femence. Voilà les carafteres de cette plante il
faut maintenant fa deicription.
Elle a plnfieurs racines partagées en beaucoup de
fibres longues d’une ou de deux coudées , noueu-
fes. Ses feuilles font femblables à celles du blé de
Turquie, quelquefois longues d’une coudée & plus,
larges de deux pouces ; mais les feuilles qui naiffcnt
fur les rameaux , font moins grandes ; il fort desaif-
felles de fes, feuilles de petits pédicules , qui fou-
tiennent chacun un grain ou un noeud , rarement
deux , contenant l’embryon du fruit : il part de ceS:
noeuds des épis de fleurs à étamines, renfermées
dans un calice à deux bules , fans barbe. Ces fleurs
font ftériles , car les embryons naiflent dans les
noeuds , & deviennent chacun une graine unie,
polie , luifante , cendrée avant la maturité , rougeâtre
quand elle eft mûre , dure comme de la
pierre , de la groffeur d’un pois chiche , pointue à
fa partie fupérieure, & compofée d’une coque dure
& ligneufe ; cette coque renferme une amande fa-
rineufe, enveloppée d’une fine membrane.
Cette plante qui eft une forte de b lé , vient originairement
de Candie , de Rhodes , & autres îles
de l’Archipel ; elle y croît d’elle-même , ainfi qu’en
Syrie & dans d’autres contrées orientales. On la
cultive quelquefois en Portugal & en Italie. On dit
que le petit peuple dans des années de difette y fait
du pain paffable des femences qu’elle porte : ce qui
eft plus certain , c’eft que les religieufes font de
petites chaînes & des chapelets avec cette graine ,
qu’elles amolliffent dans de l’eau bouillante , & la
paffent enfuite dans un fil. Comme cette graine n’a
point de vertu en Médecine, nous n’en cultivons la
plante que par pure curiofité , & même rarement.
■ Ses femences ne mûriffent guere bien dans nos climats
tempérés. (D . / . )
Larme de Job , ( Mat. méd.) voye^ Grémil.
Larmes pierre de, ( Hiji. nat.) en allemand thrce-
nenflein. Quelques Auteurs ont donné ce nom à
une pierre de forme ovale, d’un blanc falé, & remplie
de taches femblables à des gouttes d’eau ou à
des larmes que la hafard y a formées. On dit qu’il
s’en trouve en Hongrie , & qu’on les tire du lit de
la riviere de Moldave. Voye{ Bruckmanni, Epifiol.
•itinerarid.
L armes de Verre , ( [Phyf.) font de petits morceaux
de verre ordinaire qu’on tire du vafe oh le
verre eft en fufion avec l’extrémité d’un tuyau de
fer. On en laiffe tomber les gouttes, qui font extrê-
ment chaudes, dans un vafe oit il y a de l’eau froide,
& on les y laiffe refroidir. Là elles prennent une
forme affez femblable à celle d’une larme , & c ’eft
pour cette raifon qu’on les appelle larmes de verre;
elles font compofées d’un corps affez gros & rond ,
qui fe termine par un petit filet ou tuyau fermé.
On fait avec ces larmes une expérience fort furpre-
nante ; c’eft qu’aufli-tôt qu’on en caffe l’extrémité ,
toute la larme fe brife en pièces avec un grand bruit,
■ Sc quelques morceaux font même réduits en pouf-
fiere. Le Dr. Hook, dans fa Micrographie , a donné
une differtation particulière fur ce fujet. La caufe
de cet effet n’eft pas encore trop bien connue ; voici
une des explications qu’on en a imaginées. Quand
la lame fe refroidit & devient dure, il refte au
centre de cette larme un peu d’air extrêmement raréfié
par la chaleur ; & on voit en effet les bulles de
cet air renfermées au-dedans de la larme de verre ,
de forte que l’intérieur de cette larme, depuis le
bout jufqu’au fond, eft creux , & rempli d’air beaucoup
moins condenfé que l’air extérieur. Or, quand
on vient à rompre le bout du tuyau ou filet qui termine
la larme, on ouvre un paffage à l’air extérieur
qui ne trouvant point de réfiftance dans le creux
de là larme , s’y jette avec impétuofité , & par cet
effort la brife. Cette explication fouffre de grandes
difficultés y & doit être au moins regardée comme
infuffifante ; car les larmes de verre fe brifent dans .le
vuide.
Ces larmes de verre s’appellent aufîi larmes batavi-
ques ; parce que c’eft en Hollande qu’on a commencé
à en faire. On peut voir en différens auteurs de phy-
fique les explications qu’ils ont tenté de donner de
ce phénomène , & que nous ne rapporterons point
ic i , comme étant toutes hypothétiques & conjecturales.
( O )
Larmes, terme d'Architecture. Voye{ GOUTTES.-
Larmes , ('Verrerie.) ce font des gouttes qui tombent
des parois & des voûtes des fourneaux vitrifiés
par la violence du feu. Si ces gouttes 1e mêlent
à la matière contenue dans les pots , comme elles
font très-dures & qu’elles ne s’y mêlent pas , elles
gâtent les ouvrages. Le moyen , linon de prévenir
entièrement leur formation, du-moins de les rendre
rares , c’eft de bien choilir les pierres & les terres
dont on fait les fourneaux. Voye^ l ’art. V errerie.
Larmes , (Chajfe.) on appelle larmes de « r/ l’eau
qui coule des yeux du cerf dans fes larmieres, oii
elle s’épaiffit en forme d’onguent, qui eft de couleur
jaunâtre , & louverain pour les femmes qui ont le
mal-de mere , en délayant cet onguent & en le prenant
dans du vin b lanc, ou dans de l’eau de chardon
béni.
Larmes de plomba c’eft une efpece de petit plomb
dont on fe fert pour tirer aux oifeaux ; ce terme eft
fort ufité parmi les chafleurs.
LARMIER, f. m. (Maçonnerie.) c’eft l’avance ou
efpece de petite corniche qui eft au haut du-toit, &
qui préferve les murs de la chûte des eaux qu’elle
écarté. L’extrémité des tuiles , des ardoifes & des
chevrons pôle fur le larmier, qu’on appelle aulli couronne
, moue belle & gouttière.
Larmier fe dit aiiffi du chaperon ou fommet d’une
muraille de clôture. Il eft fait en talud. Il donne
lieu à l’écoulement des eaux. Lorfque le talud eft
double , on en conclut que le mur eft mitoyen.
Le couronnement d’une fouche de cheminée s’appelle
le larmier.
Un larmier eft encore une efpece de planche en
champfrain & faucillée en deffous en canal rond ,
pour éloigner plus facilement les eaux du mur.
Le larmier bombé & réglé d ’une porte ou d’une
croifée, c’eft dans un hors-d’oeuvre un linteau cintré
par le devant & droit par fon profil.
Ces fenêtres ébrafées, qu’on pratique aux cuifi-
nes & aux ca ves, s’appellent larmiers. Voye^ nos P L
de Charpente.
Larmiers , (Maréchallerie.) on appelle ainfi dans
le cheval l’efpace qui va depuis le petit coin de l’oe il
jufqu’au derrière des oreilles ; c ’eft, pour ainli dire,
les tempes du cheval. Ce mot fe prend aufli pour
une veine auprès de l’oeil du cheval.
Larmier, ( Chajje.) ce font deux fentes qui font
au-deffous des yeux du c e r f, il en fort une liqueur
jaune.
LARMOIEMENT , f. m. (Séméiotique.') le larmoiement
eft un effet affez ordinaire & un ligne pref-
qu’affûré de l’impulfion plus forte du fang vers la
tête ; les enfans, dans qui les humeurs ont particulièrement
cette tendance , ont les yeux toujours baignés
de larmes, & ils fondent en pleurs à la moindre
occalion. Le larmoiement, dans les maladies aiguës,
eft prefque toujours un mauvais figne, il préfage le
délire ou l’hémorragie du nez ; mais , pour être
figne, il faut qu’il ne dépende d’aucun vice local
dans les yeux , & qu’il ne puiffe être attribué à aucune
caufe évidente , p» tuera, 7rpoaipunr ; alors, dit
Hippocrate , il eft a.’ro7roTtp»v, c-eft-à-dire qu’il marque
une grande aliénation d’efprit ; car les larmes
qui font excitées par quelque affe&ion de l’a me y
n’indiquent rien d’abfurde , vS'evcewrov. Aphor. Sz-
lib. IV. Et en outre pour que le larmoiement foit un
figne fâcheux, il faut qu’il paroiffe dans un tems
à critique ; c a r , lorfqu’on l’obferve pendant les
jours deftinés aux efforts critiques, il eft l’avant-
coureur & le figne d’une hémorragie du nez prochaine
, qui fera falutaire & indicatoire, fur-tout fi
les autres lignes confpirent.
Lorfque le larmoiement fe rencontre au commencement
d’une fievre aiguë avec des naufeés, vomif-
fement, mal de tête , douleurs dans les reins, &c.
fur-tout dans des enfans, c’eft un figne affez certain
que la rougeole va paroître. Ce fymptome ne s’ob-
lerve que très-rarement , quand l’éruption vario-
leufe fe [prépare. [On ignore quelle eft la liaifon
entre ces deux effets, & par quel méchanifme l’un
précédé aufli ordinairement l’autre ; & ce n’eft pas
le feul cas en Médecine , oh la conjeûure ne puiffe
pas même avoir lieu. (M)
LARNUM, ( Géogr. anc. ) riviere de I’Efpagne
Tarragonoife, félon P line, l . I I I . c . iij. Cette ri-
yiere fe nomme préfentement Tornera. ( D . J .)
LARRONS , f. m. (Hift> anc.) en latin latro.
C ’étoient originairement des braves , qu’on enga-
geoit par argent ; ceux qui les avoient engagés les
tenoient à leurs côtés ; de-là ils furent appelles late-
rones , & par ellipfe latrones. Mais la corruption fe
mit bientôt dans ces troupes ; ils pillèrent, ils Volèrent
, & latro fe dit pour voleur de grand chemin.
Il y en avoit beaucoup au tems de Jefus-Chrift ; il
avoient leur retraite dans les rochers.de laTracho-
n ite , d’oùHérode eut beaucoup de peine de les déloger.
Les environs de Rome en étoient aufli infef-
tés.On appella latrones ceux qui attaquoient les paf-.
fans avec des armes ; graffatores ceux qui ne fe fer-
voient que de leurs poings.
Larron, ( Jardinage. ) eft une branche gourmande.
Voye^ Gourmand.
Larron , terme d'Imprimerie, c’eft un pli qui fe
trouve dans une feuille de papier, lequel , quand
les Imprimeurs n’ont pas foin de l’ôter avant que
la feuille paffe fous la preffe , caufe une défeêluofité
qui fe manifefte lorfqu’on donne à cette feuille fon
etendue naturelle, par un blanc déplacé , ou interruption
d’impreflion ; les Imprimeurs entendent
aufli par larron le même effet, produit par un petit
morceau de papier qui fe trouve fur la feuille
qu’ils impriment, & qui vient à fe détacher au for-
tir de la preffe, ce cas eft même plus fréquent que
le premier.
Larrons les îles des, (Géogr.) voye{ Marianes
îles.
Larves , f. m. pl. (Mythol.) c’étoient, dans le
fentiment des anciens Romains , les âmes des médians
qui erroient çà & là , pour effrayer & tourmenter
les vivans ; larva lignifie proprement un
mafque ; & comme autrefois on les faifoit fi gro-
tefques, qu’ils épouvantoient les enfans : on s’eft
lèrvi de ce nom pour défigner les mauvais génies ,
que l’on croyoit capables de nuire aux hommes.
On les appelloit autrement lémures. Voye[ Lémures,
Lémurif.s , Lares , Lutins & G énies.
LARYMNA , ( Géogr. anc. ) ville maritime de
Grece dans la Béotie , à l’embouchure du Céphife,
félon Paufanias. Comme elle étoit aux confins de
la Locride & de la Béotie , Strabon en a fait deux
villes au bord de la mer, l’une en Locride, & l’autre
en Béotie. H eft vrai cependant qu’il y avoit deux
Larymnes , mais l’une étoit dans les terres près du
lac Copaïde , & l’autre au bord de la mer. (D . J.)
LAVINGÉE , en Anatomie , nom d’une artere
produite parla carotide externe. Voye^ Carotide.
. Elle fe diftribue aux larynx, aux glandes thyroï-
Voyc^ Gutturale.
LARYNGOTOMIE, en Chirurgie, eft une incifioi*
à la trachée artere entre deux de fes anneaux, pour
donner paffage à l’air lorfqu’i l y a danger de fuffbca-
tion par une efquinancie ou autre caufe que ce
foit. Voye^ Angine & Çsquinangie. Le mot eft
grec A ctpvyyoTopict, formé de Xapv-y^ f larynx & de
Ttpva> ,ye coupe.
La laryngotomie eft la même chofe que la bronchotomie.
Voy.R r O N CH O TOM IE & T R A C H É O T O M IE .
LARYNX , f. m. en Anatomie eft la partie fupé-
neure ou la tête de la trachée artere. Il eft fitué au-
defloiis de la racine delà langue, & devant le pharynx.
Voye{ T rachée artere.
Le larynx eft un des organes de la. refpiration , &
le principal inftrument de la voix. Voyer Respirat
io n , &c.
Il eft prefque entièrement cartilagineux, & il doit
êtretoûjours ouvert pour donner paflàge à l’air dans
l ’infpiration & l’expiration. Sa figure eft circulaire
quoiqu’il s’avance un peu antérieurement; il eft légèrement
applati par-derriere , pour ne pas incommoder
l’oefophage furiequet il fe trouve placé.
Le larynx eft d’un différent diamètre , fuivant les
divers âges. Dans les jeunes gens il eft étroit : de-là
vient cpi’ils ont une voix aiguë. Dans un âge plus
avance , il eft plus ample, ce qui rend la voix plus
groffe & plus forte. Dans les hommes i l . eft plus
grand que dans les femmes ; c’eft pourquoi la voix
des hommes eft plus grave que celle des femmes.
Il paroît moins dans les femmes , parce que les
glandes fituées à fa partie inférieure font plus greffes
dans les femmes que dans les hommes. V. V o ix *
Le larynx fe meut dans le tems de la déglutition J
Lorfque l’oefophage s’abaiffe pour recevoir les ali *
mens, le larynx s’élève pour les comprimer & les
faire defeendre plus aifément.^oy. D églutition*
Le larynx eft qompofé de cinq fortes de parties A
favoir de cartilages, de mufclesj de membranes, de
nerfs & de glandes. Les cartilages font le thyroïde
le cricoïde,l’aryténoïde & l’épiglotte ; par le moyen
defquels il peut aifément s’élargir & fe refferrer fe
fermer & s’ouvrir. Ces cartilages forment tout le
corps du larynx ; ils fe fechent & fe durciffent à
mefure que l’on devient vieux ; & alors le larynx
paroît quelquefois offeux.
Le plus grand des cartilages eft le thyroïde ou feutL
forme; il eft fitué à la partie anterieure dti larynx ;
& il eft ainfi nommé à caufe de la reffemblance qu’on
lui fuppofe avec un bouclier. Il eft concave & convexe,&
de figure quarrée; fa partie concave eft tournée
en - dedans, & fa partie convexe en-dehors
ayant dans fon milieu une petite éminence appellée
pomme d'Adam, comme fi un morceau du fruit défendu
s’étoit arrêté dans le gofier d’Adam , & avoit
caufé'cette élévation.
Le fécond cartilage s’appelle crieoïde ou annulaire
à caufe de fa reffemblance avec un anneau ; il eft
fort étroit à fa partie antérieure qui eft placée fous
le cartilage cricoïde ; mais il eft large, épais & fort
à fa partie poftérieure, étant comme la bafe des autres
cartilages.
Le troifieme & le quatrième fe nomment aryténoïdes
y parce qu’étant joints enfemble ils reffemblent
à une efpece d’aiguiere. A leur jonéfion eft une petite
ouverture ou fente en forme d’une petite langue
, & qui à caufe de cela eft appellée glotte. C’eft
par cette fente que l’air defeend dans les poumons
& que fort la pituite que l ’on crache dans les rhumes
en touffant. Elle fert aufli à modifier la voix
& on l’imite dans les flûtes & les tuyaux d’orgue.
Voye{ Glotte.