dans cet ordre de phénomènes, qui s’en détachent
•fans celle. Ces vapeurs lont compofées de l’acide
qui s’évapore, Sc d’une quantité confiderable d’eau
de l’athmofphere, qu’il attire, & à laquelle il s ’unit.
Ce phénomène nous paroît avoir beaucoup plus
d’analogie avec la faufile précipitation, celle de la
diffoltition de mercure par l’acide marin par exemp
le , qu’avec l’effervefcence, auquel le très-efti-
mable auteur des notes fur la chimie de Lemery, le
rapporte.
La liqueur fumante de Libavius précipite l’or de
fa difiblution dans l’eau régale fous la forme d’une
poudre de couleur de pourpre, qui étant employée
dans les verres colorés, dans les émaux, les couvertes
des porcelaines, &c. y produit cette magnifique
•couleur.
Mais la propriété la plus piquante pour la curio-
fité du chimifte dogmatique , c’eft celle que M.
Rouelle le cadet y a découverte tout récemment,
favoir, d’être propre à la production d’un éther.
Car i°. cette découverte fatisfait à un problème
chimique qui exerçoit depuis long-tems les artiftes,
fans le moindre fuccès ; Sc elle eft plus précieule
encore, comme confirmant un point très-important
de doCtrine chimique, favoir le dogme de la furabon-
dance des acides dans les fels métalliques, & de
leur état éminent de concentration fous cette forme.
(£)
L iq u e u r , ou huile d'étain, ( Chimie. ) c’eft le
nom vulgaire de la dilïolution d’étain par l ’eau régale.
Voye{ ÉTAIN , ( Hiß* nat. Miner. & Metall.')
L iq u e u r , ou huile de mars, ( Chimie, & Mae.
méd. ) Voye^ a Ûarticle MARTIAUX , ( Rernedes. )
L iq u e u r , ou eau mercurielle, ( Chimie, & Mat.
méd.') Voye{ à C article MERCURE, ( Pharmac. &
Mat. méd.')
L iq u e u r ’, ou huile de mercure, ( Chimie. ) Voyeç
à l'article MERCURE , ( Pharmac. & Mat. méd.')
L i q u e u r m in é r a l e a n o d y n e d’Hoffman,
ÇChm i.&Mat. méd.') on ne fait pas pofitivement quelle
eft la liqueur que le célébré Frideric Hoffman em-
ployoit fous le nom de la liqueur minérale anodyne:
mais on fait parfaitement qu’il en tiroit le principe
effenticl, ou les principes effentiels des produits de
la diftillation de l’efprit-de-vin avec l’acide vitrio-
lique, qu’il a le premier renouvellé.
Selon la defcription qu’Hoffman a laiffée de fon
procédé, obf. phyf. chim. lib. II. obf. xiij. il eft clair
qu’il n’a point obtenu d’éther, mais feulement ce
qu’il appelle avec quelques anciens chimiftes, un efprit
doux de vitriol, qui n’eft autre chofe que de l’efprit*
de-vin très î- aromatique , empreint d’une légère
odeur d’éther , due fans doute à une petite portion
de cette fubftance, qu’on n’en fauroit pourtant fé-
parer par les moyens connus, favoir , la rectification
& la précipitation par l’eau. Hoffman a obtenu
fecondement un efprit iulphureux, volatil, dont il
ne s’eft pas occupé ; Sc une bonne quantité d’huile
éthérée, plus pelante que l’eau , qu’il appelle defide-
ratifjimum fulphur vitrioli; anodynum in liquida forma,
& verum oleum vitrioli dulce.
C’eft ce dernier produit connu auffi parmi les chimiftes
très-modernes, fous le nom d!'huile du vin ,
qu’Hoffman célébré uniquement; c’eft de ce principe
qu’il dit: ejus virtutes in medendo mihi funt no-
tijjimce , & eas ego non fatis deprcedicare pofjum.
On convient auffi généralement que l’huile douce
de vitriol entre dans la compofition de la liqueur minérale
anodyne d’Hoffman, & même qu’elle en fait
l’ingrédient principal. Il eft à préfumer encore que
cette liqueur eft une diffolution à faturation, d’huile
douce de vitriol, ou du v in , dans un menftrue convenable.
Ce menftrue convenable relativement à
l ’ufage , eft évidemment de l’elprit-dc-vin. Refte
donc à favoir feulement fi Hoffman prenoit, Sc fi
on doit prendre les deux premiers produits de la
diftillation de l’efprit-de-vin avec l’acide vitriolique,
qui ne font l’un & l’autre , félon cet auteur, que de
l’efprit-de-vin, dont la première portion eft Amplement
fragrans, Sc la fécondé fragrantior ; ou bien
du bon efprit-de-vin reâifié ordinaire.
M. Baron penfe qu’Hoffman a expliqué affez clairement
qu’il fuivoit la derniere méthode, dans ce
paflage de fon obfervation phyf. chim. déjà citée :
Hoc oleum (_/c. vitrioli dulce ) , aromaticum , recens ,
exquijîté folvitur in fpiritu vini reclificadjjimo, ipjique
faporem , odorem, & virtutem confert anodynam ac fe-
dativam in omnibus doloribus & fpafmis utiliffimam.
II eft vraiffemblable en effet que cette difiblution
de l’huile douce de vitriol, dans le fimple efprit-de-
vin re&ifié, eft la liqueur minérale anodyne d’Hoffman
: mais il l’eft prefqu’autant au moins, qu’Hoffman
préféroit les deux premiers produits de fa diftillation
, ou fon efprit doux de vitriol, puifqu’il le
regardoit comme de l’efprit-de-vin, mais comme de
l’efprit-de-vin déjà pourvu de quelques qualités analogues
à celles du principe dont il vouloit le faou-
ler.M
ais c’eft-Ià une queftion de peu de conféquence :
il importe davantage de favoir fi on doit préparer
aujourd’hui la liqueur minérale anodyne, avec i’efprit-
de-vin rettifié ordinaire , ou avec les deux portions
différemment aromatifées d’efprit-de-vin qui font
les deux premiers produits de la diftillation de fix,
quatre, & même deux parties d’efprit-de-vin , avec
une partie de bon acide vitriolique ; il eft clair qu’il
faut n’y employer que l’efprit-de-vin ordinaire,
parce qu’il ne faut plus exécuter l’opération qui
fournit ces deux produits ; Sc il ne faut plus exécuter
cette opération, parce qu’elle eft inutile, du-
moins très-imparfaite, puifqu’un de fes principaux
objets étant la production de l’éther ( voyeç Éther
Frobenii),Sc cet objet étant manqué dans l’opération
qui donne les deux produits dont nous parlons, ce
n’ett pas la peine de les préparer exprofeffo, ou pour
eux-mêmes. II n’en eft pas moins v ra i, comme nous
l’avons avancé à la fin de l’<zr/. ÉTHER Frobenii,
que la liqueur minérale anodyne d’Hoffman n’eft dans
prefque toutes les boutiques que les premiers produits
de la diftillation manquée de l’éther, ordinairement
fans addition, Sc quelquefois chargés de
quelques gouttes d’huile douce de vitriol.
Fr. Hoffman aflure d’après des expériences très-
réitérées pendant le cours d’une longue pratique ,
que fa liqueur minérale anodyne étoit un remede fou-
verain dans toutes les maladies convulfives , Sc
qu’elle calmoit très-efficacement les grandes douleurs.
On la donne depuis vingt jufqu’à quarante
gouttes, dans une liqueur appropriée. On employé
dans les mêmes vues, mais à moindre dofe , l’éther
de Frobenius, qui eft même préférable, comme plus
efficace, à la liqueur minérale anodyne.Voye^ ÉTHER
Frobenii. (b )
Liqueur de nitre fixe ou fixé , ( Chimie. ) Voyez
à l'article NlTRE.
Liqueur de fiel de tartre, ( Chimie. ) Voye^ Sel
DE TARTRE, au mot TARTRE.
LIQUIDAMBAR, f. m. ( Hift.nat. des drog.
exot. ) liquidambarum, off. C ’eft, dit M. Geoffroy,
un fuc réfineux, liquide, gras, d’une confidence
femblable à la térébenthine, d’un jaune rougeâtre ,
d’un goût â c re, aromatique, d’une odeur pénétrante
, qui approche du ftyrax & de l’ambre.
On l’apportoit autrefois de la nouvelle Efpagne,
de la Virginie , & d’autres provinces de l’Amérique
méridionale. Quelquefois on apportoit en même
tems une huile roufsâtre, plus ténue Sc plus limpide
que le liquidambar.
1/arbre qui donne là réfine ambrée, s’appelle A'-
'quidambarï arbor, Jive ffyradfra , acerisfolio, fruclu
tribuloïde, id ejl7 ptricqrpio orbiculari, ex plurimïs
cipicibus coagmentàtà, Jemen recondens, dans Pluk.
Phyt. fab. 42. Xochiocot^o Qiiahuitt ,feu arbor liqui-
dàmbari indici, Hernand 56. Styrax aceris fo lio ,
R a ii, hift. 2. 1848. Àrbor virginiana , aceris folio,
vel potitts pLatanus virginiana. , ftyràcem fundens ,
Breyn. Prod. 2. 1799. Acer virginianum, odoratum,
Herm. Catal. Hort. Lugd. Batav. 641.
C ’eft un arbre fort ample, beau, grand, branchu,
& touffu ; fes racines s’étendent de tous côtés ; fon
tronc eft droit ; fon écorce eft en partie roufsâtre,
en partie verte, Sc bdorante ; fes feuilles font fem-
blables à celles de l’érable, partagées au-moins en
trois pointes blanchâtres d’un cô té , d’un verd un
peu foncé de l’autre , dentelées à leur circonférenc
e , & larges de trois pouces ; fes fleurs viennent
en bouquets ; fes fruits font fphériqués , épineux
comme ceux du plane * compoîes de plufieurs cap-
fules jaunâtres, faillantes, & terminées en pointe :
dans ces capfules font renfermées des graines ob-
longues, & arrondies.
11 découle de l’écorce de cet arbre, foit naturellement,
foit par l’incifion que l’on y fa it , le fue réfineux,
odorant, & pénétrant, qu’on nomme liquidambar.
On féparoit autrefois de ce même fuc récent,
& mis dans un lieu convenable , une liqueur
qui s’appelloit huile de liquidambar. Quelques-uns
coupoient par petits morceaux les rameaux Sc l’écorce
de cet arbre, dont ils retiroient une huile qui
nageoit fur l ’eau, & qu’ils vendoient pour lé vrai
liquidambar. On mettoit auffi l ’écorce de cet arbre
coupée par petits morceaux avec la réfine, pour lui
conferver iiiie odeur plus, douce & plus durable
dans les fumigations. Enfin, on confumoit autrefois
beaucoup de liquidambar, pour donner une bonne
odeur aux peaux Si aux gants;
Mais prefëritement à peine connoifîbns-nous de
nom ce parfunï ; nous fomnies devenus fi délicats,
que toutes les odeurs nous font mal à la tête, &
caufeilt aux damés des affections hyftériques. On
iie trouveroit peut-être pas une once de vrai
âambar dans .Paris. ( D . J. )
LIQUID A TIO N , f. f. ( Jurifprud. & Corn. ) eft
la fixation qui fe fait à une certaine fomme ou quantité
d’une chôfé dont la valeur ou la quantité n’é-
foit pas déterminée. Par exemple, lorfqu’il eft dû
plufieurs aririée's de cens & rentés en grain ou en ar-
gerit, On en fait la liquidation en. fixant la quantité
de graili qui eft due , ou en les évaluant à une certaine'fomme
d’argèrit.
- La liquidation des fruits naturels dont là reftitu-
tion eft ordonnée, fe fait fur les mercuriales ou re-
'•giftres des gros fruits. Voyt^ Fruits <S*Mercuria-
' les. Vôyt{ auffi Liquide <£ Liquider. ( A )
LIQUIDÉ , adj. f. ( Grani.') on appelle articulations
& 'conformes liquides. , les deux linguales l &
X, ^o j-'fiç'LiNQÜALES,
Liquidé , adj. pris fubft. ( Phyf ), corps qui à
les propriétés de là fluidité, & outré cela la qualité
particulière d’humefter ou mouiller lès autres corps
'qui y font plongés. Cette qualité lui vient de certaine
corifiguration de fes parties qui le rend propre
à adhérer facilement â la furface des corps qui lui
fout contigus. Foyei Fluide , Humide, & Fluidité.
M. Mafîotte au commencerilenf de fon traité du
mouvement dés eaiix,, donne une idée un peu différente
du corps liquide. Selon lui liquide, eft ce qui
étant en quantité fuffifaritë, coule & s'étend au-
deflbus de Pair, jüfqu’à ce que fa furface fe foitmife
de niveau ; & comme l’air & la flamme n’ont pas
' cette propriété, M. Mariotte ajoute que ce ne font
point des Corps liquides, mais des corps fluides. Au
lieu que l’e a u , le mercure , l’huile, & les autres liqueurs
, font des corps fluides & liquides. Tout A-
quide eft fluide , mais tout fluide n’eft pas liquide ; là
liquidité eft unç efpece de fluidité; •
Les liquides ', félon plüfièurs phyficienS ', font dans
un mouvement continuel. Le mouvement de leurà
parties n’eft pas vifible^ parce que ces parties font,
trop petites pour être apperçùes; mais il n’eft pas
moins réel; Entre plufieurs effets qui le prouvent *
félon ces philofophes ; un des principaux eft la dif—
folution & la corruption des corps durs çaufée par
les liquides. On ne voit ; par exemple ; aucun mouvement
dans de l’eau-forte qu’on a laifie repofer
dans un verre ; cependant fi l’on y plonge une piece
de cuivre, ii fe fera d’abord ürte effervefcencé dans ,
la liqueur : le cuivre fera rongé vifiblement tout-autour
de fa furface, & enfin il difparoîtra en laiffant
l ’eau-forte chargée par-tout & uniformément de fes
parties devenues imperceptibles, & teintes d’un bleii
tirant fur le verd de mer. Ce que les eaux fortes font .
à l’égard des métaux, d’autres liquides le font à l’égard
d’autres matières ; chacun d ’eux eft diffolvant
par rapport à certains corps, & plus ou moins, félon
la figure , l’agitation, & la fubtilité de fes parties.
Or il eft clair queia difiblution fuppofé le mouvement
, ou n’eft autre chofe que l’effet du mouvement.
Ce n’éft pas le ciiivre qui fe diflbut de lui-
même ; il ne donne pas auffi à la liqueur l’agitation,
qu’il n’a pas ; le repos de fes parties; & le repos des
parties Ôl\\ liquide joints enfemble j ne produiront pas
un mouvement. II faut donc que.les parties du liqui*
de foient véritablement agitées ; & qu’elles fe meuvent
en tous fens, puifqu’elles diffoivent de tous
côtés & en tous fens des corps fur lefquels elles agif-
fent. Quoiqu'il y ait des corps tels que la flamme ^
dont les parties font extrêmement agitées de bas en
haut, ou du centre vers la circonférence par unt
nîouvement de vibration ou de reffort, ils ne fau-
roiertt néanmoins être appellés liquides, & ce ne
font que des fluides * parce que le mouvement en
tous fens ; le poids, Sc peut-être d’autres circon-
ftances qui pourroient déterminer leurs furfaces au
niveau, leur manquent.
Un liquide fe change en fluide par l’amas de fes
parcelles iorfqu’elles fe détachent de lamaffe totale;,
comme on voit qu’il arrive à l’eau qui fe réfout en
vapeurs : car les brouillards Sc. les nuages font des
corps ou des amas fluides, quoique formés de l’af-
femblage de parcelles liquides ; de même un fluide
proprement dit, peut devenir, liquide, fi Ton inféré
dans les intervalles des parties qui le compofent*
quelque matière qui les agite en tous fens , Sc les
détermine à fe ranger de niveau vers la furface fu-
périeure.
Les parties intégrantes des liquides font folides
inais plus ou moins, difent les Cartéfiens, félon cjue
la matière fubtile les comprime davantage, ou par
la liberté Sc la vîteffe avec laquelle elle fe meut
entre elles, ou par la quantité Sc la qualité des fur-;
faces qui joignent entre eux les élémens ou parties,
encore plus petites ; qui compofent lés premières.
Ces parties intégrantes font comme environnées de
toute part de la matière fubtile ; elles y nagent, y
gliffent, Sc fuivent en tous feris les mouvemens
qu’elle leur imprime»; foit que le liquide fe trouve
dans l’air , foit qu’il fe trouve dans la machine pneu-
matique^ C ’eft le plus ou le moins de cette matière
enfermée dans un liquide ; félon qu’elle a plus ou
moins, d’agitation Sc de reffort, qui fait principalement,
félon ces philofophes # le plus ou le moins de
liquidité : mais le plus ou le moins d ’agitation de
cette matière dépend de la groffeur, de la figure, dé
la nature des furfaces planes ou convexes, ou con«?
C C ç 6 ij
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