Ouvrages H livre poids &ï 1« livre tnefure fariS nous
en avertir , attendu qu’ils parloient des' chofes cOn-
mfês de leur terris, & qu’il né- s’agiffoit pas:d’expli-
qtteï aux Boizard^ à venir. Toutes ces rations contribuent
d'ortc à nous confondre fur l’évaluation des
mon noies füriiâiries, parce qu’on ne peut établir aucun
fyftèrtfeque fur dés autorités qui le côntredifent.
Voilà pourquoi parmi flos favàns les uns comptent
ï-oo deniers , d’autres 9 6 , & d’autres 84 à l'a livre
rothàiüe.
Enfin, non feulement les deniers, les drachmes,
lés Onces, en un mot foutes les parties de là livre en
Of, en argent & en cuivre, qu’ils ont pris pour bafe
de leurs évaluations en les pefant, n’ont pas toujours
en lé même poids foui la république, ni depuis
Néron jufqu’à Septrme SeVere; mais dans lés pièces
mêmes contemporaines & du même confulat, il eft
arrivé' que par i’ufèr ou' autres caufes, les unes d’un
même' tëms pefent plus 6C les autres moins. Après
cela croyez que vous trouverez fixement ce que la
livre romaine cortterioit de deniers, êc allez enfuite
déterminer la valeur de cette livre en la comparant
avec la livre de Paris. Hélas, nous ne perdons nos
plus beàux jours, faute de judiciaire, qu’à de pénibles
& de vaines recherches ! ( D. J. )
Liv r e , ÇCofom.J c’eft un poids d’un certain rapport
, qui fert fort fouvent d’étalon, ou de modèle
d’évàluaticm- pour déterminer lés pefanteurs ou la
quantité des corps. Voyt^ Poids.
Ert Angleterre on a deux différentes livres ,* le
foutid-troy, c’eft-à-dire, urt poids à 11 onces la livre,
6c le pound-avair du poids oit la livre avoir du poids.
Le potfncl troy ou la livre troy confifte en i z onces
, chaque once de 10 deniers pefant, & chaque
deniers de 2:4 grains pefant; de forte que 480 grains
font une once ; & 5760 grains une livre, Foye^ On*
c e , &c.
On fait ufage de ce poids pour pefer l’argent, l’or,
les pierres préçieufes, foutes fortes de grains, &c.
Les apotfeaires s’ert fervent auffi ; mais la divifîon
èrt efî différente. Chez eux 24 grains font un feru-
jirnle , trois fcritpules une dragme, 8 dragmes une
once,,& 12 onçesune livrç. Voyeç Scrupule, &c.
Le pOvrtid avoir du poids ou la livre avoir du poids
pefe t6 Onces; mais alors l’oiice avoir du poids eft
plus petite de 42 grains que l ’once troy; ce qui fait
à peu' près fci douxrente partie du tout ; de forte que
l’once ayoir du poids ne contient que 438 grains,
6c Rcmee trdy 480.
Letit différence eft à peu près celle de' 73 à 80,
è’eft-à-d’ir e , que 73 onces troy font 80 onces avoir
du pôids, 1 ï 2 avoir du poids font un cent pefant ou
lin qüirttal. V?ye{ Q u int al.
On pefe avec ce poids toutes les grandes & groffes
marchandifes, la viande, le beurre, le fromage, le
chanvre, le plomb, Pacier, &c.
Urié livre avoir du poids vaut r 4 onces 7 d’une
Vivre de Paris; de forte qiïe cënt des premières livres
n’en fôtif que 9'I des fecôndes.
La livre de France contient 16 onces; mais une livre
de France' vaut une livre une once J- d’une livre
avait dû poids ; tellement que ro'o livres de Paris
font 109 livres avoir du poids.
On cfivife fa livre de Paris de deux maniérés : la
première dtvifiort fe fait en deux marcs, le marc
en 8.onces, l’once en 8 gros, le gros en 3 deniers,
Te denier etr 14 grains pefant chacun un grain de
froment.
Là fécondé diVïfioW de la livre fe fait en deux de-
fûi-livfes, la detiA-livre en deux quarts, le quart en
deux onces, l’oiïce en deux demi-onces, &c.
On fe fert ordinairement delà première divifîon,
c’eff-à-dire, de la divifîon en marcs, &c. pour pefer
r o t , l'argent & d’autres marchandifes préçieufes,
& l’ôfi fait u fa g e d e la f é c o n d é p o u r c e lle s d ’une
m o in d r e V a leu r .
A Lyon , la livre eft de 14 onces. Cent livres de
Paris font 116 livres de Lyon. A Veflife, la livre vaut
8 Onces 7 de la livré de France, &c.
Quant aux- différentes livres des différentes villes
& pays, leur proportion, leur réduftion, leur di-
vifion : voici ce qu’en a recueilli de plus intéreflant
M. Savary dans fon Dictionnaire de commerce.
A Amfterdam, à Strasbourg & à Befânçôn, la livre
eft égale à celle de Paris. A Genève, la livre eft de
17 Oneés, les roo livres de Genève font à Paris
112 livres, & les 100 livres de Paris n’en font à Genève
que 89. La livre d’Anvers eft à Paris 14 onces
7 , & une livre de Paris eft à Anvers une livre
2 onces & j ; de maniéré que cent livres d’Anvers
font à Paris 88 livres, & que 100 livres de Paris font
à Anvers 113 livres 7. La livre de Milan eft à Paris
neuf onces airtfi 100 livres de Milan font à Paris
95 livres, & 100 livres de Paris font à Milan 169 li-
x vres jfC Une livre de Meffine eft à Paris neuf onces f ,
& une livre de Paris eft à Meffine une livre 10 onces
7 , de forte que 100 livres de Meffine font à Paris
61 livres , & que 100 livres de Paris font à Mef-
fine 163 livres 7 . La livre de Boulogne, de Turin,
de Modene, deRaconis, de Reggio eft à Paris 10 onces
7 , & une livre de Paris eft à Boulogne, &c. une
livre 8 onces 7 ; de maniéré que 100 livres de Boulogne,
&c. font à Paris 66 livres, & que 100 livres
de Paris font à Boulogne, &c. 1 51 livres 7. Une livre
de Naples & de Bergame eft à Paris 8 onces \ , &
une livre de Paris éft à Naples & à Bergame une
livre 11 onces-g- ; en forte que 100 livres de Naples
& de Bergame ne font à Paris que 59 livres, 6c que
100 livres de Paris font à Naples & à Bergame 169
livres 7. La livre de Valence & de Sarragoffe eft à
Paris 10 onces , 6c la livre de Paris eft à Valence
& à Sarragoffe une livre 9 onces J- ; de façon que
roo livres de Valence & de Sarragoffe font à Paris
63 livres, & que 100 livres de Paris font à Valence
& à Sarragoffe 158 livres 7 . Une livre de Gènes
& de Tortofe eft à Paris 9 onces ~ , 6c la livre
de Paris eft à Gènes 6c à Tortofe une livre a onces
7 ; de maniéré que 100 livres de Gènes de Tortofe
font à Paris 62 livres y St 100 livres de Paris
font à Gènes & à Tortofe 161 livres 7 . La livre de
Francfort, de Nuremberg, de Bâle, de Berne eft à
Paris une livre 7 , & celle de Paris eft à Francfort
, &c. 1 5 Onces ; ainfi 100 livres de Francfort
, &c. font à Paris 102 livres, 6c 100 livres de
Paris font à Francfort, &c. 98 livres. Cent livres de
Lisbonne font à Paris 87 livres 8 onces un peu plus,
& iOO livres de Paris font à Lisbonne 114 livres
8 onces un peu moins ; en forte que fur ce pie
une livre de Lisbonne doit être à Paris 14 onces,
& ’une livre de Paris doit être à Lisbonne une livre
2 onces.
La livre varie ainfî dans la plupart des grandes
villes de l’Europe, & dans le Levant : on en peut
voir l’évaluation dans le Dicliônn. de comm.
L i v r e fig n ifîe au ffi u n e m o n n o ie im a g in a ir e d o n t
o n fa i t u fa g e d an s le s c om p te s , q u i co n tien t p lu s
o u m o in s lu iv a n t fe s diffé rens fu rn om s & le s d if -
fé re n s p a y s o ù l ’ on s ’en fe r t . Voye%_ M o n n o i e .
Amfi l’on dit en Angleterre une livrejierling ; en
France une livre tournois & parifîs ; en Hollande
& en Flandre une livre ou une livre de gros, &c.
Ce mot vient de ce que l’ancienne livrejierling ÿ
quoiqu’elle ne contînt que 240 fols comme celle
d’à prefent ; néanmoins chaque fol valant 5 fols
d’Angleterre , la livre d’argent pefoit une livre-troy,
Voye{ Sou.
La livre-Jlerling Ou la livre d’Angleterre contient
20 chelings, le cheling 12 fols, le fol 4 liards.
Voye^
Voye^ C h e l in g , So l , &e. Voye^ auffi Mon5-
n o ïe .
On avoit anciennement trois moyens de payer
une livre d’argent à l’échiquier. i°. Le payement
d’une livre de numéro qui faifoit juftement le nombre
de 20 chelings. 20. Ad fealum, qui faifoit 6 d.
plus que -20 chelings. 30. Adpenfam, ce qui don-
j ufte le poids de 12 onces.
La livre de France ou la livre tournois contient
20 fois ou chelins., & le fol 12 deniers auffi tournois;
ce qui étoit la valeur d’une ancienne men-
noie de France appellée franc, terme qui eft encore
fynonyme, ou qui fîgnifie la mente choie que le mot
livre. Voyeç Fr a n c .
La livre ou la livre tournois contient pareillement
20 fols ou chelings , le fol 12 deniers ou fols parifis.
Chaque fol parifis vaut 15 deniers tournois ; de forte
qu’une livre parifis vaut 25 fols tournois. F ’oyei
L ivre.
La livre ou -la livre de- gros d’Hollande fe divife
en 20 chelings de gros , le cheling en 12 fols de gros.
La livre de gros vaut 6 florins;, le florin évalué à 24
lois tournois, fuppofant le change fur le pié de 100
fols de gros pour tvn écu de-Franee de 3 livres tournois;;
de forte que la livre cïergros revient à 10 chelings
& 11 fols & 1 liard fteriing. La livre de gros
de Flandre 6c de Brabant a la même divifîon que
celle d’Hollande, & contient comme elle 6 florins.;
mais le florin vaut 25 fols tournois ; de forte que
la livre de Flandre vaut 7 livres 10 fols tournois., ou
m chelings 3 deniers fteriing ; en fuppofant le
change à 196 deniers de gros pour un an de livres
tournois., ce qui eft le pair du change: car lorfqu’il
augmente ou qu’il diminue , la livre de gros hauffe
ou baiffe fuivant-l’augmentation ou la diminution
du change. Dicliônn. de commerce, f^oye^ C han g e.
Les marchands, les faâeurs, les banquiers, &c.
fe fervent de caraâeres ou de lettres initiales, pour,
exprimer les différentes fortes de livres de compte,
comme L ou L S t livres Jlerling. L G livres de .gros,
6 cL o\x tt livres tournois.
En Hollande une tonne d’or eft eftimée 100000
livres. Un million de livres eft le tiers d’un million
d’écus. On dit que des créanciers font payés au marc
la livre, lorfqü’ils font colloqués à proportion de ce
qui leur eft dû, fur des effets mobiliaires, ce qu’on
nomme _par contribution y ou lorfqu’en matière hypothécaire
ils font en concurrence ou égalité de privilège
, Sc qu’il y a manque de fonds, ou encore
lorfqu’en matière de banqueroute 6c de déconfiture,
il faut qu’ils fupportent & partagent la perte totale,
chacun en particulier auffi à proportion de fon dû.
En termes de commerce de mer, on dit livre à livre,
au lieu de dire au fo l la livre. Dicliônn. de Comm.
LIVRÉE, f. f. (jHijl. mod.) couleur pour laquelle
on a eu du goût, 6c qu’on a ehoifie par préférence
pour diftinguer fes gens de ceux des autres, & par-là
fe foire reconnoître foi-même des autres. Voye^
C ouleurs.
Les livrées fe prennent ordinairement de faotaifie,
& continuent enfuite dans-les familles par fucceffion.
Les anciens chevaliers fe diftinguoient les uns des
autres, dans leurs tournois, en portant les livrées de
leurs màîtreffes. Ce fut de-là que les perfonnes de
qualité prirent l’ufage de faire porter leur livrée à
leurs doiiieftiques ; il eft probable auffi que la différence
des émaux & des métaux dans le blafon, a
introduit la diverfité des couleurs, & même certaines
figures relatives aux pièces des armoiries dans
les livrées, comme o n . peut le remarquer dans les
livrées de la maifon de Rohan, dont les galons font
femes de macles qui font une des pièces de l’écuffon
de cette maifon. Le P. Meneftrier dans fon traité des
carouzels, a beaucoup parlé du mélange des couleurs
Tome UC.
dans l'es livrées. Dion rapporte ,que CËnosnriis fut
le premier qui imagina de faire porter des couleurs
vertes & bleues aux troupes qui dévoient repréfen-
ter dans le cirque des combats de terre & de mer.
Voye^ Pa r t i & Fa c t io n s .
Les perfonnes importantes dans l’état donnaient
autrefois des livrets à genls qui «’étaient point leurs
domeftiques, pour les engager pondant une année
à les fer vir dans leurs querellés. Cet abus fut réformé
en Angleterre par les premiers ftatuts d’Henry IV.
6c il ne fut permis à perfonne, de quelque.condition
qu’elle fût, de donner des livrées qa’à Tes domeftiques
ou àifon confeil.
En France, à l’exception du roi., des princes 6c
des grands fetgneurs qui ont leurs livrées particulières
6c affeélées à leurs domeftiques, les livrées font arbitraires,
chacun peut en eoinpofer à fa fantaifie,
6c les faire porter à fes gens : aüffi y voit-on des
hommes nouveaux donner à leurs domeftiques des
livrées plus ftijperbes que celles des grands.
L ivr ée , (Ruban. ) eft tout galon uni& façorrné,
ou à figures., qui fert à border les habits de do-
meftique. h z livrée da roi paffe fans contredit pour
la plus belle & la plus noble de toutes les livrées ;
celle de la reine eft la même,, excepté que tout ce
qui-eft cramoifi dans celle du r o i, eft bleu dans celle
de la reine ; il y a un nombre infini de livrées dont
la plupart font affe&ées à certaines familles ; ainfi
on dit livrée d'Orléans, livrée de Conti, & c .
LIVRER, DONNER, METTRE entre les mains
de1 quelqu’un, en fa pofféffion, en fon pouvoir , une
chme qu’on lui a vendue, dont on lui’fiait'pré fent,
ou qui lui appartient.
Ce terme eft également ufité parmi les marchands
& parmi les artifans. Les premiers difent qii’ils ont
livré tant de pièces de drap pour l’habillement des
troupes, tant d’aulnes de damas pour un ameublement.
Lés autres qu’ils oii£ livré leur béfogne, -des
chenets, une ferrure, une commode^6*c. Dicliônni.
de Comm.
L i v r e r , terme de chajfe, o n d it livrer le c e r f a u x
c h ie n s , c ’e f t m e t tr e le s c h ie n s ap r è s .
L i y R E T à argenter y eft une main de papier
ordinaire, dans lequel ies Batteurs d’or tranfvuident
les livrets d’argent pour les Doreurs fur cuir. Les
feuilles d’argent y font rangées fix à fix. On,voit le
livret dans nos F l. de batteur d'or.
L i v r e t , f.m . ( Batteur & Tireurdlor) petit livre
où les ouvriers renferment leur or après qu?il eft
préparé.
LIVRON , ÇGéagé) en latin Libero omLiberonium;
petite ville de France, en Dauphiné, fur une hauteur
dans un lieu important à caufe de fa fitua-
tion , mais entièrement dépeuplé, depuis que les
murailles de la ville ont été détruites. Elle eft à
une petite lieue du Rhône , & la Drome cotoye la
colline fur laquelle elle* eft fituée. Henri III. en arrivant
de Pologne en France, voulut avec quelques
troupes qu’on lui avoit amenées, renverfer des villes
, qu’il auroit pû gagner ôc s’attacher par la douceur
: il dut s’appercevoir quand il tenta d’enrrer à
main armée dans la petite v ille de Livron, qu’il n’a-
voit pas pris le bon parti ; on cria du haut des murs
aux troupes qu’il conduifoit : » approchez affaffins ,
» venez maffacreurs , vous ne nous trouverez pas
» endormis comme t’amiral «. Long. 22. 40. lat. 44,
47-L
IX A , ( Géog. anc. ) & L IXO S, dans Pline, tiv.
V. ck.j. ville de là Mauritanie Tingitane , qui devint
colonie romaine fous Claudius. Elle étoit ar-
rofée par la riviere L èe, nommée Linx par Etietme
le géographe, Lixus, Lixos par Pline, par Strabon.
La ville L ixa, & le Lix qui y couloit, font à pré-
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