68i L O M nomma des gouverneurs dans les principales villes
-<le fes nouvelles conquêtes, &: joignit à fes autres
litres celui de roi des Lombards. On peut dire néanmoins
que le royaume ne finit .pas pour cela; parce
que les principaux de cette nation voyant que leur
roi êtoit pris, & conduit en France dans un mo-
naftere,fansefpérance dJobtenir jamais fa délivrance,
ils reconnurent Charlemagne à fa place, à condition
qu’ il maintiendrait leur liberté , leurs privilèges
& leurs lois. En effet, nous avons encore le
code de ces lois particulières, félon lefqueUes
'Charlemagne & fes fucceffeurs s’engagèrent de les
gouverner : & l’on voit plufieurs des capitulaires
de ce prince infercs en divers endroits de ce co-
<dc. (D . J.)
LOMBARDIE, (Géog.) en latin moderne Lon-
■ golardia; contrée d’Italie, qui répond dans la plus
grande partie , à la gaule Cifalpine des Romains ;
elle a pris fon nom des Lombards, qui y fondèrent
un royaume, après le milieu du fixieme fiecle.
Cômme la Gaulé Cifalpine des Romains compre-
onoit la Gaule Tranfpadane, & la Gaule Cifpadane ;
il y avoit pareillement dans le royaume de Lombar-
■ die la Lombardie tranfpadane & la Lombardie cifpadan
e , qui toutes deux font regardées comme deux des
plus beaux quartiers de l’ Italie. Les collines y font
couvertes de vignes, de figuiers, d’oliviers, &c. Les
campagnes coupées de rivières poiflonneufes & portant
batteau , produifenten abondance de toutes fortes
de grains.
A la faveur des guerres d’ Italie, & des révolutions
qui furvinrent, tant en Allemagne, qu’en Franc
e ; il fe forma dans le royaume de Lombardie , di-
verfes fouverainetés & républiques , qui dans la fuit
e , furent annexées au royaume de Lombardie j de
forte que ce royaume , alors improprement royaume
de Lombardie, fe trouva renfermer divers états,
qui n’avoient jamais appartenu aux rois Lombards.
Voici les terres que l’on comprend aujourd’hui fous
la dénomination de Lombardie improprement dite.
i° . Le Padouan , le Véronois , le Vicentin , le
Breffan, le Crémafque & le Bergamafque, qui font
fournis à la république de Venife.
2°. Le duché de Milan & le duché de Mantoue ,
font poffédés par la maifon d’Autriche.
.3?. Le Piémont, le comté de Nice , & le duché
de Montferrat, reconnoiffent pour fouverain le roi
de Sardaigne.
4°. Le duché de Modene , le duché de Reggio,
la principauté de Carpi, la Frignane & la Carfagna-
n e , appartiennent à la maifon de Modene.
^°. Le duché de Parme , le duché de Plaifance ,
l ’état Palavicini & la principauté de Landi, font dévolus
à la maifon de Parme.
<5°. La maifon de la Mirandole jouit du duché de
la Mirandole.
Au relie , il ne faut pas croire que cet arrangement
fubfifte long-tems. La pofleffion des états divers
qui compofent l’Italie , n’offre qu’un tableau
mouvant de viciffxtude. ( D . J. )
LOMBES, f. m. en Anatomie , eft cette partie du
corps qui eft autour des reins. Proprement, c’eft la
partie inférieure de l’épine du dos, laquelle eft com-
pofée de cinq vertebres , qui font plus greffes que
celles du dos , auxquelles elles fervent de bafe, &
ont leur articulation un peu lâche, afin que le mouvement
des lombes foit plus libre. Voyt{ PI. Anat.
Voye{ aufli EPINE & VER TE B R E .
LOMBEZ , ( Géog.') en latin Lumbaria, petite ville
de France, en Gafcogne, dans la Cominges, avec
un évêché fuffragant de Touloufe. Elle eft fur la
Seve, à S lieues S. O. de Touloufe, 4 S. E. d’Aufch,
5 N. O. de Ri eux, 166 S, O, de Paris, Long. 1$. j j .
***• 43' 3 3 ' ^ d ).J .)
L O N LOMBOYER , v . neuf. ( Salines. ) faire épaiflir
le fel ; l’on ne mixionne point le fel par mélange
quelconque, fauf que quelquefois pour lui donner
plus de v i f , on y jette des pièces, ce que l ’on appelle
lomboytr.
LOMBRICAL, adj. ( Med. ) épithete que l’on
donne à quatre mufcles que font mouvoir les doigts
de la main. On les a appellés lombricaux ou vermi-
formes, parce qu’ils ont la figure de vers. Il y a aux
pies un pareil nombre de mufcles.
LOMOND-LOGH , ( Géog. ) ou le lac Lomond ;
grand lac d’Ecoffe, dans la province de Lemnox. Il
abonde en poiffon ; fa.longueur du nord au fud eft
de 24 milles , & fa plus grande largeur de 8 milles.
Il y a des îles dans ce lac qui font habitées, & qui
ont des églifes. ( D . J. )
LONCHITES ou HASTIFORME,f. f. (Phyl.) eft
le nom qu’on donne à une efpece de comete, qui ref-
femble à une lance ou pique. Sa tête eft d’une forme
ovale , & fa queue eft très - longue, mince &
pointue par le bout, cette expreflion n’eft plus en
ufage, & ne fe trouve que dans quelques anciens
auteurs. Harris.
LONCLOATH , f. m. ( Comm.) toiles de coton ,
blanches ou bleues qui viennent delà côte de Coromandel.
Elles ont 72 cobres delongueurfur 2 & ^
de largeur.
LON D IN IUM , ( Géog. anc.) ancienne ville de
la grande Bretagne , fur la Tamife , chez les T rino-
bantes. Londinium (dit déjà Tacite de fon tems,
/. X IP . ch. xx x iij ) cognomento quidern colonies non in-
Jigne , J'ed copia, negociatorum & commeatuurn maxime
célébré. Il falloir que ce fût la plus importante
place de l’île , dès le tems que l’itinéraire d’Aritonin
fut dreffé ; car c’eft de-là comme du centre, qu’il
fait commencer fes routes , & c’e ft-là qu’elles
aboutiffent: Ammien Marcellin, dit en parlant d’elle,
Lundinium, vêtus oppidum y quod Auguftam pojleri-
tas adpellabit. Bede la nomme , Lundonia. Les anciens
l’ont appellée plus confia ment Lundinium, Les
chroniques faxonnes portent Lundone , Lundenby-
rig, Lundenburgh, Lundenceajler, & enfin, Lunden-
rie, félon les obfervations du doéle Gibfon. Les An-
glois d’aujourd’hui l’appellent London , les Italiens
Londra, & les François Londres. Voye[ L o n d r e s .
LONDONDERRI, l e c o m t é d e , (Géog.) contrée
maritime d’Irlande , dans la province d’UIfter.
Elle a 56 milles de long, fur 30 de large, & eft très-
fertile ; on la divife en cinq baronnies, Londonderri
en eft la capitale. ( D .J . )
L o n d o n d e r r i , ( Géog. ) ville d’Irlande, capitale
de la province d’Ulfter, & du comté de Londonderri
, avec un évêché fuffragant d’Armagh , & un
port très-commode ; elle eft célébré par les fiéges
qu’elle a foutenus. Elle eft fur la Lough-Foyle, à
108 milles N. O. de Dublin , 45 N. E. d’Armagh.
Son véritable & ancien nom, eft Derry ; il s’augmenta
des deux premières fyllabes , à l’occafion
d’une colonie angloife , qui vint s’y établir de Lon^
dres en 1612. Long. 10 .10 .la t.64.68. (D .J .)
LONDRES, ( Géog. ) en bon latin Londinium ,
(voye{ ce mot) & en latin moderne Londinum , capitale
de la grande Bretagne , le fiege de la monarchie
, l ’une des plus anciennes , des plus grandes ,
des plus riches, des plus peuplées & des plus florif-
fantes villes du monde. Elle étoit déjà très-célebre
par fon commerce du tems de Tac ite , copia negociatorum
ac commeatuurn maxiniè célébré ; mais Ammien
Marcellin a été plus loin, il a tiré l’horofeope
de fa grandeur future: Londinium, dit-il, velus op-j
pidum, quod Auguftam pojleritas adpellabit.
Elle mérite aujourd’hui ce titre à tous égards. M.'
de Voltaire la préfente dans fa Henriade, comme U
L O N
umre des ans , le magafm du monde & le ample de ■
^ P o u r comble d’avantages, elle jouit du beau pri- .
vileee de fe gouverner elle-même. Elle a pour cet
effet fes cours de juftice , dont la principale elt
.nommée , commun - conncil, le confeil - commun ;
c’eft une efpece de parlement anglois, compofe de
deux ordres ; le lord maire & les échevins , repre-
•fentent la chambre des feigneurs; & les autres membres
du confeil, au nombre de 1 3 1 , ehoifis dans les
différens quartiers de la v ille , reprefentent la chambre
des communes. Cette cour feule a le pouvoir
d’honorer un étranger du droit de bourgeoifie. G eft
dans cette cour que fe font les lois municipales ,
qui lient tous les bourgeois , chacun y donnant fon
contentement, ou par lui-même , ou par fes repre-
fentans ; en matières eccléfiaftiques, la ville eft gouvernée
par fon évêque , fuffragant de Cantorbery.
. Londres contient cent trente-cinq pareilles , & par
conféquent un grand nombre d’églifes , dont la cathédrale
nommée S. Paul, eft le plus beau batiment
qu’il y ait dans ce genre , après S. Pierre de Rome.
Sa longueur de l’orient à l’occident, eft de 57° Pî®s»
fa largeur du feptentrion au midi, eft de 311 pies;
fon dôme depuis le rez de chauffée, eft d’environ
338 piés de hauteur. La pierre de cet edince qui
fût commencé en 1667, après l’incendie, ôiqu i fut
promptement a chevé, eft de la pierre de Portland,
laquelle dure prefque autant que le marbre.
Les Non-conformiftcs ont dans cette ville environ
quatre-vingt affemblées ou temples, au nombre
defqucls les prOteftans étrangers en ont pour eux
une trentaine ; & les Juifs y jouiffent d une belle fy-
nagogue. .
On compte dans Londres cinq mille rues , environ
cent mille maifons, & un million d’habitans.
■ Cette capitale, qui félon l’expreflion des auteurs
anglois, éleve fa tête au-deffus de tout le monde
commerçant , eft le rendez-vous de tous les vaif-
feaux qui reviennent de la Mediterrannee , de 1A-
mérique & des Indes orientales. C ’eft elle, qui apres
avoir reçu les fucres , le tabac , les indiennes , les
épiceries, les huiles, les fruits, les vins, la morue,
&c. répand toutes ces chofesdans les trois royaumes:
c*eft aufli dans fon fein que viennent fe rendre prefque
toutes les productions naturelles de la grande
Bretagne. Cinq cens gros navires y portent continuellement
du charbon de terre ; que Ion juge par
ce feul article, de l’étonnante confommation qui s y
fait des autres denrées néceffaires à ta fubfiltance
d’une ville fi peuplée. Les provinces méditerranees
qui l’entourent, tranfportent dans fes murs toutes
leurs marchandifes , foit qu’elles les deftinent à y
ctre confomrnées , ou à être embarquées pour les
pays étrangers. Vingt mille mariniers font occupes
fur ta Tamife à conduire à Londres , ou de Londres
dans les provinces , une infinité de chofes de mille
cfpeces différentes. Enfin, elle eft comme le reffort
■ qui entretient l’Angleterre dans un mouvement continuel.
R . . . , .
• Je ne me propofe point d entrer ici dans de plus
grands détails fur ce lu jet. John Stow a comme im-
mortalifé les monumens de cette ville immenfe, par
fon ample defeription , que l’auteur de l’état de ta
grande Bretagne a pourfuivi jufqu’à ce jour ; on
peut les confulter. ■
Mais je ne puis m’empêcher d’obferver, que la
plupart des belles chofes , ou des établiffemens importa
ns qu’on y v o i t , font le fruit de la munificence
de fes citoyens eftiinables qui ont ete épris de
l ’amour du bien public, & de la gloire d’etre utiles a
leur patrie.
L’eau de la nouvelle rivie re, dont les habitans
de Londres jouiffent, outre l’eau de la T am ife , eft
• L O N 683 due aux foins, à l’habileté & à la générofité du chevalier
Hughes Middleton. Il commença cet ouvrage
de fes propres deniers en 1608 , & le finit au
.bout de cinq ans, en y employant chaque jour des
centaines d’ouvriers. La riviere qui fournit cette
eau, prend fa fource dans la province de Hartford,
fait 60 milles de chemin, avant que d’arriver à Londres
, & paffe fous huit cent ponts.
La bourfe royale, cet édifice magnifique deftiné
aux affemblées des négocians , & qui a donné lieu
à ta»t d’excellentes réfléxions de M. Addilfon dans
le fpeclaieur , fut fondée en 1566 par le chevalier
Thomas Gresham , négociant, fous le régné d’Eli-
fabeth. C ’eft aujourd’hui un quarré long de 230
piés de l ’orient à l’occident, & de 171 pics du feptentrion
au m idi, qui a coûté plus de 50 mille livres
fterling ; mais comme il produit 4 mille livres fter-
ling de rente, on peut le regarder pour un des plus
riches domaines du monde, à proportion de fa grandeur.
' 1 ,
Le même Gresham , non content de cette libéralité
, bâtit le college qui porte fon nom, & y établit
fept chaires de profeffeurs, de 50 liv. fterling par
an chacune, outre le logement.
On eft redevable à des particuliers , guidés par
le même efprit , de la fondation-de 1a plûpart des
écoles publiques, pour le bien des jeunes gens : par
exemple, l’école nommée des Tailleurs, où l’on en-
feigne cent écoliers gratis ; cent pour deux shellins
6 fols chacun par quartier ; & cent autres pour cinq
shellins chacun par quartier, ( ce qui ne fait que 3
ou 6 livres de notre monnoie par tête , pour trois
mois. ) Cette école, dis-je, a été fondée par Thomas
V h ite , marchand tailleur, de Londres ; il devint
échevin de la v ille , & enfuite fut créé chevalier
.M
. Sutton acheta en 1611 le monaftere de la
Chartreufe, 13 mille liv. fterling , & en fit un hôpital
pour y entretenir libéralement quatre-vingt
perfonnes, tirées d’entre les militaires & les négocians.
. , . ,
Ce même citoyen crut aufli devoir mériter quelque
chofe de fes compatriotes qui voudroient cultiver
les lettres. Dans.cette vue , il fonda une école
, pour apprendre le latin & le grec a quarante
jeunes gens , dont les plus capables pafferoient en-
fuite à l’imiverfité de Cambridge, où d’après la fondation
, l’on fournit annuellement à chacun d eux ,
pour leur dépenfe pendant huit ans, 30 liv. fterling.
La ftatue de Charles II. qui eft dans Soho-Squa-
re , a été élevée aux frais du chevalier Robert Vi-
ner. . . .
Mais la bourfe de Greshairv. 6c tous les bâtiiuens
dont nous venons de parler , périrent dans l incendie
mémorable de *6661, par lequeUa viile.de inn-
. dns fut prefque entièrement démiite. Ce malheur
arrivé après la contagion , & au fort d’ùne trifte
guerre contre la Hollande, paroiffoit irréparable.
.Cependant, rien ne fait tant voir la ncheffe, l’abondance
& la force de cette nation, quand elle eft
d’accord avec elle-même , cpte lc deffein formé par
elles d’abord que l’embrafement eut ceffé ,"Ae rétablir
de pierres & debriques fur de nouvEauxplans,
plus réguliers & plus magnifiques, tout ce .que le
.feu avoit emporté d’édifices de bois, d’aggrandir es
temples 8c les lieux publics,. de faire les rues plus
larges 8c plus droites , & de reprendre le travail
des manufaSures 8c de toutes les branches du commerce
en général, avec plus de force qu auparavant
; projet qui paffa dans l’eipnt des ap re s peu-
• .pies, pour une bravade delà nation Ang o.le mais
dont un court intervalle de tems |ufiiha la fifodite.
L’Europe étonnée , vit au b'dutde trois ans , Londres
rebâtie, plus-belleplus regulaere , plus com