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mobiles, qui fervent d’habitations aux Hottentots.
Elles font ordinairement compofées de vingt cabanes,
bâties fort près les unes des autres & rangées en
cercle. L’entrée de ces habitations eft fort étroite.
On les place fur les bords de quelques rivières. Les
cabanes font de bois ; elles ont la forme d’un four,
& font recouvertes de nattes de jonc fi ferrées que
la pluie ne peut point les pénétrer. Ces cabanes ont
environ 14 ou 15 piésde diamètre ; les portes en
font fi baffes que l’on ne peut y entrer qu’en rampant
, & l’on eft obligé de s’y tenir accroupi faute
d’élévation : au centre de la cabane eft un trou fait
en terre qui fert de cheminée ou de fo y e r , il eft en-
rouré de trous plus petits qui fervent de fieges & de
lits. Les Hottentots vont fe tranfporter ailleurs,
lorfque les pâturages leur manquent, ou lorfque
quelqu’un d’entre eux eft venu à mourir d’une mort
violente ou naturelle. Chaque kraal eft fous l’autorité
d’un capitaine, dont le pouvoir eft limité. Cette
dignité eft héréditaire ; lorfque le capitaine en prend
pofl'eflion, il promet de ne rien changer aux lois &
coutumes du .kraal. Il reçoit les plaintes du peuple,
& juge avec les anciens les procès & les difputes qui
furviennent. Les capitaines, qui font les nobles du
p a y s , font fubordonnés au konquer. Voye^ cet article.
Ils font aufîi fournis au tribunal du kraal, qui les juge
«k les punit lorfqu’ils ont commis quelque faute.
D ’où l ’on voit que les Hottentots vivent fous un
gouvernement très-prudent & très-fage, tandis que
des peuples, qui fe croient beaucoup plus éclairés
qu’eux, gémiffent fous l’oppreflion & la tyrannie.
KRAIBOURG, Carradunum , ( Géog. ) bourgade
d’Allemagne en Bavière, fur l’Inn, à fix lieues de
Burckhaufen. Long. 3 G.; G. latit.4S.S- (D .J .)
KRANOSLOW, ( Géog.) petite ville de la Rufliè
rouge en Pologne, dans le palatinat de Chelm, avec
évêché.: elle eft fur la riviere de "Wieprz.
KRANCFWITZ, (Géogr. ) petite ville de la haute
Siléfie , dans la principauté de Troppan, entre Ra-
îibor&Troppau. Long. $5 . 48. lat. So. 10. (D .J .)
KR A P P ITZ, (Géogr. ) petite ville de Siléfie fur
l’Oder, au duché d’Oppolen. Long. s i . 40. lat. So.
ÿ S . lD . J . ' , H
KR ASNQBROD , ( Géogr. ) village de Pologne,
dans le palatinat de Lublin , au milieu d’une forêt.
Il çft à jamais célébré | par la yi&oire que Jean So^
bie sk y , depuis roi de P ologne, y remporta fur les
Tartares, qu’il vainquit en trois batailles fanglantes;
enfuite il s’avança vers le roi Michel, & le fit reculer
à douze lieues au-delà deVaffiovie. Voy. les Mém.
du chevalier de Beaujeu. (D . J. )
KRASNOJAR, ( Géogr. ) ville de l’empire Ruf-
fien en Sibérie, fur les bords du fleuve Jenifei.
KRASNOJE DEREWO, f. m. ( Hiß. nat. ) arbre
propre au pays deTungufes ouTartares qui habitent
en Sibérie fur les frontières de la Chine. Il reffemble
au cerifier fauvage qui produit des guignes, excepté
.que fes feuilles font plus longués & d’un verd plus
foncé , & ont des fibres aufii fortes que celles de la
feuille du citronier ; il produit des baies. Son bois
eft rouge comme du fantal, & fort dur ; fon nom en
langue du pays lignifie arbre rouge. M. Gmelin dit
que c’eft le rhamnus, ramis fpinâ terminatis, fioribus
quadrifidis , divicis linncei , ou rhamnus catharticus ,
Bauhini y ou cornus foliis citri angußioribus. Voy er
Gmelin , voya.ge de Sibérie.
KREMBS, ( Géogr. ) Cremifium petite ville d’AI-
lemagrie dans la baffe Autriche, fur le Danube , à
1 d ' T ^ ^ ç n n e * ^on8' 2 2‘ tat’ 48. WÈ
KREMPE ou KREMPEN, ( Géogr. ) petite ville
de Dannemarck dans le Holftein, avec un château
fur un ruiffeau de même nopi, à a lieues N, O t de
K R I
Hambourg, 11 N. O. de Lübeck, 1 N. de Glückftat.
Long. 42. 40. lat. S j . SS.
Je connOis deux hommes de lettres nés dans cette1
ville , Alard & Ruarus.
Alard ( Lambert ) , mort en 1672 à l’âge de 70 ans,’
a fait quelques livres-qui n’étoient pas méprifables ,
comme tes Delicia Atticoey Leipf. 1624, in-12. Ephil-
lidesphilologicoe, Schleulingæ 1636, in-12. De vete-
rum muficâ, Schleufingæ 1646 , in-12. Hijloria nor~
dalbingice (du Holftein ). A Carolo Magno , ad ann.
1637. ' ,
Ruants (Martinus ) eft un des plus favans hommes
d’entre les Sociniens. Il aima mieux perdre fon pa-'
trimoine que d’abjurer fes fentimens. Il voyagea
par toute l’Europe , apprit les, langues mortes Sc
vivantes, & acquit de grandes connoiffances du droit
naturel, du droit public, de l’hiftoire& des dogmes
de toutes les fefres anciennes & modernes. Ses lettres
écrites en latin , font aufli rares que curieufesî
Il eft mort en 1657 , à 70 ans. ( D.J.. )
KREUTZER ou CREUTZER, f. m. (Commerce.')
petite monnoie ufitée en Allemagne, fur - tout en
Bavière , en Souabe & fur les bords du Rhin. Elle
ne vaut pas tout-à-fait un fol argent de France. 60
kreutçers font un florin d’Empire, ou cinquante fols
argent de France ; & 90 kreutçers font un écii d’Empire
, ou rixdalles , ou 3 livres 15 fols de nôtre argent.
En Franconie , le kreut^er eft plus haut & vaut
environ un fol de notre monnoie. 48 kreut^trs y font;
un florin ou cinquante fols de France.
K R IC Z O V ou KRUZOW, (Géogr. ) petite ville
épifcopale de Lithuanie , au palatinat de M é c ila v ,
fur le Lots. Long. S o .S o . Ut. S3. So. ( D . J . )
KR IN O CK , ( Géogr. ) bourg d’E coffe, avec un
bon port ; c’eft le paffage de la pofte des paquebots
de ce royaume en Irlande. Il eft fur le golfe de même
nom. ( D . J . )
KR ISNA, ( Géogr. ) ville & comté d’EfcIavoriie^
dans un pays fort abondant en vin & en grains.
K R IT , 1. m. (Hijl. mod. ) efpece de poignard que
portent les Malais ou habitans de Malacque dans les
Indes orientales , & dont ils favent fe fervir avec
une dextérité fouvent funefte à leurs ennemis. Cette
arme dangereufe a depuis- douze jufqu’à dix-huit
pouces de longueur : là lame en eft par ondulations,
& fe termine en une pointe très-aiguë ; elle eft pref-
que toujours empoifonnée , & tranche par les deux
côtés. Ces lames coûtent quelquefois un prix très-
confidérable, & fon t, dit-on, très-difficiles à faire.
KRUS'WICK , ( Géogr. ) petite ville & châtellenie
de Pologne , dans la Cujavie, au palatinat de
Brzzet, furie lac de Cuplo. C ’eft la patrie dufameux
Piafte, qui de fimple bourgeois fut élevé fur le trône
à ce que prétend le Laboureur dans fon voyage de
Pologne. Long. 3 G. 32. lat. Sx. 34. ( D . J . )
KRUZMANN, f. m. ( Mythol. ) divinité qui étoit
autrefois adorée par les peuples qui habitoient fur
les bords du Rhin, près de Strasbourg. Il y à tout
lieu de croire que fous ce nom ils rendoient un culte
à Hercule, que les Romains leur avoient fait con-
noître : c’eft ce qu’on peut juger par la figure de
Kru^mànny repréfentée avec une maffue & un bouclier,
qui s’eft confervée dans une chapelle de l’eglife
de faint Michel, jufqu’en 1525. On ne fait ce qué
cette ftatue eft devenue depuis cetems ;on prétend
que le confeil de la v ille en fit préfent à M. de Lou-
vois , minîftre de la guerre fous Louis XIV.
K R Y L O W , ( Géogr. ) il y a deux villes de ce
nom ; l’une eft dans la-Ruflie-rouge, dépendante de
la Pologne, dans le palatinat de Belczo, fur la rivieré
de Bug ; l’autre eft enVolhinie, à l’endroit oùleTa-
min fe jette dans le Boryftene ou Niéper.
K SE I , f. m. (Hifl. nat. Botan.)c'effun gui du Japon
» baies rouges, dont les feuilles font femblabieS
K U L
à celles dukenkoo, & viennent une à une , alterna*'
tivement oppofées. Le nom japonois lignifie toute
plante parafite , & par excellence le gui. Koempfer
n’en vit au Japon que dans un bois de melefe, de la
province de Mikovfa. Aufli les païfans de ce canton
rappellent-ils gomi-maa{, c’eft-à-dire gui de melefe.
K U
K U B B Ê , f . m .( Hiß. mod. ) les T urcs nomment
ainfi une tour ou un monument d’un travail leger oc
délicat, qu’ils élevent fur les tombeaux des vifirs ou
des grands-feigneurs.Les gens, du commun n’ont que
deux pierres placées de bout, l ’une à la tête & l’au-î
tre au pié. On grave le nom du défunt fur l’une de
ces pierres, avec une petite priere. Pour un homme
on met un turban au - deffus de la pierre, & pour
une femme , on met quelqu’autre ornement. Voye{
Cantemir, hiß. ottomane.
KUBO-SAMA, ( Hiß. du Japon. ) on écrit aufli
CUBO-FAMA , nom de l’empereur , ou , comme
s’exprime Kæmpfer, du monarque féculier de l’empire
du Japon ; voye^ ce que nous en avons dit à
l’article du Japon ; & voye{ aufli le mot D airi , qui
défigne l’empereur eccléiiaftique héréditaire du
royaume. ( D . J. )
. K U D A CH , ( Géogr. ) fortereffe de Pologne dans
l’Ukraine, au palatinat de Kio vie, fur le Niéper ,
vers les frontières de la petite Tartarie. Cette fortereffe
appartient aux Cofaques. Long. S3. 20. latit.
4 7 ' M ' ( D . J .)
KUFSVEIN, (Géogr. ) Zeyler dit KOPFSTEIN,
petite ville avec uh château pris par le duc de Bavière
en 1703. Elle revint à la maifon d’Autriche
après la bataille d’Hochftet. Kuftein eft fur l’Inn , à
20 lieues S. E. de Munich, 14 N. E. d’Infpruck.
Long.xc). 46Vlat. 47. zo . ( D . J .)
K U G E , f. m. (Hiß. mod.) ce mot fignifie feigneur.
Les prêtres japonois , tant ceux qui font à la cour du
Dairi que ceux qui font répandus dans le refte du
royaume,prennent ce titre faftueux. Ils ont un habillement
particulier qui les diftingue des Iaïques;& cet
habillement change fuivant le pofte qu’un prêtre occupe
à la cour. Les dames de la cour du Dairi ont
aufîi un habit qui les diftingue des femmes laïques.
KUHRIEM, f. m. ( Hiß. nat. Min.) c’eft ainfi que
l’on nomme dans les fonderies du Hartz une efpece
de mine de fer , affez peu chargée de ce métal, qui
eft jaune ou brune, & dans l’état d’une ochre ; on la
joint à d’autres mines de fer plus riches , dont on a
trouvé qu’elle facilitoit la fufion. (—)
KUL ou K O O L , f. m. (Hiß. mod.) en turc, c’eft
proprement un domeftique ou un efclave. Voye^
Esclave.
Nous lifons dans Meninski que ce nom eft commun
à tous les foldats dans l’Empire ottoman ; mais qu’il
eft particulier à la garde du grand-feigneur & à l’infanterie.
Les capitaines d’infanterie & les capitaines
des gardes , s’appellent kûl ^abitlers, & les gardes,
kapu kûlleri, ou efclaves de cour. D ’autres auteurs
nous affurent que tous ceux qui ont quelques places
qui les approchent du grand-feigneur, qui tiennent
à la cour par quelqu’emploi, qui font gagés par le
fultan, en un m ot, qui le fervent de quelque façon
que ce foit, prennent le titre de kûl ou kooly ou d’ef-
claves, & qu’il les éleve fort au-deffus de la qualité
de fujets. Un kûl ou un efclave du grand-feigneur, a
droit de maltraiter ceux qui ne font que fes domefti-
ques ; mais un fujet qui maltraiteroit un kûl, feroit
léverertient puni. Les grands-vifirs & les hachas ne
dédaignent point de porter le nom de kûl. Les kûls
font entièrement dévoués au caprice du fultan ; ils
fe tiennent pour fort heureux , s’il leur arrive d’être
étranglés ou de mourir par fes ordres : c’eft pour
K U R *39
eux une efpece de martyre qui les mene droit au
ciel.
KULKIEHAIA, f. m. (Hiß. mod.) c’eft ainfi que
les Turcs nomment un officier général qui eft le lieutenant
de leur m ilice, & qui occupe le premier rang
après l’aga des janiffaires parmi les troupes, mais
qui prend le rang au-deffus de lui dans le confeil ou
dans le divan. C’eft lui qui qui tient le rôle des janiffaires
, aufli-bien que du refte de l’infanterie ; les affaires
qui regardent ces troupes fe terminent entre
lui & l’aga. Voye[ Cantemir, hiß. ottomane.
KULP l a , ou KULPE, (Géog.) en latin Colapis,
riviere du royaume de Hongrie en Croatie. Elle a
fa fource dans la Windifchmarfeh en Carniole, vers
Bucariza, & après un affez long cours elle fe jette
dans la Save à Craflowitz, un peu au - deffùS: d’A-
gram. ( D . J . )
KUPFERNIKKEL, f. m. (Hiß. nat. Min. )nomt
que les mineurs deSaxe donnent à une efpece de
mine d’arfenic qui eft d’un rouge femblable à celui
du cuivre, mais qui très-fouvent ne contient réellement
que peu ou point de ce métal. Quelquefois il
eft mêlé avec les mines de cobalt ; ce qui fait que
quelques auteurs l’ont regardé comme étant lui-même
une mine de cobalt ; mais il ne fait que nuire au
faffre ou à la couleur bleue que l’on en retire. M.
Henckel croit que cette mauvaife qualité vient d’une
terre étrangère qui s’y trouve & qu’on ne peut point
en dégager. Le kupfèrnikkèl ne contient communément
que de la terre, de l’arfenic , & une quantité
de fouffre qui eft tantôt plus, tantôt moins grande :
quelquefois il y a outre cela un peu de cuivre qui
s’y trouve accidentellement, voilà pourquoi ce minéral
colore en verd l’acide nitreux dans lequel on
le fait diffoudre. On prétend aufli qu’on y trouve
quelquefois de l’argent, mais c’eft encore par accident
, & cela vient, fuivant M. Henckel, d’iln cobalt
tenanTargent qui s’eft mêlé avec ce minéral.
KU R, (Géogr. ) riviere d’Afie qui fort du Cau-
cafe, félon Chardin, & fe jette dans la mer Cafpien-
ne. Le P. Avril prétend que cette riviere a fa fource
en Géorgie, & qu’elle enrichit les pays qu’elle ar-
rofe, par la quantité d’efturgeons qu’on y pêche :
c’eft le même que le Cyrus des anciens. ( D . J. )
KU R A B , ( Géogr. ) petite ville de Perfe à demi-
lieue de la mer Cafpienne , & prcfque cachée dans
fes arbres. Quelques-uns l’appellent Kerker , du nom
de la province dont elle eft la capitale.Long. Gy. So.
lat. 3 J . 3G. (D . J.)
KURGAN le , (Géogr. ) riviere d’Afie. Elle a fa
fource dans la province de Korazan, vers le 8 5 deg.
de long. & le 3 5 deg. de lat. au nord des montagnes
qui régnent dans la partie méridionale de cette province.
Après un cours d’environ 60 lieues d’Allemagne
, elle fe jette dans la mer Cafpienne à l’oueft de
la ville d’Aftrabath. C ’eft une riviere fort poiffon-
neufe , & qui fertilife les cantons du Khorafaa
qu’elle arrofe. (D . J . )
KU R IL I, ( Géog. ) peuple de Sibérie qui habite
la partie méridionale de la prefqu’île de Kamtfcha-
ka ; il eft plus policé que lès voifins, & l’on croit
que c’eft une colonie venue du Japon : leur climat
eft plus chaud que celui de la partie plus fepten-
trionale de la prefqu’île de Kamtfchaka ; ils font
fort pauvres, vivent de poiffon, & fe vêtiffent de
fourrures ; ils ne payent tribut à perfonne ; ils brûlent
leurs morts malgré les défenfes qui leur en ont
été faites de la part de la Ruflie. Voyez Defcrip-
tion de l'empire rußien.
KURO-GANNI, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) c’eft un
arbre du Japon, dont le bois, fuivant la lignification
de fon nom, approche de la dureté du fer. Ses
feuilles qui font fans poils & fans découpures, rel-.