le tems
précis de fa période autour de la terre ; le plan du
méridien de la lune pafieroit toujours par la terre,
6c cet afire tourneroit vers nous condamment &
exactement la même face ; mais comme le mouve-v
ment réel de la lune fe fait dans une ellipfe dont la
Tome IX , *
L I B 479
terré ôêcujte îè fo y e r , 6c que le môtivêfneht de là
lune fur fon propre centre ed uniforme, c’ed-à-di-,
re , que chaque méridien de la lune décrit par cé
mouvement des,angles proportionnels aux tems ; il
s’enfuit de-là que ce ne fera pas condamment le
meme méridien de la lune qui viendra pafier par la
terre.
, SoiC d L R ,.(•$£» ajiron. ) l’orbite dé la limé jj
dont le foyer T ed au centre de la terre. Si l’ont
fuppofe d’abord la lune eh A , il ed clair que le.planc
d’un de fes méridiens M N étant prolongé, padera
par le point T , ou par le centre de la terré. Or< fi
la lune n’avoit aucune rotation autour dé fon axe
comme elle s’avance chaque jour fur fon o rbite, c é
même méridien M N ferOit toujours parallèle à lui-
même ; 6c la lune étant parvenue én L , ce méridien
paroîtroit dans la fituation repréfèntée par f Q ,
c’ed-à-dire, parallèlement à M N : mais le mouvement
de rotation de la lune autour de fon axe qui
ed uniforme ; ed caufe que le méridien M N ; change
de fituation ; & parce qu’il décrit des angles proportionnels
au tems 6c qui répondent à quatre angles
droits dansTefpace d’une révolution périodique
, il fera par conféquent dans une fituation m L
'« > tel que l’angle Q_LNqu’il forme avec P -Q , ferait
à un angle droit ou de f»od, comme le tems que
la lune emploie à parcourir l ’arc A L e ft au quart
du tems périodique. Mais le tems que la luné ëm-1
ploie à -parcourir l’arc A L , ed au quart du tems
périodique, comme l’aire A T L e d à l’aire A CL>
ou au quart de l’aire elliptique ; ainfi l’angle Q L t i
fera à un angle droit dans le même rapport : 6c d’autant
que l’aire A T L ed beaucoup plus grande que
l ’aire A C L , de même l’angle Q L S fera néceflài-
rement plus grand qu’un angle droit. Ûr , puifqué
Q L T eû un angle aigu , il s’enfuit qüe l’angle
L.N qui ed obtus fera pluS'grand que l’angle Q.LT*
& partant là lune étant en L , ce même méridien m
n dont le plan paflbit parle centre de Ja terre, lorfque
la lune étoit au point A ; ne fauroit être dirigé'
vers le point T ou vers le centre de la terre* U ed-
done vrai de dire ; que l’hémifphèr.e vifible dé la lune
ou qui ed tourné vers-la terre en L , n’ed plus
exactement lé même qu’il étoit apperçu lorfque la
lune s’ed trouvée en A , & qu’ainfi au-delà du point'
Q_ de la circonférence du dilqué, on pourra découvrir
quelques régions qui n’étoient nullement vifibles
auparavant. Enfin, lorfque la lune fera parvenue
au point R de fon orbite où elle ed périgée ,
comme fon méridien m n aura précifément aehé-:
vé une demi-révolution, alors le plan de-ce méri-’
dien padera exactement par le centre de la terre.-1
On verra donc en ce cas le difque de la lune àù
même état que lorfqu’elle étoit apogée en A ; d’où
il fuit que les termes de la libration de la lune font
l’apogée & le périgée,& que ce phénomène peuts’ob-
ferver deux fois dans chaque lunaifon, ou dans chaque
mois périodique* Inji. Ajlr. de M. le Monnier. ■
Au red e, fi la figure de la lune étoii parfaitement
fphérique, comme on l’a fuppofé jufqu’ie i, [a libration
ferait purement optique ; mais j’ai prouvé dans
mes Recherches fur le JyJlemedu inonde IL part* art.'
J 63 6* fuiv. que fi la lune s’écarte tant foit peu dé
la figure fphérique , il peut 6c il doit y avoir Une
caufe phyfique dans la libration. Comme ce détail
éd trop étendu 6c trop géométrique pour être inféré
ic i , j’y renvoie le lefteur. (O)
Libration de la terre ; c’ed ; fuivant quelques anciens
adronomes, le mouvement par lequel la terré
ed tellement retenue dans fon orbite, que fon axe
rede toujours parallèle à l’axe du monde.
C ’ed ce que Copernic àppelloit les moitvemens dé
librationt
i>PP ij